Une délibération du Conseil Général signalait cet ouvrage; voici copie de cette délibération



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CHAPITRE Il

Le F. Louis-Marie Assistant. — L'estime et la confiance que lui témoignait le P. Champagnat. — La part qu'il prend au gouvernement de l'Institut, aux démarches pour la reconnaissance légale, à la rédaction du Guide des Ecoles, des Constitutions et des Règles. — Lettre à M. Mazelier. — Acquisition et constructions de Saint-Genis-Laval. Démarches à Rome pour l'approbation de l'Institut. — Election du F. Louis-Marie comme Vicaire du R. F. Supérieur général.


Le 12 octobre 1839, avons-nous dit, le Chapitre général réuni à Notre-Dame de l'Hermitage, élut comme Directeur général le F. François, et comme Assistants le F. Louis-Marie et le F. Jean-Baptiste. Après l'élection, le F. Louis-Marie, désigné à cette fin, prit la parole et complimenta le Frère Directeur général dans une allocution si pathétique, qu'elle fit répandre des larmes à l'élu et à toute l'assemblée.

Avant d'entrer en fonctions, le F. Louis-Marie retourna à la Côte pour présider .à la rentrée des élèves et préparer les voies à son successeur. Ensuite il se rendit à l'Hermitage pour partager les travaux du R. F. François, chargé désormais du gouvernement de la Congrégation. C'est dans sa nouvelle charge que nous allons le suivre.

En même temps qu'il remplissait les fonctions d'assistant, le F. Louis-Marie était chargé de la direction de l'école spéciale établie à l'Hermitage, et de l'économat de la Maison. De plus le P. Champagnat, qui avait une grande confiance en lui, aimait, dans les affaires de quelque importance, à recourir à ses lumières et à son esprit judicieux. Ce fut lui que le vénéré Fondateur chargea de la rédaction de son testament spirituel, et à lui qu'il dit en lui serrant la main : « Allons, mon Frère, secondez le F. François de tout votre pouvoir ; entendez-vous bien avec lui. Vous aurez beaucoup d'embarras; mais ayez confiance le bon Dieu sera avec vous ; car c'est on œuvre que vous faites : avec son secours vous vaincrez tous les obstacles que l'ennemi pourra vous susciter. Puis, ne l'oubliez pas, vous avez la sainte Vierge qui est la ressource de la maison ; sa protection ne vous manquera jamais. »

L'activité du F. Louis-Marie était telle que, tout en s'acquittant de ses devoirs d'assistant, d'économe et de professeur, il trouvait encore du temps pour préparer des ouvrages classiques, tels que la Grammaire et les Exercices français, deux livres que l'Institut lui doit, et dont l'excellence a été grandement appréciée par des hommes compétents !

Si nous entrions dans le détail de la part d'action qu'il prit dans le gouvernement du R. F. François, que n'aurions-nous pas à dire ? Il n'est aucun événement, aucune mesure, aucun acte important où il n'apparaisse, et où il ne déploie les riches talents qu'il a reçus du ciel. En 1851, lorsque l'Institut est en instance pour obtenir l'approbation légale, c'est lui qui rédige le mémoire à présenter au ministre à l'appui de la demande ; lui qui accompagne à Paris le R. F. François et fait avec lui toutes les démarches auprès des personnages qu'il s'agissait d'intéresser à cette affaire, dont le résultat fut si heureux pour l'Institut.

Combien important et précieux fut aussi son concours dans la préparation et la rédaction des Règles communes, du Guide des Ecoles et des Constitutions et Règles du Gouvernement, dont le Chapitre général eut à s'occuper dans les trois sessions qu'il tint en 1852 et les deux années suivantes ! Nous n'avons pas à faire l'éloge de ces trois livres précieux, où les Frères peuvent s'instruire si bien de leurs devoirs, soit comme religieux, soit comme éducateurs.

Le F. Louis-Marie prit une part très active dans l'acquisition de la propriété de Saint-Genis, où devait être installée la Maison-Mère de l'Institut, et dans la direction des constructions qui devaient s'ensuivre. Sur l'information donnée par M. le curé de Saint-Genis qu'une propriété dite le château Dumontet, sise à Saint-Genis, était à vendre, le F. Louis-Marie en fit, la visite et la trouva si convenable à l'installation de la Maison-Mère, que, sur son rapport, la Société civile représentée par lui, le R. F. François et le F. Bonaventure, en fit l'acquisition le 1ier juillet 1853.

Le F. Louis-Marie, chargé de s'entendre avec M. Bresson, architecte à Lyon, pour la confection des plans et la surveillance des travaux d'exécution, s'acquitta de cette mission avec toute l'intelligence, tout le zèle et toute l'activité que l'on pouvait attendre de lui. Les constructions commencèrent en 1855, et furent poussées assez activement pour qu'en septembre 1858, le personnel de la maison de l'Hermitage pût s'y installer. Il n'y avait alors d'exécutée que la moitie du quadrilatère qui forme le plan d'ensemble, c'est-à-dire l'aile de l'est et celle du nord ; mais c'était, avec les anciens bâtiments conservés, déjà suffisant pour une nombreuse communauté.

Tout en rendant justice comme les autres Frères, au bon goût de l'architecte et du F. Louis-Marie, le R. F. François éprouvait quelque scrupule à approuver que les fenêtres du rez-de-chaussée fussent cintrées, et les piliers des cloîtres en pierres taillées ; c'était, pensait-il, s'écarter de la simplicité à laquelle le P. Champagnat avait toujours tant tenu. Mais le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, consulté à. ce sujet, déclara ne rien voir dans la construction de contraire à la simplicité religieuse, ce qui tranquillisa le R. Frère François.

C'est surtout dans l'érection de la chapelle que le F. Louis- Marie montra combien il avait le sentiment du grand et du beau en architecture. Qui n'a admiré cette chapelle, avec ses vastes et harmonieuses proportions, avec sa voûte élancée, ornementée d'élégantes nervures, avec ses grandes baies ogivales, ses matériaux choisis, et tout ce qui en fait un véritable monument du plus beau style gothique?

L'aile de l'habitation, du côté de l'ouest, fut construite en partie avant la chapelle et partie en même temps. Toutes ces constructions entraînèrent des dépenses considérables et bien supérieures aux ressources dont l'Institut pouvait disposer. Aussi le R. F. François et le F. Louis-Marie firent-ils à maintes reprises un éloquent appel à tous les Frères de l'institut. Son Eminence, Mgr de Bonald, voulut lui-même y joindre une bienveillante lettre de recommandation. « Nous nous plaisons, dit Son Eminence, à recommander l'œuvre que les Frères Maristes entreprennent de la construction d'une chapelle pour leur noviciat. Ces bons Frères rendent de très grands services dans le diocèse et au dehors, par l'instruction qu'ils donnent à une multitude d'enfants. C'est bien mériter de la religion que de concourir par une généreuse offrande, à la réalisation de leur pieux projet. »

Ajoutons que les Frères répondirent admirablement à l'appel qui leur fut adressé, et qu'ils se dévouèrent à l'envi pour procurer des ressources soit en sacrifiant en tout ou en partie leur avoir personnel, soit en se faisant quêteurs, soit en s'appliquant d'une manière spéciale à réaliser des économies. Ils montrèrent vraiment un admirable esprit de famille, en faisant de la maison de Saint-Genis l'œuvre de tous et de chacun.

Dans le courant de l'année 1858, en vue d'obtenir du Saint-Siège l'approbation de l'Institut, le F. Louis-Marie, après avoir travaillé et préparé à cette fin les documents nécessaires, accompagna à Rome le R. F. François. Après un séjour de quatre mois passés en démarches et en travaux divers dans la ville éternelle, le F. Louis-Marie y laissa seul le R. F. François et revint à la maison-mère, d'où il adressa aux Frères une petite circulaire fixant l'ordre des retraites, et dans laquelle on lit : « Il ne m'appartient pas, M. T. C. F., de prévenir le R. F. Supérieur dans ce qu'il aura à vous raconter de consolant et d'édifiant sur son voyage à la ville sainte ; mais, puisqu'il m'a été donné de recevoir avec lui les prémices des bénédictions du Souverain Pontife, et de recueillir de sa bouche sacrée les paroles qu'il a prononcées pour tous, laissez-moi vous les transmettre en finissant. Oui, nous dit le Saint-Père, lorsque, prosterné à ses pieds, le Révérend Frère Supérieur le supplia de bénir tous les membres de l'Institut, oui, JE LES BÉNIS TRÈS VOLONTIERS, ET JE PRIE DIEU QU'IL LES REMPLISSE TOUS DE SON ESPRIT, AFIN QU'ILS. FASSENT BEAUCOUP DE BIEN PARMI LES ENFANTS. C'était le premier jour du mois consacré à saint Joseph. Le 15 avril suivant, dans une seconde audience que Sa Sainteté a daigné nous accorder, Elle a ajouté : AFIN QU'ILS S'ÉDIFIENT LES UNS LES AUTRES, QU'ILS SE SANCTIFIENT, ET QU'ILS FASSENT BEAUCOUP DE BIEN PARMI LES ENFANTS QUI LEUR SONT CONFIÉS.

« C'est ainsi, M. T. C. F., que les premières bénédictions tombées de la bouche du Vicaire de Jésus-Christ sur l'Institut nous rappellent presque à la lettre les deux premiers articles des règles dont nous demandons l'approbation : notre propre sanctification, la sanctification de nos enfants et l'édification mutuelle que nous nous devons. Recueillons, M. T. C. F., oui, recueillons avec foi et respect, avec amour et reconnaissance, et cette bénédiction suprême du Saint-Père, et les paroles toutes divines dont il l'a accompagnée. Qu'elles soient pour tous un gage consolant de la faveur, plus grande encore que nous attendons de sa bonté apostolique ; mais qu'elles soient aussi un puissant encouragement. à nous remplir de plus en plus de l'esprit de Dieu, c'est-à-dire de l'esprit de notre vocation, de l'esprit de zèle et de dévouement pour nos enfants, de l'esprit d'union et de charité entre nous, de l'esprit de piété et de régularité, d'humilité et de simplicité en tout et toujours. »

L'approbation ne fut pas accordée à cette époque : il entrait dans les desseins de la Providence qu'elle fût retardée jusqu'en l'année 1863.

Pour ne pas nous répéter quand nous parlerons du F. Louis-Marie comme supérieur général, nous pensons ne pas devoir nous étendre davantage relativement à la période de sa vie où, comme Assistant, il n'a fait, pour ainsi dire, que préluder aux choses remarquables qu'il allait accomplir dans les vingt années suivantes.

Le moment était venu où il allait déployer dans toute leur ampleur les riches talents qu'il avait reçus du ciel. Le R. F. François, jugeant que ses infirmités toujours croissantes lui rendaient comme impossible sa tâche de supérieur général, adressa aux membres de l'Institut, le 2 juillet 1860, une circulaire annonçant la convocation en Assemblée capitulaire des Frères des quatre vœux, pour le 16 du même mois, en vue des mesures à prendre pour assurer le bon gouvernement de l'Institut, et il prescrivit à cette occasion, des prières spéciales. Cette convocation se fit en conformité des dispositions, dites transitoires, adoptées par le Chapitre de 1854, et avec l'approbation de la S. Congrégation des Evêques et Réguliers, laquelle reconnaissait qu'il y avait lieu d'adjoindre au supérieur général un Frère vicaire.

Les membres du Chapitre, après avoir entendu et examiné toutes choses, élurent sur la proposition du R. F. François et par acclamation, le Frère Louis-Marie comme Vicaire du R. F. Supérieur général. L'élu réclama contre ce mode de nomination, et, pour laisser à chacun sa liberté pleine et entière, il demanda un vote par scrutin secret. Ce vote lui donna la presque unanimité des suffrages, et confirma ainsi hautement le choix précédemment fait.

A partir de ce moment, le F. Louis-Marie gouverna l'Institut sous le titre de Révérend Frère Supérieur, et le F. François conserva le titre de Très Révérend Frère Général.

Ce même Chapitre élut trois nouveaux Assistants, qui furent les chers Frères Théophane, Philogone et Chrysogone.

Par sa circulaire en date du 21 juillet 1860, le Très Révérend Frère Général annonça en ces termes l'élection du R. F. Louis-Marie.
« Le Chapitre a donc confié le gouvernement de l'Institut au cher Frère Louis-Marie, premier Assistant, et lui a donné, pour le bien de tous et pour le plus grand avantage de la Congrégation toute l'autorité et toute la responsabilité dont je venais de me décharger. Cet excellent Frère est donc désormais votre Supérieur. Ma volonté expresse et celle du Chapitre est que vous le regardiez comme tel, et lui rendiez en cette qualité, une obéissance entière, comme vous avez toujours fait à mon égard.

« Dieu, M. B. C. F., ne montre jamais mieux sa protection et ses desseins de miséricorde sur une famille, sur un état, sur une communauté, que lorsqu'il daigne leur accorder un chef capable, un bon supérieur. Car, comme tous les membres du Corps humain reçoivent nécessairement les heureuses influences de la tête, de même toutes les vertus, toutes les bonnes qualités d'un père de famille; d'un chef d'état, d'un supérieur de communauté, passent dans leurs inférieurs et se répandant sur tous ceux qui leur sont confiés.

« Je regarde donc comme un grand bienfait de Dieu le choix que sa divine providence a daigné faire de celui qui doit me remplacer, vous gouverner et vous conduire dans le sentiers de la vertu et dans les saintes voies de la perfection. Il a été formé, comme moi, par le Père Champagnat ; et, pendant tout le temps que j'ai eu la charge de Supérieur, et qu'il a exercé lui-même celle de premier Assistant, nous avons toujours été ensemble ; c'est ensemble que nous avons suivi et terminé l'affaire importante de l'autorisation légale de l'Institut à Paris ; préparé à Rome celle de son autorisation par le Saint-Siège, et travaillé constamment au bien général et particulier de la Congrégation.

« Mais ce qui est encore plus consolant pour lui et pour moi, dans cette circonstance, ce sont les paroles touchantes que notre vénéré Fondateur lui a adressées, en nous associant l'un à l'autre, quelques jours avant de mourir; paroles qu'on pourrait regarder comme un présage de ce qui vient de se faire. »




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