Sud mag’ n° 1 – Décembre 2004 – Lycée Sud Médoc (33) – Académie de Bordeaux
(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier) Respectons l’histoire Un homme qui a incontestablement marqué l’Histoire est mort. Un homme qui, toute sa vie, a lutté, parfois avec maladresse, souvent avec intelligence mais toujours avec courage et détermination pour les droits d’un peuple s’est éteint. Yasser Arafat n’était pas qu’un « chef de guerre ». Certes, il s’est battu, mais pour quelle cause ? Pour que le peuple palestinien ne soit plus un peuple ignoré, oublié, méprisé. Contre qui ? Contre personne.Ou plutôt contre tous ceux qui ignorant tout de la politique internationale, ont voulu s’immiscer dans le « conflit israélo-palestinien », sans rien y comprendre.
Ceux-là même qui aujourd’hui l’assimilent à un terroriste. « Arafat n’a pas su tenir son rôle de chef de paix » a, en substance, déclaré Bush récemment. Quelle leçon peut donner l’imbécile en chef qui se croit revenu aux temps des croisades, celui qui viole continuellement les résolutions de l’ONU et qui, pour instaurer la paix en Irak, n’a pas hésité à faire bombarder des marchés en pleine après-midi ? Qu’il relise donc son philosophe préféré, faute de mieux… Enfin, je m’éloigne.Non, le Fatah n’est pas une organisation terroriste, même si elle contient une branche armée qui n’a pas un passé irréprochable. En tout cas pas plus que le Likoud. C’est simplement une organisation en guerre. Comment lui reprocher alors d’avoir entrepris des actions militaires ?
Certes, des palestiniens ont commis des attentats contre des civils israéliens, mais cela, Yasser Arafat l’a toujours condamné et il a maintes fois demandé aux responsables de ces actions d’arrêter toute sorte de terrorisme, expliquant qu’ils ne servaient en aucune manière la cause palestinienne. Mais comment peut-on empêcher des dérives extrémistes dans une religion ?Arafat a œuvré pour le bien du peuple palestinien d’être pillé, humilié par l’armée israélienne et de voir ses proches mourir qu’à un Israélien de vivre sous la menace d’un attentat suicide.
Et pourtant, aucun chef d’état occidental n’a fait le déplacement ni pour son enterrement, ni pour la cérémonie religieuse. Est-ce normal ?On ne s’attendait bien sûr pas à voir Berlusconi ou Poutine se recueillir devant la dépouille du Raïs, mais la France, notamment qui l’a accueilli pour le soigner, aurait pu faire le déplacement. On ne peut pour autant pas dire qu’il est mort dans l’ignorance mais on aurait pu espérer un peu plus de reconnaissance pour cet homme qui a marqué l’Histoire et qui, quelles que soient nos opinions, devrait nous toucher.
Le lobotomiseur
Noir sur blanc n°2 – Mars 2005 – Lycée Condorcet – Paris (75)
3 – La guerre en Côte d’Ivoire
(Sous rubrique figurant uniquement dans la version électronique) (Texte figurant uniquement dans l’édition électronique) Le prix du sang À combien chiffrez-vous le prix d’une vie humaine ? Et celui de neuf ? Quel est le prix du sang ? Moi, je n’en sais rien, mais je peux juste vous dire qu’il est élevé, très élevé. En Côte d’Ivoire, l’addition est salée. C’est la paix qui a été sacrifiée sur l’autel de la connerie humaine. Rappelez-vous en 2002, ces images d’Abidjan à feu et à sang, ces soldats décapités par les rebelles du Nord, ces cadavres de rebelles en charpie sur le bitume… Il ne faut pas croire que les régimes fascistes sont copyrightés par les pays européens ! Le régime de Laurent Gbagbo s’appuie sur un contrôle absolu des médias et une forme de terreur orchestrée par les « jeunes patriotes », une bande d’excités pro-gouvernementaux dignes des S.A. nazis, qui ne sont là que pour soulever des émeutes, casser, piller et imposer la terreur. Dans ce contexte où l’information est manipulée et partiale, que ce soit du côté des rebelles ou du gouvernement, il est difficile de comprendre, même de savoir ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Autour de la mort des neufs soldats français, il a été dit tout et n’importe quoi. Les autorités ivoiriennes ont parlé de « regrettable erreur ». Et bien non. On ne bombarde pas « par erreur » les positions d’une force multinationale de paix, on ne brise pas un cessez-le-feu qui a tenu presque deux ans juste « par erreur », on ne fait pas sombrer un pays dans la guerre civile juste « par erreur ».
À ceux qui disent que l’armée française n’a rien à faire en Côte d’Ivoire et que la France se comporte comme les Etats-Unis en Irak, je leur conseillerai de regarder un peu les infos à la télé, même sur TF1 si ça les éclate. Oui y’a pas que la Star Ac’… La France a envoyé un contingent de maintien de la paix, sous mandat international, pour appuyer plus de 6000 casques bleus de l’ONU.Dans le domaine du droit international, lorsqu’un gouvernement alimente la haine et participe activement à une guerre civile, on dit qu’il y a droit d’ingérence. Kécéquoi ça ? C’est ce qui donne le droit à la communauté internationale d’intervenir pour empêcher les gens de s’entrecouper à la machette.En attaquant directement cette force de paix, le gouvernement ivoirien, en plus d’essuyer des représailles militaires, a condamné son pays à sombrer dans le chaos d’une guerre civile, condamné à l’exil des milliers d’étrangers, et menacé leur sécurité, leurs vies, en les livrant à la vindicte des émeutiers, plus motivés par la haine et l’effet de masse que par une réelle conviction politique. Haine alimentée par des ordures telles que Mamadou Coulibaly, le président de l’Assemblée Nationale qui, alors que les militaires appelaient au calme, appelait à « décapiter les Français ». Mais les vraies victimes, au-delà des exilés, rapatriés en urgence sous les tirs dans des blindés, ce sont les Ivoiriens, pris en otage par une guerre civile. C’est le peuple ivoirien, manipulé par un gouvernement qui encourage la haine qui aura à payer le prix du sang, et l’addition s’annonce très salée… Zorg
Dis leur ! n° 12 – Décembre 2004 – Lycée Blaise Pascal – Brie Comte Robert (77) – Académie Créteil 4 – Les élections en Ukraine
(Sous rubrique figurant uniquement dans la version électronique) (Texte figurant uniquement dans l’édition électronique) L’ombre de la guerre froide Le dimanche 21 novembre, les Ukrainiens ont été appelés aux urnes pour élire leur président. Revenons sur un scrutin qui a beaucoup fait parler de lui par ses fraudes, ses tricheries et son illégitimité ! On a d’un côté Viktor Iouchtchenko, candidat de l’opposition pro-occidental, et de l’autre Viktor Ianoukovitch, Premier ministre sortant et pro-russe. C’est donc sur cette trame de guerre froide que s’est déroulée l’élection ! Les votes n’étaient même pas finis que l’on constatait déjà des violations. Des intimidations effectuées dans les régions de l’Ouest favorables à Iouchtchenko pour dissuader les gens de voter, pendant que, du côté Est, russophone, on pouvait voter jusqu’à quarante fois, et, dans certaines villes, le taux de participation atteignait 140%...
Au final Ianoukovitch est déclaré vainqueur, déclenchant des vagues de manifestations de l’opposition partout en Ukraine. Mais Iouchtchenko finit par s’autoproclamer président pour rétablir la légitimité du vote !
Si la Russie tient tant à imposer son candidat, c’est surtout pour des enjeux économiques et géopolitiques ! En effet, Iouchtchenko défend la démocratie et souhaiterait voir entrer l’Ukraine dans l’Union européenne et dans l’OTAN, alors que Ianoukovitch entend plutôt développer en « espace économique » avec la Russie, qui, perdant l’Ukraine, perdrait aussi son seul accès aux mers chaudes ! Poutine a déjà vu ses ambitions quelque peu impérialistes s’estomper lorsqu’il a perdu la Géorgie en janvier et ses anciens alliés se retourner vers l’Europe, on comprend que la perte de l’Ukraine serait un coup dur pour lui ! L’ombre de la guerre froide plane sur cette crise dont on ne connaît pas encore le dénouement, mais qui, de toute façon, risque fort d’accentuer la scission Est-Ouest déjà si importante ! Mathieu Jenty Typo n°54 – Décembre 2004 – Lycée Raoul Follereau – Nevers (58) – Académie Dijon 5 – Le décès du Pape (Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier) En berne ? J’arrive au lycée le lundi 4 avril, quel effarement de constater que le drapeau tricolore est en berne ! Je me renseigne autour de moi, on me dit que c’est pour le deuil du pape…Je m’indigne : et la laïcité dans tout cela ? On nous impose de la respecter alors que le gouvernement la bafoue aux yeux de tous. La loi de 1905 est-elle caduque dans ce cas ? Je ne pense pas que l’on puisse y déroger pourtant. IIl est scandaleux que les établissements scolaires qui ne reconnaissent aucun culte et l’État qui garantit la liberté de religion osent de manière si ostentatoire manifester un signe religieux.
Pour tenter de maquiller le lien étroit entre le pouvoir et le Vatican, on invoque le fait que le pape était un chef d’État, mais que je me rappelle bien, telle cérémonie n’a pas été faite lors de la mort de Yasser Arafat… D’autres invoquent l’argument de la tradition qu’il faut faire perdurer. Mais cela ne me paraît pas être une justification suffisante car la tradition dans certains pays musulmans n’est-elle pas de tuer sa femme quand elle commet un adultère ? Cet argument, seul, me paraît donc assez léger et en réalité, une bien piètre explication… Comment les chefs d’établissement vont-ils pouvoir maintenant réagir face à leurs élèves pour justifier la laïcité alors que cette attitude est à ce point contradictoire et opposée à la loi de la séparation de l’Église et de l’État. Les élèves ne sont pas idiots et comprennent très bien que ce geste est un manquement évident à la laïcité et traduit la persistance d’un lien étroit entre l’Église et l’État.
D’autre osent me rétorquer que c’était un «grand homme». Bon, je concède le fait qu’il est le premier pape à avoir reconnu le génocide juif car avant lui, tous l’avaient renié et qu’il a activement participé au rapprochement des religions. Mais je n’aimerais pas avoir sur la conscience des milliers de morts du sida ; quel modèle pour la jeunesse et quelle hypocrisie de refuser le port du préservatif alors qu’il est le seul moyen de nous protéger de ce virus dévastateur. Quel mépris pour la vie humaine ! Et qu’on ne vienne pas me dire qu’en tant que représentant des chrétiens, il ne pouvait encourager les gens à se protéger car aucun argumentaire ne pourra masquer le fait qu’il est, par sa prise de position sans concession, responsable (de façon directe ou indirecte) de la mort de milliers d’humains…
Célia Carrette Le P’tit Wittmeuh N°3 – Mai 2005 – Lycée Julien-Wittmer – Charolles (71) – Académie de Dijon
(Version intégrale du texte figurant dans l’édition papier) Le Pape Jean-Paul II s’est éteint il y a quelques jours. Il y a régné près de 25 ans à la tête de l’Église catholique. Mais depuis quelques années, son état de santé s’était aggravé ; ses paroles devenaient à peine compréhensibles ; il se déplaçait en trône motorisé. Comment alors ne pas se souvenir d’un pape aimé, humain et engagé politiquement ? Il n’y avait qu’à voir l’émotion suscitée par son décès mais surtout les millions de fidèles massés autour de la Basilique Saint-Pierre de Rome pour comprendre quel phénomène planétaire ce pape représente. Jean-Paul II était polonais, parlait 12 langues et avait effectué près de 200 voyages dans le monde entier ; son dévouement aux plus fragiles était entier.
Fervent respectueux de cette foi catholique, son engagement politique a été marqué par de nombreuses prises de position sur des sujets délicats, telles que sa dénonciation de la contraception et de l’avortement.
Rome saturée, un monde presque arrêté le jour de ses obsèques (tandis qu’un autre homme important de ce siècle s’éteignait, le Prince Rainier de Monaco).
115 religieux vont donc se réunir pour décider dans un conclave quel sera le successeur de Jean-Paul II. Successeur qui devra se montrer particulièrement «génial» pour compenser la perte de cet homme aimé de tous.
Mathilde 2e8 Bouge ton mag N°2 – Mars-Avril 2005 – Lycée Jean-Monnet – La-Queue-les-Yvelines (78) – Académie de Versailles. (Texte figurant uniquement dans l’édition électronique) Un rite un peu particulier serait apparu au Vatican, suite à cette supercherie : la vérification de la virilité des papes lors de leur couronnement. C’est-à-dire que l’on s’assurait de l’existence de leurs parties génitales au travers d’une chaise percée. Après avoir effectué son contrôle, le diacre était censé prononcer ces paroles latines : «Habet duos testiculos et bene pendentes !». Est-il nécessaire de traduire ? En gros ça voulait dire : «Il en a deux et qui pendent bien !» (sous-entendu : c’est un homme, donc il est digne de la couronne papale). Babylone Cosmo N°3 – Lycée Alain-Fournier – Bourges (18) – Académie d’Orléans-Tours
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique) Le dernier adieu au souverain pontif Le dernier à Dieu à notre Très Saint-Père le Pape Jean-Paul II
Aujourd’hui, notre cher lycée a interrompu ses cours pour permettre aux élèves de suivre sur écran pas géant (enfin, pas vraiment) à l’enterrement de J.-P. II. Lesdits élèves ont pu suivre cette cérémonie de 2 h 45 en salle polyvalente et profiter des commentaires du présentateur vedette de FR2, qui s’extasiait sur la proximité du couple Chirac et du couple Bush. Ceci mis à part, nous avons assisté à une cérémonie religieuse empreinte d’une certaine solennité, mais et surtout d’une joie pour le passage du pape auprès de Dieu. Les jeunes présents à cette célébration de l’Eucharistie et d’une absoute marquée par la réunion des Églises catholiques d’Orient et d’Occident. Les jeunes qui ont assisté à cette célébration ont à plusieurs reprises scandé le nom de ce Pape qui s’est beaucoup préoccupé de leur place dans l’église catholique et d’aucuns auront bien vu leur affliction de perdre Jipi Two (ou Jean-Paul II, pour les intimes). Le recueillement a été complet dans l’amphi et la longueur de cette cérémonie couplée avec la proximité des vacances n’a pas découragé les lycéens qui ont suivi de bout en bout cette Messe célébrée par le Cardinal Ratzinger et concélébrée par l’ensemble du collège des cardinaux. On notera également la présence des «grands» de ce monde et des représentants de la plupart des religions.
Arthur de Sournac La Fenêtre N°1491 – Lycée Notre-Dame-La-Roche – Tours (37) – Académie d’Orléans-Tours.
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique) Le pape est mort… Il est canné, il a cassé sa pipe, il a calanché, appelez ça comme vous voudrez. Après avoir supporté une Parkinson, deux balles dans le buffet et autres joyeuseries médico-légales.
Il a tenu avec fougue son rôle de gourou planétaire jusqu’à sa mort, il a profité des moindres répits que lui laissait la maladie pour répandre le message de Dieu, ou plutôt le message du Vatican qui parle à la place de Dieu.
Je respecte l’Homme, je suis heureux qu’il ait enfin connu la paix et qu’il ne souffre plus. Mais je hais l’image et l’institution. L’Église est et restera une secte qui manipule les masses, telle notre Mère patrie (bah quoi, on est Pravda quand même).
Pour commencer, si jamais Dieu existe, ce dont je doute plus que fortement, même sous l’emprise de l’alcool, qui peut se permettre de parler à travers lui et de donner des conseils aux Hommes ? Dieu seul serait au-dessus de nous, alors pourquoi un épouvantail ridicule lui servirait-il de porte-parole ?
Ensuite, Dieu est immortel, donc Dieu est censé vieillir avec son temps…Pourquoi interdirait-il la contraception et fustigerait-il l’homosexualité ?
À travers l’excuse de la morale et de la parole de Dieu, le Vatican, à travers John Paul II qui n’est pas le seul responsable mais qui est celui qui a le plus d’impact sur le mode, l’Église est responsable du plus grand génocide du vingtième siècle. Elle contribue à la prolifération du Sida en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, et de ce fait enfonce de plus en plus les pays du Tiers-Monde qui voient leur population augmenter et leur croissance économique ainsi que leur développement ralentir fortement… Sans parler de la catastrophe humanitaire et sociale. Mais selon J.-P. II, il faut s’abstenir de baiser, c’est la seule solution au Sida ! Je sais pas vous, mais moi, si j’ai l’air en forme et ma copine aussi, si je l’aime et que j’ai envie de faire des choses dans le noir et en missionnaire selon l’Église, je ne me retiens pas très longtemps, surtout si je ne sais même pas ce qu’est le Sida… Autre hérésie pour J.-P. : l’avortement. On peut tuer exceptionnellement quelqu’un qui le mérite ou un criminel, mais on ne peut pas avorter d’un simple bout de chair inconsciente lorsque l’on s’est fait violer, si un guignol en blanc a dit de ne pas prendre la pilule ou si ça risque de bousiller notre vie. Cool, dit-on, ce pape a rapproché les religions, cool, il a rassemblé les jeunes ! Un vrai pape du Xve siècle, réac et misogyne à souhait !
Quand je vois le cortège de jeunes cathos allant aux JMJ ou devant l’autre guignol empaillé dans sa basilique, je me dis bordel, les filles qui sont ici, n’ont-elles jamais baisé ? Ne voudraient-elles pas se faire avorter après avoir été violées ? En plus, il était d’une intolérance inavouable derrière ses airs de papy baveux et sympa. En 1983, au Nicaragua, il a refusé de saluer des prêtres communistes… C’est sûr, ils valent moins que les curés fachos polonais.
Vachard
Satyridoll Dis-leur ! N°16 – Avril 2005 – Lycée Blaise-Pascal – Brie-Comte-Robert (77) – Académie de Créteil.
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique) C’est Pape lésant ! Le pape est mort. Bon, le pauvre, il avait bien le droit de se retirer. Qu’on dise que c’était un grand homme… ce n’est pas faux, il a quand même fait de grandes choses. Mais, que le lendemain, dans tous les journaux, à la télévision, à la radio, et même de la bouche de nos proches, on en fasse un événement incroyable, Non ! Certes, cela a une importance pour énormément de gens, mais d’un autre côté des milliers de personnes meurent chaque jour dans l’indifférence…
Allez, encore, à la rigueur, une journée de recueillement, une journée pleine de documentaires à la téloche, durant laquelle on entend parler que de ça, pourquoi pas, encore, allez, hop… mais ça fait plusieurs jours maintenant qu’on nous répète que «le pape est mort». Comme si on le savait pas ! À côté de ça, c’est à peine si le Prince Rainier, le pauvre, auparavant au centre de l’actualité, a droit à une colonne dans le journal et trente secondes dans le JT…
Faisons une petite ouverture, parce que ce coup de gueule ne concerne pas uniquement le pape. Vous vous rappelez de l’attentat en Espagne, du tsunami ? Sûrement. Palsambleu. Vous vous rappellerez donc qu’on avait eu droit à plusieurs minutes de silence pour chacune de ces catastrophes ? Damned. Et que fait-on des gens qu’on assassine chaque jour, qui meurent dans les attentats en Irak ou à cause du sida ? Rien. On les oublie. Après tout, ça donne bonne conscience ces minutes de silence, ça permet d’être hypocrite, de faire croire aux autres qu’on est marqué, qu’on est concerné, alors qu’on s’en fiche totalement, comme de notre première rencontre avec une puce hermaphrodite de Papouasie centrale…
Je suis certain que si on demandait à chacun de faire une minute de silence, chaque soir, alors qu’on est seul, beaucoup n’en tiendraient pas compte, car cela n’apporterait aucune notoriété face aux autres, personne ne saurait qu’on a un cœur d’or(dure). Ceux qui se disent les plus choqués, touchés, tristes, et de tout cœur avec les victimes ne le sont pas forcément.
Paul, inc. No Comment N°16 – Mai 2005 – Lycée privé Sacré-Cœur – Tourcoing (59) – Académie de Lille
(Texte figurant uniquement dans l’édition électronique) Benoît XVI, espoir ou danger ? Vous l’avez sans doute tous entendu, le mardi 19 avril, Ratzinger est élu pape. Alors que nombre de Français (surtout de gauche) craignaient sa souveraineté pontificale, la majorité des cardinaux a pourtant tranché. Mais pourquoi cette décision ? Est-ce le reflet d’un malaise de l’Église face à notre société actuelle ou le rattrapage d’une nostalgie de Jean-Paul II dont le nouveau pape était proche ? Difficile à dire.
Le dépassement d’un premier tour d’élection semblait indiquer une certaine hésitation. Fallait-il définitivement «oublier» l’ex-pape et engager une évolution de l’Église par le choix d’un progressiste ou rester sur les anciennes positions avec un de ses proches ? La seconde position a finalement été choisie, ce à quoi l’on pourrait proposer une interprétation. Tout d’abord, rappelons que dans les années 60, Ratzinger faisait partie des progressistes. Or si aujourd’hui, ses idées ont changé, c’est que les sociétés elles-mêmes ont subi une évolution. Effectivement, dans le monde occidental développé, la deuxième partie du Xxe siècle a connu de profondes mutations sociologiques avec la naissance du mouvement hippie et des divers autres grands courants marginaux. Libération des mœurs, marketisation croissante, tout cela a conduit à des générations, une société superficielles. Aussi de plus en plus depuis les dix dernières années, un nombre croissant de religieux critiquent vivement cette avancée malsaine du sexe, de la violence et d la facilité. Aussi l’Église subirait-elle un repli conservateur dû à l’augmentation des membres de ce courant.
Ainsi, Benoît XVI ne présage rien de bon. Le conservatisme politique comme religieux n’a fait preuve d’une grande efficacité et les évolutions s’avèrent extrêmement rapides au XXIe. Alors que les chiffres accusent un net recul de la pratique religieuse (du moins en France) ou tout bonnement de la croyance, une église campée sur la tradition ne sera pas pour provoquer l’amélioration des statistiques. De plus, des problèmes actuels tels que l’homosexualité ou l’avortement devraient amener le dialogue et lorsque l’on constate que Ratzinger s’oppose déjà à tout débat sur l’ordination des femmes, il est légitime de craindre une impopularité croissante de l’église chrétienne. D’ailleurs Benoît XVI a lui-même dit le dimanche 24 à la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre de Rome : «je ne vous suivrais pas, je suivrais la parole de Notre Seigneur.» Par ses paroles l’on peut ainsi penser que ses démarches seront plus le fruit d’une réflexion théologique et philosophique que sociale.
Néanmoins, ne soyons pas nombrilistes et observons qu’en dehors de la France, d’autres problèmes secouent le monde dans lesquels une religion des droits de l’homme conservatrice ou pas, doit intervenir et comme toujours Inch Allah.