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M. BEFFARA, Premier Vice-président



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M. BEFFARA, Premier Vice-président - Merci, Monsieur COULON.
La parole est à Monsieur BRYNHOLE.

M. BRYNHOLE - Monsieur le Président, mes chers collègues, c’est un rapport très intéressant puisqu’il place inévitablement le développement de l’emploi et de l’industrie en région Centre sur le rail de l’innovation, ce qui nous permettra de relever les défis qui sont devant nous.
C’est donc une question à la fois transversale, stratégique et active qui nous est posée.
Nous pensons, nous, qu’il est indispensable d’opérer un tournant dans les stratégies industrielles. Nous avons besoin d’une industrie à la fois durable, innovante et répondant aux défis environnementaux et sociaux.
La difficulté majeure pour les entreprises qui s’engagent dans cette innovation est en permanence le critère du profit avant la durabilité, ce qui pose un problème majeur à l’innovation. Comment peut-on être sur la recherche immédiate d’un profit le plus élevé possible en répondant à des enjeux de longue durée ? Il n’y a pas d’innovation s’il n’y a pas durabilité, s’il n’y a pas engagement dans la durée.
C’est un premier élément qui me permet de voir un peu plus loin que le rapport lui-même.
Deuxième remarque : nous pensons que la politique industrielle ne peut pas se limiter à la réflexion sur des mesures qui concerneraient les seules PME. Ce n’est évidemment pas pour dire que nous sous-estimons le rôle ou l’importance de ces entreprises dans la vie économique et sociale, mais la question des secteurs structurants, des domaines stratégiques pour l’avenir de notre région et de notre pays doit occuper une place essentielle dans la réflexion et l’action concernant l’innovation dans l’industrie.
Ils ont un effet d’entraînement sur l’ensemble des autres secteurs et, par effet indirect, sur l’ensemble de l’économie et conditionnent justement l’émergence de nouveaux modes de développement.
Nous pensons qu’il n’existera pas de dynamique positive dans la durabilité et dans l’innovation de l’industrie, si l’on ne consent pas les efforts nécessaires pour favoriser un essor et une transformation de ces grands pôles industriels ; j’y reviendrai dans quelques instants. Nous sommes pour ce rapport qui est une pierre posée sur le chemin d’un nouveau mode de développement industriel. Pour autant, il doit être indéniablement lié à une question qui nous est chère : la maîtrise sociale, écologique et démocratique de la production.
Cette production, d’ailleurs, ne doit pas être considérée en elle-même mais être intégrée dans une fonction primordiale, qui n’est pas la recherche du profit – j’insiste – mais celle de la réponse aux besoins sociaux, environnementaux et individuels. Toute la recherche, toute l’innovation est subordonnée à la dictature du profit maximisé, mais celle-ci doit être restituée, selon nous, dans une logique d’efficacité sociale nouvelle et cela devrait prendre corps dans les rapports que nous avons à soutenir en région.
Nous sommes pour que nous réfléchissions sur des politiques de développement de filières stratégiques qui dépassent les approches anciennes par branche. L’approche par filière pourrait permettre d’ouvrir des perspectives de long terme à des entreprises appartenant à des professions différentes mais qui coopèrent sur des projets communs. Ce serait un gage de durabilité face aux synergies créées.
Nous pouvons déceler en région Centre, comme à l’échelle du pays, une vingtaine de filières structurantes qui pourraient être identifiées et dans lesquelles nous pourrions pousser sur l’innovation ; je pense à l’aérospatial, la pharmacie, l’automobile, les transports, l’énergie, les outils de la communication ou encore le bâtiment. Ce serait des points à marquer pour une transformation en profondeur du modèle productif, afin de donner à ces pôles, ces filières un nouvel avenir.
Bien au-delà d’un simple verdissement de méthodes et d’objectifs de production, nous pensons que l’intégration des exigences écologiques à tout notre appareil industriel serait susceptible d’ouvrir des perspectives de transformation de son fonctionnement, de productions nouvelles, de croissance alternative et durable, ainsi naturellement que de créations d’emplois. Cela nous semble très important.
Troisième remarque : nous devrions avoir une attention particulière à ce que nous appelons aujourd’hui les « nœuds technologiques » qui conditionnent l’avenir, des biotechnologies aux nanotechnologies en passant par les nouveaux matériaux, les technologies énergétiques. Il faut insister sur le fait que ces technologies ne sont pas elles-mêmes vectrices d’un mode de développement que l’on pourrait baptiser d’émancipateur mais, comme je le souligne quelquefois, elles ne sont pas neutres car elles structurent une organisation productive, une relation entre les humains et l’avenir.
Quatrième remarque : c’est un travail de conception et d’économie à faire dans ce domaine, pour placer les scientifiques, les salariés et les populations dans un rôle spécifique en situation d’intervenir sur des choix technologiques, dans lequel des collectivités comme la nôtre, appuyées sur des fonds régionaux de la recherche et de l’emploi, pourraient permettre d’orienter ces questions sur une efficacité accrue et sur une meilleure adéquation des productions et des besoins.
Cinquième remarque : on ne doit pas oublier que nous aurions besoin de pôles publics constituants dans des filières stratégiques. Ce n’est pas notre mission ici, bien évidemment, mais nous ne pouvons pas avoir une forme identique dans tous les secteurs, collée au plus près des réalités. Les activités sont différentes, ainsi que les participations publiques dans les entreprises ou les natures de lien avec des territoires. En tout état de cause, nos Régions et notre Région pourraient avoir un rôle extrêmement important dans ce domaine ; je pense aussi à des prises de participation décisives, voire majoritaires parfois par l’État, des « golden share » comme on les appelle, dans des secteurs sensibles ou à la création de groupements économiques qui nous permettraient justement d’avoir un effet de levier sur l’innovation.
Ce rapport nous place dans la dimension d’une réflexion et d’une approche ambitieuse pour faire entrer un processus productif, et plus généralement un processus de développement, dans un cercle vertueux, alors que la logique de la marchandisation généralisée, de la rentabilité maximisée nous entraîne dans cette spirale que nous vivons de la crise et de la régression. C’est donc un cercle vertueux. Ce rapport peut éventuellement nous y faire entrer d’une certaine manière, mais modestement, parce qu’il peut être fondé sur le soutien aux activités utiles socialement, qui répondent véritablement aux besoins, permettent de satisfaire des aspirations d’épanouissement humain et respectent les écosystèmes.
C’est d’ailleurs dans cette logique que nous pouvons nous inscrire en disant que nous ne pouvons pas accepter des suppressions d’emplois ou d’activités utiles pour la simple raison qu’ils seraient non rentables au gré des marchés financiers. Cette dimension n’a pas sa place quand on veut positionner l’innovation et l’intelligence du développement économique et industriel à la bonne place, au centre même d’un nouveau mode de développement.
Pour conclure, on ne peut pas croire que nous pourrions relever nos grands défis ni combattre efficacement le réchauffement climatique, la destruction de la biodiversité ou le dérèglement des équilibres de l’écosystème, sans que de nouvelles stratégies industrielles, sans que de nouvelles normes soient définies aux niveaux européen et mondial.
Sur le défi énergétique et sur bien d’autres questions, nous avons donc une preuve qu’il est nécessaire de rompre avec le chacun pour soi de la concurrence libre et non faussée, comme avec la volonté du capitalisme de faire du profit un objectif cardinal. Quand nous sommes dans l’innovation, quand nous parlons de l’intelligence des productions, nous avons besoin de mettre l’homme, ses besoins, ceux de la société, les besoins pressants de l’humanité et la possibilité de son avenir durable au cœur de tout le dispositif.
Je vous remercie.

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Merci, Monsieur BRYNHOLE.
Monsieur FREZOT, vous avez la parole.

M. FREZOT - Je vous remercie.
Je voulais remettre les éléments de cette stratégie régionale dans leur contexte.
Qu’est-ce que cette spécialisation intelligente ? Nous sommes dans un contexte mondial, que l’on nous ressasse régulièrement concernant la montée en puissance de métiers émergents, l’ultra-compétitivité au niveau mondial de géants de la recherche, du développement et de l’innovation. Cependant, on a tout un discours, en France, où l’on culpabilise beaucoup, qui justifie presque, qui explique le déclassement de la France : « Tout va mal, nous sommes en train de régresser pour disparaître demain » ; en gros : « La France, l’Europe n’ont pas d’avenir. » Tout ce discours a une idéologie derrière que je ne partage pas.
La réponse de l’Union européenne et des collectivités, quand elles s’en emparent, c’est justement la valorisation par région de stratégies innovantes, en faisant résonner toutes les collectivités (Union européenne, Régions, agglomérations). Celles-ci, quand elles sont en résonance sur un thème choisi par l’ensemble, deviennent tout à fait concurrentielles au plan mondial.
Ce qui se joue n’est pas tout à fait mineur, comme cela a été évoqué, « il s’agit d’innovation, ou de plus, de moins », il s’agit tout simplement de la capacité de l’Union européenne et de ses pays à répondre aux enjeux de demain.
Il s’agit, cela a été dit par Madame MIALOT, de concentrer les moyens humains, financiers et de recherche au service d’une stratégie. La stratégie est défendue par la Région Centre qui, je ne crois pas que cela ait été dit, est l’une des trois premières Régions en Europe à s’engager sur une stratégie innovante ; toutes les Régions d’Europe seront invitées à le faire. La Région Centre est copilote sur ce sujet. Les trois axes de cette stratégie sont les suivants :
- la transition écologique,

- l’appui sur les industries et activités du tourisme,



- la capacité à innover des entreprises.
Il a été dit que ces titres étaient un peu trop généralistes. Or, être généraliste est le propre d’un titre. En revanche, quand on prend l’ensemble des mesures, elles sont précises et nombreuses.
Il se trouve qu’Anne LAUVERGEON a fait une conférence de presse récemment. Elle est chargée de mission par le président de la République pour travailler justement sur la stratégie d’innovation en 2030 de la France, en gros les sujets sur lesquels sa capacité d’innovation et de réponse en termes de développement économique doit être mise.
Il se trouve justement que, parmi les sept axes qu’elle propose, deux sont dans les trois exemples stratégiques valorisés par la Région Centre. Il ne s’agit donc pas de déclarations ni d’axes n’ayant aucune traduction dans les besoins ou dans l’existence dans le territoire ; il s’agit vraiment de choix justifiés, y compris par Anne LAUVERGEON. Elle a notamment évoqué la question des données du « Big data », c’est-à-dire des données publiques, stockées et mises en avant, valorisées pour un service à la population.
La mesure sur les TIC et services pour le tourisme patrimonial est dedans. Loire Valley est le deuxième marqueur à l’international pour la France dans le tourisme. Ce n’est pas un sujet comme un autre, que n’importe quelle Région aurait pu prendre ! Non, la Région Centre a vocation, avec les Pays de Loire, à être l’une des toutes premières régions en France et à monter en puissance sur ce sujet. C’est aussi valorisé au plan national.
Autre sujet mis en valeur : les axes de pharmacologie, c’est-à-dire le travail sur les protéines et chimie du végétal. Là aussi, dans l’ensemble des mesures, deux sont fléchées dans ce domaine et sont en plein dans la transition écologique. Nous devons valoriser l’avance qu’a la France en matière de produits pharmaceutiques, tout en la collant à la réalité actuelle : c’est-à-dire qu’il y a non seulement un marché mais une obligation d’utiliser de plus en plus le végétal afin de valoriser la recherche et l’innovation.
Les trois axes choisis par la Région Centre « transition écologique, appui des activités touristiques et innovation » ne sonnent absolument pas creux : ils sont un besoin critique reconnu par tout le monde en France et une réalité dans le territoire français.
D’un mot, je parlerai de la gouvernance.
Il a été dit que les axes stratégiques étaient sympathiques, grosso modo, mais manquaient de concrétisation !
Dans le rapport soumis, le volet gouvernance est extrêmement bien renseigné. Il ne s’agit pas de développer ou de mettre le paquet sur trois axes que la Région Centre aurait imaginés. Non, c’est en concertation avec les services de l’Union européenne. Le pilotage de la stratégie régionale sera conjoint entre l’État, le préfet de Région, le président du Conseil régional et surtout confronté avec les instances communautaires européennes régulièrement.
Évidemment, c’est à l’Union européenne, qui va approuver la stratégie d’innovation dans différentes Régions en France, de valider et de suivre régulièrement la Région Centre dans ce déploiement. Il est évident qu’il ne s’agit pas de quelques idées qui n’ont pas de résonance !
En conclusion, le marché et la concurrence sont mondiaux. La solution passe par la mise en résonance de toutes les collectivités : Union européenne, États, Régions, Agglomérations. Si tout le monde joue ce jeu de se mettre en phase, en résonance dans différents secteurs, nous réussirons.
Chaque Région de l’Europe et du monde développe une stratégie et des outils pour attirer et accueillir les nouvelles activités. La Région Centre l’a compris et est l’une des premières en Europe à s’en donner les moyens.
Je vous remercie.
(Applaudissements)

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Merci, Olivier FREZOT.
Monsieur Jean-Philippe GRAND.

M. GRAND - Monsieur le Président, mes chers collègues, la mise en place de notre stratégie régionale d’innovation a d’ores et déjà le mérite d’avoir permis d’évaluer les mesures prises depuis 2009. Que ce soit le « diagnostic innovation croissance » ou encore le dispositif ARDAN, plusieurs mesures se sont avérées très efficaces et ont permis d’avoir un véritable effet levier pour l’innovation mais surtout pour l’objectif que nous recherchons, qui est celui du développement et de l’emploi dans notre région.
Ces réussites ne doivent pourtant pas cacher que nous sommes encore bien timides en région Centre dans le développement des innovations liées à la transition écologique.
C’est pourquoi nous sommes satisfaits que l’accent soit mis, dans cette nouvelle stratégie 2014-2020, sur cet atout majeur qu’est la transition écologique de notre économie.
Au-delà, c’est bien la décroissance de certaines industries grosses consommatrices de ressources naturelles que nous recherchons et c’est bien une croissance forte des activités économiques qui gèrent les ressources durablement et une économie du réemploi et de la pérennité des biens que nous devons poursuivre. Lorsque nous aurons atteint cet objectif, nous serons passés d’un modèle économique qui utilise les ressources naturelles sans modération et sans logique du lendemain, qui crée de la richesse tout en détruisant des emplois, un modèle de société qui gère les ressources durablement et qui permet à tous d’avoir du travail et un revenu décent.
Enfin, l’innovation pour l’innovation n’a pas de sens. Il faut sans cesse se poser la question de l’intérêt pour lequel on innove : est-ce pour résoudre un problème ? Est-ce pour réduire l’impact sur l’environnement ? On ne peut considérer que la mise au point d’un produit ou d’un concept suffise à légitimer toutes les innovations, y compris si elles ont un impact négatif sur la santé ou sur l’environnement. La compétition économique internationale ne peut justifier à elle seule de soutenir aveuglément toute innovation, au prétexte que, si nous ne le faisons pas, d’autres pourraient la mettre en œuvre.
L’éthique doit avoir sa place dans la réflexion que nous menons pour maintenir notre pays comme lieu attractif pour les entrepreneurs du monde entier qui recherchent la compétence tout autant que la qualité de vie que nous avons su créer en France.
Notre positionnement en faveur de la transition écologique reflète notre volonté politique au service de nos concitoyens. Nous soutiendrons, au travers de cette orientation majeure de notre stratégie régionale, toutes les initiatives allant en ce sens avec confiance.
Je vous remercie.
(Applaudissements)

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Merci, Monsieur GRAND.
Madame GLOANEC-MAURIN, vous avez la parole.

Mme GLOANEC-MAURIN - Merci, Monsieur le Président.
Chers collègues, je souhaite ce matin, au moment où nous proposons à notre assemblée d’adopter une stratégie régionale d’innovation pour une spécialisation intelligente, souligner le contexte européen dans lequel s’est écrite cette stratégie.
Vous le savez, nous sommes une collectivité qui se doit d’inscrire la stratégie comme objectif majeur de l’élaboration de ses politiques publiques.
C’est pour cette raison que nous élaborons régulièrement, que ce soit de manière indépendante ou en partenariat avec l’État ou en partenariat avec l’Europe, comme aujourd’hui, toujours en tout cas en partenariat avec les secteurs concernés et avec la société civile, des textes stratégiques. C’est notre spécificité, c’est la spécificité de notre collectivité. Ils sont et deviennent nos références au moment de mettre en action les stratégies élaborées.
C’est pour cette raison que la stratégie est un temps de réflexion. Le deuxième temps est pour l’action publique, mais nous sommes la collectivité qui se doit de travailler sur ces stratégies. Or, nous les mettons en cohérence.
Celle que nous proposons aujourd’hui est la sœur des schémas précédents sur le développement économique, sur l’enseignement supérieur et la vie étudiante, sur l’internationalisation des entreprises, sur l’aménagement numérique des territoires et sur le schéma régional d’innovation. C’est une suite que nous donnons à tous ces schémas. En 2009, nous avons élaboré ce Schéma régional d’innovation ; aujourd’hui, il passe une nouvelle étape.
Si je peux poursuivre la comparaison familiale, c’est aussi la fille de la stratégie européenne « stratégie 20-20 ». Marie-Madeleine MIALOT l’a indiqué, c’est bien la Commission qui nous demande d’inscrire dans notre réflexion cette Stratégie régionale d’innovation pour une spécialisation intelligente.
On peut le dire ainsi : c’est dans cette filiation de la stratégie 20-20 pour la prochaine programmation 2014-2020.
Cette stratégie 20-20, faut-il le rappeler mais c’est toujours utile parce qu’elle va inscrire nos réflexions pendant une grande période, s’est construite sur trois piliers : la croissance durable – mon collègue Jean-Philippe GRAND vient de le rappeler –, la croissance inclusive et la croissance intelligente. C’est dans cette priorité que cette nouvelle stratégie trouve toute sa place.
Lorsque la Commission européenne propose aux États et aux Régions une série d’objectifs, d’ailleurs qu’ils soient en accord ou non avec nos valeurs, c’est en tout cas la Commission qui propose les objectifs, c’est à nous de décliner sur les territoires cette exigence pour mieux permettre aux entreprises, et à nos concitoyens en général, d’accéder aux fonds européens et de les croiser avec nos politiques publiques.
C’est ainsi que notre Région, et cela a été rappelé, est la première Région française à être référencée sur la plateforme S3. Cela a été dit par Olivier FREZOT, elle a été sélectionnée par la DG REGIO (Direction générale qui accompagne les Régions d’Europe et les politiques territoriales) pour être une des quatre régions tests en Europe. Ce n’est pas anodin, puisque cela veut dire que nous construisons de manière intelligente cette stratégie.
C’est dans cette cohérence et cette transversalité de nos travaux que je voulais réaffirmer ce matin notre stratégie.
Quelles que soient nos responsabilités, nous avons le souhait de rendre notre région plus compétitive et appuyée sur le renforcement du capital humain. C’est aussi inscrit dans la stratégie. Nous souhaitons rendre notre région plus intelligente, et c’est une bonne chose.
J’ai fait le lien avec la stratégie européenne, c’est naturel, mais je le fais aussi avec notre politique régionale de coopération internationale.
J’étais heureuse d’entendre dans la bouche de Monsieur COULON que la stratégie indiquait et demandait à notre Région d’être au niveau mondial sur un rayonnement international. Il est important de vous l’entendre dire quand il s’agit du développement économique. C’est pour cette raison que notre politique de coopération internationale, que vous ne votez pas, existe.
(Brouhaha)
Je l’indique parce que nous sommes dans cette perspective.
La coopération internationale, ce sont des échanges culturels étudiants. Je donnerai l’exemple de l’Inde, avec laquelle nous avons beaucoup d’échanges dans l’enseignement supérieur. D’ailleurs, nous sommes éligibles sur un accord que nous allons signer avec l’Université François Rabelais, qui s’appelle ARCUS. Il va renforcer nos échanges au niveau de l’enseignement supérieur, ce qui est important, mais nous sommes aussi, dans cette coopération, sur une volonté partagée avec les Pays de la Loire ; je dois dire que c’est la seule coopération française partagée à deux Régions. Nous sommes installés dans les bureaux de la Chambre de commerce international à Chennai et nous sommes dans une volonté très affirmée d’un développement au niveau international d’échanges économiques.
C’est pour cette raison que j’indique aussi que la coopération internationale, inscrite dans la stratégie, a toute sa raison d’être. Je voulais le souligner.
Pour clore, je voulais indiquer que nous sommes, oui, dans une crise économique mais aussi dans une période de mutations ; vous l’avez dit à plusieurs reprises. Pour ne pas être à nouveau pris dans une crise renforcée au niveau financier et économique, je voudrais saluer l’accord signé cette nuit par les 29 ministres des Finances européens qui se sont entendus sur cette fameuse « union bancaire ». Elle va permettre de prévenir une autre crise financière et bancaire. Il est important, quand on met en place des stratégies de la sorte, d’être protégé. Elle portera la responsabilité à celui qui ne respecte pas les règles et pas à tous, comme cela a été le cas, ce qui nous a mis dans cette crise très importante. Enfin, elle permettra la création d’un fonds de résolution qui a pour objectif de protéger nos concitoyens ; c’est très important.
C’est une grande avancée qui permet d’inscrire nos stratégies dans une autre dimension.
C’est sur cette bonne information, bonne nouvelle que je voulais clore mon intervention.
(Applaudissements)

M. BEFFARA, Premier Vice-président - Merci, Madame GLOANEC-MAURIN.
Monsieur LOISEAU, que j’invite à l’avenir à se manifester plus tôt.

M. LOISEAU - J’avais levé le doigt très haut !
Monsieur le Vice-président, chers collègues, le rapport soumis au vote de notre assemblée repose sur un document riche en informations, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas, alors autant le souligner !
Ce qui ressort assez rapidement de ce document, c’est le manque d’identité propre à la région Centre. C’est une problématique ayant de nombreuses conséquences dans différents secteurs et que nous avions déjà eu l’occasion de souligner lors des débats sur le SRADDT.
Nous partageons avec vous la volonté de stratégie basée sur un positionnement qui permette à la région Centre de s’affirmer et de forger son identité par différence avec les autres régions.
La plupart des mesures que vous proposez sont toutefois très générales et n’ont rien de vraiment innovant.
La partie consacrée au « made in France » a évidemment retenu notre attention, tant nous sommes attachés à cet aspect. Il faut néanmoins rappeler que ce simple label n’est pas suffisamment fiable, car des produits fabriqués à l’étranger mais simplement assemblés en France peuvent se voir gratifiés de ce label.
Nous demandons à aller plus loin dans cette logique, en développant notamment la fabrication française avec des travailleurs français. Se pose également le problème de la possibilité de pouvoir fabriquer en France, tout en restant compétitif vis-à-vis de la concurrence étrangère. Le moins que l’on puisse dire est que le gouvernement ne travaille malheureusement pas en ce sens.
Quid de l’action de la Région en ce domaine ?
Si nous sommes évidemment favorables à faire de la transition écologique un atout pour la mutation et le renforcement de notre tissu industriel, il faut tout de même éviter de mettre de la sauce écologique à tout bout de champ, simplement pour répondre aux exigences sectaires du groupe Europe Écologie - Les Verts.
En effet, s’il est important d’incorporer l’écologie dans le processus économique, elle n’en est pas la principale contributrice et tout miser sur l’innovation écologique amoindrit la portée stratégique du dispositif.
L’innovation est source de création d’emplois, vous le savez, et dans un contexte de crise économique profonde, l’action régionale se doit de prioriser tout ce qui peut s’inscrire dans une logique de création d’emplois sur le long terme. Or, vous soulignez, à juste titre, que le taux de chômage en région Centre est inférieur au taux national. Malheureusement et en revanche, vous oubliez, délibérément je pense, de préciser que ce taux est en constante augmentation.
Le bidouillage des emplois d’avenir, vous le savez, ne suffit pas à inverser la tendance, malheureusement.
Pour terminer, à la fin de votre rapport, vous soulignez le nombre important d’établissements dont les centres de décision sont extérieurs à la région, voire dont le capital est détenu majoritairement par une société étrangère, ce qui n’écarte pas le risque de délocalisation, d’où la nécessité de procéder à une réindustrialisation de notre pays et plus particulièrement de notre région, notamment au travers d’un crédit impôt recherche qui vise en priorité les PME-PMI innovantes et qui cesse de constituer une subvention non justifiée aux très grands groupes qui délocalisent, eux, évidemment.
Il sera donc conditionné au maintien intégral des centres de recherche et de développement en France.
Nous voterons toutefois en faveur de ce rapport.
Merci.
(Applaudissements)

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