Sociologie de la culture


CHAPITRE I : ETUDES DE PUBLIC ET POLITIQUE CULTURELLE



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CHAPITRE I : ETUDES DE PUBLIC ET POLITIQUE CULTURELLE :


LA QUESTION DE DEMOCRATISATION

Le principal financement ne vient pas, tel que l’on pourrait le penser au premier abord, du ministère de la culture mais des municipalités. Les deux autres grandes sources de financement sont le ministère de la culture et les autres ministères.


Municipalités = 30 milliards de francs ( 23 milliards des communes, 5 milliards des

départements, 2 milliards des régions)

Ministère de la culture = 16 milliards de francs


  1. Une question récurrente de Malraux à aujourd’hui




    1. Le modèle des années 1960

Le décret de 1959 définit la mission du ministère des affaires culturelles : il a pour mission de rendre accessible les œuvres capitales de l’humanité et d’abord de la France, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création des œuvres d’art et de l’esprit.’


Le mot ‘accessible’ peut être comprit en deux sens :

  • un sens minimaliste

celui de permettre à tout le monde d’accéder à la culture : objectif d’offre.

  • un sens plus ambitieux

celui de prendre en charge l’éducation artistique qui fait que tout le monde aurait les moyens de s’approprier une œuvre d’art.
La vision de Malraux sur la diffusion de l’art et de la culture tient en quatre points essentiels :

- ‘accessible signifie disponible’

le droit à la culture, c’est purement et simplement la volonté d’y accéder’


  • Lorsqu’il parlait d’élargissement du public, c’était plutôt au sens géographique que social. Le désenclavement des provinces est en cela essentiel.




  • La diffusion de l’art et de la culture n’avait à voir qu’avec les grandes œuvres : la littérature, arts plastiques, spectacles vivants. Il s’agissait d’une valorisation très forte qui était une manière de prendre de la distance avec une idée de culture de distraction.

La conception de la culture par Malraux est en cela différente de la culture anthropologique populaire qui a été attribuée au ministère des sports et loisirs.

‘La culture est là pour expliquer à l’homme ce qu’il fait sur la terre’




  • Le rapport à l’art est une confrontation entre un homme et une œuvre sans médiation pédagogique : c’est le choc esthétique.

Ce modèle pur de la démocratisation s’est trouvé englouti dans différents objectifs ambigus.




    1. L’évolution vers la critique de la démocratisation




  • On peut constater que les premières enquêtes effectuées sont incorrectes. (année 1966-1967)

Ex : le TNP (théâtre national populaire)

On y trouve les limites de l’action culturelle et l’impossibilité d’attirer un nouveau public. Une nouvelle notion apparaît : ‘animation culturelle.’





  • Apparition de la notion de sous-culture. Volonté de considérer la culture comme

hétérogène. Un nouveau modèle d’action des pouvoirs culturels apparaît et fait

concurrence à celui de démocratisation culturelle, c’est celui de Démocratie



culturelle.

Définitions :



Démocratisation culturelle : modèle basé sur le soutien à la création artistique avec de hauts standards de qualité et qui recherche la professionnalisation des artistes. Le seul mode d’expression envisagé est le plus noble (littérature, arts plastiques et théâtre.)
Démocratie culturelle : c’est une définition plus large de la culture qui s’étend aux traditions (régionales, par exemple), aux cadres et aux modes de vie. Il défend la diversité des modes d’expression des plus nobles aux plus marginaux. C’est l’aspect social de la culture qui est choisi.
Ainsi, le projet de démocratisation est englouti dans le projet plus ambitieux de démocratie culturelle. Pour se sortir de cette contradiction, les Politiques ont choisi le terme de développement culturel qui essaye de faire cohabiter les deux modèles.


    1. Une évolution qui fait un pas supplémentaire avec J.Lang

Dans les années 80, toutes les lignes budgétaires augmentent considérablement. La cohabitation des deux modèles est rendue possible grâce à l’augmentation des budgets.

Mais, des tensions augmentent dans trois domaines :


  • Extension du champ de compétence du ministre

On légitime à présent les modes d’expression jusqu’alors considérés comme infrastructurels (Rock, BD..)

On insiste sur la diversité des modes de création et parallèlement on a une absence de hiérarchie, ce qui conduit à un brouillage généralisé.

Le changement dans les discours est perceptible mais pas dans la réalité budgétaire.

La critique faite à Lang sur le ‘tout culturel’ (rock, BD.) n’est pas fondée car, proportionnellement, les petits groupes sont inférieurs aux arts légitimes.


  • Problème des rapports culture/économie.

Volonté de réconcilier culture et économie. La culture n’est pas un luxe inutile mais peut être un vecteur de sortie de crise. Introduction des préoccupations économiques dans les secteurs subventionnés : l’interventionnisme est plus important dans le domaine de l’industrie culturelle. C’est à partir de là que s’est développé tout le discours sur la télévision et le débat de l’exception culturelle au niveau européen. La culture n’est pas un service comme les autres.



  • Forte médiatisation de la culture

Les résultats des années 80 :

# On parle beaucoup plus de la culture qu’avant, que ce soit dans son journal ou à la télévision. On se voit obligé d’en parler.

# Tous les évènements à caractère culturel.

Journée du patrimoine, fête de la musique, fête du cinéma…qui permet une forte médiatisation.

# Politique d’expositions et de festivals.

Cette politique évènementielle peut absorber beaucoup de budget et réduire la marge de manœuvre de la vie culturelle au quotidien. Ainsi, la tension est de plus en plus forte entre politique culturelle de rayonnement et une politique culturelle de proximité.

On peut d’autre part ajouter qu’il n’y a pas de rupture dans les politiques quelles soient de droite ou de gauche.





  1. Les problèmes de vocabulaire et de mesure.




    1. La critique des différents auteurs


Fumarolli critique l’ambition française d’avoir une politique culturelle d’Etat. Il dénonce le relativisme cultuel : confusion entre la culture selon la conception de Malraux et la culture de la détente.

Il dénonce la volonté de démocratiser la culture au travers de l’action culturelle dans le sens où il n’y a qu’une façon de faire connaître la culture, c’est de l’enseigner. Il milite pour un retour à la culture beaux-arts et disparition du ministère de la culture. Tout un courant dans la mouvance de Fumarolli souhaite que l’on revienne à la notion des affaires étrangères.


Schneider, auteur de ‘la comédie de la culture’, directeur de la musique sous J. Lang, il a vidé son sac sur la politique de J. Lang.

Il est critique sur trois points :



  • ‘culture des paillettes’

caractère démagogique qui a conduit au ‘tout culturel’.

  • l’aide aux artistes des années 1980 a été trop loin. Il faut reconnaître qu’il y a, de fait, une offre culturelle excédentaire.

La sous fréquentation des salles entraîne le déficit budgétaire ou l’augmentation des

demandes de subvention. Il faut réorienter les budgets sur l’action culturelle,

l’éducation.


  • Trop de négligence par rapport à l’éducation artistique. Pas assez développé même si

les positions qu’il propose sont assez divergentes.
Maryvonne de Saint-Pulgent pense que la politique culturelle est un peu victime de son succès. Il existe une bureaucratie culturelle. L’investissement de l’Etat est de moins en moins rentable. Elle parle des effets pervers des grands travaux culturels et des subventions.

Selon la loi de Baumole, il y a deux sortes de secteurs :



  • celui où il y a des gains de productivité possibles

  • Celui où il n’y a pas de gains possibles (la culture) et en même temps les salaires augmentent comme dans les autres domaines d’où un déficit croissant.

Le jugement du public et son nombre n’est pas représentatif pour une troupe de spectacle car c’est une source de revenus secondaire. En effet, les principaux interlocuteurs sont les financiers potentiels de la DRAC.


Est-ce que les pouvoirs publics, aujourd’hui, ne doivent pas renoncer à ouvrir de nouvelles salles et même à en fermer ?

Ex : Boulez était à la base d’un projet d’une salle pour concerts symphoniques.


Les équipements issus des politiques culturelles meurent de leur succès car :

  • Le temps des conquêtes est terminé, on passe désormais à un ministère gestionnaire.

  • Manque d’ennemis : les différents partis politiques sont tous unis sur ce point.

Les propositions de Maryvonne de Saint Pulgent sont les suivantes :



  • Il faut accroître l’éducation : l’œuvre ne vient pas à nous toute seule.

  • Il faut augmenter le mécénat privé.

  • Pour en finir avec les effets pervers de la subvention, il ne faut plus aider la création mais aider le consommateur pour qu’il paye moins cher (cf. chèques culture à Strasbourg pour les étudiants).




    1. La marche vers le renouveau après le bilan de la politique culturelle.




      1. Le rapport Rigaud

1995-1996 : ‘refonder la politique culturelle’ de Jacques Rigaud.


La constatation qui était faite était assez sévère avec la constatation d’une triple crise :


  • Administrative ou politique

Avec la décentralisation et l’importance acquise par les industries culturelles, l’Etat avait du mal à continuer à jouer son rôle central de la politique culturelle. Cette nouvelle donne l’obligeait à redéfinir son mode d’action et d’organisation.


  • Au niveau budgétaire

Années 80 : grands travaux. (BNF, Opéra Bastille, Musée d’Orsay). Mais aujourd’hui, ces grands établissements sont chers en frais de fonctionnement.

D’autre part le personnel nécessité revient très cher. Ainsi, la marge de manœuvre au niveau des crédits coûte de plus en plus cher. Enfin, la multiplication des artistes fait qu’il y a beaucoup plus de personnes qui sollicitent des subventions.




  • Au niveau idéologique

Brouillage de la philosophie de l’action de l’Etat.


      1. La réorganisation par Trautman.

La réorganisation est engagée avec des regroupements en grands ensembles. Le ministère tente d’introduire une rupture par rapport à l’idéologie de la ‘révélation’ de Malraux en insistant sur la nécessité de l’éducation et d’une médiation culturelle.

Mme le Ministre a essayé de renouer éducation artistique/ éducation nationale en privilégiant les pratiques amateurs.

Cette politique a rencontré de très vives critiques si bien qu’elle a contraint Madame Trautman à démissionner. L’actuel ministre n’a pas cherché à prolonger les nouvelles orientations mais l’on reste tout de même dans un phénomène d’attente.

CONCLUSION :
Le seul principe de légitimation des ministres était de permettre au plus grand nombre d’accéder à la culture : C’est la démocratisation.
3 types de confusions sur le terme de démocratisation :



  • Le premier est lié au mot ‘accessible’ :

Doit-on entendre par là la partition équitable des équipements et de l’offre de la culture ou entend-on agir sur le principe même de désir de la culture.
- On ne sait jamais si l’on veut qu’il y ait plus de gens dans les équipements ou qu’il y ait plus un public ciblé et donc une modification des publics concernés.

En fait, l’erreur vient du fait que l’on fait comme si toute augmentation de la fréquentation d’un équipement était la preuve de l’augmentation de la démocratisation.




  • Mélange des objets quantitatifs et qualitatifs qui visent à permettre aux gens une appropriation plus informée des œuvres et des équipements à travers une politique de fidélisation.

Ex : Derrière l’augmentation d’une fréquentation d’un équipement :

  • Augmentation de la pratique de ceux qui viennent déjà.

  • Elargissement du public.

  • Diversification du public qui appartient à des catégories de population qui ne venaient pas auparavant.

Effet pervers de la mesure de gratuité : ce sont ceux qui y allaient déjà qui y vont.


On a beaucoup de mal à évaluer les actions culturelles. Il y a derrière l’idée d’abandonner la démocratisation, l’idée d’augmenter et préciser les objectifs. (cf. tableau pour mesurer les phénomènes mis en œuvre).

La démarche évaluative est encore balbutiante dans les données culturelles.



CHAPITRE II : LES ENQUÊTES DE PRATIQUES CULTURELLES.

Comment peut-on s’y prendre quand on cherche à comprendre les comportements ?





Bibliographie :

Institution et vie culturelle’ documentation française, 1997.

Les pratiques culturelles des Français’ documentation française, 1998.

Les Français face à la culture’, Olivier Donnat, ed. la découverte, 1994.

L’aventure culturelle française 1945-1989’, Pascal Orry, Flammarion, 1989.

Patrimoine et passion identitaire’, Fayard.

L’artiste, l’institution et le marché’, Raymond Moulin, Flammarion, 1992.


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