Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur



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Florent Brassier

Après avoir lu les premières contributions à ce débat, j'aimerais souligner une remarque : la droite a su -  et sait encore  - se rallier derrière un chef contrairement à la gauche qui n'a pas unanimement reconnu la légitimité de S. Royal pour ce rôle. Malgré les réserves que je nourris envers le savoir-faire de S. Royal  (verve oratoire, capacité à s'entourer de talents exceptionnels pour l'aider à rédiger ses discours, pour contrôler son image, pour préciser ses concepts), je pense qu'elle a su créer un espoir pour des millions de personnes et cet espoir doit être maintenu. M. Kahn, M. Hollande ou d'autres socialistes ne disposent pas de cet engouement de masse et c'est la raison pour laquelle ils devraient mettre tout leur talent au service de cet atout hautement politique. Vouloir renommer le parti socialiste ou le réformer n'a de sens que si la légitimité d'une personne comme chef est assurée d'être respectée. C'est la concession indispensable pour créer une force cohérente qui puisse convaincre les électeurs.


Nicole Bovard , Lausanne (Suisse)

Je viens de lire les propos de DSK qui accuse François Hollande et Ségolène Royal, et les rend responsables de l'"échec". Comme c'est facile !

Il oublie la conduite de tous les "éléphants" qui, depuis 2002, ont mené une politique interne de division. Ils clamaient tous : C'est à moi ! C'est mon tout !  Sans l'arrivée providentielle de Ségolène et les efforts désespérés de Hollande pour rassembler tous ces égoïstes, le PS était fichu. Personne ne comptait plus sur lui.
Solange BONNAFOUS.

Pendant toute la campagne pour les présidentielles, j'ai été triste de voir les critiques formulées contre Ségolène Royal, ainsi que les coups bas ignobles.


Triste pour Ségolène qui ne méritait certes pas cela ; triste aussi pour ce PS qui était en train de s'autodétruire et de saper les résultats des élections en montrant aux électeurs les divisions de la Gauche, donc en diminuant encore la confiance que Ségolène s'efforçait de rétablir.

Je ne vais pas épiloguer sur ce sujet : nombreux sont sans doute ceux et celles qui en parleront.


En ce qui concerne la refondation de la Gauche, je ne pense qu'une glissade vers un Centre toujours fluctuent soit une bonne idée. Cela diminuera encore la confiance des gens de gauche. Et je ne pense pas non plus qu'une solution fabriquée en vitesse avant les législatives  soit à souhaiter. Une rénovation de la Gauche va demander du temps car il faut retrouver la confiance de tous ces électeurs déçus - par quoi, par qui ? Sûrement pas par Ségolène Royal - qui ont déserté le PS et donc la Gauche.
Ce n'est pas en critiquant Ségolène, qui nous avait redonné plein d'espoir et qui n'a pas échoué : tant et tant d'électeurs ont voté pour elle ; et sans les "éléphants" du PS et leur conduite ignoble, elle serait sûrement passée au 2d tour.
Une rénovation de la Gauche passera par un renouvellement des responsables du PS ou ne se fera pas. Et si Ségolène fondait un nouveau parti en faisant appel à tous ces jeunes qui ont si généreusement oeuvré pour elle, le PS se viderait rapidement de ses éléments pour glisser vers le nouveau parti.
Solange BONNAFOUS

Une social démocratie ?
Une fois de plus nous nous sommes réveillés le 7 mai avec la gueule de bois, après les échecs de 1995 et 2002.

Certains d’entre nous estiment que Ségolène a fait un bon résultat : «  on a passé le premier tour, on a fait 47 % des voix au second tour, c’est mieux que Jospin en 2002 »

Mais «  Seule la victoire est belle » (Qui a bien pu dire ça… ? peut être Sarko)

Pourquoi la France a-t-elle penché à droite, pourquoi elle est tombée de ce côté,  est-ce une maladie génétique ?

La candidature de Ségolène a été le résultat d’une campagne médiatique, une grande partie des 60 % de militants qui ont voté pour elle ont été influencés par les sondages qui la plaçaient en première position pour battre Sarko.

Sa candidature a été tardive, elle a été obligée d’endosser un costume qui n’était pas taillé pour elle : le programme du PS. Ses tentatives de retouches n’ont pas toujours été géniales.

Pourtant Ségolène a fait une bonne campagne, (meilleure que je ne l’imaginais lorsque j’ai voté contre elle pour désigner le candidat du PS). Elle a amélioré son image, son élocution, et son charisme tout au long des mois, ses prestations à la télé ont été bonnes, elle a courageusement attaqué Sarko dans le débat de l’entre deux tours.

Toutefois elle a commis quelques erreurs mineures qui ont été montées en épingle par la droite. Elle a manqué de précisions, et n’a pas assez proposé de mesures concrètes attrayantes.

Les éléphants ne l’ont pas beaucoup aidé, mais a-t-elle vraiment sollicité leur participation ?

Son adversaire était redoutable, il avait mobilisé tous les pouvoirs économiques, financiers médiatiques autour de lui. Il a réussi à rassembler toute la droite, sa stratégie de récupération des électeurs du front national a été payante.

Aujourd’hui le PS ne peut pas se permettre d’affronter une crise majeure avant les élections législatives, il faut absolument empêcher la droite d’obtenir la majorité absolue à ces élections. Cela est possible compte tenu de la position de l’UMP prise en tenaille entre les 18% de voix de Bayrou et les 10% de LePen qui ne se porteront pas en totalité sur les candidats de l’UMP. La première priorité du moment est donc de faire une campagne efficace pour les législatives et éviter la concentration du pouvoir exécutif et législatif au profit d’un seul parti afin d’assurer la pluralité politique.

Depuis 2002 le PS ne s’est pas véritablement rénové, pour l’avenir il faudrait envisager des réformes en profondeur au sein du PS celles-ci seront peut être fonction des modifications du paysage politique global.



« Le PS n’est pas un zoo où des éléphants se permettent de tout écraser et où une gazelle croit qu’elle va toujours courir plus vite que les autres »

Alors pourquoi pas un grand parti social démocrate présidé par un Strauss Khan « jeune ».


Jacques 1949

mailto:parole@nouvelobs.com
Quand on voit comment se sont enrichis les dirigeants de la gauche socialiste, les Français ont vite compris que  le meilleur moyen pour réaliser de tels enrichissements, il suffit de défendre les "petits". Tant que les gens qui se disent de gauche, mais qu'ils ne le sont pas pour s'enrichir, ne restitueront pas d'eux même les milliers d'euros aux "petits", comme ils les appellent, le socialisme ne sera qu'une duperie et une escroquerie mensongère.

Ce ne sera qu'à ce prix-là qu'une gauche digne de ce nom pourra se refonder.

Et ce n'est pas en vous appuyant sur une personne comme Ségolène, laquelle profite de la souffrance des handicapés pour se mettre en valeur, au cours d'une soit-disante colère, ce qui est proprement scandaleux et honteux.
Didier Calafel

Bonjour,


Militant PS depuis un an environ, je suis toujours interpellé par le fait de me faire appeler "camarade", de recevoir un "bonjour camarade" ou un "merci camarade".

L'URSS est morte et le mur de Berlin est tombé depuis belle lurette, alors il faut que le PS vive avec son temps!

La nostalgie est un obstacle au changement, au progrès et par conséquent à la réussite.
PL

Votre initiative est intéressante. A condition qu'elle se traduise par des prises de position concrètes. A titre d'exemple, en voici deux. La première concerne l'emploi et les trente cinq heures, la seconde, l'enseignement, deux thèmes au cœur du débat.

D'abord il faut avoir le courage de dire et redire avec force que les 35 heures ne sont pas qu'une bonne oeuvre sociale : elles sont une nécessité technologique attestée par l'évolution du travail. L'histoire montre une lente et inéluctable diminution du temps de travail au cours du siècle dernier qui a assuré le plein emploi tout en permettant une progression formidable du pouvoir d'achat. Les discours sur le travailler plus pour gagner plus sont une mystification qui ne résiste pas à l'analyse. La difficulté est dans la démarche à suivre dans le partage des richesses, et tout particulièrement en raison de la mondialisation du problème. A cet égard il est important de dire qu'une révision complète des revenus est indispensable si les pays "riches" veulent survivre au développement des pays pauvres. Pourquoi, par exemple, ce silence absolu sur la cherté des prestations des artisans qui sont en grande partie à l'origine de l'inflation immobilière ? (cf. : l'indice du coût de la construction).  Les commerçants et les artisans tirent les prix vers le haut, suivis des professions libérales et, quand ils le peuvent, des salariés. Tant que la domination des pays riches était assurée, cette fuite en avant était possible. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Si nous voulons qu'il reste un peu d'industrie en Europe et, sans doute, aux États-Unis, il faudra bien que nos revenus soient globalement revus à la baisse. Sinon nous vivrons (presque) tous misérablement de la garde des vieillards dans les hospices, avant de le devenir à notre tour. Le choix est entre la fin de l'opulence pour quelques-uns et le partage décent consenti pour tous ou le chaos et la guerre.

Deuxième exemple, l'enseignement. Nous savons que notre système se disloque en raison de son extrême sélectivité qui donne tout à très peu d'élus et presque rien à beaucoup d'autres. Cette sélection réelle mais toujours occultée par l'idéologie de "l'École républicaine" repose notamment sur deux institutions qui ne sont presque jamais remises en question : les Grandes écoles qui fabriquent les "élites" et l'agrégation qui accorde des privilèges aux prétendus "meilleurs" professeurs. Ces deux piliers se fondent sur le principe de la cooptation qui, à tout bien considéré, n'est qu'une forme de conservatisme puisqu'il consiste à choisir pour le renouvellement des cadres supérieurs ceux qui ressemblent le plus à leurs prédécesseurs. Dans une société immuable c'est sans doute un système justifié. Dans un monde en mouvement permanent c'est une catastrophe ! Il faut donc rompre avec nos habitudes de pensée qui privilégient la conformité parfaite aux modèles académiques, au détriment du divergent et de l'innovant et rattacher les Grandes écoles aux Universités. Dans l'enseignement secondaire, il faut supprimer l'agrégation "répétitive" et instaurer un système de promotion fondé sur la formation permanente, la recherche pédagogique et cognitive et l'innovation didactique.

Vous souhaitez refonder la Gauche. Moi aussi. C'est possible, à condition de sortir des sentiers rebattus et de s'affranchir des tabous dans tous les domaines. C'est une révision douloureuse. Ceux qui parlent de rénovation sont-ils prêts à faire les efforts intellectuels - et matériels - que cela implique. Et encore, nous n'avons pas parlé d'environnement !
Louis Steffen

Une chose est sûre le parti socialiste est le seul parti en France qui a toujours existé et est le mieux organisé par rapport aux autres partis plus ou moins révolutionnaires et qui ne se font entendre que pour être connus mais qui ne voudront jamais prendre le pouvoir!!!

La faille au PS a démarré sur le OUI, NON à la constitution Européenne : Fabius a trahi les socialistes en changeant du OUI au NON et en inventant le plan B imaginaire!! Le PS a eut une réaction

Pas normale, il aurait dû retirer la carte du PS à Fabius et ses acolytes Mélenchon compris!!! Les militants du PS l'on ressenti très mal.

Quant aux primaires au PS pour les présidentielles cela a été un peu laborieux pour moi (j'ai voté Ségolène) mais je n'étais pas trop d'accord avec ses premières déclarations (en parlant de Jospin, elle a dit : il ne faut pas que LA MACHINE A PERDRE REVIENNE!!!!

Si Jospin avait été mieux accueilli les choses auraient mieux fonctionné !!! Il a quand même relevé la France de 1997 à 2002!!

En 2002 la droite une semaine avant les urnes a voté en masse pour que Le Pen passe devant Jospin!!!!! Et maintenant c'est presque sûr que Sarkozy le remercie aux les législatives Le Pen ait un groupe à l'assemblée et la dictature qui a déjà commencée va s'accélérer !!!! Seule solution aux législatives : voter à GAUCHE et

voter en masse pour le PARTI SOCIALISTE!!!!


Et merci au Nouvel Obs de nous permettre de réagir

 

Onesime Garcia.

Refonder la gauche ? Il va y avoir du boulot ! La capacité du peuple de France à se choisir un néo-bonapartisme mis au "mauvais" goût du jour (Sarkozy) oblige à refonder au-delà du simple jeu électoral, au-delà du ping-pong démocratique de l'alternance. Les partis sont mal partis ; les partis pris ont la peau dure. Sans le passage obligé par la case "fondamental", on mettra tellement de temps à refonder que ça ne servira plus à rien quand on sera enfin prêts.

Penser et communiquer, sincèrement, activement, par tous moyens appropriés. Résister tous les jours un peu, chacun à sa façon. Toutes ces graines de possibles, semées dans le grand champ de l'avenir (parcelle espoir) finiront par faire se lever quelque Hugo ou Ghandi à la française, ou je ne sais qui ? Pas de sauveur suprême, certes, mais un élan, un mouvement fort vers du nouveau. Commençons par la philosophie, socle majeur de la politique. Mettons-nous à la planche et bossons sans compter la peine.

Hors ce passage obligé, nous continuerons de bâtir des châteaux de sable.

L'élan de Ségolène Royal, candidate digne et courageuse, a été freinée par toutes sortes de facteurs (endogènes et exogènes). C'est fait, c'est raté, c'est comme un saut dans le vide, en raison des forces centrifuges du PS surtout (sans compter la campagne à moyens illimités, habile et mystificatrice de NS). Le PS est en expansion depuis plus de 20 ans déjà, soumis à une entropie galopante et sans doute irrattrapable. Alors ? "Allons doucement, nous sommes pressés", disait Talleyrand. Pour gagner les présidentielles il faut accepter les institutions de la Ve ; si l'on accepte les institutions, on perd les élections. Paradoxe, logique de l'impossible advenu, travaillant en boucle, sur le rêve perdu des lendemains qui chantent (faux).

Le parti d'Epinay a un pet dans l'aile pour cette raison. Mitterrand n'a pas touché la Constitution du "Coup d'Etat Permanent (comme il l'écrivit). Alors il faut lutter dur pour remonter le courant. Souhaitons que la lutte soit possible dans la paix civile et dans la concorde nationale ; ne serait-ce que pour construire une Europe valide. S'il n'y a que des barricades, des pavés, des voitures brûlées, etc. on s'en sortira bien.

 

Jean (63 ans, auteur)

Bonjour,

Electeur de droite modérée, je n'en suis pas moins désolé et attristé du spectacle de la gauche française. Porteuse d'espoirs elle était et devrait être l'un des balanciers d'une vie politique qui permet à une société d'évoluer. Sans gauche forte et intelligente, sans droite forte et intelligente on n'avance plus.

La lutte des classes est finie. Simplement car énormément de gens maintenant ne s'identifient plus à cette notion mais à celle d'individus qui veulent s'épanouir, se réaliser.

Mai 68 (du bon et du moins bon à long terme, plus insidieusement d'ailleurs) on s'en fout, le grand Kapital on s'en fout aussi. C'est fini. Le seul modèle économique viable à l'heure actuelle est le capitalisme. Mais il y a le capitalisme à la Clinton, à la Bush, à la Rocard, à la chinoise et encore à bien d'autres modèles. L'argent et le capitalisme ne sont pas mauvais par essence! La gauche s'est trop longtemps (depuis 1989) trompée d'ennemi. Il lui faudra trouver des valeurs à l'intérieur de ce capitalisme et surtout l'accepter au grand jour et ne plus mentir au gens en leur répétant que l'argent c'est sale, le capital c'est moche et que seuls les pauvres et démunis sont respectables et ont des valeurs.

Rousseau a malheureusement toujours eu tort.

Combien de liberté, combien d'égalité, combien de risque, combien de sécurité, combien d'encadrement, combien d'aides, combien de différences ? Là sont à mon avis les différences fondamentales.

Bien à vous
Romain Rioboo

Le pouvoir était à prendre vu la médiocrité d'un Nicolas Sarkozy, mais la gauche n'a pas su choisir un (une) candidat compétent avec la maestria  d'un Thomas Piketty qui s'est permis de surclasser Jean-François Coppé lors d'un débat le dimanche soir sur FR3.

Il est urgent de renouveler les cadres pour présenter un programme crédible, sans cacophonie. Au Nouvel Obs vous avez une certaine responsabilité dans le choix qui a été fait.

Il est urgent de dénicher de jeunes talents ou de choisir le meilleur parmi les plus anciens (avec de très bons conseillers).

"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément"
Pierre, 66 ans

Bonjour,


1° Merci et bravo Madame Royal ! Vous vous êtes battue avec force, sagacité, moralité. Seule, trop seule surtout dans votre propre parti trop macho.

2° Changez les têtes ! Mme Royal a la légitimité des urnes et l'expérience nécessaire pour diriger le PS et l'opposition constructive. Les autres, tous les autres, RAUS ! Les français ne veulent plus voir les anciens ministres et Premiers Ministres commenter leurs défaites !

Ces gens semblent vissés à leurs sièges, ça me rappelle Chaban à Bordeaux, maire pendant 50 ans ! Ou bien Giscard, congédié il y a 25 ans !! Mais toujours là pour présider la convention qui donnera le "Traité constitutionnel" : résultat = NON !

3° Avec les têtes nouvelles, idées nouvelles, organisation nouvelle, victoire nouvelle !

Bien à vous,
P.B

10 RAISONS DE LA DÉFAITE ET UNE IDÉE POUR REFONDER, SI ÇA PEUT AIDER...
1) Pas de remise en question crédible du déséquilibre entre rémunération du travail et du Capital

2) Pas une idée neuve, audacieuse, à contre-courant des pratiques européennes en cours.

3) Contournement rhétorique du Non à l'Europe

4) Synthèse creuse du parti, inexploitable dans un programme présidentiel conquérant.

5) Programme fluctuant et circonstanciel de la candidate

6) Candidate novice et isolée, sans majorité naturelle dans son parti, sans négociations préalables avec ses alliés (groupe ou personnes)

7) Communication de campagne approximative ;

• axes de communication multiples impossibles à illustrer (pourquoi ça va changer fort ? la France Présidente qu'est-ce que ça veut dire en clair?

• pas de cible prioritaire déclarée entre classes populaires, classes moyennes, classes instruites, jeunes et vieux; européanistes, nationalistes, etc.)

• angle d'attaque du favori mal choisi : NS est un libéral, pas un fasciste.

• contenu des messages le plus souvent émotionnel et non rationalisé; par exemple : pas de chiffrage ni d'évaluation du coût et de l'impact réels de l'immigration et donc champ libre aux amalgames et aux fantasmes, ou encore confusion entre charité chrétienne et solidarité économique des classes défavorisées (exemple : aimez-vous les uns les autres à Charletty)

• utilisation calamiteuse du Net (pas de débat d'idées vers des internautes intelligents et documentés, pas de critique illustrée du projet libéral sous-jacent, mais une auto-célébration autour de la personnalité de la candidate)

8) Habileté du candidat concurrent et de sa stratégie

9) Volonté de rupture historique des Français avec l'image monarchique du Président et donc choix du candidat le plus facile à comprendre, le plus populaire et le moins hautain pour un nouveau régime, plus présidentiel et supposé plus efficace (les nouveaux Français ne veulent plus d'un roi qui balbutie devant le CPE; ils n'ont pas connu de Gaulle, ni Giscard et très peu Mitterrand).

10) Libération du discours réactionnel/réactionnaire populaire après des années de politiquement correct inauguré par l'exemplaire "Touche pas à mon pote".
Quant à refonder le PS... C'est sans doute se mettre autour d'une grande table, rêver à un meilleur équilibre social, rêver de nouveau à des progrès technologiques totalement freinés pour l'instant par les logiques capitalistiques et se demander comment donner corps à ce rêve.

Personnellement, je n'y vois pas de grandes difficultés...


A. P.

Électeur votant d'abord F. Bayrou, puis S. Royal et qui se permet, à ce titre, d'intervenir un tout petit peu.



Refondation de la gauche.
Une telle ambition récurrente dépasse forcément nos petites analyses.

On ne va passer longtemps à disséquer les raisons de la défaite de la gauche à cette élection présidentielle. Il n'empêche que certains aspects nous ont sauté au visage, au mien en tous cas.

Je me permettrai seulement de rappeler l'importance de la lutte idéologique. Depuis trop de temps, on a laissé les patrons, leurs idéologues, les journalistes, chacun par capillarité imposer aux réalités leur version unique, leur description unique, leurs mots.

Pour illustrer d'entrée mon propos, par quelle négligence laisse-t-on les journalistes dire et écrire les mots "charges sociales" pour désigner la part de salaire différé et collectif gagnée par chacun. Pourquoi accepte-t-on sans réagir d'entendre parler des impôts pris par l'Etat, comme si cette entité en était le destinataire final et indéniablement voleur. Comment a-t-on pu laisser parler de façon si démagogique de l'assistanat au risque d'insulter le si difficile et noble métier d'assistant social quand il est bien fait?

Les exemples de détournement de mots sont multiples. Depuis 2002 les gouvernements de droite successifs n'ont eu de cesse d'accuser les français d'être contre les réformes. Ils ont réussi à faire identifier réforme à progrès, quel qu'en soit le contenu. Que dire des détournements sur l'autorité, sur le travail, le mérite... Le comble dans cette direction a été sans parler des références à Blum et Jaurès, si peu et si mal dénoncées, l'utilisation du mot aliénation. Les allusions à un langage qui feraient penser à Marx sont systématiquement, docilement et inconsciemment bannies des discours de gauche ou des journalistes censés pencher à gauche. Les idéologues de droite, ou du centre, et tout simplement les petits esprits qui n'ont jamais fait l'expérience douloureuse du travail salarié, longtemps et dans les conditions des smicards, ont culpabilisé tous ceux qui avaient osé parler de socialisme avant la chute du mur de Berlin. Ils ont proclamé, "la mort des idéologies"... C'était leur propre idéologie qui s'affirmait ainsi, tandis que culpabilisés de n'avoir pas assez clairement dénoncé une version ignoble du socialisme, les militants politiques et ouvriers cherchaient un vocabulaire plus passable, plus propre, inodore....

Les hommes de la gauche en laissant le vocabulaire traditionnel de gauche, (nous sommes en droit de nous interroger sur leurs raisons personnelles ...) ont non seulement manqué d'imagination, mais se sont fait envelopper.

Faut-il rappeler que Marx a ouvert les yeux des exploités et de leurs défenseurs en s'attaquant à 'l'idéologie allemande' et en substituant aux définitions idéalistes des soi-disant économistes de son époque une lecture matérialiste. Ainsi pour mémoire le salaire des travailleurs n'est-il de fait que le minimum de rétribution que le capitaliste consent à ceux qu'il exploite, pour qu'ils entretiennent leur force de travail... ou puissent acheter les voitures qu'ils produisent. Les hommes de Ford l'ont formalisé. Evidemment les cadres de la gauche qui causent et écrivent ont une autre idée du salaire... fonction de ce qu'ils perçoivent... Aux smicards et leurs voisins la réfection de la force de travail... mais cela ne se dit plus.

Dans cette lecture il va de soi que la justification de la répartition des bénéfices entre capital et travail prend un autre sens qui me paraît tout bonnement la borne à partir de laquelle on se pense ou on définit droite et gauche.

Cette bataille sur les mots, (je n'ai jamais compris en tant que lecteur du Nouvel Obs, qu'une rubrique consacrée à cette critique n'existe pas...) est fondamentale. Je dirai même plus.la bataille doit porter sur la morale, sur la conception de l'homme. Ne voit-on pas que celui qui a été élu le 6 mai et est parti en croisière le 7, nous envoyait un message subliminal.

Vous êtes choqués que je n'éprouve aucune honte à profiter aussi voyeusement de la victoire acquise en donnant des tapes dans le dos aux miséreux que j'ai rencontrés. Mais je n'ai pas la même conscience morale que vous. L'injustice et les inégalités n'ont pas à être interprétées moralement. Le monde est ainsi fait. Chacun à sa place. L'avenir de l'homme n'est pas la liberté, le temps pour soi.., c'est le travail.

(je m'égare car j'ai dans mon sous-main un article à paraître sur un site local.. www.estuairemag.com)

Donc ce n'est qu'un aspect, mais c'est ma petite contribution. Vive aussi la lutte idéologique, et la rénovation d'un vocabulaire et d'une morale de gauche.


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