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«Nous sommes intéressés par ces nouveaux candidats, admet
Antoine de Riedmatten, associé responsable de la formation,
du recrutement et des relations écoles chez Deloitte. À condi-
tion que ce ne soit pas pour eux une situation intermédiaire mais
une vraie motivation. Cela se vérifie dans les entretiens et par la
cohérence du parcours en termes d’options, de stages et du projet
professionnel.»
Papy-boom: une aubaine !
En France, «avec
près de 40000 établissements, le nombre d’agences bancaires a
progressé de 8% en dix ans», précise Jean-Claude
Guéry, directeur des affaires sociales de la Fédé-
ration bancaire française. «Et, en 2009, les entre-
prises du secteur bancaire devraient recruter environ
30000 personnes.» Paradoxe ? Non car, comme
les années précédentes, les embauches concernent
majoritairement la banque de détail, où travaillent
les trois quarts des collaborateurs en France. Les jeu-
nes de moins de 30 ans représentent plus des deux
tiers des recrutements dans la banque, tendance qui
devrait également perdurer dans les années à venir.
Principal levier de ce dynamisme, les départs à la
retraite libèrent des milliers de postes chaque année.
Une aubaine pour les jeunes diplômés qui devrait se
poursuivre encore jusqu’en 2012.
À titre d’exemple, en 2009, HSBC recrutera de 700 à
750 personnes, selon l’évolution de la crise, dont une
majorité de commerciaux et 30% de jeunes diplômés.
La Société Générale annonce entre 4000 à 4500 CDI
(contre 5500 en 2008 et 6000 en 2007), dont 1600 à
1800 pour les jeunes diplômés, et 60% de commer-
ciaux… La Banque Postale envisage de recruter entre 400 et
700 personnes et pour Jean-Erwin Nizet, DRH adjoint du
groupe, «ce qui compte, ce sont les compétences comportemen-
tales, pas la technique, laquelle s’acquiert aisément grâce à nos
formations internes». «Nous ne voulons pas de commerciaux
conquérants qui cherchent à placer le produit du mois à tout
prix, réaffirme Cindy Gay, responsable recrutement de La
Poste, mais des gens dotés d’un savoir être, capables d’écoute
et de conseils adaptés.»
L’assurance épargnée ?
Dans l’assurance,
«hormis les déboires qui ont défrayé la chronique fin
2008 d’un des leaders mondiaux, le secteur semble bien
résister à la crise», considère Sidonie Couture. En
revanche, «la visibilité n’est que d’un semestre maxi-
mum et la logique de contrôle est renforcée». «En tout état de
cause, la crise financière concerne d’abord les banquiers, expli-
que Norbert Girard, chargé de mission à l’Observatoire des
métiers de l’assurance, qui sont des gestionnaires d’actifs, et dans
une bien moindre mesure les assureurs, dont le métier fondamen-
tal est la gestion de passif.» Cependant, l’assurance peut offrir
des opportunités: «Un ENSAE Finance peut devenir actuaire
et faire une carrière très intéressante, même si ce n’est pas ce qu’il
avait envisagé au départ», assure Sidonie Couture.
vous souhaitez intégrer
un grand groupe
d’assurance ? voici, une
bonne porte d’entrée:
Mutuaide. Chaque année,
la filiale «assistance» de
groupama-gan, recrute
plus de 150 étudiants
pour assister, par
téléphone, les assurés
en difficulté. Ces
centres d’appel sont
situés près de Paris
et de nantes. Le profil
recherché: «Bilingue,
sens de l’organisation,
de la relation clientèle,
résistance au stress
et volonté de rendre
service», décrit Christian
Lambert, DRH de l’entité.
Ces organismes doivent
répondre en urgence
7 jours sur 7 et 24h/24.
C’est donc un excellent
plan pour les étudiants
en recherche d’un
job intelligent.
Financièrement, les
temps pleins sont
recrutés sur la base de
21000 € par an et des
bonus sont accordés en
fonction des tranches
horaires.
L’ASSISTAnCE AvAnT L’ASSuRAnCE
• • •
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itw
mathématiques appliquées
ou financières pour évaluer
les portefeuilles.
Quelle est la part des
jeunes diplômés ?
Sur l’ensemble du Groupe,
ils représentent environ
60% des recrutements.
Pour l’activité banque de
détail, cette proportion croît.
Le recrutement démarre à
bac +2 et va jusqu’à bac +5.
En effet, pour les métiers de
conseillers professionnels,
conseillers commerciaux
pour les entreprises ou de la
banque privée nous avons
besoin de compétences de
plus en plus élevées face à des
produits complexes et une
clientèle aguerrie. En outre,
en plus des 4000 CDI, nous
accueillons chaque année,
entre 1700 et 2 000 jeunes
en alternance du bac +2 au
bac +5, et nous souhaitons
privilégier ce type de pré-
recrutement. Ces candidats,
opérationnels à la fin de leur
formation, sont prioritaires
en cas d’opportunité
d’embauche. De même, pour
les 7000 stagiaires de tous
niveaux de formation, il est
très important que les jeunes
étudient ces offres de stage ou
d’apprentissage, qui leur
permettent de découvrir
l’entreprise, leur donnent
une première expérience
significative et nous
permettent, à nous, de
détecter des talents.
Quels profils
attendez-vous ?
Plusieurs. Des profils très
variés, mais avant tout des
compétences. En matière
de formations, nous
recherchons, par exemple,
des BTS Banque ou
Négociation de la relation
commerciale pour les métiers
de chargé d’accueil, ou de
conseiller commercial dans
la banque de détail ou pour
nos filiales de crédit à la
consommation, Sofinco et
Finaref. Également pour
une centaine de contrats
en alternance, nous
recherchons des L3, M1
et M2 en informatique
qui pourront constituer le
vivier de recrutements des
directions informatiques.
De manière générale, nous
attendons aussi des bac +5
issus d’écoles de commerces
ou d’ingénieurs, ainsi que des
M2 universitaires spécialisés
en Banque, Finance, Affaires
internationales, etc.
Quels sont
les prérequis et
qualités attendus ?
Partager les valeurs du
groupe. À savoir posséder
un esprit d’ouverture à la
diversité, savoir se remettre
en question et s’adapter au
changement. Nous avons
besoin de personnes qui ont
le sens de la relation client et
une grande capacité d’écoute
pour appréhender les besoins
des interlocuteurs. Ensuite,
les candidats qui nous
rejoignent doivent avoir le
sens des responsabilités.
Notre Groupe est
décentralisé et les circuits de
décisions sont courts. L’esprit
entrepreneurial, présent à
tout moment dans l’histoire
du Groupe, doit aussi
animer nos collaborateurs.
Enfin, pour accompagner
notre développement à
l’international, l’anglais est
indispensable et la maîtrise
d’une autre langue appréciée.
Quelles sont
les perspectives
de carrière ?
Le Crédit Agricole développe
une relation durable avec
ses collaborateurs et les
accompagne tout au long
de leur carrière. Une fois
recrutés, le Groupe les fait
évoluer sur différents métiers
afin de leur permettre de
grandir en compétence
et de pouvoir détecter les
managers de demain. En
plus de nos recrutements
importants, nous privilégions
la mobilité interne : 15000
mobilités ont été réalisées
cette année. La mobilité
est tant fonctionnelle, que
géographique ou inter-entités.
En fonction des compétences
de chacun, une belle carrière
est possible à la fois sur le
plan régional, national ou
international.
Quel canal favorisez-
vous pour le
recrutement ?
Nous donnons clairement
la priorité à notre site
Internet de recrutement :
www.mycreditagricole.jobs,
un nouveau site innovant,
100 % centré candidat et
qui permet à l’internaute de
découvrir les richesses et les
diversités des parcours dans
notre Groupe.
Crédit Agricole SA
Nathalie Rauhoff, responsable du recrutement groupe Crédit Agricole SA.
En dépit des difficultés
rencontrées par le
secteur de la banque
vous continuez à
recruter. Pour quelles
raisons ?
Le Groupe recrute encore
des milliers de collaborateurs
en France et proposent
4000 CDI rien que pour
l’activité banque de détail.
Ce volume s’explique
principalement par les
changements générationnels
et le développement de
nos activités. Mais, nous
recrutons aussi pour d’autres
métiers stratégiques.
Notre développement à
l’international et le suivi des
contraintes réglementaires
nous amènent à rechercher
des experts dans le domaine
de la finance, notamment
des comptables/consolideurs
et des ingénieurs financiers.
Nous proposons aussi
60 postes dans les métiers
de l’informatique (chefs de
projets MOA, architectes...),
spécialisés dans les flux et
les moyens de paiement : en
effet, notre filiale Cedicam
a pour projet ambitieux la
contruction d’une plate-
forme européenne de moyens
de paiement. Enfin, nous
avons besoin de profils sur
les risques issus des
PuBLI-RÉDACTIonnEL
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