M. le Président - Merci, Monsieur DELAVERGNE.
Monsieur CHASSIER, vous avez la parole, très brièvement, s’il vous plaît.
M. CHASSIER - Très brièvement, Monsieur le Président, mais je voudrais quand même répondre à une accusation qui a été formulée deux fois, notamment à travers l’usage du terme de « négationniste », avec évidemment une connotation dans un autre domaine de l’Histoire, donc ce n’est pas tout à fait neutre.
Au contraire de ce qui a été dit, cela prouve bien que ce n’est pas nous qui sommes dans le débat dans une position idéologique de refus de la science. Nous disons, au contraire, qu’il faut laisser les scientifiques débattre. Il n’y a pas unanimité. On sait même que le niveau de connaissances en matière de climatologie actuellement demeure faible ; le niveau de certitudes demeure faible. Il y a toujours des controverses, quoi qu’on en dise, l’accord n’est pas général sur cette question du réchauffement parce que les climatologues travaillent plutôt sur le court terme.
Il existe d’autres spécialistes. C’est la raison pour laquelle le débat scientifique n’est pas toujours facile. Il y a des climatologues, des géologues, des paléontologues, etc. Quand on regarde l’évolution sur 2 000 ans, on peut dire que l’on est dans une phase de réchauffement, encore qu’elle n’ait pas été régulière, mais si on regarde sur un million, six millions d’années ou plus, on voit très bien qu’il y a eu des réchauffements plus importants, des températures moyennes plus élevées sur la planète en l’absence de l’Homme.
Le débat n’est pas clos, mais il appartient aux scientifiques d’en débattre. Je regrette que l’on tombe dans l’invective.
En matière scientifique, vous parlez de respecter…
(Une intervention hors micro dans l’hémicycle – inaudible) Non, je ne rétropédale pas. En matière scientifique, on n’est pas dans l’invective. Je crois que c’est Claude BERNARD, l’inventeur de la méthode expérimentale, qui disait : « Là où l’on crie, il n’y a pas de sciences. »
Nous, nous ne crions pas, nous exposons des faits, une opinion. Vous pouvez ne pas être d’accord et exposer une opinion contraire, mais, de grâce, ne tombez pas dans ce genre d’invectives qui démontrent là, pour le coup, une position idéologique.
(Applaudissements)