salle GC 110 Batiment 2
Détermination de la fiabilité résiduelle d’un ouvrage en béton arme : prise en compte du couplage fluage endommagement-fissuration lors de la formation de produits de corrosion expansifs.
Résumé
Les structures en béton armé sont aujourd’hui parmi les plus couramment utilisées dans le domaine des constructions qui visent une durée de vie longue. Malheureusement, beaucoup de phénomènes peuvent provoquer la défaillance de la structure. Parmi ces phénomènes la corrosion des armatures est l’un des plus importants. Beaucoup de travaux ont été menés pour comprendre les phénomènes impliqués dans la corrosion des armatures mais des difficultés ont été rencontrées pour simuler numériquement de façon réaliste le comportement du béton d’enrobage. De plus l’incertitude associée aux différents facteurs du modèle numérique ne peux pas être négligée : de nombreux paramètres sont estimés sans nécessairement de validation ou d’observation expérimentale directe possible. Avec le but de prendre en compte le phénomène de manière globale, et dans le cadre de cette thèse, la problématique de la corrosion de l’acier dans une structure en béton armé a été étudiée en deux étapes : - La première en proposant un modèle numérique simplifié pour simuler les différentes étapes du processus de corrosion des armatures. A partir de l’hypothèse que les conditions favorables pour la corrosion ont déjà été atteintes, le modèle proposé (qui donne comme résultat le temps auquel la fissuration va débuter) est développé et se décompose en 4 parties : (1) le transport des éléments qui participent aux réactions d’oxydo-réduction comme l’eau et l’oxygène, (2) la formation de la couche d’oxydes et sa croissance en utilisant des hypothèses à partir des observations expérimentales. La validation de cette partie de la modélisation est argumentée sur la base de comparaison avec des résultats d’essais réalisés sur structures exposés à un processus de corrosion naturelle. (3) Les effets sur le béton d’enrobage à partir de la formation des produits de corrosion. Cette dernière partie s’avère nécessaire parce que le béton est connu pour avoir un comportement différé important quand il est exposé a des chargements pendant plusieurs années. Un modèle de fluage à long terme a donc été ajouté à l’ensemble du modèle pour évaluer ces effets. L’application a été faite en utilisant des données expérimentales disponibles de mesures de fluage. (4) Finalement les effets des variations cycliques des paramètres climatiques comme la température et l’humidité relative ont été pris en compte. - La deuxième partie propose l’application de méthodes stochastiques sur le modèle précédemment décrit. Une analyse de sensibilité a été appliquée sur l’ensemble des paramètres utilisés dans le but d’identifier ceux pour lesquels la variation a un effet significatif sur la sortie. L’application de la méthode de Morris a identifié l’information nécessaire pour identifier les paramètres les plus influents. Dans un deuxième temps, un modèle de substitution a été proposé avec le calcul des coefficients d’une expansion en chaos polynomial sur la base des résultats de l’analyse de sensibilité. Finalement quelques applications probabilistes sont alors proposées, pour différents matériaux, et différentes conditions d’expositions et climatiques, illustrant l’intérêt d’adjoindre au début de la fissuration un critère de durée minimale, pour la définition d’un état limite d’amorçage de la fissuration.
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