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nels, les enseignes n’hésitent donc pas à intégrer de nombreux
jeunes en apprentissage et font des efforts de formation interne
pour une évolution rapide vers les postes à responsabilité.
«L’alternance leur permet de découvrir la richesse d’un métier, le
fonctionnement de l’entreprise et joue le rôle d’une pré-embauche.
Ensuite, nous les accompagnons par des formations pour dévelop-
per leurs compétences ainsi que leur savoir-être», reprend Valérie
Le Toullec (Auchan), qui accueille chaque année 6000 stagiai-
res et 3270 élèves en alternance. Tout nouveau manager de
rayon y reçoit une formation d’intégration de quatre mois, puis
se voit suivi au cours de sa carrière par le biais d’assessment center
et de people revue. «La priorité est donnée aux CDI et à l’appren-
tissage, gage de fidélisation et de succession. Une fois recrutés, les
jeunes diplômés ont toutes leurs chances pour évoluer rapidement
via nos formations. Environ trois managers sur quatre sont issus de
la promotion interne, de même que plus de 90% des directeurs et
responsables de secteurs», souligne Muriel Bolteau (Carrefour).
Chez Noz, c’est le système «Mercato», qui permet d’évoluer
en interne. Et chez Lidl, chaque nouveau responsable de réseau
suit un parcours de six mois, alternant périodes théorique (juri-
dique, technique) et pratique, afin d’être conforté dans sa place
de manager.
«La crise n’affecte pour l’instant pas directement nos recrute-
ments», souligne Valérie Le Toullec, responsable recrutement
du groupe Auchan France, qui a prévu pour 2009 d’embau-
cher 6 500 nouveaux collaborateurs en CDI. Même stabi-
lité des effectifs chez Carrefour, qui recrutera cette année
15000 nouveaux collaborateurs, dont 600 à des postes de
cadres. Véritables mastodontes, les hypermarchés représen-
tent 47% du secteur de la grande distribution. Les super-
marchés, grossistes et maxi-discounters suivent la tendance,
recrutant en masse des jeunes diplômés, même si le turn-over
est en baisse. Leroy Merlin recrutera 1500 personnes, dont
150 cadres; Lidl recherche une
centaine de collaborateurs et
Noz a prévu de recruter entre
250 et 300 personnes. «Il existe
toujours des opportunités. Pour
accompagner notre croissance,
nous sommes à la recherche de
jeunes diplômés dynamiques,
qui, loin du train-train quoti-
dien, apprécient la multitude
des missions», souligne Bruno de Montalivet, DRH de Noz.
Car la grande distribution offre une large palette de métiers, à
condition d’avoir le sens du service client et le goût du chal-
lenge. «Plus que les diplômes, nous recherchons chez les candi-
dats la fibre commerciale, la capacité d’adaptation et d’initiative,
le plaisir du travail en équipe et le goût de la relation client»,
précise Muriel Bolteau, directeur pilotage et processus RH du
groupe Carrefour.
Des métiers opération-
nels
Dès bac +2/3, les BTS
MUC, DUT Tech de Co, licences
professionnelles Distech sont d’ex-
cellents passeports pour s’insérer
dans l’univers du commerce et de
la grande distribution. Le panel
des postes est large : commerciaux,
conseillers de vente, hôtesses ser-
vice clients, téléprospecteurs,
employés logistiques… «Nous
recrutons dès bac +2, car, cette
année, 100 créations de magasins
sont prévues et nous avons un turn-
over de 42%, précise Christian
Maillard, DRH adjoint de Lidl.
Et si le titulaire d’un BTS type
MUC a déjà de l’expérience, il
peut prétendre à un poste de chef
de magasin. En effet, être passé
par le terrain est pour nous un
atout déterminant.» La plupart
des postes étant très opération-
Le secteur de la grande distribution évolue et ses métiers
se diversifient. généralistes ou spécialisées, toutes les enseignes
recherchent des jeunes diplômés à qui confier des postes
à responsabilité, notamment celui de manager de rayon.
Des emplois
à tous les rayons !
1. Représentants
et commerciaux :
345000 postes
à pourvoir.
2. Cadres commerciaux
(chef de rayon,
responsable
marketing) :
149000 postes
à pourvoir.
3. Caissiers et employés
libres-services :
100000 postes
à pourvoir.
4. vendeurs :
52000 postes
à pourvoir.
(Source Dares 2008)
LE ToP DES JoBS
D’ICI 2015
une large palette
de métiers,
à condition d’avoir
le sens du client
et le goût du
challenge.
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SECTEuR
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C o M M E R C E E T D I S T R I B u T I o n
Chef de rayon : un premier poste de
manager
Pour le poste clé de chef de rayon ou «manager
opérationnel», les enseignes recrutent massivement des jeunes
diplômés à bac +4/5 qui ont le sens des responsabilités. Le
chef de rayon est chargé de gérer le compte, les stocks et les
achats des rayons de façon autonome. Il doit également pré-
senter des résultats en termes de chiffre d’affaires, de marge et
de gestion des pertes. «C’est un métier complet qui touche au
commerce, au management et à la gestion. Profil opérationnel, ce
métier est très valorisant car il offre de l’autonomie, des responsa-
bilités et une expérience de management au jeune diplômé», sou-
ligne Valérie Le Toullec, responsable recrutement du groupe
Auchan France. À ce poste, l’enseigne recrute 650 cadres d’un
niveau bac +5, à un niveau de salaire oscillant entre 30 000
et 36 400 €, plus la participation aux résultats de l’entreprise.
Une fourchette sensiblement identique au groupe Carrefour,
qui propose aux bac +5 un salaire de départ entre 31 000 et
35000 €, auquel s’ajoute une part variable (intéressement,
participation, bonus) : «Nous recherchons prioritairement des
managers de rayon, directeurs de magasins, vendeurs, acheteurs,
catégorie managers», signale Muriel Bolteau. Pour faire face au
papy-boom, les enseignes, en mal de cadres à fort potentiel,
n’hésitent pas à appliquer une politique de rémunération «au
résultat», comme chez Noz où les premiers magasins en terme
de chiffre d’affaires obtiennent une contribution équivalente à
un mois de salaire. «Un tiers de nos recrutements de chefs de rayon
sont destinés à devenir des numéros 1 ou 2 de magasin, soit chef
de magasin ou adjoint», signale Bruno de Montalivet, DRH de
Noz. Si la pression du chiffre d’affaires ne vous fait pas peur, les
évolutions de carrière sont réelles. En entrant comme manager
de rayon, vous pourrez ainsi gravir les échelons un à un et vous
retrouver à la tête d’une équipe ou d’un magasin, comme direc-
teurs ou chef de secteur.
Du magasin vers le siège
«Outre les évolutions
verticales, il existe des passerelles métiers dans les deux sens : du
magasin au siège et du siège au magasin, mais aussi du bazar
à l’alimentaire et d’un métier à un autre», souligne Muriel
Bolteau (Carrefour). Ainsi, un diplômé bac +4/5 peut com-
mencer sa carrière à un poste dit «de magasin», puis pour-
suivre à la direction des ressources humaines, du marketing
ou des achats. Pour ces métiers dits «de siège», les enseignes
recherchent également des jeunes diplômés. Leroy Merlin
recrute des contrôleurs de gestion, des chefs de produits, des
acheteurs, tandis que Noz recrute pour ses fonctions support des
comptables et informaticiens, de même que, pour ses plates-for-
mes, des responsables en transport-logistique. «D’ici deux ans,
nous ouvrirons trois nouvelles plates-formes logistique, pour lesquelles
nous cherchons des responsables», ajoute Christian Maillard, DRH
adjoint de Lidl, qui propose aussi des évolutions de carrière
transversales. «Recrutés sur un premier poste de responsable de
réseau pour gérer plusieurs magasins, nos managers pourront,
après deux ou trois ans, évoluer vers les postes d’encadrement
supérieur, comme responsable à l’entrepôt, à l’expansion, à l’ad-
ministratif…» Les métiers de la grande distribution se sont
peu à peu diversifiés, offrant des postes très évolutifs et de
belles promotions. Logistique, marketing, administration,
qualité, informatique… que vous rêviez de monter dans la
hiérarchie ou de diversifier régulièrement vos activités, à vous
de choisir l’enseigne où vous épanouir.
E. P.
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Des emplois à tous les rayons
En savoir plus
Fédération des entreprises du
commerce et de la distribution :
www.fcd.asso.fr
La Nouvelle distribution,
C. Dubrocq, Éd. Dunod, 2006.
Le manager de rayon,
véritable patron d’une PME
VALÉRIE LE ToULLEC, responsable
recrutement et évaluation Île-de-France
pour Auchan.
En 2009, Auchan France
a prévu d’embaucher
650 nouveaux collaborateurs
cadres en CDI, dont la
moitié de jeunes diplômés.
Quelles seront leurs
perspectives d’évolution ?
«Nous recrutons à bac +4/5,
des profils écoles de
commerce, universitaires
type MSG ou M2 en grande
distribution, logistique, des
profils écoles d’ingénieurs
agro-agri, et également des
pharmaciens. Pour 2009, nous
recherchons 650 managers
de rayon. En véritable patron
de PME, le manager de
rayon doit développer une
offre commerciale, piloter
son compte d’exploitation,
animer et coacher une
équipe de 3 à 30 personnes.
Ensuite, son évolution
dépendra de sa motivation,
de sa personnalité et de son
potentiel managérial, car le
management fait partie de
tous nos métiers. Un poste de
manager de rayon peut mener
à des fonctions de comité
de direction d’un magasin
selon le projet de chacun :
au contrôle de gestion, aux
RH et, à terme, à la direction
de magasin. À moins que
dans le cadre d’une évolution
transversale, il intègre les
achats, la logistique ou qu’il
se tourne vers l’international,
dans les douze pays où
nous sommes présents
avec 468 hypermarchés.
Ces recrutements sont liés
à la mobilité interne, à notre
développement international
(Russie, Chine, Ukraine...) et
au développement de l’activité
des Halles d’Auchan, de
Auchan Drive, Auchan Direct
et Auchan Télécom.»