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SECTEuR
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«Cette activité requiert de nombreux techniciens et de plus en
plus d’ingénieurs qui se sont spécialisés dans le domaine, notam-
ment les jeunes dotés d’un master et/ou d’un diplôme d’ingénieur
spécialisé», poursuit-elle. Le profil idéal reste celui à double
casquette, doté d’une compétence technique et qui souhaite
évoluer vers la fonction commerciale. Ces profils rares sont
recherchés dans le secteur pétrolier, les biens de consomma-
tion, la certification, la chimie pharmacie… Des profils rares,
donc bien rémunérés : «Nos concurrents en termes de recrute-
ment s’appellent EDF ou Areva. Nos propositions aux candidats
tiennent donc compte des tendances du marché.»
Et justement, côté rémunération, s’il faut s’attendre à quelques
baisses au cours de l’année 2009, les fourchettes annoncées
restent globalement satisfaisantes. Selon les profils et diplô-
mes, les salaires au premier emploi s’établissent entre 30 000
et 37000 €. Avec des possibilités plus élevées encore pour
certains profils, en particulier les doubles casquettes – dotés
d’un master complémentaire en gestion, finances ou mana-
gement – d’une spécialité rare, d’une dimension internatio-
nale ou bien, mieux encore,
d’un doctorat. «Un jeune
doté d’un doctorat et qui
a réalisé une partie de son
parcours à l’étranger peut
ainsi entrer dans le groupe
avec une rémunération supé-
rieure à 40000 €», précise
ainsi Jean-Luc Antoine, du
groupe Safran. Avis aux
amateurs !
Corinne Zerbib
Quelles énergies !
Important domaine et particu-
lièrement porteur, le secteur des énergies – fossiles ou renou-
velables – n’est pas en panne, loin s’en faut. Suez, Areva ou
Total, les grands noms français de l’énergie n’ont pas fermé les
robinets de leurs embauches d’ingénieurs présents à tous les
niveaux de l’activité : de l’exploration de nouveaux territoires
à l’exploitation des gigantesques infrastructures… Ils déve-
loppent également de nouveaux marchés en croissance où les
jeunes diplômés sont attendus. À l’instar de Total dont 50%
des cadres ont moins de 30 ans. Ce groupe international en
attend pas moins de 600 rien que pour la France et 2 000 au
niveau mondial. Des recrutements en masse, preuve que le
secteur de l’énergie se porte bien. Pour les nouvelles activi-
tés «du gaz ou des énergies renouvelables, nous avons besoin de
recruter des personnes avec des expériences qu’auparavant nous
n’aurions pas recherché», révèle Philip Jordan, directeur recru-
tement et carrières chez Total. On comprend pourquoi plus
de 60% des postes à pourvoir dans le secteur concernent les
seuls ingénieurs «pour des métiers très techniques». Ils portent
sur leurs épaules les capacités de production. Pour ces grandes
entreprises, les fonctions support – finance, droit, marketing,
communication… – et commerciales sont largement minori-
taires mais constituent des cibles à ne pas négliger.
Prenez les transversales !
Moins visibles, mais
tout autant attrayantes, les opportunités se développent éga-
lement dans des domaines transverses, comme ceux liés aux
normalisations et certifications. Ainsi le groupe SGS, présent
dans 150 pays, exerce une dizaine d’activités liées à l’inspec-
tion, la certification et le contrôle dans l’industrie. «Nos dif-
férentes activités se portent bien et nous prévoyons, en 2009, les
mêmes volumes de recrutement qu’en 2008, soit environ 560
embauches, dont 115 cadres», indique ainsi Céline Lache-
nal, responsable du recrutement chez SGS. La majorité des
recrutements concerne des chargés d’affaires techniques, en
particulier dans le contrôle non destructif.
• • •
Ingénieurs et docteurs très prisés
En savoir plus
Pour toute information sur
la recherche et en particulier
sur les Cifre :
www.anrt.asso.fr
Étude de l’Ademe sur les
énergies renouvelables :
www.ademe.fr
(rubrique Médiathèque –
Publications)
université virtuelle
environnement et
développement durable – uved :
www.uved.fr
Le Sessi, service des études
et statistiques sur les marchés
et les emplois industriels :
www.industrie.gouv.fr/sessi
Sur le site du Medef, des
analyses sectorielles des
diverses branches industrielles
fournissent une information
chiffrée ainsi que les adresses
des sites des syndicats
patronaux pour chaque
branche :
www.medef.fr
(rubrique Infos jeunes – Des
métiers qui recrutent – Industrie)
I n D u S T R I E
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SECTEuR
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É n E R g I E - E n v I R o n n E M E n T
Jouez l’effet
grenelle
C’est une vague de fond porteuse pour le recrutement.
Le grenelle de l’environnement conforte les entreprises dans leurs
choix stratégiques et déclenche des embauches.
en disent long sur l’étendue des besoins en la matière. Pour
autant, et sans attendre le déferlement programmé des oppor-
tunités d’emploi dédiées, la composante «environnement»
doit aujourd’hui faire partie de tous les cursus. Ainsi, EDF
ne recrute que quelques profils spécialisés dans les énergies
nouvelles, mais privilégie les candidats qui ont inclus cette
dimension dans leur parcours, quel qu’il soit. Car le dévelop-
pement durable est partout : des modes d’organisation de la
recherche, à la gestion «propre» des chantiers, en passant par
l’exploitation des centrales.
Ainsi, portée par le fameux EPR, son nouveau projet de
centrale nucléaire de nouvelle génération, EDF annonce
15000 embauches au cours des cinq prochaines
années, à raison de 3 000 par
an, tous profils confondus en
2009, dont un millier d’ingé-
nieurs, parmi lesquels les jeu-
nes diplômés constitueront l’es-
sentiel. De son côté, GDF Suez
prévoit de recruter en 2009 pas
moins de 8000 nouveaux colla-
borateurs rien qu’en France. Et
Areva pour la seule année 2009,
mise sur environ 12000 arrivées
au niveau mondial, dont 1200
jeunes diplômés. En effet, face au
développement de son activité,
l’entreprise a besoin d’ingénieurs
de niveau bac +5 pour rejoindre
ses équipes d’études et développer
des projets dans l’électrotechnique,
la mécanique, la thermohydraulique,
ainsi que quelques profils plus spéciali-
sés dans l’univers nucléaire : neutroni-
que ou sûreté nucléaire.
Éolien, photovoltaïque, biomasse, géothermie, solaire ther-
mique, hydraulique…, les grands acteurs du secteur de l’éner-
gie n’ont aujourd’hui que ces mots-là à la bouche. Et derrière
ces mots se cache une masse d’offres d’embauches pour les
jeunes diplômés.
Ceci est confirmé par Heidrick & Struggles, cabinet de recru-
tement britannique, et New Energy Finance, spécialiste des
investissements dans les nouvelles énergies : la croissance
rapide de l’industrie des énergies propres pourrait avoir à faire
face à une pénurie de talents, notamment pour des postes de
direction (directeurs opérationnels techniques, chefs de pro-
jets expérimentés et directeurs généraux).
Ainsi, le recrutement pourrait représen-
ter un défi sérieux pour la poursuite de
la croissance d’un secteur où les salaires
oscillent entre 33 000 et 41 000 €.
Aujourd’hui, les profils les plus deman-
dés sont, globalement, les ingénieurs
avec une prédilection pour les fonctions
liées aux études, à la recherche, à la ges-
tion de projets, aux activités de mesure,
d’analyse, de suivi de dossiers et de
conseils techniques.
Deuxième fonction la plus recher-
chée : celle ayant trait aux services
connexes à la production. Et là, les
profils semblent beaucoup plus hété-
rogènes. Ainsi, les offres concernent
surtout des profils mixtes à double
compétence.
L’environnement
s’ajoute en effet à la qualité, à la
sécurité, aux risques ou encore à
l’hygiène. Viennent ensuite les
fonctions de marketing, de commercial et
de vente qui, elles, correspondent à des profils mixtes envi-
ronnement-commercial.
S’il y a quelques débouchés au sein des petits et moyens acteurs
du secteur, ceux-ci semblent privilégier surtout la croissance
externe pour atteindre une taille suffisante en vue de se ven-
dre éventuellement à des grands groupes, ces derniers sont en
revanche assez ouverts.
Les ingénieurs courtisés
Les nouveaux territoi-
res des énergies renouvelables et du développement durable
constituent toujours les meilleurs espoirs. Chauffage au bois,
éolien, photovoltaïque ou pompes à chaleur, les prévisions
dans le domaine se comptent en dizaines de milliers d’em-
plois à pourvoir dans les années à venir. Seul le rythme des
embauches constitue une inconnue. Témoin du dynamisme
de ce secteur, une université numérique est en cours de créa-
tion : l’Uved (Université virtuelle environnement et déve-
loppement durable), créée par le ministère de l’Éducation
nationale. Écologie industrielle, éco-conception, évaluation
et gestion des risques, les contenus en cours d’élaboration
• • •
«Cette année, un tiers de
nos recrutements, soit une
centaine de personnes, seront
des jeunes diplômés. Nous
recherchons essentiellement
des ingénieurs en recherche
et développement, pour
nous permettre de répondre
aux nouveaux enjeux
énergétiques. Ce sont des
profils rares et très disputés
sur le marché. Alors depuis
un an et demi, pour nous
faire connaître auprès
d’eux, nous participons à
des salons de recrutement,
nouons des partenariats avec
des écoles, sponsorisons
des associations d’étudiants
et surtout accueillons de
nombreux stagiaires dans
le but de les fidéliser.
En terme de salaire, nous
proposons une fourchette
oscillant entre 31 000 et
35 000 €.»
Répondre aux nouveaux
enjeux énergétiques
ÉLISE MINARD, responsable recrutement
du groupe Atlantic.