Revue de presse des journaux scolaires et lycéens



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© Clemi - 2006

Ministère de l’Education Nationale – CLEMI

Revue de presse

des journaux scolaires et lycéens
Année 2005

Volume 2 - Lycées


Edition électronique


  1. Textes intégraux des articles sélectionnés

pour l’édition papier

  1. Des textes supplémentaires

  2. Des rubriques supplémentaires


Réalisation : Pascal Famery, Carole Hourt et Jessica Paulin

« Expression des jeunes – Journaux scolaires et lycéens »
Sommaire
- Les élections américaines > pages 3 à 11
- Tsunami > pages 12 à 22

Solidarité – Réflexion
- International > pages 23 à 33

Le Darfour – La mort de Yasser Arafat – La guerre en Côte d’ivoire* –

Les élections en Ukraine* – Le décès du pape
- La Constitution européenne > pages 34 à 46
- La réforme Fillon > pages 47 à 64

Opinions – Bac et TPE
- Le mouvement lycéen > pages 65 à 84

Manifestations – Violences et occupations
- La libération des camps > pages 85 à 94

Témoignages et rencontres – Le film « La chute » *
- Sport > pages 95 à 104

Du foot – Autres sports *
- Nouveaux médias > pages 105 à 113

Blogs – Téléchargement
- Vie perso > pages 115 à 123

Famille Sujets divers*
- Filles et garçons > pages 124 à 126*
- Mangas > pages 127 à 130
- Culture > pages 131 à 140*

Cinéma – Livres - Slam

*Sous – rubrique figurant uniquement dans l’édition électronique.
** Rubrique supplémentaire figurant uniquement dans l’édition électronique.

I – Les élections américaines
Si les critiques à l’égard de l ‘administration Bush sont virulentes,
les relents d’anti-américanisme provoquent la discussion.

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Marre de l’anti-américanisme primaire !
«  Et on haïra, on méprisera l’empire américain », Manifeste, Indochine, Dancetaria.

Si l’heure est à la crainte, ce n’est pas la crainte du terrorisme, mais bien la crainte que l’on tombe tous dans l’anti-américanisme primaire. Notre génération, qui vit la mondialisation en plein développement, à la fâcheuse tendance de vouer aux États-Unis une haine grandissante. Combien de fois avons-nous entendu même pour rigoler : « De toute façon, les américains ce sont tous des cons ». Propos xénophobes et racistes dans la bouche de jeunes qui se prétendent tolérants et ouverts.

Si l’on peut remarquer que les américains ont parfois un sentiment de supériorité nationale, nous ne devons pas nous y mettre. Avant de critiquer à tout va les américains, essayons de les comprendre. Si parfois, ils ont des conceptions qui nous choquent, c’est bien parce qu’ils sont différents et qu’ils vivent une autre culture. Connaître l’histoire des États-Unis éclaire beaucoup la situation actuelle, et permet de ne pas la juger en bloc. Notre incompréhension nous conduit donc souvent à être anti-américains primaires, c’est-à-dire intolérants, méprisants, voulant imposer notre idéal anti-américain contre leur idéal.

Le danger consiste à faire des généralités. Soit on est anti-américain, c’est-à-dire contre la diffusion de la culture (de masse) américaine, contre la politique extérieure du gouvernement Bush, contre le capitalisme (incarné par les USA), contre la guerre sainte américaine, contre l’idéologie américaine « sauveur-du-monde », totalitaire et nationaliste. Soit on est anti-américain primaire, c’est-à-dire qu’on ne réfléchit pas à ce qu’on dit, qu’on en vient à reprocher aux Américains d’être nés américains, qu’on les juge responsables individuellement de nos reproches à la société et au gouvernement. C’est tout aussi aberrant que d’être contre les Iraniens car ils vivent sous une dictature.

Le problème peut être de refuser tout ce qui vient des États-Unis. Tout d’abord, il est risqué de faire des amalgames entre ce qui appartient à la culture de masse américaine, comme le cinéma hollywoodien et ce qui relève de la culture artistique, comme la littérature, l’art, le cinéma d’auteur, etc. Et ni l’ensemble de la culture américaine, ni les artistes américains ne soutiennent les torts de leur pays. Prenons Michael Moore (Bowling for Columbine), Woody Allen ou Moby, ils ont un regard critique sur leur pays et cela ne les empêche pas de l’aimer. Il est très facile aussi de critiquer la mondialisation, la culture américaine quand on jouit de ses avantages. Savez-vous que Eastpak, Universal, Levis sont américains ?

Nous avons été horrifiés par la haine soudaine qu’une minorité (et non la majorité comme on dit certains médias) d’Américains nous vouaient. Est-ce à nous de faire la même chose ? Allez demander à la jeune étudiante américaine de notre lycée si elle apprécie tellement que ça le regard des autres sur sa nationalité. Une amie américaine, jeune assistante d’anglais en France, me disait récemment qu’elle avait du mal à lier des contacts avec les français, car ils prenaient du recul dès qu’elle disait qu’elle était américaine.

Mais pourquoi réagit-on comme ça ? Est-ce l’influence des médias français ?

Si l’on peut reprocher aux États-Unis le manque de liberté et le contrôle progressif des médias par le gouvernement, on ne peut que reprocher aux médias français d’ être anti-américains par effet de mode. C’est une dérive très dangereuse qui s’est vue confirmée lors de la guerre en Irak. Rien n’empêche d’être soit même anti-américain, mais les médias ne doivent pas supporter le gouvernement français contre les États-Unis. Le chauvinisme, et l’engagement politique, n’ont rien à voir avec l’information, essayons de garder un semblant d’objectivité. Avez-vous été surpris tout comme moi de voir que les américains avaient finalement conquis l’Irak ? Serait-ce dû à l’information orientée anti-américaine ?

Toutefois, on peut se demander si « anti-américanisme » est l’expression appropriée. Car être contre les États-Unis (anti-américanisme), n’est-ce pas déjà être primaire ? En ce qui concerne la mondialisation, l’appellation est passée de « anti-mondialisation » à « alter-mondialisation ». Peut-on faire la même chose pour l’anti-américanisme », ce qui voudrait dire vouloir les États-Unis autrement que comme ils sont maintenant. Mais n’est-ce pas témoigner d’une volonté d’ingérence sur les États-Unis ? Pierre Bosquet
Jean –François - n° 4 – 03/04 – Lycée Jean – François Millet – Cherbourg – Caen

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
BULLSHIT
The 2004 election was a disaster. We were duped. America used to be a free country, run by the citizens. Unfortunately, we have become a country owned and run by major corporations and conglomerates. America has become a land run by the rich. All of our television stations, and there are quite a few, are run by only 6 different major corporations. Each of those 6 major companies will benefit greatly from Bush’s tax cuts, while the typical, middle-class American will not. Another huge business benefiting from Bush’s tyranny would be General Electric, who are making huge wartime profits.

The ’04 election was primarily about the war in Iraq. Most Americans, in a time of war, will rally around the flag. They will listen to the slanted news which deliberately strikes fear into their hearts over terrorism. The news media convinces Americans that we need to be at war to be safe. Over half the U.S. voters were brain-washed into believing this and that is one reason why Bush won the election.

Another reason Bush succeeded in gaining more votes from Americans was by getting the conservative, religious, and moral vote. The south and central parts of America are sometimes referred to as the Bible belt of the country. Many of the people there voted for Bush because they are against abortion and rights for Gays, such as Nathan Tauer, as well as their support for the war.

What was hopeful about the ’04 election was the huge amount of people in the limelight of fame that fought to expose the truth about Bush and bring it to the people. Michael Moore, a controversial and liberal film maker, directed the movie « Fahrenheit 9 11 » a hard-hitting expose on Bush’s blunders. Mr. Moore then went on a tour of colleges and universities across the country encouraging the youth to get out and vote. Many musicians and actors also got out and helped spread the word about voting, and choosing the right candidate. Members of the punk band NoFx formed the Punkvoter.com rallying team and even arranged a tour with some of the best bands in punk rock music to spread the message of the importance of this year’s election. Tom DeLonge, of blink-182 fame, was even on the campaign trail with John Kerry for a short time.

The majority of younger voters did vote for Kerry for several key reasons. One, they don’t want to go to fight in this meaningless war in Iraq. Two, they get accurate and truthful information on the election candidates from the internet. Three, they don’t want to be saddled with the massive debt Bush is piling up, and four, the youth look up to their favorite celebrities and their political views.

Eventually, the « awful truth » will come out about George Bush, and when it does America will know what the rest of the world already does. I’m glad a majority of Minnesotans voted for John Kerry giving him all electoral votes for the state, and I will always be glad I cast my very first vote for John Kerry. Nathan Tauer is gay ! ! ! ! ! Punk rock forever ! ! ! ! ! !

By Ben Plocher and Jeremy Froelke (nos correspondants aux Etats-Unis)
Le Condor c’est ta muse, déc. 2004, Lycée Condorcet, Paris (75), Ac. De Paris.

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Réélection de Bush – Et la rédaction qu’en pense-t-elle ?
Bush étant élu il reflète donc la pensée de la majorité des américains... Alicia
La réélection de Bush est la plus grande bêtise de l’année !

Un homme qui mêle religion et politique (contraire aux principes démocratiques) ne devrait pas rester à la Maison-Blanche.

Je ne pensais pas que les Américains s’abaisseraient à ce niveau… mais compte-tenu du « Bourrage de crâne » qu’ils ont subit, on les excusera (encore une fois…)

Marine P.
Avant on pouvait dire « le gouvernement américain est rempli de crétins profonds » mais maintenant avec l’élection par l’ensemble du peuple des STATES, de Bush, nous pouvons enfin dire « LES AMERICAINS, QUELLE BANDE DE CONS ». Sérieusement, où va le monde, avec à sa tête un mec aussi dangereux. Max
Les américains sont soit aveugles, soit complétement stupides pour avoir pu réélire Bush. Combien de guerres va-t-il réussir à déclencher en 5 ans ? Jess
C’est n’importe quoi, tout le mode se plaint de Bush, mais finalement il est toujours là. Mais bon, les plus à plaindre sont encore les GI’s qui sont toujours en Irak. Les irakiens sont toujours aussi à plaindre et ne doivent pas être les premiers à s’en réjouir. Seb
Lors de la première élection de Georges Walker Bush au présidentielle américaine, nous aurions pu crier au scandale des élections truquées mais cette réélection nous prouve une nouvelle fois que les américains sont trop facilement influençables à grands coups de spots, consistants à faire peur aux américains pour qu’ils votent Bush ce qui est fort désolant car si en 2004, il faut faire peur aux américains pour remporter les élections, quels seront les moyens pour gagner des élections dans les années à venir ? Véro
« Comment peut-il y avoir autant d’intellectuels dans un pays dirigé par Bush ? » (Ce n’est pas de moi.) Marie
L’Obsédé textuel – Octobre-novembre 2004 – Lycée Delacroix – Maison-Alfort (94) – Créteil

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Rêve américain
Les américains voient grand, très grand, trop grand…Ils aiment nous épater, notamment avec leurs budgets impressionnants, consacrés à tout et n’importe quoi : ciné, music, people…

Alors parlons d’un sujet qui nous blase tous plus ou moins, un sujet dont on parle tous les jours, fréquent quoi. Pour ne pas dire banal…

Il y a quelques semaines, les américains sont passés au chiffre de 1 000 soldats perdus sur les terres d’Irak, alors que les Irakiens, pour ne dire que cela de ce peuple, ont perdu plus de 10 000 de leurs concitoyens.

Aujourd’hui, il ne s’agit nullement du nombre de morts, il y en a assez comme cela, à force, on les banalise ; au fait saviez-vous que Richard Sainct, celui qui a gagné le célèbre et mythique « Paris-Dakar » à trois reprises est mort sur sa moto ? Non ? Pas étonnant, personne n’en parle, c’est banal…

Il s’agit donc d’un chiffre, dont nous voudrions vous faire part, un chiffre qui ne cesse depuis un an et demi de croître à des allures considérables… et qui est affiché – notre envoyé spécial nous l’a confirmé - en plein cœur de Manhattan, si je puis ainsi m’exprimer. Le chiffre en question est, à l’heure où je vous parle (le 25 octobre), de 141 215 000 000. Je suppose que vous vous doutez de quoi il s’agit, mais comme moi, vous ne voulez pas y croire… Non, ce n’est pas le prix que va coûter la future opération médicale, qui au fur et à mesure des dons croît, opération médicale afin de tenter le bannir le Sida en Afrique ou en Asie. Non, ce n’est pas non plus le prix de la reconstruction hypothétique de deux tours, ni la fabrication de leur CSTT* « square memory of World Trade Center ».

Non, il s’agit de l’argent qu’ont soigneusement, parcimonieusement, et scrupuleusement dépensé à des fins humanitaires : dépeupler et saccager l’Irak, tenter d’en faire une colonie, tout en faisant semblant de trouver des bombes – Au pardon : « Armes de Destruction Massive » - ou, mensonge encore plus grotesque, ,un « Ben Laden », (Général en chef du dépeuplement américain ; et Toc ! A chacun son Job…) qui est parti depuis bien longtemps de ses grottes, peut-être pour un superbe hôtel particulier, en plein centre de New York ?

Le rêve américain est-il de dépenser des milliards de dollars pour détruire le pays de l’or noir ? Est-ce normal que pendant que Bush mange ses Bretzels, des gens meurent, dans d’atroces souffrances ?

U.S.A. symbole des nations développées ne devraient-ils pas montrer l’exemple, au lieu d’envoyer des soldats endoctrinés tuer des milliers de civils prétendument coupables,

Vous rendez-vous compte, 141,215 milliards de dollars, soit 117 millions de dollars par jour, 122 820 par minute, 2047 $ par seconde…

Mais, ne vous inquiétez pas, c’est juste pour détruire un pays… L’école privée, de 3 à 16 ans pour tous les petits français sur 5 générations, ou encore de quoi transformer l’Afrique en continent High-tech, un continent du troisième millénaire… mais ne vous inquiétez pas, c’est juste pour détruire un pays … Mais ne vous alarmez pas, dormez bien, vous êtes en guerre…

Margot Sylvain & Matthieu Régnier

*Cul Serré Tasse de Thé, pour plus d’informations : www.projectbillboard.org
No comment n°14 – Spécial USA – Nov. 2004 – Lycée Sacré cœur – Tourcoing (59)

(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier)
Ayons l’Ohio à l’Œil ou voter aux Etats-Unis
(Au cas où vous voteriez aux Etats-Unis un jour, prononcez ce titre plusieurs fois distinctement et à voix haute. Sait –on jamais, vous serez peut-être amené à prononcer le nom du candidat choisi dans un interphone … après les machines à levier mécanique, tout est possible.)

En 2002, le congrès américain adopte la Help America Vote Act, une loi qui doit aider les américains à voter : après le fiasco de l’élection dernière, il vaudrait mieux ne pas réitérer ce genre de petit désagrément, très mauvais pour l’image de marque d’une si grande puissance. Les vieilles machines de vote seront donc remplacées par des instruments plus modernes : des machines à voter électroniques. Jusqu’ici tout va bien, on a enfin compris d’où venait le problème. Mais après les bonnes intentions, doivent suivre les moyens… et les crédits n’étant alloués que depuis juin, sachant que chaque état peut s’équiper jusqu’en 2006, le beau rêve d’une élection qui fonctionne semble s’évaporer. Certains états, le jour des élections, devront donc se contenter de leurs vieux systèmes.

Prenons l’Ohio. En chiffres et en constatations brèves, cela donne : 72 % des électeurs inscrits soit 5 millions obligés de servir de cartes perforées (de même que dans plusieurs autres états). Ne pas oublier que dans cet état, le sondage de l’université de Cincinnati donne à Bush 11 points d’avance sur Kerry et que le troisième candidat, Ralph Nader, obtiendrait 4% des intentions de vote. Ce qui handicapera le candidat démocrate. Michael Moore est cependant confiant, soit dit en passant, il affiche un grand sourire optimiste quant à l’issue du scrutin. Il est très drôle, ce Moore, très serein, il a l’air de nous dire : « Keep cool guy, j’ai fait un film génial, toute l’Amèrique me croit donc on va gagner, écoutez-moi et n’écoutez personne d’autre, surtout pas les sondages. » Bref. Juste un détail à rajouter, chaque fois qu’un candidat républicain gagne l’état de l’Ohio, il est élu à la présidence.

Pour conclure, il semblerait que les Etats-Unis qui n’ont pas modernisé leurs bureaux de vote soient plutôt pro-républicains… ne surtout pas faire de déduction rapide, je n’avance rien, simplement il faudra aux Ohioois beaucoup de détermination et de courage, ce 2 novembre prochain. Et puis, à supposer que notre Ohioois en question soit noir, il aura subi les intimidations des autorités locales républicaines, l’encourageant à ne pas se rendre aux urnes.

Voter aux Etats-Unis est un challenge, c’est un peu comme un film d’action, on surmonte des épreuves, on passe des rayons infrarouges et puis au final, on choisit un républicain au lieu d’un démocrate à cause d’un pauvre papier mal placé : c’est en cela que réside une bonne fiction. Simplement, nous sommes bien dans la réalité. La réalité d’une grande démocratie. Naîké
Sans – n°1 – Octobre 2004 – Lycée Henri IV – Paris (75)

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Actualité
C’est fait, Bush est réélu. Et pas comme en 2000. Cette fois-ci, une victoire nette et sans bavure. 4 millions de voix de plus. Pas besoin de recomptage massif et de truande.

Quand les gens vont voter ça fait plaisir, mais quand ils vont voter Bush…

Enfin, bon, on peut se réjouir des masses d’électeurs américains mobilisés pour l’occasion. Des millions de jeunes sont allés s’inscrire sur les listes électorales. Un taux de participation pas vu depuis longtemps. On pouvait se dire : « les jeunes s’inscrivent, c’est qu’ils ont compris le danger que représente Georges W.Bush. »
Et bien apparemment non, ou apparemment cela n’a pas suffit. Tout de même, les américains ont dit qu’ils sentaient que c’était peut-être l’élection la plus importante de leur vie. Et en effet on peut dire que les conséquences de ces élections vont changer le monde pour un bon moment. Car si Bush continue sa politique extérieure, on peut craindre un enlisement en Irak (nouveau Vietnam ?) et un entretien de relations « tendues » entre la France et les Etats-Unis.

Au moins, Bush pourra faire rêver son peuple en développant son « programme spatial » vers la conquête de Mars en 2030 …

Mais attention, ce qui à tendance à se banaliser c’est l’anti-américanisme. Sous prétexte que les Américains ont voté pour un con, on entend beaucoup de gens dire : « c’est vraiment des cons ces américains ». Cela est très dangereux. Il ne faut surtout pas amalgamer la masse et son dirigeant. Sinon, en tant que français, on peut pas dire qu’on puisse faire la fine bouche, quand on voit nos dirigeants et l’élection présidentielle de 2002. Donc ne confondons surtout pas l’action contre la politique de Bush et ses sbires ultra-religieux et ultra-conservateurs avec l’action des anti-américains primaires. Non, il y a à priori deux Amériques. Celle des côtes et celle de l’intérieur, celle du Nord et celle du Sud. Et c’est encore une bêtise que de dire cela. Car tous les habitants de l’Arkansas ne sont pas des cow-boys dont les parents étaient membres du KKK.

Un ami américain de ma famille, Steeve, qui habite à Boston, nous parlait déjà de ses craintes envers l’ampleur que le bushisme prenait dans son pays. Dès 2003 et la guerre d’Irak, il nous expliquait au téléphone que son pays était de plus en plus privé de liberté. Tout ça après une campagne de peur qui suivit le 11 septembre. Il nous expliquait qu’il ne savait plus quoi faire… Partir ? S’exiler en Europe ? Il y pensait… T’inquiète pas Steeve, on te cachera !

RN
L’Étincelle n°2 – Novembre 2004 – Lycée Montaigne – Paris (75)

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Mot d’humeur
Ouvrez les yeux ! Rien n’est différent du 7 novembre 2000 où G.W. Bush l’emportait sur Al Gore d’un écart misérable, d’à peine quelques voix. La même confrontation démocrate/républicain, la même opposition d’idées, la même campagne aux allures de show télévisé, les mêmes électeurs indécis… On retrouve aussi ce système de vote archaïque, ces citoyens privés de leur droit de choisir, ce décomptage des voix parfois douteux et cette Amérique divisée par deux opinions.

Non, vous ne rêvez pas. Nous avons tous remonté le temps, et invraisemblablement refait la même erreur. Comme si le monde entier devait payer le prix d’avoir élu un homme qui ne possède pas le moindre sentiment d’humanité, qui n’est bon qu’à obéir à ses proches, ou à faire les mauvais choix. L’avenir est facile à prédire : d’abord le 11 septembre, puis l’Afghanistan, le 11 mars à Madrid, et enfin l’Irak. N’oublions pas les ambassades détruites, les pays ravagés, les familles déchirées. Le voilà son programme : détruire l’environnement, cultiver les conflits, et pour finir, s’enrichir lui et ses amis.

Pourtant, il est là. Soixante millions d’Américains l’ont élu, démocratiquement. Soixante millions d’Américains croient en lui, ont confiance en cet homme, et le jugent le plus apte à ces fonctions. C’est leur choix, nous ne pouvons leur reprocher. Ça ne sert à rien d’aller les critiquer, de les traiter d’idiots, si nous avions été à leur place nous aurions pu faire de même, n’y voir que du feu. Aujourd’hui nous ne devons donc pas nous opposer au peuple, mais à son président, ne faisons pas d’amalgame. Gardons notre œil critique envers Bush et son gouvernement, dénonçons ses erreurs, ses abus.

Je finis sur une note positive qu’un ami me dit en parlant de Bush : « Au moins, il ne sera pas élu une troisième fois. La constituition américaine l’interdit. » Benny
Le Cheveulu – n° 7 – Novembre 2004 – Lycée Blaise Pascal – Orsay (91)
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)
Four more wars ! euh sorry…years !
Je sais, je ne vous apprends rien, le richissime cow-boy inculte et toute sa clique de néoconservateurs auront l’extrême privilège de diriger les Etats-Unis… et la planète quatre années de plus. Semant pagaille, haine, terreur et inégalités, ils poursuivent – guidés par d’obscurs arguments religieux, mais également par l’appât du gain – leur combat sans merci contre les méchants, les terroristes, les pauvres, les arabes, bref le mal.

Vous ne rêvez pas, c’est la triste réalité : Bush est réélu.
Si, si, c’est possible. Alors je vois tout de suite vos réactions, votre colère, voire votre haine monter en vous. Mais ne prononçons pas de jugements déplacés, stupides et faciles, et qui ne serviraient à rien, sinon à aggraver la situation. Je m’abstiendrai moi-même de toutes phrases ou pensées incontrôlées, sous peine d’être taxé d’anti-américanisme primaire.

Bon, même si le système électoral injuste et archaïque des Etats-Unis est indigne d’une démocratie, il faut bien reconnaître que George Bush a été réélu par le vote dit « populaire » (rassemblant plus de voix que son adversaire, ici en l’occurrence 51,2 % des suffrages), à rebours des précédentes élections. Le fait que la majorité des Américains accordent leur confiance en cet homme reflète un contexte que nous Européens avons assez de mal à comprendre. Comment peut-on donner sa voix à un type inculte, inconscient, extravagant et dangereux, qui ne fait à l’évidence pas preuve de la maturité nécessaire pour diriger le pays le plus puissant du Monde ?

Comment peut-on donner sa voix à un type qui mène son pays dans une impasse politico-diplomatique tel que celle illustrée par l’Irak ? Les Etats-Unis sont complètement enlisés dans le bourbier irakien et n’ont jamais été aussi isolé sur la scène internationale ; comment peut-on lui accorder une seconde chance ? Les Etats-Unis accusent une faillite colossale, la dette publique n’a jamais été aussi élevée ; comment peut-on lui accorder une seconde chance ? Les Etats-Uniens n’ont jamais été aussi pauvres, le chômage et les délocalisations jamais si importants, l’emploi et la protection sociale jamais si précaires ; comment peut-on lui accorder une seconde chance ?

Il nous apparaît impossible de répondre à ces questions. Tout simplement parce que nous ne nous rendons pas compte de l’état d’esprit qui règne là-bas. Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont beau avoir lieu il y a plus de trois ans, les Américains sont toujours sous le choc. L’Amérique est attaquée, elle a peur, elle est aveugle, elle ne peut comprendre ; alors elle réagit, elle attaque, elle est en guerre. Bien que n’ayant strictement aucun rapport avec les attentats, l’Irak et Sadam Hussein sont toujours perçus comme responsables par les Américains. Or l’Amérique est toujours en guerre en Irak, une guerre longue et difficile, et on ne change jamais un chef de guerre.

Alors bien sûr il reste quand même 49% d’américains clairvoyants qui n’ont pas voté Bush. Bien sûr, on ne peut que se lamenter que ce soit insuffisant, mais Kerry aurait-il été vraiment mieux que Bush ? On ne saura jamais ; les militants anti-bush sont parmi les plus tristes évidemment mais appellent déjà à se remobiliser tout en essayant de relativiser.

Cette réélection nous aura prouvé en tout cas une chose : l’éclatante réussite de la machine propagandiste mise en place par les républicains néocons et ralayée par la masse médiatique. Sans elle et les milliards nécessaires à son fonctionnement, Bush ne serait plus là. La victoire de Bush, c’est la victoire des industriels, des millionnaires. C’est la victoire de l’égoïsme, de l’obscurantisme. La victoire de l’ignorance. La victoire de la peur. Frédéric Madec.
Jean-François n°6 – Décembre 2004 – Lycée François Millet – Cherbourg (50)

(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique)

Présidentielles aux USA : tout sur l’événement
Le 2 novembre dernier ont eu lieu les élections présidentielles aux USA. A la conquête de la Maison Blanche se sont présentés 2 candidats : Georges W. Bush, le républicain et John Kerry, le démocrate

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