Quels moyens pour affronter la douleur chronique


Les raisons de cet optimisme excessif : le schéma explicatif classique



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3.5Les raisons de cet optimisme excessif : le schéma explicatif classique

Dans le schéma explicatif classique, tel qu’exposé par le site canadien « Santé Ontario » « les céphalées de tension sont provoquées par divers facteurs comme une tension dans le cou, le stress et l'anxiété »54. Si l’on croit ce schéma explicatif « le traitement exige, dans la mesure du possible, l'élimination de la situation stressante. La prise d'analgésiques vendus sans ordonnance comme de l'acétaminophène ou de l'ibuprofène, une période de détente, du repos, un ajustement de la posture et un régime d'exercice peut contribuer à soulager et à prévenir les maux de tête ».


Selon Jacques Touchon55 56 « L'état de tension responsable de la céphalée est la conséquence de modalités particulières de réaction au stress associée en règle à un état d'anxiété de fond. Le terme "tension" s'applique autant à la sphère psycho-émotionnelle qu'au système musculaire. [ . . . ]

Il existerait au sein de chaque muscle une zone "gâchette" dont la mise en tension provoquerait une douleur au niveau du muscle et même à distance de celui-ci57. Ces zones pourraient se constituer à la suite de traumatismes même minimes, secondaires par exemple au maintien d'attitudes inadéquates. La douleur est cause de contracture, elle-même à son tour douloureuse, instaurant ainsi une relation causale réciproque "douleur = contracture" se pérénisant. La réaction au danger, ou au simple stress implique des modifications de postures manifestées entre autres par une hypertonie des muscles péri-céphaliques. La répétition des stress, l'état d'hyper-vigilance inquiète le sujet anxieux vont entretenir cette tension musculaire péri-céphalique, mobilisant éventuellement ces zones sensibles qualifiées de "gâchettes", et ainsi faire naître et perdurer une symptomatologie douloureuse. »58.

Donc selon J. Touchon [selon ce schéma explicatif] « la symptomatologie algique [douloureuse] est surestimée59 ».

Cela serait, par exemple le même schéma explicatif que la douleur de dos : suite à une mauvaise posture, on aurait une douleur de dos. Puis par crainte de cette douleur, on se contracterait encore plus, par réaction, ce qui provoquerait une posture encore plus inadéquate, qui renforcerait encore plus la douleur de dos, dans une sorte de cercle vicieux sans fin.
Selon J. Touchon, les « les moyens thérapeutiques efficaces dans ce type de céphalées sont essentiellement représentés par les psychotropes (anxiolytiques et surtout antidépresseurs) et les techniques de relaxation. ».
Voici encore, par exemple, ce qu’écrit sur les malades et leurs céphalées de tension, le Collège des Enseignants de Neurologie en 2002 :
« Céphalées de tension dites « psychogènes60 » :

- absence de retentissement sur la vie quotidienne et sommeil normal, contrastant avec une gêne décrite comme intense, [ … ]

- des troubles psychologiques (anxiété chronique le plus souvent), plus rarement trouble psychiatrique authentique (état dépressif, personnalité hypochondriaque) sous-tendent en général ce type de céphalées »61.
L’affirmation de « absence de retentissement sur la vie quotidienne » est une absolue contre vérité quand la céphalée est chronique 62.
Or ce genre d’affirmations formate l’esprit des étudiants en médecines.
Dans un livre traitant surtout de la migraine, mais donnant une petite place est consacrée aux céphalées ayant une origine névrotique et psychosomatique, paru en 1981, intitulé "Vaincre sa migraine", les Dr Claude Loisy et Sydney Pelage tous les deux co-fondateurs du Centre International de la Migraine à Vichy63, indiquent :

« Pour Lance64, le migrainologue australien que nous avons déjà cité, la diminution du flux sanguin dans le cerveau au début de la crise, serait la première mesure de protection avant le signal impératif de la douleur. Par un mécanisme analogue, le sang détourné du cerveau envahirait les masses musculaires frontales, temporales, nuquales, des épaules et de tous les muscles postérieurs de défense, mobilisés, en contracture. On retrouve là l'attitude de défense, générale, devant les dangers réels ou imaginaires. La douleur signifiant que les défenses vont être débordées, qu'il va se passer autre chose, que des fonctions plus nobles, là-haut dans le cerveau, vont être menacées... qu'il va y avoir faillite... rupture... dépression... ce en quoi la céphalée puis la migraine sont déjà vécues comme les derniers remparts avant la décompensation, ce en quoi le syndrome d'Atlas et la migraine ont tant de parenté avec la dépression ». Les auteurs du livre ajoutent « Qu’importe alors que la décompensation se fasse sur le mode dépressif, obsessionnel, hypocondriaque, hystérique ou même schizophrénique… Cela ne dépendra alors que de certaines prédispositions personnelles génétiques ou des circonstances de la vie de chacun. Qu’importe même que par un nouveau détour, par des mécanismes de défense plus secrets, plus élaborés, dits psychosomatiques, on passe par une maladie organique vraie : rhumatisme, hypertension, colite, eczéma, qu’on la baptise équivalents migraineux ou… dépression masquée »65.

Le traitement qu’avait alors proposé à l’époque le Docteur Loisy, à l’un des membres de notre association était évidemment à base d’antidépressifs et de décontracturants, remèdes que ce membre, journaliste, n’a absolument pas pu supporter. Si ce type d’explications peuvent apparaître satisfaisantes, les résultats sont toujours absents et c’est bien ce qui ressort des différents témoignages des membres de notre association.
Ce n’est que récemment que la qualification de « psychogènes » pour les Céphalées de tension est en train d’être remis en cause. Dans son livre « Céphalées de tension, rumeur et réalité », page 60, le Docteur Lantéri-Minet, indique « logiquement, la tendance actuelle est donc d’évaluer la gravité d’une maladie en fonction de l’importance de la qualité de vie qu’elle induit. A ce titre, la céphalée de tension peut être une maladie grave, notamment chez les sujet souffrant d’une forme épisodique et, à fortiori, chronique ». Pages 32 et 33, il indique encore « L’ensemble des travaux expérimentaux réalisées sur la céphalée de tension conduit à écarter un facteur causal unique et tend à faire envisager ce que l’on appelle médicalement un « modèle multifactoriel », traduisant le fait que la céphalée de tension résulte de la combinaison de plusieurs facteurs. […] La céphalée de tension épisodique serait essentiellement due à des facteurs musculaires […] La céphalée de tension chronique impliquerait davantage un dysfonctionnement du système nerveux central »66 67.
Ces affirmations ci-avant sont une réelle avancée sur la compréhension de la maladie.
Pourtant, malgré tout, page 11, il continue de s’aligner aussi sur les affirmations de la « Headache Classification Subcommittee of International Headache society », prétendant que les céphalées de tension sont, au niveau de leur intensité, « mineure à modérée ».

Or tous les malades et l’auteur contestent très cette dernière affirmation ne correspondant pas à leur vécu quotidien. De toute façon, la permanence de la douleur annule le ressenti de « modéré ». Et le plus souvent, la pratique fait que corps médical accepte le qualificatif « modéré » pour la céphalée de tension par rapport à la migraine, car cette dernière, elle, ne dure pas.


Donc selon le schéma explicatif classique, encore répandu chez la majorité des médecins, la cause serait essentiellement due à l’anxiété (ou la dépression) et la crainte anxieuse du symptôme douloureux renforcée par cette crainte. Il suffirait donc de faire en sorte que le malade pour le malade se focalise moins sur sa douleur (grâce par exemple, par la prise de psychotropes) pour que la sensation douloureuse disparaisse d’elle-même.

Pourtant, pour certains malades chroniques, la prise d’antidépresseurs et de relaxants ne marche pas.




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