Master
Rémy MULLOT, Université de la Rochelle
L'ITC doit se poser la question de ce qu'elle souhaite faire de ses masters. Si les masters ciblent uniquement la recherche, le nombre d'étudiants sera faible. Dans le contexte de l’ITC, il est préférable parler de master de recherche et d’innovation pour que les entreprises puissent y participer. Si l’étudiant fait son stage dans le laboratoire, il s’agit d’un master à coloration recherche, au contraire s'il a lieu dans l’entreprise, d’un master plutôt professionnel. Pour moi, étant donné que l’ITC n’est pas encore un institut de recherche, la formation de master est majoritairement professionnelle. L’ITC doit s’appuyer sur les tissus industriels pour bien orienter ses programmes de master. Nous parlons également de publication à la fin de master 2. Pourquoi fait-on cette publication ? L'obligation de publication n'a de sens que si l'étudiant s'oriente en doctorat.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
L’ITC doit développer les deux masters de recherche et professionnel parce que l’ITC a aussi le projet d’ouvrir une école doctorale. Ces deux masters sont utiles pour l’ITC. Pour nos étudiants, ils peuvent faire aussi master recherche et professionnel.
Rémy MULLOT, Université de la Rochelle
Dans ce cas-ci, on l’appelle master indifférencié. Soit l’étudiant fait son master afin de continuer son doctorat et il fait un stage de recherche avec éventuellement une publication à la fin du M2, soit il fait un stage en entreprise – mais avec des exigences de recherche et d'innovation.
Yves PERRAUDEAU, Conseiller du MEJS
Pour aller dans le même sens, certes, au Cambodge, plus de 90% des masters ont tendance à travailler dans les entreprises à la fin de master, et en France c'est 97%. Seulement moins de 10% deviennent enseignants-chercheurs ? Si le mémoire de l’étudiant est orienté vers la problématique de l’entreprise, il a tendance à travailler en entreprise après ses études. Si son mémoire porte plutôt sur un cadre théorique ou conceptuel, il ira plus volontiers en doctorat. La recherche appliquée est importante car elle doit structurer l'enseignement.
Didier LECOMTE, Conseiller de la direction de l’ITC
Nous avons fait un travail de proposition avec le responsable de 3ème cycle qui répond partiellement aux questions posées par Rémy Mullot (cf document Stratégie et perspectives). La formation dans les départements est très disciplinaire. Les besoins de transdisciplinarité doivent s'exprimer dans les masters ; Il y a deux objectifs: former les chercheurs et s'ouvrir vers le monde économique, vers l'entrepreneuriat et la créativité. Il est donc essentiel d’organiser les cours en deux catégories : des cours en commun (méthode de recherche, méthodologie de la R&D orientée vers la création de produits, et de services) et des cours de spécialité dans les départements respectifs. Peut-être ne doit-on conserver qu'un seul master pluridisciplinaire avec des ajustements en fonction du projet de l'étudiant ? Il ne faut pas sous-estimer le fait que l'industrie au Cambodge, ce sont des PME qui n'ont pas les moyens de payer de la R&D. Alors peut-être innover en faisant du crowdfunding, en s'adressant aux ONG ?
M. TAKADA Junichi, Institut de Technologie de Tokyo
A propos de master, il est clair que nos étudiants en master travaillent déjà. Pour ces étudiants à temps partiel, le stage n'est pas suffisamment consistant. Je comprends que les étudiants doivent contacter les entreprises pour leur stage. Cela fonctionne en France où les entreprises connaissent leur responsabilité, mais ce n'est probablement pas le cas au Cambodge. Au Japon, il n'y a pas d'obligation de stage en entreprise et les entreprises ne prennent pas de stagiaires pour des durées très longues. C'est aussi la raison du concept de LBE pour faciliter les activités de recherche en associant les laboratoires. LBE peut répondre aux besoins des étudiants et des entreprises. C'est plus un moyen qu'une fin pour acquérir une méthodologie – y compris des soft-skills. Les entreprises peuvent jouer ce rôle si elles ont la maturité. Néanmoins, il est clair que la demande pour de la recherche est très faible au Cambodge.
Autre avantage de LBE, c'est l'interaction entre étudiants et la pérennisation des savoirs.
Eric CASTELLI, Institut Polytechnique de Hanoi
Je partage l’idée de créer master indifférencié, recherche ou professionnel dans le cadre de multidisciplinarité, mais quand même il est intéressant de garder une spécificité pour chaque master sinon il est difficile de trouver, pour l’étudiant, des débouchés pour une poursuite du programme doctorat.
Ludovic PROTIN, Directeur Honoraire de l’ITC
Si l’on impose une publication en deuxième année à tous les étudiants c'est trop exigeant et les étudiants ne poursuivent pas en deuxième année. Cette contrainte de la publication est trop forte. Une publication de recherche dans un laboratoire de l’ITC, c’est une bonne chose pour lancer l'école doctorale mais pas pour un étudiant qui fait un stage dans une entreprise.
CHUNHIENG Thavarith, Directeur adjoint de l’ITC
J’ai encadré une étudiante du GCA qui souhaite améliorer la qualité de la production de vin. Elle a proposé son propre sujet. Elle a fait sa recherche dans le laboratoire du département GCA. Je cite juste ce cas pour vous dire qu’il est important qu’on soit flexible dans la formation de master. Cette étudiante a fait une recherche dans le laboratoire du GCA en faveur de l’intérêt de son entreprise. C’est donc pas la peine de distinguer master recherche et professionnel.
Dr. SEANG Chansopheak, Responsable du 3ème cycle
Je souhaite juste vous rappeler que le Consortium de l’an dernier a déjà donné un avis favorable à la formation de master où l’étudiant peut faire sa recherche soit dans un laboratoire soit dans une entreprise sur un sujet de R&D.
Rémy MULLOT, Université de la Rochelle
Il est important de donner un cadrage précis et des exigences de qualité dans les départements, en particulier lorsque le stage se passe en entreprise.
Bruno DAGUES, INP de Toulouse
N’oublions pas qu’on n'est ni en France ni en Belgique ni au Japon mais on est au Cambodge. Les situations dans les entreprises sont différentes. Je ne connais pas le pourcentage des entreprises au Cambodge qui s'engagent dans la recherche et l’innovation mais je doute qu'il soit important. Il est utile de mieux connaître – en s'adressant à la cellule industrie-université- - le panorama des entreprises cambodgiennes.
Sokneang IN, Responsable des relations ITC-Industries
La plupart des entreprises au Cambodge sont des PME. Il n’y a donc pas de recherche. Les grandes entreprises japonaises, françaises ou autre, lorsqu’on a besoin de faire une recherche, elle la font en général à l’étranger, en France, à Singapour ou au Japon. Pour ce qui est du suivi dans les entreprises, ce n'est pas comme en France. Il est difficile pour une PME d'encadrer un stage. Par exemple, l’entreprise X souhaite produire du jus d’ananas. Elle propose son sujet à l’étudiant et lui demande d’en discuter avec son professeur (tuteur de stage). Elle ne donne même pas le budget pour acheter des matières premières pour développer le produit. Dans ce cas-ci, l’étudiant revient vers moi pour demander de l’aide. Deux possibilités : soit je cherche une autre entreprise soit je discute avec l’entreprise. Mais c'est difficile.
Fidero KUOK, Chef du département GCA
Pour les PME, les budgets sont limités mais si l’on regarde le côté ONG, c’est encourageant. Ils nous supportent en matériels et budgets pour le développement de la recherche.
Rémy MULLOT, Université de la Rochelle
Je précise que lorsqu'on parle de la recherche, il n'y a pas que les grandes entreprises. Les PME dans les pays occidentaux vont faire de l'innovation et il y a des PME au Cambodge qui sont innovantes. Il y a des modèles à inventer notamment en associant l'entreprise et le laboratoire d'accueil à l'ITC.
5. Synthèse DES DISCUSSIONS
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
5.1.) LBE
Il est clair que LBE joue un rôle important. Il touche les étudiants d’ingénieur, de master et de doctorat. LBE favorise également la recherche.
5.2.) Master
Master en cours du soir et du week-end à l’ITC est désormais supprimé car il ne peut pas fonctionner, ne serait-ce qu'à cause des difficultés de déplacements.
À la place, un nouveau master à temps plein sera mis en place à partir de la nouvelle année scolaire 2016-2017. En ce qui concerne le nombre d’étudiants, il n’est pas important pour démarrer un master de qualité mais l’essentiel est d’avoir des étudiants qui ont vraiment la motivation.
Notre collègue belge a posé la question de la voie à suivre : recherche ou professionnelle. Les réponses que nous apportons sont que la différentiation se fait dans le stage. Le master est indifférencié. On devra demander aux étudiants avant de faire leur stage de bien s’orienter et choisir leur type de stage.
L'exemple de l'Inde est à suivre: beaucoup d'innovation issues de PME. La capacité des PME actuelles au Cambodge est insuffisante. Les ONG sont des partenaires intéressant, mais non durables. Les grandes entreprises de vont pas développer de la recherche au Cambodge.
Donc, il faut négocier et définir les conditions de collaborations préalables avec les PME avant de s'engager et accepter que les étudiants travaillent dans nos laboratoires en lien avec ces entreprises. Il n'est pas nécessaire dans ce cas d'exiger des publications, seulement un rapport scientifique..
Mais pour un petit nombre d'étudiants, la recherche est importante. Elle va aider à structurer les laboratoires et alimenter l'école doctorale.
Je suggère que les départements travaillent ensemble (par deux ou trois départements) et de favoriser la synergie entre départements. Il faut mettre en commun la formation méthodologique : management, gestion de projet, entrepreneuriat.
Didier LECOMTE, Conseiller de la direction de l’ITC
Il est nécessaire d'introduire une différence entre ingénieur et master. L'ingénieur est dans un rôle technique quasiment de routine. Le master tel qu'il doit être conçu à l'ITC doit amener l'étudiant à introduire des idées nouvelles, des produits et des services nouveaux. Cela se traduit dans la formation : recherche, innovation, pluridisciplinarité.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Il est important de mettre en commun la méthodologie dans les études de master à l'ITC.
Rémy Mullot, Université de la Rochelle
Ces approches pluridisciplinaires permettraient d'alléger les départements et de se focaliser sur leur discipline.
Bruno DAGUES, INP de Toulouse
Il faut encourager la diversité d'objectifs. D'une part les laboratoires ont besoin d'étudiants en master pour alimenter le faire vivre les laboratoires. D'un autre côté, le secteur industriel a d'autres besoins : innovation, développement. L’ITC doit écouter les industriels pour qu’on puisse leur envoyer de bons stagiaires. Et on peut envisager de diversifier au point de former des masters-entrepreneurs.
Compte tenu de cette diversité d'objectifs, Il faut bien déterminer les membres de jury, si l’étudiant de master professionnel défense son mémoire devant le jury scientifique ou de recherche, ou l'inverse, ce sera difficile.
Alex BRAYLE, Responsable d’Antenne Phnom Penh (AUF)
La durée du master est de deux ans pour les étudiants de l’ITC soit bac + 7, contre bac + 6 pour les autres universités, ce qui défavorise nos étudiants dans certains masters.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Non, la position actuelle de l'ITC est de former en 2 ans les étudiants des autres universités, en 1 an les étudiants de l'ITC.
Yves PERRAUDEAU, Conseiller du MEJS
L’idée d’entreprenariat est très importante parce que les masters en technologie ont besoin également de management de technologie. Dans ce cas-là, nous avons besoin de la synergie universitaire avec les autres universités cambodgiennes.
M. TAKADA Junichi, Institut de Technologie de Tokyo
S’agissant de la multidisciplinarité dans la formation de master, je pense que l’idée d’entreprenariat joue un rôle essentiel. J'appartiens à un département "International development Engineering" mis en place il y a 20 ans. La conception des curriculums de master a été un point important. A TokyoTech, un étudiant peut assister à l'ensemble des cours dans tous les départements s'il possède le bagage nécessaire. A l'ITC, il faut peut-être distinguer le curriculum de base et les cours complémentaires, tout ceci en fonction du bagage de l'étudiant. Ceci n'est pas un exercice trivial car nous avons passé 6 ou 7 ans à TokyoTech à mettre en place le syllabus. Dans le cas d'un programme multidisciplinaire, il faut également bien identifier l'objectif de la formation sachant que la vision peut être très différente selon les points de vue scientifiques. Pour résumer, ce n'est pas un exercice facile de concevoir un curriculum pluridisciplinaire.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Des idées ont été exprimées sur l'entrepreneuriat, les relations avec les autres universités, …
Ici, on décide de la politique générale et le responsable du 3ème cycle va prendre note de ce que nous proposons et faire une feuille de route avec les responsables de masters. Il pourra échanger avec les membres du consortium s'il éprouve des difficultés.
Il y a d'autres points sur lesquels nous devons nous prononcer : les nouvelles options des départements, la mise en place du master en semaine et à plein temps.
Quand j'ai lu les documents, j'ai constaté qu'il y avait des recoupements dans les activités de départements ; Exemple de GCA et GRU.
GCA département était un département de Chimie-Silicates. Puis on a identifié le potentiel dans le domaine de l'agroalimentaire et fait évoluer le cursus. Actuellement, l'objectif du gouvernement cambodgien en terme d'exportation de produits agricoles n'est pas atteint. D'où le renforcement – que j'approuve - des activités de génie des procédés et génie alimentaire. Par contre il y a une confusion sur la question de l'environnement. Le traitement de l'eau devrait être plutôt de la compétence de GRU. Il faut éviter cette confusion. Je demande au département GCA de se recentrer et de travailler avec le GRU sur la question.
Fidero KUOK, chef du département GCA
Il n'y a pas d'option environnement dans la filière ingénieurs, mais c'est dans le master qu'apparaissent les questions environnementales.
5.3.) Questions des langues à l’ITC
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Il semble que nous sommes d’accord sur la réduction du nombre d’heures destiné à l’enseignement du français aux étudiants de 1ère et 2ème année. Cette mesure s'accompagnera d'un soutien: outils pédagogiques nouveaux, stages de formation des enseignants, .... Ce nouveau programme entrera en vigueur à partir de la nouvelle année académique 2016-2017. La meilleure solution est que nous baissions le nombre d’heures de français pour les 1ère et 2ème années et augmenter un peu le nombre d’heures de cours d’anglais des étudiants de 2ème année.
Didier LECOMTE, Conseiller de la direction de l’ITC
L'objectif est bien que les étudiants atteignent le niveau A2 au bout des deux premières années. Mais il s'agirait d'un objectif qu'enseignants et étudiants devraient poursuivre, sans formuler d'obligation.
Alex BRAYLE, Responsable d’Antenne Phnom Penh (AUF)
Il faut assurer la qualité de la formation. L'accumulation du nombre d'heure ne garantit pas la qualité. En première année les étudiants ont 70h de plus que ce qu'i est nécessaire. Oui pour réduire le nombre d'heures, mais à condition de faire un travail de formation des formateurs et de remise à jour pédagogique, de créer un environnement plus adapté. L'AUF propose déjà des formations aux enseignants de française de l'ITC… Il faut que ces enseignants s'impliquent.
Phen SIEANG, Ex-responsable de la Section de français
A2 pour les étudiants de 2ème année, c’est possible parce que selon le CECR, on a besoin d’environ 400 heures de cours, soit 200 heures pour le niveau A1 et 200 heures pour le niveau A2. Si nous regardons les heures dont disposent nos étudiants de 1ère années et 2ème années, ils ont au total d’environ 500 heures de cours.
Alex BRAYLE, Responsable d’Antenne Phnom Penh (AUF)
L'idée est de consacrer une partie des heures d'enseignements économisées à de la formation.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Je pose une question à la direction: est-ce qu'elle souhaite investir dans la formation des enseignants de français et dans l'environnement de travail ?
Nous gardons donc l'objectif du niveau A2 dans les deux langues à la fin des deux années.
NUTH Sothan, Directeur-adjoint chargé des études
Je pense qu'il est difficile d'atteindre les niveaux A2 dans les deux langues.
CHUM Tival, responsable de la section d'anglais
Il y a 3 crédits, soit 125 heures en année 2. Le niveau atteint est "pre-intermediate", soit le niveau A1+, mais il est proposé de passer à 180 heures.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Dans ces conditions, l'objectif doit pouvoir être atteint.
On évaluera à la fin de la deuxième année le pourcentage d'atteinte de l'objectif.
Alex BRAYLE, Responsable d’Antenne Phnom Penh (AUF)
Si on dit aux étudiants : à la fin de vos études, vous devrez avoir le niveau B1, cela donnera une meilleure motivation aux étudiants.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Oui mais maintenant, la question posée est de savoir combien d'étudiants devront avoir le niveau B1 (ou B2) dans les deux langues ? Vise-t-on l'ensemble des étudiants ou un pourcentage (30 ou 40%) d'étudiants qui poursuivront en master ou dans une carrière internationale ?
Philippe GIRARD, Directeur du CIRAD en Asie Sud-est continentale
L'ITC vise l'excellence au niveau régional et le plurilinguisme est un atout pour les étudiants de l’ITC et surtout pour l'intégration dans l’Asean du royaume du Cambodge. Donc expérimenter la solution proposée pendant deux ans et faire un bilan ensuite semble une bonne chose.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Nous connaissons une dégradation de l’apprentissage des langues à l’ITC et nous devons enseigner et apprendre le français et l’anglais autrement parce que la situation à l’ITC a changé. On peut plus maintenant enseigner le français comme l’ITC des années 90 où il y avait seulement 80 étudiants pour tout l’ITC. Cet établissement compte actuellement plus de 3000 étudiants. C’est un problème qui persiste à l’ITC. Les missionnaires se plaignent de la baisse de niveau de langue des étudiants. L’idée est de focaliser l’enseignement de langue sur les étudiants qui en ont besoin pour la poursuite de leurs études à l’étranger.
Ludovic PROTIN, Directeur Honoraire de l’ITC
Le perfectionnement des enseignants est important mais il faut voir aussi la motivation des étudiants. À mon époque où l’enseignement se faisait en français, les étudiants n’avaient pas le choix mais à l’heure actuelle le corps enseignant peut enseigner en khmer, en anglais ou en français. La motivation est moindre. L’idée de cibler les étudiants potentiels, pour que ces derniers apprennent activement les langues, est bonne.
M. TAKADA Junichi, Institut de Technologie de Tokyo
Je pense que deux langues au niveau B1 pour la diplomation, c'est beaucoup. Deux langues pour les étudiants de l’ITC sont attractives mais il ne faut surtout pas sacrifier la formation technique en ingénierie à l'apprentissage des langues. Compte tenu des contraintes de budget, il faut faire des priorités.
Michel DEQUATREMARE, Université de Toulon
Il faut différentier les niveaux B1 et B2. Les étudiants qui doivent faire un un master ou un doctorat à l'étranger doivent avoir le niveau B2. Les étudiants qui vont travailler au Cambodge auront besoin de converser en langue étrangère. C'est donc un facteur de qualité que d'imposer un niveau minimum. L'objectif d'un niveau B1 dans au moins une des langues me paraît atteignable assez rapidement.
NOU Samrach
Les étudiants qui bénéficient – par exemple - de bourses Eiffel doivent nécessairement se mettre au niveau B2. Cette mise à niveau peut se faire de mars à septembre. L'année passée, nous n'avons pas pu mettre en place de formation accélérée pour ces étudiants et ils ont énormément de difficulté dans leurs études en France.
Pascale TURQUET
Je suis très sensible à l'argument de l'internationalisation. Les économies s'ouvrent et l'ITC va être en concurrence avec les universités régionales. Les langues sont un atout essentiel dans cette compétition. Même les diplômés travaillant au Cambodge seront en concurrence. Il ne faut pas opposer les compétences techniques et les compétences culturelles et linguistiques.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Je rappelle que pour l'ITC, l'apprentissage d'une langue étrangère est nécessaire car il n'y a pas de livres techniques en khmer.
Alex BRAYLE
L'enseignement dans les deux premières années concerne 1600 étudiants. La mise en route du projet au niveau des 2 premières années va donc déjà concerner la moitié du nombre total d'étudiants. Travailler sur ces deux années c'est faire l'essentiel de l'effort.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Nous allons effectivement appliquer cette réforme sur les 2 premières années et faire le point au bout de ces deux années. Pour les années suivantes, peut-être faut-il pour une fraction des étudiants, B1 en anglais et B2 en français ou l'inverse.
Alex BRAYLE
Puis-je proposer de faire une enquête d'ici la réunion du CA pour connaître le point de vue des étudiants ?
KOICHIRO Watanabe, Kyushu University
L'idée de faire une enquête est très importante. Mais aussi et surtout auprès des entreprises pour connaître leurs besoins
Concernant le débat sur le niveau de langue, à titre d’exemple, je suis dans le comité de sélection des bourses de divers pays. Nous avions 18 étudiants dont 3 de l'ITC. Ils ne l'ont pas obtenue malgré leur niveau en français et anglais car la compétition pour ce type de bourse est d'abord basée sur la compétence scientifique et technologique. Je suis favorable à une deuxième langue optionnelle.
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
Nos étudiants ont été désavantagés dans la compétition pour les bourses AUN/Seed-Net avec de moins bonnes notes à l'admission. Mais les étudiants se sont avérés très bons et AUN/Seed-Net a dû modifier son évaluation. Je suis d'accord sur la nécessité de mieux comprendre les besoins des entreprises.
Sokneang IN, Responsable des relations ITC-Industries
Nous avons fait remplir un questionnaire auprès de 18 entreprises. La plupart ont recommandé également une amélioration de la langue d’anglais pour faciliter la communication dans le cadre du travail, spécialement pour les cadres intermédiaires après 3 ans dans l'entreprise. Même les compagnies françaises le demandent. Nous allons reprendre le questionnaire selon vos recommandations et nous adresser aux professionnels et aux étudiants.
Didier LECOMTE, Conseiller de la direction de l’ITC
L’idée de cible est très importante. Une fois, l’étudiant possède son niveau requis, il est exempté d’apprentissage de langue et c'est un élément de la réduction des coûts. Une autre chose, c’est que nous devons tenir compte également de la formation des professeurs qui enseignent les matières de spécialité pour que ces derniers puissent les enseigner en anglais ou en français correctement.
Yves PERRAUDEAU, Conseiller du MEJS
Le multilinguisme est lié également à la performance globale, ce qui touche clairement la politique du ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports. Fixer un but aux étudiants par une politique de bonification me semble une bonne idée.
KOICHIRO Watanabe, Kyushu University
Nous devons prendre en compte la demande de la société. Par ailleurs, il est important de bien prévenir les étudiants sur ce qui les attend quand ils entrent à l'ITC en matière d'apprentissage des langues.
Bruno DAGUES, INP de Toulouse
Je propose qu'un groupe de travail mené par le responsable du 3ème cycle soit mis en place.
Ossarath KOL, Polytech Lille
Juste une question concernant les étudiants de l’ITC qui ont terminé leurs études à Polytech Lille. Est-il possible qu’ils fassent la soutenance devant le jury à l’ITC et qu’ils obtiennent le diplôme de l’ITC même si les deux institutions n’ont pas encore signé les protocoles d’accord ?
Sackona PHOEURNG, Présidente du CA de l’ITC
A ce sujet, on a besoin de discuter et la réponse vous sera adressée plus tard.
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