Théories phonologiques et questions de phonologie latine



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Watbled Théories phonologiques et questions de phonologie latine

2.6. Règles accentuelles

Rappelons la formulation traditionnelle de la règle de place de l'accent principal en

latin classique:

— Un monosyllabe est accentué sur sa syllabe unique.

— Un dissyllabe est accentué sur la syllabe de gauche.

— Pour les mots de plus de deux syllabes, tout dépend de la structure interne de la

syllabe pénultième : si la syllabe pénultième est longue, elle reçoit l'accent ; si elle est

brève, l'accent frappe l'antépénultième.

Une syllabe est brève si elle se termine par une voyelle brève, et une syllabe est longue

si elle a une voyelle longue ou une consonne post-vocalique.

Plutôt que de parler de syllabe brève ou longue, nous préférons utiliser respectivement

les expressions « syllabe légère » et « syllabe lourde », afin de réserver les termes « bref » et

« long » aux voyelles.

En tout cas, il est possible de reformuler de façon plus simple et, pensons-nous, plus

convaincante, la  manière de  déterminer si une  syllabe est légère ou  lourde. Dans le  cadre

présenté ici, une syllabe légère a une seule more : m, et une syllabe lourde a deux mores : mm.

Il est également possible de reformuler la règle de place de l'accent de mot en latin de

manière plus élégante et plus succincte, et en même temps plus conforme aux faits :



La  dernière  syllabe  des  polysyllabes  étant  extramétrique,  l’accent  se  place  sur  la

syllabe de la more pénultième, sinon sur celle de la more unique.


Les effets de cette règle sont simples. Si le mot est monosyllabique, sa syllabe unique est

nécessairement accentuée. Si le mot comporte deux syllabes, la pénultième reçoit l'accent,

puisque la finale est extramétrique. Si le mot comporte trois syllabes ou plus, la pénultième

reçoit l'accent si elle est lourde, sinon c'est l'antépénultième qui reçoit l'accent. La formulation

de  la  règle  en  termes  purement  syllabiques  est  plus  complexe,  puisqu'elle  ne  compte  pas

directement les mores. Or le principe accentuel latin est simple : on compte les mores, et la

more pénultième, si elle existe, a la préférence pour l'accent.

Comparons à titre d'illustration les trois mots suivants : tormentum,  /.tor.men.tum./

(‘torture’), persona, /.per.soo.na./ (‘masque’, ‘caractère’, ‘personnage’), asinus, /.a.si.nus./

(‘âne’). La pénultième de /.tor.men.tum./ est lourde, puisque son noyau, même s'il est bref, est

suivi d'une coda : la rime de la pénultième vaut donc deux mores. L'accent est par conséquent

placé sur cette pénultième : /.tor.mén.tum./. Il en sera de même pour /.per.sóo.na./, puisque sa

pénultième  est  également  lourde,  étant  donné  que  le  noyau  /oo/  vaut  deux  mores.  Enfin,

considérons /.a.si.nus./. Cette fois, la finale étant toujours extramétrique, la pénultième vaut

seulement une more, puisqu'elle est constituée seulement du noyau, et que ce noyau bref ne

pèse qu'une seule unité de poids. La more pénultième est par conséquent associée à la rime de

la  syllabe  initiale,  ou  antépénultième.  L'accent  frappe  toujours  la  syllabe  de  la  more

pénultième : /.á.si.nus./. Il apparaît ainsi que c'est systématiquement une seule et même règle

qui s'applique.

Notons  que  ce  principe  du  comptage  des  mores  avait  déjà  été  mentionné  par

Troubetzkoy (1976 : 202-3).


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