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Quatrièmement, l’organisation d’événements mettant en valeur les échanges arméno-turcs. Dans la foulée du TARC de sinistre mémoire, Ankara continue de soutenir directement ou indirectement des initiatives « positives », parfois avec la complaisance naïve ou obligée de l’Arménie. Ainsi, récemment, on a vu se monter à Erevan un forum de femmes d’affaires arméniennes et turques, forum destiné à examiner la possibilité d’établir des liens commerciaux. Quels liens, quelles affaires puisque la Turquie exerce un blocus criminel envers l’Arménie ? Personne ne semble se poser la question. Autre exemple, la Fondation Hrant Dink qui organise régulièrement des échanges journalistiques entre la Turquie et l’Arménie visant à développer « la connaissance historique, les relations arméno-turques, la culture et les arts » et où l’un des objectifs principaux est, paraît-il, « la normalisation des relations arméno-turques ». Dans l’un comme dans l’autre de ces deux exemples, un des éléments frappants, c’est l’espèce d’égalisation morale et abstraite entre les participants de part et d’autre comme si on ne savait pas qu’un des deux Etats nie la réalité passé, présente et future de l’autre ainsi que son droit à l’existence. Un autre élément frappant, c’est le soutien de ce type d’initiative par des instances tierces qui promeuvent une certaine vision libérale de l’Histoire et une négation de la primauté du politique (en tout cas pour les autres !), l’USAID – l’administration américaine en charge de l’aide au développement – dans le premier cas, la fondation Heinrich Böll – la fondation politique des Verts allemands – dans le second cas.

A l’aune de ces quatre éléments, quels est l’objectif tactique actuel du négationnisme turc. Eh bien, il me semble que cet objectif peut être résumé de la manière suivante : il s’agit désormais pour Ankara de parvenir à une espèce de tolérance sociétale de l’affirmation du génocide sans que cela n’implique aucune reconnaissance politique de la part de l’Etat et a fortiori aucune conséquence en terme moral, financier ou territorial.

Je souscrirai volontiers à l’analogie faite par l’historienne Claire Mouradian, spécialiste du monde russe et soviétique. Il est probable que la Turquie s’oriente vers une « solution » qui ressemble à celle du 20ème Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, congrès au cours duquel furent reconnus et dénoncés les crimes staliniens pour mieux raffermir ce qui aurait été un communisme des origines, immaculé et vierge de toute déviance stalinienne. C’est la fameuse « rectification sans dommage » tentée par le stalinien Anastase Mikoyan.

Pour parvenir à ce but, la méthode employée par la Turquie, c’est de se retirer des éléments du problème pour apparaître comme l’entité « au-dessus de la mêlée » organisant une certaine liberté contrôlée de la parole sur la question arménienne. Ankara joue avec les variables de contrôle de cette « liberté » en attisant si besoin des éléments « extrémistes » - à partir de structures formellement indépendantes, déportées et renforcées par l’argent azéri – ou en favorisant si nécessaire des initiatives « positives » factices qui éludent la question politique centrale – celle de la responsabilité de l’Etat – derrière des considérations d’échange en phase avec l’idéologie libérale dominante (les islamistes sont libéraux d’un point de vue économique).

Cette tactique mis en place par le régime AKP à propos du génocide des Arméniens est hautement compatible avec une autre de ses entreprises, celle de se départir du kémalisme. En une phrase, le négationnisme outrancier et martial, c’était celui du CHP et de ses avatars. Ce négationnisme actuel, plus implicite et insidieux permet au régime de se présenter comme plus libéral et tolérant et même comme anti-système.

Ainsi, en novembre 2011, les fameuses « excuses » prononcées par Erdogan à propos des massacres du Dersim lui ont permis d’attaquer directement le CHP. Je vous prie de m’excuser de me citer mais, à l’époque, j’avais écris à ce sujet : « Il ne faut donc pas s'attendre au même type d'excuses - par ailleurs à bon compte - vis-à-vis du Génocide des Arméniens. Car si les deux opérations furent assez similaires d'un point de vue opérationnel, si ceux qui participèrent au premier furent aussi impliqués dans le second, comme par exemple l'infâme Sükrü Kaya, là s'arrête la similitude et le contexte des deux tueries fut en fait assez différent : Les massacres du Dersim furent essentiellement un acte d'affirmation de la République turque et on peut donc faire confiance à Erdogan pour les fustiger; le Génocide des Arméniens fut l'acte de création de la nation turque dont il ne faut pas escompter qu'il soit regretté par n'importe lequel des dirigeants passés ou actuels de Turquie. ». Eh bien, je ne retrancherai pas une ligne à ce diagnostic.

Il est d’ailleurs tout à fait intéressant de noter que, selon Hamit Bozarslan, le dénigrement de Mustafa Kemal s’accompagne d’une actuelle remise à l’honneur de celui qui fut un temps son rival politique, Enver Pacha, et surtout d’Abdülhamid.

Alors que faire face à ce nouveau visage du négationnisme et que peut-on espérer ? Eh bien, dans une certaine mesure, il incite à un optimisme raisonné. Non pas qu’il s’agisse d’accorder une once de crédit à la bonne volonté de l’Etat turc, mais plutôt de considérer que la voie qu’il a choisi constitue peut-être sur le long terme une erreur stratégique. Pour continuer avec l’analogie avec l’URSS, cette erreur pourrait être de même nature que celle du 20ème congrès du PC, où pour reprendre les mots d’Humbert-Droz, des staliniens ont voulu « liquider le stalinisme par des méthodes staliniennes ». Ou, pour prendre un exemple plus proche de nous dans le temps, un Gorbatchev a voulu libéraliser le système soviétique pour le sauver.

Ça ne marche tout simplement pas car lorsqu’un système totalitaire – ce que fut la conception kémaliste de la Turquie – desserre la bride, il libère des dynamiques dont il sous-estime généralement l’importance et qui peuvent finir par l’emporter. Bien évidemment, l’avenir n’étant pas écrit, la question qui se pose pour nous est de savoir comment accompagner le mouvement, le favoriser, sachant qu’en tant que simples citoyens ne s’appuyant sur aucune structure étatique et qu’en tant qu’extérieurs à la Turquie, nos moyens d’actions sont évidemment limités. Car le risque existe très fortement que la population turque jette finalement le kémalisme dans les poubelles de l’Histoire sans pour autant reconnaître que l’identité turque est née d’un crime inouï.

Il me semble que dans ce contexte, la ligne de conduite qui devrait être la nôtre est de ne pas rentrer dans la politique des biçim et des shows mise en place par Ankara et pour Ankara mais de prendre au mot l’Etat turc quant à son prétendu libéralisme social. La parole est libre en Turquie ? Parlons aux simples citoyens turcs et encourageons-les à mettre en avant leurs identités particulières : identités particulières de nature ethnique, de nature religieuse, de nature sociale ou même de nature sexuelle – on peut par exemple songer au mouvement LGBT. Il serait intéressant, afin de mettre un terme à un nationalisme qui bride tout espoir d’évolution, que les citoyens de Turquie se considèrent d’abord musulmans ou alévis ou chrétiens, d’abord kurdes ou lazes ou zazas, d’abord cadres supérieurs ou ouvriers, d’abord bobos ou yuppies ou gays avant qu’ils ne se considèrent turcs.

Je ne crois pas que la question turque – c’est-à-dire la question de cet Etat construit sur le crime et son déni – prendra fin en 2015. 2015 ne doit pas être une fin, ce doit être le début d’un processus qui durera bien plus longtemps. On sait que le mot d’ordre des nationalistes turcs du début du 20ème siècle – nationalistes dont l’origine turque était d’ailleurs douteuse – était « turquification, islamisation, occidentalisation ». C’était bien évidemment un oxymore car les deux premiers termes contredisent le troisième. Ce fut aussi, sur plus de 500 ans, un processus violent dont on n’a pas idée aujourd’hui et dont le génocide arménien n’a constitué que le paroxysme final.

Notre objectif de reconnaissance de ce génocide passe par la mise en œuvre du processus contraire afin que progressivement les populations d’Asie mineure – Anatolie et Arménie occidentale – considèrent qu’il n’est finalement pas si « heureux d’être Turc », comme le prétend le fameux slogan « ne mutlu türküm diyene » ; qu’il n’est finalement pas si heureux d’être en quelque sorte tenu pour caution solidaire d’un Etat criminel tout en constatant qu’on en fut victime en ce que cette identité turque résultât précisément de l’effacement d’identités antérieures.

Ces populations ainsi édifiées redeviendront-elles alors grecques, kurdes, arabes, arméniennes ? Rien n’est moins sûr. D’une part parce qu’il n’est pas certains que les identités ethniques soient promises à un grand avenir. Et d’autre part – pour ce qui est de l’identité arménienne – parce que son regain d’attractivité sera en grande partie lié à ce que l’Etat arménien saura offrir, notamment en matière de respect des libertés et des droits fondamentaux. C’est bien sûr un autre sujet mais vous comprendrez donc qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.

Je vous remercie de votre attention.



Laurent Leylekian

Publié par Laurent Leylekian à 08:30



http://eurotopie.leylekian.eu/2013/04/la-negation-du-genocide-armenien-et-les.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=73195

Le génocide arménien commémoré en deux temps à Nice

Nice-Matin

Publié le mercredi 24 avril 2013 à 12h19

On commémorait ce mercredi matin le 98e anniversaire du génocide arménien à Nice. Pour la première année, deux cérémonies étaient organisées, par les deux branches de la communauté, divisée.

Celle du conseil communautaire arménien dans un premier temps. Celle de l'église apostolique arménienne ensuite.

Malgré les dissidences, les discours prononcés d'un côté comme de l'autre étaient très similaires. Appelant à une reconnaissance du génocide par l'Etat turc. Demandant que la vérité éclate au grand jour. Réclamant, également, que les génocides soient pénalisés.



http://www.nicematin.com/nice/le-genocide-armenien-commemore-en-deux-temps-a-nice.1231906.html

http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=73209

Vers la prévention des génocides

Le Huffington Post



Sévag Torossian et Pierre-Olivier Sur

Publication: 24/04/2013 06:00

GÉNOCIDE - Le XXIe siècle est tout autant celui des individus que de l'humanité en tant que réalité juridique à part entière. Lorsque le mensonge atteint l'honneur et la considération d'un homme, le délit de diffamation est constitué. Mais qu'en est-il lorsqu'il s'agit de l'honneur et de la considération de la mémoire de l'humanité? D'un peuple qui a survécu à l'horreur?

A lui-seul, le XXe siècle a fait plus de victimes que les quinze derniers. Un XXe siècle qui s'était ouvert sur les plaies du génocide des Arméniens pour se refermer sur la création de la Cour pénale internationale. Un siècle qui, finalement, se refermait très mal puisqu'il ne put empêcher le génocide des Tutsis en 1994. C'est l'honneur et la mémoire de dizaine de millions de personnes qui nous interpellent aujourd'hui.

Car les crimes de masse y ont été légion: un million et demi d'Arméniens massacrés par le gouvernement Jeune-Turc, six millions de Juifs par les Nazis, deux millions sous les Khmers rouges au Cambodge, huit cent milles Tutsis et Hutus modérés tués à la machette au Rwanda, sans compter les horreurs de l'ex-Yougoslavie, du Darfour, fut-il autorisé de remonter jusqu'à la Chine de Mao et aux grandes purges staliniennes.

Un siècle: voilà le temps qu'il aura fallu pour penser l'humanité comme concept juridique à part entière. Au sommet de la barbarie des hommes, un nouveau concept, le génocide, devait être forgé en 1944 par l'éminent juriste américain Raphael Lemkin. Une notion juridique sans précédent, définissant ce crime comme l'extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales.

La Convention de 1948, qui le consacrait, avait deux objectifs: la répression de ce crime, mais aussi sa prévention. Prévenir un génocide? Comment? Quelques outils furent imaginés mais ils relevaient toujours d'une concertation politique difficile à obtenir. La menace d'un génocide au Timor oriental fut gérée en 1998 par la mise en place d'une force d'interposition qui permit d'éviter le pire. Mais cet exemple demeure une rare exception. Et juridiquement, il faut se rendre à l'évidence: la Convention de 1948 est loin d'avoir rempli son objectif de prévention.

Sans le savoir -car sans lien direct, la France a apporté un début de solution législative en 1990, en créant l'infraction de négationnisme. En adoptant la loi Gayssot, elle interdisait désormais de contester publiquement un ou plusieurs crimes contre l'humanité "tel que définis par le statut du tribunal militaire international annexé à l'accord de Londres du 8 août 1945". L'intuition de la France était juste. Comment lutter contre les génocides sans lutter contre le négationnisme?

Acte préparatoire de la répétition du meurtre collectif, le négationnisme est en réalité concomitant au crime. Yves Ternon l'explique clairement:

"La négation est tissée avec le génocide. En même temps qu'il prépare son crime, l'auteur d'un génocide met au point la dissimulation de ce crime" (1).

Crime "qui détruit la mémoire du crime" (2), le négationnisme est une menace des valeurs d'une civilisation, une menace particulière qui concerne l'humanité tout entière.

En remontant aux fondements posés par la Convention de 1948, l'on comprend aussi que le problème de la loi Gayssot, consacrée en France quarante ans plus tard, fut triple. Adoptée dans un cadre simplement national, elle ne visait que la Shoah et s'emprisonna d'elle-même dans un débat réducteur sur la liberté d'expression et d'opinion. Insérée dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse pour devenir son célèbre article 24 bis, elle n'eut même pas l'honneur d'être intégrée dans le corps du Code pénal.

La Convention de 1948 avait posé les jalons de cet idéal de "prévention des génocides", sans pour autant créer un consensus international sur la manière d'y parvenir. En 2008, le Conseil de l'Union prit l'initiative d'adopter une décision-cadre dont la transposition obligatoire dans tous les Etats-membres avait pour ambition d'harmoniser la lutte contre le négationnisme. On en est pourtant loin aujourd'hui. C'est aussi dans ce cadre qu'en 2012, la pénalisation de la négation du génocide arménien devenait en France un débat de société. Mal perçu, mal expliqué, exploité, il a divisé plus qu'il n'a rassemblé.

La loi Boyer, texte avant-gardiste, fut invalidée par le Conseil constitutionnel un mois après son adoption. Pour les Sages, ce texte, qui visait tous les génocides reconnus par la France, portait une "atteinte inconstitutionnelle" à la liberté d'expression. Il n'en demeure pas moins qu'en France et partout ailleurs, la répression du négationnisme ne concerne pour l'instant que la Shoah, ce qui constitue une rupture d'égalité flagrante face à la mémoire collective de nos civilisations contemporaines.

Jadis, la Justice était au service de la société. Elle devait sanctionner les atteintes à ses valeurs, dont la loi fixait la norme. Mais depuis la création des juridictions pénales internationales, la Justice a une vocation plus haute encore: défendre et préserver l'humanité tout entière. Il faut donc aujourd'hui que la loi en définisse les valeurs. Or, le devoir de mémoire en est la pierre angulaire.

Qu'est-ce que la mémoire? Une projection d'évènements historiques corroborés par des éléments scientifiques, dont l'étude et la recherche doivent être toujours encouragés. C'est aussi une transformation par le temps et par le filtre des idées. En présence des crimes contre l'humanité, ce filtre déformant, que peuvent être la parole, la polémique, l'humour, doit être contraint. Exactement comme il est interdit de violer la sépulture d'un mort ou d'injurier et de diffamer un vivant, il doit être interdit -par une loi pénale spéciale- de nier la mémoire de l'humanité lorsque les crimes de masse l'ont mise en péril. Il en va de la sauvegarde de nos civilisations.

Quant à l'avocat, il contribuera toujours à la recherche de la vérité. Dans le combat contre le négationnisme, c'est la dissimulation du crime qu'il a en horreur. Car l'avocat, s'il est un sophiste pour la défense de l'homme, ne peut nier le crime et les victimes du crime, et ainsi participer à sa perpétuation. A fortiori lorsqu'il s'agit de crimes contre l'humanité. L'avocat n'est-il pas le premier des humanistes?

___________________________________________


(1) Yves Ternon, Du négationnisme, Mémoire et tabou, ed. Desclée de Brouwer, 1999; p.17
(2) Richard Hovannissian, L'hydre à quatre têtes du négationnisme, in Actualité du génocide des Arméniens, Edipol, 1999

http://www.huffingtonpost.fr/sevag-torossian/legislation-genocides_b_3138257.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=73181

Sur les traces du génocide

La Recherche

24 avril 2013 |

Ce 24 avril désigne chaque année le jour anniversaire du déclenchement du génocide des Arméniens. Il sera particulièrement commémoré en France, mais aussi, depuis peu, en Turquie où de courageux démocrates défient le négationnisme d’Etat et les lois officielles pour se souvenir qu’il y a presque un siècle, le 24 avril 1915, débutait, par l’arrestation et la mise à mort de plusieurs centaines d’intellectuels, l’irréparable, l’extermination de la minorité arménienne par les dirigeants unionistes de l’Empire ottoman.

Pour se souvenir, pour comprendre, pour apprendre aussi l’évolution de la société turque qui commence de regarder lucidement le passé, on dispose désormais d’une enquête de toute première main, d’une haute qualité intellectuelle et journalistique, due à deux correspondants de presse française à Istanbul, Laure Marchand (Le Figaro, Le Nouvel Observateur) et Guillaume Perrier (Le Monde et le Blog Au fil du Bosphore). Fondé sur un travail préparatoire de grands reportages mais les dépassant dans une synthèse achevée, La Turquie et le fantôme arménien (Actes Sud-Solin, 219 p., 23 €) démontre combien la démocratisation de la Turquie dépend du travail que sa société mènera sur son propre passé et sur celle d’une nation née dans sa forme actuelle le 29 octobre 1923. L’arménité de la Turquie, qui a beaucoup apporté à la civilisation turco-ottomane, ne peut plus exister seulement comme un fantôme que l’on cache, parce qu’avec cette dissimulation, la Turquie se mutile elle-même. Le travail de Laure Marchand et Guillaume Perrier est une contribution majeure dans le processus de vérité-réconciliation qui adviendra un jour. Le livre porte bien son sous-titre, il emmène le lecteur « sur les traces du génocide », présentes au plus profond des familles, à travers les destins d’orphelines ou d’orphelins arméniens, et occultées au point de devenir un véritable traumatisme de la conscience collective. L’intellectuel turc d’origine arménienne Hrant Dink, avait expliqué cela avant de finir assassiné le 19 janvier 2007 par le bras armé de l’ultra-nationalisme, au pied de l’immeuble de son journal bilingue Agos. Il est très présent dans le livre, de même que les justes de Turquie qui, au péril de leur vie, sauvèrent des Arméniens de l’extermination programmée.

Dans un article Revue arménienne des questions contemporaines (décembre 2012, pp. 75-85), le grand spécialiste du génocide des Arméniens Raymond Kévorkian constate que l’historien, lorsqu’il aborde un dossier sur les violences de masse, « ne peut échapper à une réflexion sur sa dimension politique, sur son actualité contemporaine, sur les représentations de l’événement portées par les descendants des victimes et des bourreaux ». Il encourage en conséquence à étudier en profondeur l’ « arrière-plan politique et géopolitique qui est consubstantiel de la nature même des crimes d’Etat » (p. 85). Cette étude, l’historien turc Taner Akçam, précurseur des meilleures recherches actuellement menées sur le génocide, l’esquisse brillamment pour la Turquie dans sa préface à l’enquête de Laure Marchand et de Guillaume Perrier.



Vincent Duclert

Rédigé à 08:25



http://larecherche.typepad.fr/le_blog_des_livres/2013/04/sur-les-traces-du-g%C3%A9nocide.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=73188

Turquie

Un célèbre musicien turc appelle tout le monde à honorer les victimes du génocide arménien le 24 Avril

NAM


Le célèbre chanteur en Turquie Nihat Dogan a annoncé qu’il assistera à l’événement, qui aura lieu sur la place Taksim à Istanbul, le 24 Avril pour commémorer les victimes du Génocide arménien.

Dans une interview accordée au quotidien turc Taraf Nihat Dogan a affirmé que s’il est en Turquie ce jour-là, il va certainement aller place Taksim.

« Vous ne devriez pas avoir peur qu’ils vous lynchent pour cela. La violence est la violence. Si nous possédons du courage, même si nous pouvons être brulés nous devons apporter les ténèbres vers la lumière. C’est pourquoi tout le monde doit être là au nom de l’humanité, au nom de la raison » a dit le chanteur turc.

Plusieurs médias turcs ont couverts cette déclaration de Nihat Dogan de manière négative.

mercredi 24 avril 2013,
Stéphane ©armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=89038

http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=73196

« Pour la première fois la tragédie de 1915 sera commémorée avec une délégation étrangère »

NAM


Le journal turc Today’s Zaman rapporte que pour la première fois les Turcs commémoreront le 98e anniversaire des événements tragiques de 1915, rejoints par une délégation étrangère composée de 20 représentants anti-racistes et arméniens originaires de 15 pays : UGAB Jeunes professionnels de Bulgarie, le Centre Roms en Roumanie, travaillant pour les droits des Roms, l’UGAB France, ainsi que des représentants des Pays-Bas, de la République tchèque, Italie, Croatie et Bosnie-Herzégovine.

La délégation a rencontré cette semaine les représentants des organisations de la société civile turque à Istanbul, dont l’Association des droits de l’homme et de la solidarité pour les peuples opprimés (Mazlum-DER), la Fondation Hrant Dink et l’Association des droits de l’homme (IHD).

« C’est historique pour la délégation de commémorer le 24 Avril à Istanbul. C’était impensable il y a 10 ans », a déclaré Benjamin Abtan, président du mouvement populaire antiraciste européen (EGAM), qui a été créé il y a deux ans pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme. l’EGAM a des partenaires dans plus de 30 pays, et son partenaire en Turquie est Durde !

La cérémonie se déroulera à 12h30 au Musée Sultanahmet des Arts turcs et islamiques, ancienne prison en 1915 où ont été emprisonnées d’importantes personnalités arméniennes, puis tuées.

La délégation se rendra ensuite sur la tombe de Sevag Balıkçı, jeune homme d’origine arménienne qui a été tué le 24 Avril2011, alors qu’il servait dans les Forces armées turques (TSK) comme soldat enrôlé. Sa mort est considérée comme un crime de haine commis en raison de l’origine ethnique de la victime.“, écrit Today’s Zaman.

mercredi 24 avril 2013,


Jean Eckian ©armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=89090

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=73194

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