Si le mal de tête ne résulte que d’une mauvaise posture provoquant des contractures musculaires, comment se fait-il que, du fait de ces maux de tête, le malade :
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puisse perdre la mémoire à répétition ?
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puisse perdre son emploi, à de nombreuses reprises (par exemple, plus de 10 fois au cours d’une vie) ?
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soit obligé d’interrompre ses études, car il ne peut plus passer un seul examen ou suivre des cours ?
Comment se fait-il qu’étant en vacances et étant dans une occupation qui puisse le distraire de son mal, alors qu’il n’aucune cause d’anxiété immédiate (ni menace sur son emploi, ni problèmes familiaux), le malade ressente toujours sa douleur aussi forte et inchangée (y compris lors d’efforts physiques intenses) ?
Au sein de l’association, nous avons, par exemple, le cas d’un prêtre souffrant de terribles céphalées de tension, depuis plus de 19 ans, céphalées de tension graves qui l’ont absolument empêché de poursuivre son ministère dans un petit village.
Comment se fait-il que des douleurs soi-disant modérées peuvent causer de vrais handicaps intellectuels, comme dans le cas de ce prêtre _ qui pour l’instant est hébergé depuis des années dans une maison de repos dépendante de son institution religieuse ?
C’est bien la preuve que la douleur des céphalées de tension chronique peut être forte. Ce n’est pas juste une douleur, pour laquelle si on n’y pensait pas, alors on pourrait s’en débarrasser à la longue, par exemple par ses efforts sincères. Si cette solution marchait pour tous les « céphaleux » de tension, cela se saurait dans le milieu des « céphaleux » et tous les « céphaleux » l’auraient déjà appliquée ou auraient suivi le traitement adéquat.
En fait, l’expérience montre que toutes les techniques comme la méthode Coué, comme le fait de « ne pas y penser », comme de trouver des dérivatifs sans fin, ne fonctionnent pas ou pas suffisamment pour se débarrasser durablement de ses céphalées.
Sinon, enfin, comment se fait-il que malgré des milliers de soins qu’ont tentés ceux qui souffrent depuis plusieurs dizaines d’années87, ces derniers malades n’arrivent jamais, à aucun moment, à résoudre leur mal, malgré leur effort et leur bonne volonté ? Tous ces malades seraient tous de mauvaise foi ou/et psychotiques ?
Il faut donc « casser » ces schémas explicatifs classiques qui n’expliquent pas les faits précis ci-avant.
Car ici les critères du rasoir d’Occam88 ne semblent pas du tout s’appliquer pas ici dans ces cas précis ci-avant.
Si la cause est psychologique, alors que les médecins fournissent aux malades la clé psychologique de leur maladie, c’est à dire la clé qui leur permette de résoudre le mal définitivement. C’est tout ce que les malades demandent. Il est vrai qu’ils ne la connaissent pas. Que les médecins se donnent alors une obligation de moyens, prévus par la loi, tels que, par exemple, a) la prescription de médicaments les plus efficaces et invalidants ou perturbant le moins possible les éventuelles vies sociales et professionnelles du malade, b) et si les médicaments ne marchent pas, un vrai soutien psychologique réel et sincère et une vraie écoute, c) un soutien social, y compris une aide COTOREP, si la maladie est très invalidante.
En annexe, est exposé l’exploration de possibles autres pistes explicatives concernant les causes des céphalées de tension chroniques.
3.9Différentes formes d’handicaps causés par les céphalées de tension chroniques
Nous avons vu que les céphalées de tension chroniques particulièrement fortes :
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Peuvent provoquer des pertes d’emplois à répétition, des incapacités à en retrouver,
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Peuvent contribuer à faire capoter des études ou faire louper des examens.
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bien que la personne malade s’accroche et fait preuve de courageuse (durant ses études, sur son lieu de travail etc.). En général, le malade ne peut rien faire et ne peut pas du tout se défendre contre ses céphalées ou contre les formes paroxysmiques de leurs céphalées de tension.
Au sein de notre association, il y a au moins 5 personnes, étant au chômage depuis plusieurs années, totalement incapables de travailler du fait de la force de leur céphalée, étant toute dans un état de précarité financière extrême et aussi souvent de grand désespoir sur leur avenir89 90 91. Alors pour s’en sortir financièrement, ils multiplient les CDD, les petits boulots précaires (Intérim, baby-sitter, marketing téléphonique à mi temps …). L., journaliste dans un petit journal vendéen, malgré son « brouillard intellectuel », a toujours réussi à livrer ses articles, à son journal, à temps, aidé en cela, par son expérience et son professionnalisme, compensant alors son « rideau intellectuel ».
H., mère au foyer, divorcée, vit du RMI, depuis 3 à 4 ans, d’allocations pour ses 4 enfants et d’une petite aide financière de son frère footballeur au club de Sochaux.
Elles causent d’autres formes d’handicaps.
Elles peuvent contribuer à donner l’impression que le malade est lunatique ou qu’il ne s’intéresse à rien.
E. encore indique, par exemple, « Mon but est de fonder famille et rencontrer quelqu’un. Or à cause des céphalées, je suis souvent excédé, je pète souvent un câble. J’explose souvent. Mes céphalées me font capoter mes relations amoureuses. Je ne suis jamais à 100% avec les gens. Avec mes céphalées, ma libido est ralentie et plus faible. ». J. confirme « cela me gâche réellement toute relation sexuelle ».
Les céphalées de tension d’un des conjoints peuvent être à l’origine de divorces ou de séparations ou de menaces réelles et sérieuses sur la pérennité du couple, à terme92. C’est un handicap vraiment lourd.
Avoir à lutter sans cesse contre ses céphalées, avoir un mauvais sommeil de leur fait, fatigue à la longue physiquement, et on devient plus sensible aux bronchites en tout genre.
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