M. le Président - Merci.
J’ai des demandes de parole.
Monsieur SUPPLISSON, vous avez la parole.
M. SUPPLISSON - Monsieur le Président, c’est un vœu bien curieux pour une région qui compte tant sur le nucléaire avec 12 des 58 réacteurs sur son sol, des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects, des emplois industriels, des dizaines de millions d’euros de retombées fiscales pour nos collectivités locales, des secteurs entiers de notre formation, de notre recherche en énergie, qui font que la Région Centre a un intérêt tout particulier au maintien de l’industrie nucléaire sur son sol.
L’industrie nucléaire est issue d’un choix stratégique opéré voici plus d’un demi-siècle par tous les gouvernements successifs et maintenu. Le président de la République qui a mis en service le plus de réacteurs nucléaires, c’est François MITTERRAND, avec le palier P4, les 20 tranches les plus puissantes de 1 300 mégawatts.
Le dernier réacteur nucléaire a été mis en service par un gouvernement auquel appartenait un ministre écologiste, Dominique VOYNET, je crois, en avril 2002, c’est celui de Civaux 2.
Le nucléaire est un choix permanent, un choix stratégique. Les choix énergétiques ne se conduisent pas comme une Formule 1. La durée de vie des centrales est fixée à 30 ans, puis à 40 ans, puis à 50 ans, ce qui ne signifie pas du tout qu’elles aient été conçues pour durer 40 ans. Une centrale, ce n’est pas comme une voiture dont toutes les pièces détachées restent les mêmes jusqu’à la fin de sa durée de vie ; il y a des remplacements de pièces en permanence.
Une centrale, au bout de 10 ans, n’est plus la même, car beaucoup de pièces ont été changées. Les centrales d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que celles de 30 ans en arrière.
L’allongement de la durée de vie des centrales correspond juste au constat que des pièces sont remplacées. Il y a ce que l’on appelle le grand carénage, où l’on change les éléments essentiels de la centrale au fur et à mesure qu’ils sont rénovés. Au bout de 40 ans ou 50 ans, la centrale est dans un état largement neuf. Le grand carénage vise à remplacer des pièces usagées par des pièces neuves.
Ce choix énergétique a eu des conséquences sur notre industrie et sur nos concitoyens. Quel est le secteur de notre économie qui peut dire que le premier électricien mondial est français, en l’occurrence EDF ? Le deuxième électricien mondial est français, c’est GDF SUEZ. Le premier fabricant de turbines de puissance est français, c’est ALSTOM. Le premier centre de recherche mondial sur l’énergie est français, c’est le CEA. Le premier industriel du secteur est français, c’est AREVA.
Quel est le pays où l’on paie l’électricité le moins cher ? C’est la France.