Sommair e séance plénière du 17 octobre 2013 Page



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M. le Président - Merci, Monsieur BEIGNET.
Monsieur FRADET a la parole.

M. FRADET - Monsieur le Président, chers collègues, les deux documents, la communication sur la situation en matière de développement durable de notre région et le tableau de bord des indicateurs de développement durable, sont deux outils très techniques mais aussi fort intéressants, du fait du balayage transversal des actions de notre région.
Je me limiterai à quelques enjeux du développement durable.
Si cette communication sur le développement durable aborde le contexte économique, social et environnemental à l’échelle de la région, il nous paraît aussi essentiel de bien prendre en considération les dimensions européennes et mondiales, puisque nombre de réglementations en sont issues. En effet, les politiques européennes, ainsi que celles à l’échelle de notre pays, marquées par une forte empreinte d’austérité, sont autant de freins et totalement contraires à une démarche de développement durable, puisqu’elles favorisent principalement les marchés et dévalorisent quand elles ne détruisent pas la nature.
Les dogmes dits du coût du travail, de la compétitivité, de la libre concurrence, que portent la Droite, l’extrême-Droite et le MEDEF, repris aujourd’hui par le gouvernement, se traduisent par la réduction de dépenses publiques, l’affaiblissement des services publics et des solidarités pour servir les profits du privé et des actionnaires.
En découlent l’explosion de la précarité, les délocalisations de production, les vagues de suppressions d’emplois, les attaques contre les salaires, la non-reconnaissance de qualification, la souffrance au travail, plus de travail et moins de moyens humains, générant souvent des stress pouvant aller jusqu’au suicide de salariés sur les lieux de leur travail, le recul de l’investissement productif, etc. ; je ne développe pas plus.
En revanche, pas un mot sur le coût du capital qui explose et qui est la source essentielle des difficultés que connaît notre société, tant au plan social qu’économique ou environnemental.
Nous serions à l’aune de la reprise de la croissance. Encore faut-il s’entendre sur le sens de la croissance.
La croissance basée sur le productivisme et le consumérisme et non pour répondre aux besoins des hommes est contraire au développement durable. Cette logique, de plus en plus, conduit jusqu’à l’obsolescence programmée de produits qui n’a qu’un but : créer des marchés, vendre, délocaliser des productions pour, en exploitant les salariés des pays à faibles coûts de main-d’œuvre, augmenter toujours plus les profits des actionnaires, véritables cancers du développement durable.
Ainsi en est-il à CHÂTEAUROUX de l’entreprise F2R, unique site de production de roues en France, que le groupe indien DELTRONICS a racheté à MONTUPET, alors qu’en 2010, lors de la vente de cette filiale, on avait promis aux salariés : investissements lourds et modernisation de l’outil de production. Aujourd’hui, aucun investissement, délocalisation d’un tiers du potentiel de production en Inde et, dans le cadre d’un plan de compétitivité, on encourage les salariés au départ volontaire, on les somme d’accepter l’allongement du temps de travail, la réduction des salaires, allant même jusqu’au chantage à la fermeture du site.
Ainsi, demain, RENAULT et PEUGEOT, donneurs d’ordres à 95 %, se fourniront-ils chez l’Indien DELTRONICS en Inde. Est-ce cela une démarche de développement durable ?
En ce moment, dans le département de l’Indre, c’est cette même logique qui prévaut chez AREA FRANCERAM qui s’est attachée à la mise au point, en vue de sa commercialisation, d’une tuile photovoltaïque de dernière génération, ou à la PARQUETTERIE BERRICHONNE, fabricant de parquets de réputation internationale et qui s’inscrit dans la filière de bois, qui, soit dit en passant, répond, à tous points de vue, aux exigences fixées par les programmes de transition écologique actées par le gouvernement.
Ce sont deux entreprises à vocation exportatrice et complètement contrôlées par des capitaux et actionnaires étrangers, en l’occurrence italiens, aujourd’hui placées en redressement judiciaire.
Je dis cela parce que c’est bien à cette vision calamiteuse et aux exigences de rentabilité financière à court terme qu’il faut mettre fin. À cette recherche effrénée du profit maximal, il faut faire émerger l’exigence d’une nouvelle répartition des richesses à l’échelle de notre planète, de coopération mutuellement avantageuse qui combine à la fois le progrès social, le développement humain et le respect de l’environnement.
C’est en ce sens que les relocalisations de production sont de plus en plus au cœur des débats. Cette démarche de relocalisation de productions repose en termes nouveaux le modèle productif de nos territoires, rapprochant les lieux de production des besoins et des lieux de consommation, favorisant ainsi les liens entre producteurs et consommateurs, favorisant aussi les circuits courts pour limiter les intermédiaires.
Il nous faudra bien en finir avec ces aberrations où les produits font le tour du monde avant d’arriver dans nos assiettes, en finir avec ces mêmes aberrations où des productions font des milliers de kilomètres pour bénéficier du moindre coût, notamment de main-d’œuvre, et de dumping social et dont les coûts de transports sont systématiquement minorés, ainsi que l’impact environnemental qui n’est pas intégré.
Ceci appelle à sortir de cette spirale récessive et à revaloriser le travail, c’est-à-dire à créer l’emploi, à redonner du salaire, de l’investissement productif.
Nous devons être, dans ce domaine du développement durable, dans une ambition nationale. Il serait illusoire de penser qu’une telle ambition pourrait se régler à l’échelle régionale, même si, encore une fois, et je tiens à le réaffirmer, nous partageons la démarche de cette communication.
Vous l’aurez compris, Monsieur le Président, pour nous, le développement durable nécessite de sortir des politiques marquées de l’austérité, de la rigueur, tant au plan européen qu’au plan de notre pays. C’est une exigence majeure.
Je vous remercie.


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