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SECTEuR
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A u D I T & C o n S E I L
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Prouver sa motivation
Une fois leur candidature retenue, les jeunes débutent sou-
vent par des sessions d’intégration pour découvrir les métiers
et les valeurs de leur entreprise, mais aussi pour connaître les
autres nouveaux embauchés. «Ces sessions sont essentielles car
elles permettent aux cadres d’apprendre à travailler en équipe, ce
qui sera leur quotidien», souligne Isabelle Grevez. Les jeunes
recrues apprécient, comme en témoigne Hicham Ezzahiri en
poste chez PwC depuis septembre dernier. «J’ai participé à un
séminaire d’intégration pendant une semaine à La Baule, où j’ai
rencontré tous les nouveaux embauchés, explique cet auditeur
junior de 25 ans. Ensuite, j’ai suivi une semaine de stage plus
technique sur mon métier avec d’autres auditeurs débutants.»
Tout au long de leur carrière, les jeunes cadres bénéficient de
formations pour développer leur expertise métier. «Chaque
année, je participe à trois ou
quatre formations techniques»,
confirme Kelly Coudoux,
28 ans, consultante en ges-
tion des risques chez Deloitte
depuis 2006. Embauché en
septembre 2008 chez Ernst &
Young, Bastien Frison se féli-
cite, lui aussi, de son programme : «Quand je suis entré, j’ai
effectué une formation de trois semaines, raconte cet auditeur
junior de 23 ans. Et dans les six prochains mois, je vais suivre
dix jours de stage pour monter en compétence.» Les cabinets
consacrent en effet en moyenne 10% de leur chiffre d’affai-
res à un important dispositif de formation continue à desti-
nation de leurs salariés. Au final, les jeunes qui
ont choisi l’audit sont assez heureux. Comme en
témoigne Bastien Frison : «80% de mes missions
sont effectuées pour des grands comptes industriels
et 20% pour des organismes à but non lucratif et
pour un groupe de presse. J’effectue des missions
d’audit légal, obligatoires car imposées par le légis-
lateur, mais aussi des missions contractuelles à la
demande du client sur une filiale, un projet, etc.
J’aime me déplacer dans les entreprises. J’apprécie
la variété des clients. Je suis ravi de travailler au
sein d’équipes constituées de collaborateurs issus
d’horizons très variés; elles regroupent des avo-
cats, des fiscalistes… Cette diversité me permet
d’acquérir de bons réflexes professionnels, c’est
indispensable quand on débute dans l’audit.»
C. W.
«J’aime me déplacer
dans les entreprises.
J’apprécie la variété
des clients.»
Des collaborateurs
d’horizons différents,
une ouverture d’esprit
plus grande
HICHAM EZZAHIRI, 25 ans, auditeur junior
chez PwC depuis septembre 2008.
«Je travaille essentiellement
pour l’automobile et les
services. Mes clients sont
en Île-de France et dans
le Nord de la France. Mon
job consiste à veiller à ce
que l’entreprise contrôle
bien ses flux d’informations
financières, puis à valider
ces informations. C’est
passionnant d’appréhender
la manière dont fonctionne
chaque entreprise. J’apprécie
de faire partie d’équipes
constituées de cadres
issus de formations très
variées : des ingénieurs, des
universitaires, des diplômés
d’école de commerce.
Cette diversité des
collaborateurs nous conduit
à développer une plus
grande ouverture d’esprit.
De plus, chez PwC, nous
enrichissons régulièrement
nos connaissances et
nos compétences grâce
aux formations dont
nous bénéficions. Ce
développement personnel
nous permet de faire face
aux nouveaux challenges
qui accompagnent notre
montée en grade.»
R&D
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R&D
C o n S u LT I n g
formés dans les filières scientifiques des universités. Ils visent
surtout des ingénieurs généralistes ou spécialisés en infor-
matique, électronique et télécoms. Certaines expertises sont
toujours difficiles à dénicher : «Nous manquons de ressources
en business intelligence. Nous recherchons donc des profils tech-
niques et fonctionnels, commente Nadège Mariani, DRH du
groupe Astek. De même, il n’est pas toujours simple de trouver
des profils expérimentés en informatique embarquée, en assis-
tance à maîtrise d’ouvrage avec une bonne connaissance d’un
secteur d’activité spécifique ou des directeurs de projets capables
de piloter un projet ayant une dimension off-shore.»
Les plus rares et les plus demandés restent incontestablement
les ingénieurs en conception et développement orienté Envi-
ronnement Objet – Java, C Sharp, J2E, C++. : «Ces profils sont
très recherchés par tous les grands donneurs d’ordre et les grands
prestataires de R&D, d’où une concurrence accrue», signale
Nadège Mariani (Astek). Une fois intégrés dans les groupes,
la plupart des ingénieurs deviendront consultants. Ils seront
amenés à travailler chez le client ou dans l’entreprise recru-
teuse. «Nos collaborateurs peuvent remplir deux types de mis-
sions : apporter leurs expertises au sein des équipes de nos clients
pour les accompagner dans le développement de leurs projets ou
sur nos plates-formes techni-
ques pour la réalisation de
tout ou partie du cycle de vie
d’un projet, précise Lionel
Guérin (Akka Technolo-
gies). Nous avons également
des équipes qui travaillent
chez nous, notamment
quand un client nous a
confié tout ou partie de la
réalisation d’un projet.»
C. W.
Champion du recrutement, le secteur de l’ingénierie n’est
pas prêt d’abandonner son trône. Pour deux raisons. Tout
d’abord, le turn-over chez les grands prestataires reste relative-
ment élevé, de l’ordre de 20 à 25 %, puisque, après quelques
années d’expérience, les jeunes consultants partent logique-
ment travailler dans l’industrie et les services. Ensuite, parce
que les plus gros ingénieristes sont multi-activité et multi-
secteur. «La diversité de nos expertises nous permet de repor-
ter nos prestations sur un secteur dynamique quand un autre
l’est moins, explique Sandrine Antignat-Gautier, responsable
de la communication d’Alten. En
outre, nous sommes capables de nous
positionner sur des projets complexes,
d’être présents sur toutes ces phases
de conception et de développement
et d’accompagner nos clients à l’in-
ternational.» Une situation confir-
mée par Lionel Guérin, directeur
général adjoint du pôle Informa-
tique et Systèmes du groupe Akka Technologies : «Nous tra-
vaillons pour des donneurs d’ordre dans l’aéronautique, le fer-
roviaire, le spatial, l’énergie, la défense, les télécoms et sur des
projets de longue durée. Notre chiffre d’affaires a été multiplié par
plus de quatre depuis 2004. Sur cette même période, nos effectifs
sont passés de 1 000 à plus de 5 000 salariés.»
Résultat : les très grands groupes comme Akka Technologies,
Alten, Altran ou Astek prévoient d’embaucher encore mas-
sivement cette année. À eux quatre, ils attendent plus de
8000 nouveaux cadres en 2009 et les jeunes diplômés auront
encore une belle place à prendre. Ils représenteront près de la
moitié des 2 700 nouveaux collaborateurs qu’Alten souhaite
embaucher, 30 % des 1 200 nouveaux cadres chez Akka Tech-
nologies, 40 % des 2 700 embauchés en 2009 chez Altran,
quand Astek embauchera 400 jeunes sur ses 1500 recrute-
ments annuels. Sans surprise, ces entreprises recherchent
majoritairement des ingénieurs. «Sur les 1 200 jeunes diplô-
més, nous recherchons 90 % d’ingénieurs, 7 % de managers et
3 % de cadres pour les fonctions support», souligne Sandrine
Antignat-Gautier (Alten). Si les DRH apprécient toujours les
diplômés des grandes écoles, ils s’ouvrent aussi aux étudiants
Prestataires pour de nombreux clients, les grandes entreprises
de R&D continuent à recruter massivement. Les jeunes consultants
avec une formation d’ingénieur restent leurs cibles privilégiées.
Les jeunes
toujours plébiscités
Les ingénieurs
représentent entre 85
et 99 % des jeunes
diplômés qui seront
recrutés cette année
par les principaux
ingénieristes français.
Les entreprises
recherchent de
nombreuses spécialités.
Des ingénieurs «calcul
de structure» pour le
secteur aéronautique,
des ingénieurs «génie
des procédés» pour
les secteurs de
l’énergie, de la chimie
et de la pétrochimie,
des ingénieurs en
informatique/réseaux.
Elles ont également
besoin d’experts
en optimisation de
ligne de production,
en optimisation des
process, en qualité
et environnement, en
logistique,
en maintenance,
en achats. Sans
oublier les ingénieurs
télécoms, en électricité,
en aéronautique,
en électronique et
temps réel.
unE MAJoRITÉ D’IngÉnIEuRS TouS PRoFILS
Sans surprise,
ces entreprises
recherchent
majoritairement
des ingénieurs.