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M. le Président - Merci, Monsieur FOURNIER.
Monsieur COLOMBIER a la parole.

M. COLOMBIER - Merci, Monsieur le Président.
Les aides d’urgence en matière agricole se suivent et se ressemblent et ce n’est malheureusement pas ainsi que la situation agricole de la France pourra s’améliorer. Le plan de soutien aux éleveurs est nécessaire mais ne constitue, en réalité, qu’une politique à court terme.
Or, il est de notre responsabilité de ne pas maintenir un système moribond. Tous les éleveurs sont aujourd’hui en crise à cause de la baisse générale des prix, conséquence du système libéral productiviste que vous ne remettez malheureusement jamais en cause. La priorité est donc de mettre fin à cette politique de libéralisation qui a poussé au surendettement. Or, à l’heure actuelle, on continue à favoriser la saturation des outils de production des entreprises agroalimentaires, au détriment des éleveurs et des territoires.
Le soutien à l’export est une fausse solution puisque l’on se rend compte avec l’embargo russe, la limitation des débouchés chinois et la concurrence des autres pays européens, que ces exportations, mises à mal par la politique française et européenne, font partie des causes du problème.
Nous ne pouvons que regretter qu’aucune référence ne soit faite dans votre rapport au traité transatlantique, qui promet malheureusement d’achever l’agriculture française.
Nous avons donc, d’un côté, l’Exécutif régional qui s’agite pour partager les aides d’urgence et, de l’autre, un gouvernement qui se prépare à livrer cette même agriculture à la concurrence des produits américains. Vous voudriez nous faire croire que vous êtes les défenseurs du manger français et des circuits courts, mais la réalité est que vous défendez les négociations à l’échelle européenne avec les États-Unis, en vue de plus de libéralisation des échanges.
Ces aides seront donc une fois de plus versées à fonds perdus et ne serviront qu’à financer la destruction de l’agriculture mise en place par les industries agroalimentaires : fin d’une souveraineté qui est pourtant déjà quasiment inexistante.
L’embargo russe est effectivement un gros problème, qui a aggravé la situation, résultat de la vassalisation française à la politique américaine, le seul moyen étant de renégocier avec la Russie. Le ministre LE FOLL lui-même l’a fait entendre mais sans conviction et sans pouvoir réel.
Cependant, le fond du problème, que vous n’abordez pas, reste la vente à perte et la concurrence intra-européenne. Le porc français n’est pas compétitif, car l’allemand se vend moins cher puisque le coût de la main-d’œuvre y est inférieur ; on connaît l’utilisation des travailleurs détachés des Pays de l’Est. C’est le résultat de la politique et de la logique libérale : produire à moindre coût pour le plus de bénéfices possible.
On assiste donc à une concentration des exploitations, les malheureusement célèbres fermes-usines, avec la disparition des plus fragiles et des plus petites.
Au sujet du volet « soutien à l’élevage », votre rapport propose une aide assez restrictive, basée sur l’importance du cheptel et du nombre de ventes : un nouvel argument purement libéral, avec la volonté de soutenir la compétitivité.
Le mot est lâché et résume à lui seul l’objectif régional.
Se placer dans le modèle existant, soutenir la compétitivité, c’est la concentration des exploitations, la disparition des petites, l’augmentation de la production à bas coût, l’endettement et une agriculture aux mains des industriels. Bref, tout ce qui fait que l’agriculture est actuellement en crise. Vous ne faites que mettre de l’huile sur le feu.
Encore une fois, les aides n’iront que vers des exploitations productivistes, au détriment des plus fragiles et des plus traditionnelles. Les aides continuent de primer les volumes, les hectares et le nombre d’animaux, plutôt que de primer la qualité.
Vous semblez vouloir vous croire souverains en termes d’agriculture régionale mais ce n’est pas le cas. La preuve en est que vous soulignez vous-mêmes, dans votre rapport, les difficultés que vous rencontrez pour promouvoir le « consommer local », notamment à travers la restauration collective des établissements scolaires.
Sur le fond, nous pensons que ce serait effectivement une solution, mais la législation nationale et le manque d’infrastructures de transformation freinent largement ce projet.
Quant à la traçabilité, malgré les très nombreuses demandes des députés européens du Front National à ce sujet au Parlement européen, instance toute puissante, qui se refuse à accepter une traçabilité la plus informative possible pour le consommateur, notamment sur le mode d’abattage, la priorité au « consommer local » est loin d’être la règle, comme l’ont démontré les dernières actions des agriculteurs dans les grandes surfaces.
Il est clair que l’avenir de l’agriculture française, et donc régionale, réside dans une volonté politique de rupture nationale avec le modèle existant. Ce n’est donc qu’au niveau de l’État que cela peut se faire : rupture avec la PAC, pour la mise en place de la PAF et refus total du traité transatlantique.
La Région pourrait se concentrer sur le développement de l’agriculture de proximité mais, là encore, elle n’en a pas les moyens. Bref, aujourd’hui, son rôle est celui de distribuer des financements, sans avoir le moindre pouvoir d’actions réelles sur l’orientation stratégique concernant l’agriculture.
Évidemment, face à la situation dramatique de l’agriculture française et des agriculteurs, nous soutiendrons ces mesures mais avec tout l’ensemble des réserves que je viens d’évoquer.
Je vous remercie beaucoup.

M. le Président - Merci, Monsieur COLOMBIER.
Je donne la parole à Monsieur BRYNHOLE.

M. BRYNHOLE - Merci, Monsieur le Président.
Monsieur le Président, chers collègues, ce dossier recevra notre soutien, puisque nous sommes dans une situation de grande urgence, de grande colère, de grande indignation des éleveurs et du monde rural, face à une crise durable et tellement aiguë qu’il faut y répondre.
Nous pouvons nous honorer que la Région prenne sa part dans le soutien à nos éleveurs régionaux.
Maryvonne BARICHARD reviendra sur la question de fond qui nous est posée à propos du dossier agricole et de l’élevage : quelque chose ne tourne pas rond dans ce dispositif et ce système. Fondamentalement, d’un côté, les Pays du Nord ont des stocks, voire de la surproduction qui conduit à des gâchis et, de l’autre, la famine guette et fait souffrir des millions de personnes dans le Sud. En outre, nous sommes dans un modèle qui pousse à une utilisation irraisonnée des sols de l’avenir et qui oublie les trois éléments fondamentaux, me semble-t-il, de l’agriculture, à savoir :


  • la souveraineté alimentaire de notre pays, de l’Europe, du monde lui-même ;

  • la règle verte qui devrait conduire à imaginer une utilisation plus que raisonnée de l’eau et des intrants pour faire face à la nécessité de nourrir les 40 millions d’habitants supplémentaires ; nous devrons répondre à ce défi, du point de vue de l’alimentation végétale ;

  • la planification écologique qui me semble être aujourd’hui une indispensable vision d’avenir pour préparer ce monde en mouvement.

Nous sommes dans un système qui fonctionne mal puisque, au-dessus de nous, se situe la grande distribution qui, finalement, fixe les prix. Les éleveurs de notre région, face à cette crise, attendent des mesures nationales et européennes durables. Ils demandent, quand nous les écoutons avec attention et cela est fait, des mesures qui encadrent les marges et les pratiques de la grande distribution. Ils exigent, et ils ont raison, un prix rémunérateur pour leur travail. Ces mesures nationales devraient protéger et pérenniser l’agriculture paysanne de proximité, alors que chaque jour et chaque semaine, des entreprises familiales, qui font la richesse et le fleuron de notre région Centre, ferment et disparaissent.


Il faudrait que nous puissions, en même temps qu’accepter et soutenir le plan régional de soutien d’urgence, interpeller Phil HOGAN, le commissaire européen de l’Agriculture, pour demander de convoquer une réunion européenne de résolution de crise avec les ministères de l’Agriculture, les syndicats agricoles et, pourquoi pas, les Régions. La perspective serait le travail indispensable de mise en place d’un système de fixation des prix de base, pour assurer une rémunération correcte du travail agricole, avec l’instauration d’une véritable organisation commune. Nous sommes en plein dedans, avec ce projet des marchés, du porc notamment, comprenant les systèmes de régulation et les mécanismes d’intervention publique, afin de permettre dans la durée de réguler ces aspects de crise et faire cesser les distorsions de concurrence et d’abaissement des rémunérations.
Puisque l’on a parlé d’abattoirs récemment, je pense également aux rémunérations salariales dans ceux de certains pays européens avec les travailleurs détachés, mais c’est un autre sujet qui méritera aussi toute notre attention.
Il semble que l’on n’ait pas le droit de dire « prix plancher », mais il faudrait que nous insistions et que nous portions l’idée de « prix indicatifs », avec des mécanismes de coefficients multiplicateurs. Cela existe pour les fruits et légumes, il devrait en être de même dans le domaine de l’élevage, afin d’articuler les prix à la distribution. C’est un vrai sujet devant nous : si nous n’encadrons pas les marges de la distribution, nous n’aurons pas de solution.
Je propose, dans ce domaine, une mobilisation de nos régions, pour soutenir ce plan d’urgence et nous engager vers ces trois thématiques, dont je parlais au tout début, à savoir :


  • une vision de la souveraineté alimentaire ;

  • l’application de règles vertes, qui nous permettent d’envisager l’avenir ;

  • le travail de planification écologique de notre agriculture dans notre région Centre, dans lequel les Régions d’ailleurs pourraient avoir un rôle extrêmement important en tant que planificatrices.

Je vous remercie.



M. le Président - Merci, Monsieur BRYNHOLE.
Madame LECLERCQ, pour le groupe socialiste. Par ailleurs, elle est agricultrice, donc à écouter avec intérêt !

Mme LECLERCQ - Merci, Monsieur le Président.
Monsieur le Président, chers collègues, la crise de l’élevage a fait la une des journaux, des radios durant tout l’été, déjà un peu moins à l’automne mais je vous promets que rien n’est résolu !
Au risque d’opposer une fois de plus céréaliers et éleveurs, j’ai vu les beaux tracteurs défiler à PARIS le mois dernier. Je n’ai pas de si beaux tracteurs, mais ce n’est pas grave : on vit et on travaille très bien sans.
Le coût du blé baisse depuis la moisson mais un peu de décence : la demande mondiale est élevée sur les céréales. De plus, ce sont des produits stockables. Globalement, les cours des céréales sont à la hausse, donc pas de panique !
En revanche, l’élevage est effectivement confronté à des crises répétées depuis des années et je rejoins mes collègues : ce n’est pas une crise conjoncturelle, même s’il y a eu des éléments conjoncturels.
La production de lait affronte la dérégulation des marchés, la fin des quotas, qui ont été, mon dieu, bien décriés quand ils ont été mis en place mais que tout le monde regrette maintenant. Le lait affronte aussi un marché vers la Chine qui est en retrait par rapport aux prévisions. Tout cela se cumule.
Les productions de viande bovine et ovine, après la sécheresse estivale, sont maintenant confrontées à la réapparition de la fièvre catarrhale ovine, ce qui bloque tous les exports d’animaux jeunes vivants. C’est essentiel dans l’économie des départements du sud de notre région.
Concernant le porc, j’en parle un peu plus en connaissance de cause : depuis 2007, les éleveurs sont confrontés à une crise durable, étranglés entre les coûts alimentaires (céréales, protéines) et les cours du marché du porc.
Cet été, vous avez dû entendre parler du « cadran breton » qui fixe les cours en France ; c’est ainsi depuis une vingtaine d’années. Vous avez entendu parler de ses ratés, mais il faut savoir que la semaine dernière encore, des cotations ont été suspendues. Le monde porcin est en train de se déchirer, les groupements de producteurs entre eux, et les abatteurs, les transformateurs, la distribution.
Dans le même temps, nous constatons une baisse structurelle de la consommation de viande – ce sont les évolutions des habitudes alimentaires dans les pays occidentaux – et des tensions sur le marché international, notamment avec l’embargo russe.
C’est là que le travail est à mener. Il faudrait savoir valoriser un produit de qualité, que nous savons produire, plutôt que se situer dans un marché de bas de gamme et un export à bas prix. Nous avons des labels et du porc bio, nous respectons toutes les normes « bien-être animal » et nous savons produire du porc sans antibiotiques.
Que faire ? Notre ministre de l’Agriculture s’est déjà fortement engagé vers une agriculture durable, vers l’agro-écologie, en encourageant sa transformation vers des systèmes plus respectueux de l’environnement, de la production et des besoins des consommateurs, ce qui limiterait la fragilité de nos exploitations agricoles ; je rejoins en cela ce qui a été dit par nos collègues. Le ministre de l’Agriculture est engagé vers une agriculture pour la contractualisation et une agriculture compétitive ; je ne vais pas développer la politique nationale.
Je voudrais revenir à nous : que faire en tant que Région ?
Le rapport que Madame MIALOT vient de nous présenter est l’occasion de rappeler notre investissement depuis longtemps pour l’agriculture et le secteur agricole et, en même temps, de présenter des mesures de solidarité.
C’est l’occasion de rappeler que, dans nos six axes d’interventions prioritaires, dans notre stratégie agricole, figure entre autres la dynamique des filières, à travers les CAP’Filières, le soutien à l’agriculture biologique, la diversification des activités qui mène à une plus grande autonomie des approvisionnements, des intrants, etc.
Nous nous sommes dotés d’outils, dans la durée, qui reposent sur la concertation et la responsabilisation des acteurs.
Certains rechignent face à nos ambitions, d’autres seraient plus exigeants. Le succès de nos CAP’Filières nous encourage à continuer. En cette fin de mandat, nous pouvons remercier notre collègue Marie-Madeleine MIALOT qui a rencontré de nombreux acteurs et sillonné le territoire de la région pour élaborer, ajuster et porter cette politique dont nous pouvons être fiers. Évidemment, je m’associe à ce qui a été dit sur l’aide des services dans ce domaine, qui s’y investissent fortement.
Cette dynamique de concertation nous permet de réagir et d’affirmer notre solidarité aux éleveurs du Centre-Val de Loire.
Je vais passer rapidement, puisque cela a déjà été évoqué et je pense que les uns et les autres reviendront sur le sujet, mais je vais parler de cette mesure simple et rapide d’une aide d’urgence, afin de permettre aux élevages de retrouver de la compétitivité avec les investissements et l’augmentation de ce plafonnement, de manière à être cohérents avec les mesures gouvernementales.
J’indique aussi les mesures de formation. En effet, c’est un axe fort sur lequel nous sommes engagés. Nous savons également tout le travail important que vous avez démarré par cette rencontre avec le proviseur, les directeurs de CFA et la profession, afin que notre restauration collective soit cohérente avec nos objectifs vis-à-vis des éleveurs.
En conclusion, je voulais souligner cette cohérence, la constance de notre démarche et la complémentarité avec les mesures gouvernementales menées avec le fonds d’allégement des charges.
Nous avons concerté, nous avons construit et, une fois de plus, en période de crise, nous agissons.
Je vous remercie.

M. le Président - Merci, Madame LECLERCQ.
Madame MAINCION, vous avez la parole.

Mme MAINCION - Merci, Monsieur le Président.
Chers collègues, vous le savez peut-être, c’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Je voudrais rappeler, comme l’ont fait beaucoup de collègues, que le malaise dans l’élevage n’est pas d’aujourd’hui mais que chaque accroc supplémentaire entraîne des crises dont, chaque fois, quelques éleveurs ne se relèvent pas. Il faut quand même le dire, dans la profession agricole, le taux de suicide est supérieur à celui de la moyenne nationale. C’est un sujet préoccupant, il revient régulièrement dans tous nos contrats locaux de santé.
Certes, c’est un problème dont nous nous emparons, mais il faudra quand même le traiter nationalement et tous ensemble. Est-il normal que des éleveurs ne puissent pas vivre de leur métier ? C’est l’un des plus contraignants que je connaisse : il se pratique 365 jours sur 365, matin et soir pour ceux qui produisent du lait et tous les jours pour ceux qui font de l’allaitant.
J’ai vécu et je vis toujours à côté d’eux. C’est la raison pour laquelle je souhaite contredire ce que j’ai entendu ce matin et qui m’agace prodigieusement. Dans le milieu laitier, cela fait longtemps que l’on en est plus à produire plus mais à produire juste, qualitativement et surtout avec des contraintes sanitaires tout à fait justifiées. Le lait est un élément de base dans notre alimentation et les normes qui pèsent sur sa production sont absolument extraordinaires. Il est vrai qu’elles nous garantissent une qualité sanitaire dont nous pouvons être fiers mais qui est très lourde pour les éleveurs.
Je veux saluer leur travail. Depuis 50 ans, ce métier a été complètement bouleversé. Il faut saluer cette production juste et qualitative, ainsi que la professionnalisation de nos éleveurs.
Je remercie Marie-Madeleine MIALOT pour la simplification qu’elle a mise en avant, notamment concernant le déplafonnement. Il était absolument essentiel de le faire en cette période de crise et nous le demandions depuis longtemps. Je la remercie beaucoup.
S’agissant de la restauration collective, je travaille avec beaucoup de collègues, notamment à l’Association des Maires de France, pour savoir de quelle manière introduire au plus juste ces achats de proximité. Je le redis, je ne parle pas de circuits courts parce qu’il y a un intermédiaire ; pour la proximité, c’est différent.
Nous sommes entièrement d’accord à propos du diagnostic et du manque de structuration des filières pour répondre aux appels d’offres. On le voit régulièrement.
Cependant, je voudrais bien que nous fassions cause commune – ce sera l’un des sujets au futur congrès de l’Association des Maires de France – sur la demande de simplification des marchés publics. On peut produire tous les plus jolis fascicules… pour expliquer comment contourner ce qui est écrit. Il faudrait simplifier. Nos voisins européens, par exemple les Italiens, sont capables de dire d’emblée qu’il faut 40 % d’approvisionnement local dans les marchés publics : pourquoi ne sommes-nous pas capables de pratiquer ainsi ?
C’est un appel que je relance ce matin. Nous devons faire ce travail collectif et le dépassionner de tout débat politicien, c’est primordial.
Je compte sur vous en novembre pour que nous appuyions tous dans le même sens.
Je vous remercie.

M. le Président - Merci, Madame MAINCION.
Madame RIVET a la parole.

Mme RIVET - Merci, Monsieur le Président.
Chers collègues, Charles FOURNIER a indiqué que nous voterions ce rapport. Je rappelle tout de même nos réserves concernant le plafonnement des enveloppes : d’accord, pour répondre à un problème ponctuel de justice entre les dossiers ; pas d’accord pour augmenter ce plafonnement sur le long terme. C’est plutôt à l’État de baisser son propre plafond ou d’augmenter sérieusement les enveloppes qu’il alloue.
La crise de l’élevage a largement été évoquée. Je ne vais pas revenir dessus mais plutôt sur le fond et profiter de votre présence à la tribune, Madame la Vice-présidente, pour anticiper sur les débats suivants et évoquer les mesures du programme de développement rural du FEADER. Une bonne partie d’entre elles peuvent permettre de répondre au besoin de réorientation des aides en faveur de l’agriculture et de réorientation des pratiques, tant par la formation, que vous avez évoquée, que par les mesures surfaciques que sont les MAEC.
En premier lieu, vous savez à quel point nous, écologistes, sommes attachés à tout ce qui concerne l’agriculture biologique et nous devons l’être tous dans cet hémicycle puisqu’elle est, par essence, l’agriculture d’excellence et il faut la soutenir du mieux possible.
Il semble, dans la conjoncture actuelle, que de nombreuses exploitations envisagent de se convertir et c’est une très bonne nouvelle. Néanmoins, il faut que les pouvoirs publics, l’État en l’occurrence, puissent apporter les contreparties suffisantes au FEADER et répondent à cette demande. L’enveloppe disponible doit pouvoir couvrir la conversion à l’agriculture biologique, mais également continuer à aider les fermes déjà en bio à se maintenir en agriculture biologique. Sinon, nous savons que les distorsions entre producteurs risquent de mettre à mal des filiales déjà construites ou en construction mais forcément fragiles.
En ce qui concerne les autres MAEC, il semble qu’il y ait également des tensions sur la maquette. À ce propos, je voudrais m’arrêter sur une mesure que Monsieur PERRUCHOT a évoquée et qui finance le maintien de la polyculture élevage dans les zones intermédiaires. Elle a fait l’objet d’âpres discussions au niveau national et a toujours été considérée comme trop contraignante par la FNSEA. Or, quand on découvre son montant maximal, autour de 233 euros à l’hectare, on ne peut que s’interroger. Pour mémoire, et pour ceux qui ne connaissent pas le détail, la conversion d’une prairie en agriculture biologique, c’est 160 euros par hectare et son maintien 90 euros. Vous mesurez la différence : la somme pour le maintien d’une prairie en conventionnel est conséquente.
La Chambre d’agriculture du Cher a fait de cette mesure l’une des principales de son projet agroenvironnemental qui couvre une bonne partie du département.
Résultat auquel la Chambre d’agriculture du Cher aurait pu s’attendre : des demandes pléthoriques. J’ai entendu dire qu’elles étaient quarante fois plus importantes que celles qui avaient été prévues.
Comment sera géré ce fiasco ? Sa responsabilité n’est naturellement pas de notre fait, ni de ceux de nos services, que je salue moi aussi, car ils travaillent de manière excessivement pointue et d’arrache-pied.
Dans un contexte de tension vis-à-vis des enveloppes financières, nous voulons réaffirmer nos priorités : l’agriculture biologique et les territoires à écosystème fragile. Nous souhaitons donc que cette tension ne soit pas gérée à leur détriment.
Je conclurai sur une note plutôt optimiste. Certains responsables agricoles se sont spécialisés dans les attaques ignobles contre l’environnement, les anathèmes, les insultes contre les écologistes. Il semble bien, cependant, que beaucoup d’agriculteurs s’interrogent et sont prêts à sauter le pas.
La collectivité, pas seulement nous, doit trouver des moyens adéquats pour soutenir leur démarche, car c’est une bonne nouvelle pour l’environnement comme pour l’avenir de l’agriculture que de tels engagements se dessinent.
Nous sommes persuadés que la principale solution aux crises successives subies par les éleveurs est dans la relocalisation des échanges, qui a été évoquée, et dans le choix de la qualité des productions. Nous souhaitons que les moyens soient mis pour le faire.
Merci.

M. le Président - Merci, Madame RIVET.
Madame SALMON a la parole.

Mme SALMON - Merci, Monsieur le Président.
Monsieur le Président, chers collègues, c’est un moment essentiel de notre économie régionale avec l’agriculture, dont nous parlons aujourd’hui. Ces agriculteurs, qui sont les acteurs des territoires ruraux et les garants du maintien et de l’entretien de notre terre nourricière, sont actuellement dans la difficulté et la souffrance. Cela a été dit et je n’y reviens pas.
Nous devons nous féliciter de ce rapport et de cette aide proposée, rapide, pour leur venir en aide face à cette situation.
Ces mesures ponctuelles viennent s’ajouter aux accompagnements dans la durée, à travers les contrats CAP’Filières, les Contrats régionaux de solidarité territoriale en particulier, qui accompagnent sur divers points ; je pense en particulier aux CUMA et ce travail en commun qu’ils peuvent faire en achats de matériels.
Un point important, déjà abordé, a retenu mon attention dans ce rapport ; les autres aussi mais celui-ci en particulier : je veux parler de la restauration collective.
Les habitudes alimentaires changent, le regard sur notre assiette a évolué et n’est plus le même. Nous nous interrogeons sur le contenu, la provenance du produit, sa qualité. Ces éléments ont pris une grande place aujourd’hui concernant notre alimentation. On peut s’en satisfaire ; individuellement, on peut parvenir chez soi à concevoir cela.
Toutefois, pour la restauration collective, ce point rencontre des difficultés. C’est bien cité dans le rapport. Cela commence à se pratiquer dans certains départements. La Vice-présidente le rappelait, l’Indre-et-Loire commence à se structurer pour agir collectivement.
C’est plus lentement, on est confronté à des freins provenant de la sécurité alimentaire extrême pour le collectif, vers les enfants en particulier, avec la sécurisation des livraisons que l’on appelle en « liaison chaude », c’est-à-dire au jour le jour. C’est parfois un parcours du combattant pour obtenir les quantités suffisantes. Ce sont ces difficultés qu’il faut lever.
Cela a été dit, il faut introduire plus de souplesse dans les marchés publics, en particulier pour introduire plus de local lors des lots dans les CAO. Il faut travailler ces éléments. Tout cela est repris dans le document.
Il faut revoir également un autre point : les grammages sont très contraignants dans le cahier des charges de la restauration collective scolaire. On peut dire, sans se tromper, me semble-t-il, que les enfants comme les adultes n’ont pas tous le même appétit. Il serait intéressant d’assouplir tous ces points, ainsi le fait de laisser entrer plus facilement des légumes terreux de proximité, ce qui est un axe bloquant pour le moment.
Je me félicite donc, et je félicite notre collectivité, de proposer ce rapport pour aider nos agriculteurs mais aussi pour aller vers cette restauration, cette alimentation de proximité dont nous sommes tous demandeurs. L’attente est très forte.
Je tiens à féliciter et à remercier Marie-Madeleine MIALOT et les services de l’agriculture pour ce rapport pertinent.
La page 5 en particulier présente les mesures de soutien à l’élevage en liaison avec la restauration collective. Elles sont pertinentes, vont dans le bon sens et dressent bien les difficultés rencontrées et les perspectives déjà engagées.

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