Recueil des résumés retenus par les membres du Conseil Scientifique du gicc le 5 décembre 2016

Evaluation par Denis Salles (Président CS GICC)

Acronyme et titre du projet : CAPADAPT

Adaptation des villes au changement climatique et

« capabilités »: vers une approche en termes de

développement humain

Responsable scientifique (Nom et organisme):

BLANC Nathalie Directeur de Recherche 1ere Classe, CNRS

UMR LADYSS

Score final (somme des scores des rubriques) :

Appréciation globale (A B C) : A (si clarification Budget) ou C

Commentaire :

Projet original et ambitieux qui s’inscrit bien dans l’APR (thèmes 3, 4, 5, 6). Le cadre conceptuel, le projet empirique et le pilotage sont bien explicités. L’idée générale est stimulante celle d’une médiation (assurée par le projet) entre des dynamiques d’adaptation innovantes et des transformation de l’action publique pour proposer des trajectoires d’adaptation. L’équipe mobilisée est solide et expérimentée. Le volet transfert est présent et le projet semble faisable dans le temps imparti (3 ans)

Par contre… le projet suscite des interrogations sur le foisonnement conceptuel (qui devrait être clarifié par le projet) et sur la capacité à mobiliser tous les collectifs envisagés (cf plusieurs ateliers avec des acteurs aux agendas et intérêts différents, quelle assurance de les mobiliser ?).

Le lien avec un projet-ami (Alptraj) est plusieurs fois mentionné mais pas très explicité (comment ont été monté les 2 projets ? ensemble ?). Et de manière incompréhensible, il n’y a pas de budget dans le projet.

Appréciation générale justifiant l’avis

Le projet est très prometteur et solide du point de vue scientifique mais l’absence de budget et d’explicitation sur les lien avec AlpTraj limitent sa crédibilité.

Evaluation par Didier Richard (CS GICC)

Acronyme et titre du projet : CAPADAPT - Adaptation des villes au changement climatique et « capabilités » : vers une approche en termes de développement humain

Responsable scientifique (Nom et organisme) : Nathalie Blanc, UMR LADYSS 7533 Université Paris Diderot-Paris 7

Score final (somme des scores des rubriques) :

Appréciation globale (A B C) : A

Commentaire :

Points forts du projet : La combinaison des concepts de trajectoires d’adaptation et de services d’adaptation, de capabilités, de dynamique d’action collective et de gouvernance participative (intégratrices de capabilités). L’implication directe et la mise en synergie des acteurs de l’adaptation sur les territoires d’étude. Une structuration claire.

Points faibles du projet : Les implications des labos et chercheurs dans les différents WP et tâches ne sont pas précisées, ce qui pose une petite difficulté dans l’analyse de la demande budgétaire.

Appréciation générale justifiant l’avis

Projet bien structuré, dont les objectifs sont conformes aux attendus de l’appel à projets, notamment en termes de transversalité, interdisciplinarité et potentiel de transfert.

(40) FeelCan (déclassé)

Titre du projet	Analyse du ressenti et de la dangerosité des canicules en milieu urbain dense
Acronyme	FeelCan
Mots clés (5 à 10)	Canicule, ICU (îlot de chaleur urbain), dangerosité, ressenti, alerte
Nom du coordinateur scientifique Titre, Fonction	Anne Ruas ICPEF, HDR, Chercheur
Organisme Adresse Téléphone Email	IFSTTAR 14-20 Bld Isaac Newton Champs sur Marne; 77447 Marne la Vallée Ced 2 01 80 66 80 99 [e-mail]
Organisme(s) et Laboratoire(s) impliqués dans le projet	IFSTTAR & UMR Prodig Avec le soutien du CNRM de Météo France
Organisme(s) gestionnaire(s) des crédits	IFSTTAR
Coût prévisionnel total (TTC) et montant de l’aide demandée (TTC)	207623€ 85224€ (aide demandée)
Cofinancements assurés et/ou prévus (TTC) (y compris autres que nationaux)	Uniquement les salaires des chercheurs : 122399€
Durée (24 mois minimum – 36 mois maximum)	30 mois

Résumé

Les analyses GIEC sur le changement climatique prévoient l’augmentation en fréquence et en intensité des canicules, ce qui aura divers impacts sur l’agriculture, les populations animales et la santé humaine. Pour la France, le rapport de l’ONERC ‘Le climat de la France au XXIème Siècle’ (2014) évalue une tendance à l’augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été (entre 0 et 5 jours sur l'ensemble du territoire pour 2020-2050, un dépassement probable de 20 jours pour 2070-2100 pour le scénario RCP8.5). Pour rappel, la canicule en 2003 a duré 18 jours, avec pendant 11 jours des températures diurnes supérieures à 35°C et a fait 15000 morts en excès en France. Les récents étés 2012, 2013, 2015 et même 2016 en France sont loin de contredire ces projections. Face à cette évolution probable, plusieurs adaptations sont possibles, mais le pire serait d’avoir un recours massif aux climatiseurs ce qui augmenterait de façon considérable la facture énergétique, la chaleur urbaine et les inégalités sociales. Au-delà des adaptations sur l’habitat et sur les aménagements urbains, une solution consiste à mieux estimer le ressenti et la dangerosité et mieux cibler l’action et la communication pendant les événements, c’est ce que nous proposons d’explorer dans le projet FeelCan.

Le projet RepExtrem (2014-2016) financé par l’appel à projet RDT du MEEM a permis d’avancer de façon très significative sur l’analyse des canicules en zone urbaine. Une méthode permet de fusionner les sorties de modèle SURFEX-TEB de Météo-France avec des mesures faites dans plusieurs appartements pour mieux estimer la température intérieure pendant les périodes de canicule sur toute une ville et par type d’appartement. De plus, un premier indice de dangerosité a été proposé pour prendre en compte non seulement l’intensité du phénomène mais aussi sa durée. Les mesures expérimentales ont d’ores et déjà permis de quantifier les écarts de températures d’un quartier à un autre et d’un appartement à un autre. Ces écarts peuvent être considérables et dépasser 10°, de jour comme de nuit, et ce sur plusieurs jours, par exemple, entre une mesure de température extérieure en périphérie de la ville (par exemple la station Montsouris à Paris) et celle dans un appartement mal ventilé, dans un quartier particulièrement chaud (quartier de l’Opéra). Les modèles et méthodes actuellement disponibles laissent espérer d’être en capacité de fournir des informations plus précises, plus fiables et mieux ciblées en exploitant au mieux les sorties des modèles existants. L’originalité de notre approche est de considérer les températures intérieures pour mieux estimer la dangerosité, sachant que les personnes passent plus de 70% de leur temps à l’intérieur, et certaines personnes – âgées, isolées, en situation de faiblesse – peuvent y passer presque 100% .

L’objectif du projet FeelCan est de consolider et d’approfondir les résultats du projet RepExtrem afin de fournir des indices de dangerosité pour l’analyse et le suivi des canicules. Cela passe par un certain nombre d’améliorations indispensables au prototypage d’un système de suivi fiable :

• 
  une consolidation de la méthode de fusion grâce à une campagne de mesure ciblée couvrant un territoire plus large. Cela permettra une quantification plus fine des différences de températures à l’intérieur des appartements par type d’appartement.
  
• 
  un approfondissement de l’indice de dangerosité face au risque de canicule en réalisant des enquêtes et entretiens semi-directifs auprès de populations ciblées. L’utilisation de retour terrain et de méthode d’apprentissage ad hoc, nous permettra, en relation avec des épidémiologistes de Santé publique France, d’affiner nos premières hypothèses (amélioration de la fonction et des seuils).
  
• 
  une simplification du flux de données entre les sorties du modèle SURFEX-TEB de Météo-France et le calcul de l’indice sur une zone urbaine.
  

En termes de résultats, nous souhaitons obtenir un prototype permettant de visualiser sur un site web les indices de dangerosité par quartier, par type d’appartement et par type de profil (personnes en bonne santé ou fragilisées) pendant des vagues de chaleur afin de mieux cibler les actions possibles. Pour atteindre ces objectifs, le consortium proposé se compose de climatologues, de géomaticiens, de géographes et fera régulièrement appel à des épidémiologistes.