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SECTEuR

>

B A n C A S S u R A n C E

Le directeur général de la BNP, Baudouin Prot, l’a parfaite-

ment résumé: «2009 s’annonce comme une année complexe.»

Faillite de Lehman Brothers, lourdes pertes de Natixis, affaires

Kerviel et Madoff... la crise est d’abord financière. Le groupe

de bancassurance néerlandais ING a annoncé fin janvier la

suppression de 7 000 emplois dans le monde en 2009 et les

mouvements dans le secteur sont loin d’être terminés.

Au contraire, la crise sem-

ble forcer à l’évolution

des modèles bancaires:

comme la création d’une

joint-venture annoncée

par le Crédit Agricole et

Société Générale dans

la gestion d’actifs en

rapprochant leurs deux

filiales d’asset manage-

ment.

«La crise se caracté-

rise surtout par un

manque de visibilité

à moyen terme»,

observe


Sidonie

Couture,


senior

manager de Robert

Half Banque &

Assurance. Louise

Enescaux, consul-

tante du cabinet

Hudson Global

Resources estime que dans le

secteur bancaire, «les recrutements, toutes popula-

tions confondues, cadres et non cadres, vont baisser de 20% par

rapport à 2008, année qui avait elle-même baissé de 10% par

rapport à 2007. Toutefois, le secteur bancaire restera en 2009 un

important recruteur, en particulier de jeunes diplômés», en rai-

son du départ en retraite de la génération papy-boom. Dans

ce paysage mouvementé, impossible de passer à côté de la

baisse du volume d’offres d’emploi dans tous les secteurs par

rapport à l’an dernier, excepté dans l’assurance. Néanmoins,

les services informatiques, le consulting et la banque de détail

sont les moins touchés par cette baisse. En revanche, les recru-

teurs redoublent de prudence et les processus de décision sont

de plus en plus longs…

un plan B

Tout ne sera pas noir en 2009. Certains sec-

teurs tireront même parti de la crise: le restructuring, la com-

pliance, l’inspection générale, la gestion des actifs/passifs…

Que ce soit dans l’assurance ou dans la banque, toutes les

activités de contrôle des risques ont la cote. Ainsi, tous les

acteurs du secteur s’arrachent désormais les actuaires, avec

parfois des préférences, comme Emmanuelle Costa, respon-

sable recrutement chez Legal et General, qui considère «que

les ingénieurs issus de grandes écoles avec une couleur financière

obtenue à Dauphine réussissent au moins aussi bien que les

actuaires “ purs ” dans les mêmes fonctions». En revanche, pour

ceux qui se destinent à un secteur comme l’activité de mar-

ché, les fusions-acquisitions, la gestion de private equity…

mieux vaut prévoir un plan B.

Un plan B ? Véronique Leenhardt, responsable du sourcing

et relations écoles de HSBC conseille «aux jeunes qui veulent



devenir traders ou structureurs de ne pas renoncer à leurs ambi-

tions, mais de chercher à élaborer des stratégies de contournement

en attendant que la situation s’éclaircisse en banque d’investisse-

ment». Par exemple, en acceptant de travailler dans les métiers

du risque ou du middle-office. Les étudiants qui visent la

fusion-acquisition gagneront, explique Véronique Leenhardt,

«à intégrer une organisation comme la nôtre. Nous pouvons leur

proposer des postes dans des Corporate Banking Center (CBC)

où ils pourront se forger une expérience sur des problématiques

similaires à leurs aspirations» et seront ensuite «aux premiers

rangs quand des places s’ouvriront de nouveau en banque d’affai-

res». Autre solution chez HSBC, les programmes Executive

Graduate qui permettent de former de futurs managers en

France et à l’étranger.

Pour contourner la crise, d’autres tentent de se rapprocher

des cabinets d’audits, grands recruteurs de jeunes diplômés.

L’année 2009 est loin d’être catastrophique. Les départs

en retraite offrent toujours des opportunités par milliers aux jeunes

diplômés motivés. Essentiellement de bac +2 à bac +5 pour

des postes de commerciaux et de contrôle des risques.

vive le

papy-boom !

En 2009, tous les

acteurs du secteur

bancassurance n’ont

que ce mot à la bouche :

«actuaire». À croire

que c’est le métier de

l’année ! Spécialiste de

la gestion des risques,

l’actuaire propose des

modèles mathématiques

afin de gérer au mieux

l’évolution incertaine

de l’environnement:

«Élaboration et

tarification de contrats

d’assurance, évaluation

de produits financiers,

choix d’investissements,

gestion des risques

financiers», explique

l’institut des Actuaires.

Mais la tâche est

rude, car de formation

scientifique, l’actuaire

doit également maîtriser

les aspects financiers,

juridiques, comptables,

fiscaux et commerciaux

de son environnement.

Le salaire peut débuter à

38 000 € et atteindre des

sommets… que personne

n’ose avouer.

ACTuAIRE: ASSuRAnCE TouT RISQuE



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