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Introduction


Le projet « Les Appreneuriales : je pense donc j’agis » est une expérimentation menée entre décembre 2009 et juin 2012 afin d’améliorer la transition des étudiants entre formation et emploi par la mise en place et le développement de nouvelles modalités d’alternance dans les filières universitaires où il n’y en a pas ou peu. Ce projet a été soutenu et financé par le Fonds d’Expérimentation Jeunesse, par un appel d’offre visant la favorisation de la réussite scolaire des élèves et l’amélioration de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.

En partenariat avec l’IUT de Lorient et le Rectorat de l’Académie de Bretagne, les Services Formation Continue de l’Université Rennes 2 et de l’Université de Bretagne Sud ont œuvré pour initier et faire évoluer cette expérimentation dans les filières de Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) à l’Université Rennes 2 et en Lettres Langues, Sciences Humaines et Sociales (LLSHS) à l’UBS.



Pour répondre aux défis de professionnalisation des formations universitaires et à l’accroissement de l’employabilité des jeunes, les universités mènent des actions visant à valoriser les compétences des étudiants, et à mieux les accompagner dans la réalisation de leur parcours. À partir de ces priorités, le projet « Les Appreneuriales : je pense donc j’agis » a permis de concevoir des actions innovantes, des outils et des dispositifs pour améliorer l’insertion professionnelle à l’université et sécuriser les parcours des étudiants. 6 étapes clés des processus et expérimentations engagés sont à relever :

  1. Démarche de pilotage projet : l’expérimentation a été conçue dans une démarche professionnelle projet. Les enjeux, les concepts et outils inhérents à la conduite d’un projet ont été pensés et organisés, puis formalisés dans un guide de valorisation, avec une fiche synthèse spécifique pour cette étape du travail.

  2. Démarche de communication projet : la communication est au service du projet. Elle sert à faire connaître l’existence du projet, ses objectifs, ses actions et à utiliser des moyens financiers adaptés. Une fiche synthétique, dans le guide de valorisation permet d’aider à définir une stratégie de communication sur le projet, qu’elle soit interne ou externe.

  3. Pilotage de la formation en alternance : une fiche synthétique, dans le guide de valorisation sert à informer sur le cadre réglementaire et les enjeux organisationnels de l’alternance. Elle sert également à éclairer la politique de formation en proposant une orientation pour le développement de l’alternance ainsi que des modèles de pilotage opérationnels de la formation en alternance.

  4. Développement des partenariats socio-économiques d’une filière universitaire : Créer et développer la collaboration entre une filière de formation et le monde socio-économique en proposant des procédures de fonctionnement commun est essentiel. Le réseau de l’Économie Sociale et Solidaire du Pays de Lorient, le pôle productique Bretagne, le CROS (Comité Régional Olympique et Sportif de Bretagne) ont participé à l’expérimentation.

  5. Modèles de pédagogie et de didactique de l’alternance dans des filières générales STAPS et LLSHS : une fiche synthétique, dans le guide de valorisation sert à concevoir les liens entre la pédagogie et la didactique de l’alternance, puis à repérer les freins et les leviers quant à leur mise en place dans des filières générales. Elle sert également à formaliser les rôles des acteurs impliqués dans la formation en alternance de l’étudiant et à proposer des innovations en matière d’enseignement en alternance.

  6. L’incubateur de l’alternance à l’université : une fiche synthétique, dans le guide de valorisation sert à formaliser les missions de développement et d’accompagnement de l’alternance autour d’une nouvelle fonction.


I. Rappel des objectifs et du public visé par l’expérimentation




A. Objectifs de l’expérimentation

L’objectif du projet est de proposer des formations en alternance dans des domaines là où il n’y en a pas ou peu, en développant une méthodologie de l’alternance pour les jeunes et les adultes en reprise d’études en section Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales et Activités Physiques et Sportives.


L’arbre des objectifs du projet :



B. Public visé et bénéficiaires de l'expérimentation (analyse quantitative et qualitative)




1. Public visé

Tous les acteurs participant à la chaîne de la pédagogie de l’alternance étaient visés par l’expérimentation :




  • Les étudiants : formation initiale, formation continue, décrocheurs (en Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales (LLSHS) à l’Université de Bretagne-Sud et Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) à l’Université Rennes 2). À l’UBS, le public cible principal était composé des étudiants inscrits en Lettres Modernes (L1 à L3), puis s’est développé à tous les étudiants de l’UFR (anglais, espagnol, LEA, etc.). À Rennes 2, il s’agissait des étudiants inscrits en licence 3 « Entraînement sportif » et « Ergonomie du sport et de la performance motrice » de la filière STAPS. Ce public a été identifié par l’UFR APS qui souhaitait particulièrement accroître les partenariats avec l’industrie pour la filière « Ergonomie » et développer les modalités pédagogiques et les partenariats avec le mouvement sportif pour la filière « Entraînement ».




  • Les lycéens (y compris jeunes lycéens diplômés en arrêt d’études et en recherche de projets) des bassins concernés par l’expérimentation. Il s’agissait de travailler avec les lycées dans l’explication de la pédagogie, la promotion des formations en alternance. L’Université de Bretagne-Sud entretient des liens réguliers avec les lycées du territoire lorientais et morbihannais et les inclut aux actions proposées (fête de la science…). Si ce contact n’est donc pas nouveau pour l’Université, en revanche c’est assez novateur pour le Service Formation Continue. Aussi, les lycéens désirant s’orienter vers les métiers du sport pour le bassin Rennes / Saint-Brieuc et les lycéens désirant s’orienter vers les filières littéraires a constitué un public cible. C’est par un travail de réseau, entre les enseignants des lycées, les représentants du Rectorat et les enseignants de l’université que les actions se sont montées.




  • Les enseignants de universités (Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales -avec un accent porté sur les enseignants de Lettres Modernes et les enseignants de STAPS) et des lycées d’enseignement général. Le dispositif prévoyait de proposer un nouveau modèle aux enseignants, allant de l’académique au pratique. Plusieurs enseignants ne sont pas familiers aux pratiques de l’alternance. Ils constituent un public par le changement de mentalités, de pratiques pédagogiques, d’accompagnement à l’orientation des lycéens et des étudiants que l’innovation de ce projet engage. Aussi, le projet visait à accompagner les enseignants des lycées dans la réforme des lycées en vigueur notamment en termes d’accompagnement individualisé. Les enseignants de l’université faisait partie du public cible visé dans le cadre du projet par le changement pédagogique et culturel qui leur est demandé dans le cadre de la réflexion, de la préparation et de l’organisation innovante de la formation universitaire des Lettres Modernes en alternance, notamment.




  • Les professionnels, tuteurs entreprises et entreprises en tant que structures. Depuis sa création en 1995, l'UBS a fait du partenariat avec le monde économique et de l'emploi une priorité pour son développement, afin d’offrir à ses étudiants une ouverture optimisée vers l’univers socio-professionnel. Aussi, la création de la Fondation UBS en 2008 marque un temps fort dans le développement des partenariats université-entreprises. De plus, le SFC développe depuis peu de temps la mission de formation qualifiante et est donc en lien permanent avec les entreprises du territoire. Le projet « Les Appreneuriales » a ainsi permis de développer de nouvelles formes de partenariats, et d’atteindre de nouvelles entreprises, autant pour l’Université de Rennes 2 que pour l’UBS.




  • Les parents, les accompagnateurs. Le public des familles a été un public très difficile à atteindre, en dehors des temps collectifs, tels que les portes ouvertes des établissements, des forums de préparation à l’orientation professionnelle, etc. Au sein des établissements secondaires, comme dans les universités, il est à recommander de proposer davantage d’actions, spécifiques, pour ces publics.




  • Le public en reprise d’études a également été un public cible. Pour ce public, nous avons croisé les résultats d’un projet, financé par le Conseil Régional de Bretagne : In-Paire réseau, dans le cadre des études-actions visant à renforcer les liens entre emploi et formation. Dans la préparation de la rénovation et de l’ouverture des diplômes universitaires à un public plus large, et afin de contribuer à un développement durable sur le territoire breton, nous avions pour but de mettre en évidence un certain nombre d’obstacles rencontrés par les stagiaires de la formation continue et de leur proposer tout au long de leur parcours différentes solutions pour répondre à ces difficultés. L’équipe du projet a pu mette en place des passerelles entre le projet In-Paire Réseau basé sur l’individualisation des parcours et l’expérimentation « Les Appreneuriales », et ce afin de préparer et de repérer au plus juste, les caractéristiques et les besoins des bénéficiaires.



2. Bénéficiaires directs




2.1. Statistiques descriptives

Comme précisé ci-dessus, entre décembre 2009 et juin 2012, les bénéficiaires directs ont été relativement nombreux, notamment si l’on compare les chiffres avec les estimations initiales. En effet, le projet a touché principalement les jeunes avec 2506 lycéens et étudiants (contre 200 initialement prévus). Ils ont été impactés directement par les actions menées dans le cadre du projet, mais aussi les adultes qui sont au nombre de 447 (contre 100 initialement prévus). Parmi les adultes, il faut noter la présence d’enseignants, de professionnels du monde socio-économique et de professionnels de la formation.


Les étudiants ayant expérimenté le dispositif d’alternance mis en place à l’Université de Bretagne-Sud sont au nombre de 23, soit 8 étudiants lors de la première cohorte bénéficiaire du dispositif (que nous détaillerons après) et 15 pour la deuxième. À Rennes 2, ils ont été 98 à bénéficier des actions mises en place dans ce contexte.

2.2. Analyse qualitative

Entre décembre 2009 et juin 2012, les bénéficiaires directs ont été relativement nombreux, notamment si l’on compare les chiffres avec les estimations initiales.

En effet, le projet a touché principalement les jeunes avec environ 2500 lycéens et étudiants (contre 200 initialement prévus) impactés directement par les actions menées dans le cadre du projet, mais aussi les adultes qui sont au nombre de 447 (contre 100 initialement prévus).



Tout au long du projet, un intérêt grandissant a été démontré pour les actions mises en place, en passant de 259 bénéficiaires entrants en 2010, à 1727 en 2011.
Quelles en sont les principales caractéristiques ?
En 2010, des diagnostics de pratiques, attentes et besoins des publics (enseignants, professionnels et étudiants) ont été réalisés, rendant ainsi le nombre de bénéficiaires directs importants par le nombre de questionnaires auxquels ils ont répondu, le nombre d’enseignants présents aux réunions d’échanges de pratiques, etc. Alors que cette première année d’expérimentation a donné lieu au développement d’actions et de dispositifs innovants pour les étudiants, elle a été aussi marquée par une résistance au changement chez les enseignants, interpellés par les changements de mentalités et de pratiques nécessaires. Cependant, la conviction forte des équipes opérationnelles en ce projet, mais aussi leurs disponibilités auprès des équipes enseignantes et des étudiants a finalement permis d’obtenir l’adhésion de tous les acteurs impliqués dans la chaîne de la pédagogie de l’alternance. Quant aux professionnels, convaincus du bien-fondé de la démarche dès le départ, ils n’ont fait qu’accentuer leur nombre et leur participation auprès des étudiants au cours des deux années et demie de projet.
Par ailleurs, il aura été nécessaire de multiplier les actions de communication auprès des étudiants afin de recueillir leur intérêt pour ces nouveaux dispositifs universitaires. Pour l’UBS, ils sont passés de 8 étudiants lors de la première cohorte bénéficiaire du dispositif de l’UECG uniquement (que nous détaillerons après) à 15 pour la deuxième. Pour Rennes 2, ils sont passés de 16 à 82. En ce qui concerne les lycéens, le schéma décrit pour les étudiants (phase de diagnostic suivie de la proposition et la réalisation d’actions) s’est produit a posteriori : le diagnostic (réalisé au travers de 802 questionnaires récoltés auprès des lycéens) a été établi au cours du 1er semestre de 2011 (année civile) et la mise en place des actions a vu le jour au cours de l’année scolaire 2011-2012. Ce sont 834 lycéens qui ont alors pu en bénéficier. Il est à souligner que la place des étudiants a été bien entendu prépondérante dans le dispositif, notamment en ce qui concerne le contenu des propositions d’actions. Ils ont été au cœur de l’expérimentation. Cependant, tous les acteurs de la chaîne de la pédagogie de l’alternance ont été destinataires d’actions diverses les rendant ainsi bénéficiaires d’outils, d’échanges de pratiques ou encore d’implication auprès des étudiants en parcours entreprise par exemple.
Évolution du public cible durant le projet
Il est également nécessaire de préciser qu’un changement s’est opéré dans le public ciblé lors de la candidature. À l’UBS, initialement prévu à l’unique destination des étudiants de Lettres Modernes, le dispositif a finalement été proposé à l’ensemble des formations de l’UFR LLSHS, soit 6 formations (Lettres Modernes, Langues Littératures et Civilisations Étrangères (LLCE) Anglais, LLCE Espagnol, Langues Étrangères Appliquées, Action Sociale et Management, et Histoire). Les enseignants ont eux-mêmes porté au Conseil des Études et de la Vie Étudiante cette décision afin que l’expérimentation puisse être proposée à davantage d’étudiants. À Rennes 2, les bénéficiaires directs de l’expérimentation étaient les étudiants de L2 et L3 STAPS “entraînement sportif” et “ergonomie du sport et de la performance motrice” inscrits à Rennes 2 sur le site du Campus la Harpe à Rennes. Aussi, les lycéens ont constitué un public cible important sur les bassins d’expérimentation par la mise en place d’actions dans les lycées, liées aux thématiques du projet. Les lycéens des bassins de Rennes et de Saint Brieuc ont également été touchés par l’expérimentation en 2010, dans le cadre d’une enquête par questionnaire leur ayant été adressé par l’intermédiaire du Rectorat d’Académie et de leur enseignants principaux. L’objectif de l’action était d’évaluer les représentations des futurs étudiants sur l’alternance et les métiers du sport. Nous pouvons dire que les publics ciblés dans la candidature du projet ont tous été atteints par un niveau d’actions et une quantité de personnes parfois différents.

Il est cependant à noter que certains publics cibles ont été difficiles à mobiliser et à atteindre :

- Les étudiants en reprise d’études, bien qu’informés lors de divers salons, sont restés peu présents. Nous notons qu’ils représentent un petit nombre d’inscrits au sein des formations universitaires et que bien souvent, ils possèdent déjà une culture de l’entreprise, ou sont encore en poste. En Lettres Modernes par exemple, il y a eu très peu de demandes. Nous avons choisi, au fil du projet, de ne pas axer le dispositif sur ce public.

- Les parents : tout au long du projet, les équipes opérationnelles ont construit et proposé des actions spécifiques. Aussi, la collaboration avec les CIO aurait pu déboucher sur des actions précises qui leur auraient été destinées. Or ce ne fut pas le cas. Les proviseurs de lycées soulignent comme principale cause l’éloignement géographique mais aussi les contraintes horaires de chaque parent. Il est difficile de trouver un moment qui corresponde à un grand nombre et il est a été difficile, voire quasi impossible de mettre en place des évènements permettant de réunir les familles, les enseignants et les lycéens.


Les différents bassins concernés
En ce qui concerne les bassins d’expérimentation envisagés dans la candidature, quatre étaient identifiés (qui correspondaient aux 4 Bassins d’Animation de la Politique Éducative) :

- Lorient- Quimperlé

- Auray-Vannes-Ploërmel

- Rennes-Saint Brieuc

- Loudéac-Pontivy
Il est évident que les villes de Lorient et Rennes, abritant les universités où se sont déroulées les expérimentations, ont été celles où les actions ont été les plus nombreuses. Pour les villes de Quimperlé et Loudéac, bien que les informations relatives au projet aient été transmises dans les lycées, aucune action spécifique n’y a vu le jour. Nous pouvons donc noter que le public lycéen a été particulièrement important sur le bassin vannetais et lorientais.
Pour évoquer plus précisément des dispositifs mis en place dans les universités, alors que les actions étaient proposées à l’ensemble des étudiants en 2ème année de licence de l’UFR Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales à l’Université de Bretagne-Sud, elles l’étaient pour les étudiants en 3ème année de licence de l’UFR Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives des filières « Ergonomie du sport et performance motrice » et « Entraînement Sportif ». Aussi, nous pouvons noter que l’implication des enseignants dans les deux universités, notamment en termes de fonctionnement avec les équipes opérationnelles du projet, a été assez disparate : à l’UBS, l’ensemble des informations étaient transmises aux enseignants de l’UFR par la direction qui validait ou invalidait les propositions de l’équipe opérationnelle du Service Formation Continue, travaillant sur le projet. À l’Université Rennes 2, 5 enseignants ont pris part à la construction du dispositif avec les chargés de missions du projet.
Les outils de repérage des jeunes
Afin de repérer les jeunes bénéficiaires et impactés par le projet, divers moyens ont été mis en œuvre ou développés par la structure :
- Un réseau d’acteurs divers et variés.

À l’UBS, la direction de l’UFR LLSHS a joué un rôle important afin de proposer le dispositif aux étudiants et de suivre ceux qui étaient intéressés par le dispositif au sein des formations. L’équipe de direction était en mesure de fournir aux membres des équipes opérationnelles les manques, besoins, et points de vigilance de chacun des étudiants afin de permettre un accompagnement optimal. Aussi, elle a diffusé tout au long du projet les informations relatives au projet et à ses thématiques aux enseignants, qui pouvaient à leur tour transmettre les informations et orienter les jeunes dans le dispositif.



Il en est de même à l’Université Rennes 2 où la direction de l’UFR APS a souhaité proposer le dispositif expérimental aux étudiants de L2 et L3 STAPS “entraînement sportif” et “ergonomie du sport et de la performance motrice”. Le souhait de la direction était de renforcer les liens avec le mouvement sportif pour la filière “Entrainement” et avec l’industrie pour la filière “ergonomie”. Plusieurs rencontres ont donc été organisées avec des représentants de ces secteurs d’activité. Des actions de communication par voie de presse et par courriers ciblés ont ensuite permis de diffuser l’information plus largement auprès de ces secteurs. Lors de leur rentrée en L3 les étudiants se sont vu remettre une fiche de renseignements à compléter par leur parcours de formation et sportif et leur projet de formation, de parcours entreprise et plus largement d’insertion professionnelle.
Les professionnels ont également été une source non négligeable de repérage des jeunes. En les observant dans un univers extra-universitaire, ils étaient en mesure de fournir les informations nécessaires à la bonne conduite du projet et à son développement auprès des étudiants. Les services d’orientation ont été également d’un soutien précieux, notamment le CIO dans l’approche des lycées. Les actions menées dans le cadre du projet s’inscrivaient dans un cadre suivi par les CIO des bassins d’expérimentation permettant ainsi de repérer les jeunes dans le dispositif. Bien évidemment, les équipes opérationnelles du projet ont été très près des étudiants tout au long du projet, ce qui permettait de cibler assez facilement les impacts et enjeux du projet.
Toujours pour ce qui est des actions dans les lycées, les proviseurs des lycées ont bien évidemment été les acteurs clés des actions. Sans qu’ils nous ouvrent leurs portes, aucune action n’aurait pu être envisagée. Ils intégraient l’intervention de l’équipe des Appreneuriales dans un cadre plus large en travaillant en collaboration permanente avec les Conseillers d’Orientation et les enseignants. Les proviseurs sont disposés à engager une profonde réflexion sur l’orientation des jeunes. La situation actuelle de la réforme des lycées offrait ce terrain favorable. Le repérage des lycéens a par ailleurs été relayé par les enseignants principaux des classes de Terminale des Lycées pourvoyant le plus d’étudiants en première année de STAPS à l’université Rennes 2. Cette action a été soutenue par le Rectorat d’Académie, et le courrier adressé aux proviseurs des lycées concernés a été co-signé par la représentante du Recteur et le directeur de l’UFR APS, pour ce qui concerne le bassin Rennes / Saint-Brieuc. La même méthode a été utilisée par le Rectorat pour les autres bassins du Morbihan. La participation de l’équipe projet aux journées portes ouvertes des universités et la médiation assurée par l’association des étudiants en STAPS et celle assurée par les étudiants vacataires de la filière Lettres ont également été les moyens de présenter le dispositif expérimental aux jeunes et à leur famille.
Aussi, l’engagement d’un réseau élargi et soutenu et suivi par les équipes opérationnelles du projet a été un facteur de réussite très fort.
- Des outils de communication adaptés à chaque public.

Dans le cadre du projet, divers outils de communication ont été mis en place : plaquettes, affiches, kakémonos, courriers, flyers, etc. Chaque contenu ayant été adapté au public visé. Ainsi, l’une des plaquettes à destination de tout public, et plus spécifiquement des étudiants offraient des éléments d’informations tels que des données sur le projet, sur l’alternance en général, sur les formations concernées (compétences et débouchés), des témoignages d’alternants, des chiffres de sources avérées. Quant aux lycéens, des plaquettes spécifiques ont également été créées pour eux. Celles-ci mettent en avant les choix qui s’imposent aux jeunes après le bac. Ce document présente lui aussi le projet par la forme qu’il a pris à l’UBS. Il inclut aussi un petit test de connaissances sur l’alternance, qui permet d’apporter des éléments informatifs forts sous une forme plus ludique. Il est nécessaire de préciser que la distribution des plaquettes de communication était presque nécessairement accompagnée d’informations en présentiel afin de répondre aux questions éventuelles.


- Des outils d’ingénierie (tels que les questionnaires et enquêtes).

Afin de connaître les attentes et besoins des étudiants et lycéens, des questionnaires ont été créés puis distribués dans les classes, soit par les proviseurs des lycées, soit par les enseignants, soit par les équipes opérationnelles du projet, qui assuraient dans tous les cas le dépouillement de l’intégralité des enquêtes. Ce mode de repérage a permis d’apporter un diagnostic des pratiques et des attentes de chacun des publics, les rendant ainsi directement impliqués par l’action en cours.


- Des actions ponctuelles tels que le forum ESS ou la campagne de parcours entreprise.

Chaque début d’année marque une nouvelle étape qui commence. Afin de se faire rencontrer étudiants et professionnels, l’UBS a mis en place le forum ESS qui consistait à :

 Présenter les structures partenaires et missions proposées

 Créer les échanges entre les différents acteurs

 Présenter le dispositif

 Faire témoigner des étudiants ayant suivi cette option l’année précédente



De la même façon, à Rennes 2, des campagnes de parcours entreprise ont été effectuées, permettant ainsi de présenter le dispositif de façon concrète.
Liens avec le caractère expérimental du projet
Le caractère expérimental du projet a nécessairement eu un impact sur la manière de mettre en place les activités dans le cadre du dispositif. Il a fallu repérer les points forts, les freins, les attentes, les besoins de chacun des acteurs puis s’appuyer sur les personnes motivées par la démarche et acceptant de s’y impliquer. Nous repérons que la démarche professionnelle « projet » est très impliquante et provoque une adhésion différente des situations de mise en place de nouveau dispositif en dehors de tout cadre expérimental. Le réseau d’acteurs étant à présent constitué, il est aisé de poursuivre le mode de repérage mis en place pour les équipes qui permettront de continuer à faire fonctionner les dispositifs expérimentés : les directions d’UFR avec les enseignants pour les étudiants, un appui fort des professionnels, la participation des CIO et des proviseurs des établissements de l’enseignement secondaire pour les lycéens. Si les personnes sont clairement identifiées et que des rôles leur sont effectivement accordés, le réseau peut être pérennisé facilement.
Cependant, nous pouvons noter que le caractère expérimental et donc non pérenne du projet, n’a pourtant pas incité, par exemple, le service d’information et d’orientation de l’université Rennes 2 à relayer l’information sur le dispositif auprès des lycées lors de la sa dernière année d’exercice. À long terme, le coût des plaquettes et autres documents de communication peut être un frein à la diffusion des informations sur un dispositif et ses thématiques. Ici le cadre expérimental a permis des réalisations, impactant clairement le repérage des publics cibles.
Pourquoi et comment l’expérimentation a permis d’avoir une meilleure connaissance du public ciblé et de quelle nature sont ces enseignements
« Les Appreneuriales : je pense donc j’agis ! » visait à améliorer l’insertion professionnelle des étudiants des filières où il n’y avait pas ou peu de lien avec le monde socio-professionnel. Le dispositif proposé était la mise en place ou le développement de l’alternance dans les filières Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales et Sciences et techniques des Activités Physiques et Sportives.
Par conséquent, le dispositif envisagé incluait plusieurs publics d’univers différents et principalement : les étudiants, les lycéens, les enseignants, les professionnels. Il a été nécessaire de déployer de forts moyens de communication et d’accompagnement auprès des étudiants des filières concernées, pour répondre à l’ensemble des questions que les étudiants se posent en matière d’avenir, d’orientation, d’insertion professionnelle, de liens entre les compétences développées au sein des filières et la transférabilité en matière d’emploi. Les dispositifs ont ainsi permis, dans les deux Universités partenaires, de connaître plus précisément les réflexions, les questionnements, les besoins et les attentes des étudiants, par un travail de proximité beaucoup plus grand. De plus, cela a permis une évaluation également beaucoup plus précises des compétences transversales de base, développées pendant la période de lycée et plus difficilement repérées et évaluées dans l’enseignement supérieur, telles que les compétences liées à l’écriture du français, la communication orale, etc. Cela a été extrêmement important et bénéfique pour les équipes pédagogiques.
De plus, nous avons appris que pour une majorité d’étudiants, la formation en alternance revêt une bonne image (auprès des jeunes ciblés). En amont du dispositif, ils estiment qu’elle facilite l’insertion professionnelle et qu’elle a plus de valeur que la formation universitaire classique car elle permet l’acquisition d’une expérience professionnelle. Par contre, ils expriment le besoin d’être mieux informés sur les métiers et d’être davantage mis en relation avec les recruteurs et les professionnels. Lorsque les étudiants sont entrés dans le dispositif, la majorité s’est montrée très impliquée et ont pu s’exprimer au cours de différentes rencontres organisées par les porteurs du projet. Les étudiants se disent très intéressés par le développement des liens entre l’université et le monde socio-professionnel et souhaitent être davantage confrontés au monde du travail au cours des trois années de licence. Alors que les formations en LLSHS sont souvent perçues comme déconnectées du monde de l’entreprise et trop généralistes, ces étudiants à l’esprit critique, possédant une force de proposition indéniable, souhaitent intégrer très rapidement une culture d’entreprise avec beaucoup de conviction et de motivation. À Rennes 2 où le dispositif d’alternance a été largement déployé grâce au projet « Les Appreneuriales », une fois intégrés au dispositif, certains bénéficiaires directs de l’expérimentation ont pris conscience que l’alternance nécessitait davantage d’investissement de leur part que pour une formation classique. Ainsi, quelques manifestations d’opposition ont pu être déplorées passagèrement. C’est donc tout un travail d’accompagnement individualisé et approfondi qui doit perdurer pour soutenir l’étudiant dans le dispositif d’alternance et plus globalement pour le mobiliser dans son projet d’insertion professionnelle. L’ensemble du dispositif de tutorat, la fréquence régulière des face à face pédagogiques entre les étudiants et les tuteurs et les chargés de mission des SFC et des SUIO-IP ont facilité l’accès aux vécus et aux réalisations des étudiants bénéficiaires de l’expérimentation à plusieurs moments de leur parcours « d’alternance ». L’accès à ces données qui évoluent dans le temps de la formation est source d’une meilleure connaissance du public pour un transfert du dispositif à moyen terme, mais aussi pour une meilleure réactivité des formateurs en temps réel.
À l’UBS, au cours des différents échanges avec les étudiants, les acteurs liés au projet (équipe opérationnelle, enseignants) ont pu se rendre compte que les valeurs défendues lors de la rédaction du projet en 2009 étaient alors totalement mises en exergue. En effet, à ce moment-là, on part du simple constat que les étudiants des filières dites « littéraires » développent des compétences peu valorisées et pourtant utiles et recherchées dans le monde socio-professionnel. Il s’est avéré que tout au long du projet, par leurs interrogations, remarques ou recommandations envers le dispositif, ou encore par le travail fourni dans le cadre de ce qui leur était demandé, les étudiants ont eux-mêmes défendu et démontré, auprès des professionnels, mais aussi au sein de leurs formations, les compétences valorisées tout au long du projet :


        • Autonomie,

        • Adaptabilité

        • Esprit critique

        • Capacités à communiquer

(à l’oral et à l’écrit)

        • Capacités d’analyse

        • Capacités d’argumentation

        • Capacités rédactionnelles

        • Curiosité

        • Créativité

        • Esprit de synthèse

        • Ouverture d’esprit

        • Aisance à communiquer à l’oral et à l’écrit

        • Pragmatisme

En ce qui concerne le contexte de Rennes 2, les enquêtes auprès des étudiants de première année STAPS puis auprès des lycéens de Terminale désirant s’orienter en STAPS ont montré que les métiers de l’éducation liée au sport (enseignant d’EPS, enseignant d’une APS et éducateur sportif) attirent le plus et que les autres débouchés sont méconnus. Dans cette perspective, les jeunes souhaitent continuer à s’investir dans le milieu sportif tout en prolongeant leurs études en Master, malgré leur méconnaissance des contenus de ces diplômes ainsi que de leur organisation pédagogique et notamment la part de parcours entreprise en milieu professionnel.


Il est à noter que les étudiants entrés dans le dispositif notent ensuite une différence avec leurs collègues de formation qui n’y ont pas eu accès. Ils démontrent selon eux, davantage de curiosité, davantage d’esprit critique, et encore plus d’intérêt pour leurs formations. Tous voient dans le parcours entreprise un apport dans leur parcours personnel et professionnel. Et même si un parcours entreprise requiert beaucoup d’investissement personnel de la part de l’étudiant, c’est surtout un moyen ses choix professionnels, de découvrir des métiers et secteurs d’activités, mais aussi et surtout de rendre crédibles leurs compétences. C’est aussi l’occasion de mettre en pratique des connaissances acquises à l’université et de développer de nouvelles compétences, faisant ainsi de cette expérience une valeur ajoutée dans leur parcours et pour leur future insertion professionnelle. Face à ces constats, les étudiants démontrent une véritable envie de se professionnaliser davantage au cours de leurs parcours universitaires.
En ce qui concerne les lycéens, ils portent un intérêt très vif à leur orientation et acceptent volontiers d’entrer dans une démarche d’orientation active. Les actions proposées ont permis de déceler cette attente et d’y répondre. Aussi, le projet a mis en avant une attente d’accompagnement des enseignants dans leurs nouveaux rôles d’accompagnateur de l’orientation chez les étudiants. Bien que frileux à cette fonction qui leur est demandée, ils sont intéressés pour construire les parallèles entre enseignements théoriques et compétences. C’est un des aspects que le projet a permis de mettre en avant tant chez les enseignants des établissements d’enseignement secondaire que ceux de l’université.


3. Bénéficiaires indirects




3.1. Statistiques descriptives

Les bénéficiaires indirects sont constitués de la même typologie de publics que les bénéficiaires directs, c’est-à-dire :



    • Les lycéens (y compris jeunes lycéens diplômés en arrêt d’études et en recherche de projets) des bassins concernés par l’expérimentation ;

    • Les enseignants de l’université (Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales) et des lycées d’enseignement général ;

    • Les professionnels, tuteurs entreprises, entreprises ;

    • Les parents, les accompagnateurs ;

    • Les étudiants : formation initiale, formation continue, décrocheurs ;

    • Le public en reprise d’études.

Toutefois, nous avons appelé « bénéficiaires indirects » les personnes qui ont bénéficié d’action d’information, de communication, sans contact approfondi, et sans accompagnement de la part des équipes opérationnelles du projet.

Ici le nombre de bénéficiaires indirects sur les deux années et demie du projet représentent quasiment 5200 personnes, les jeunes étant minoritaires avec une représentation à 38%.

Nous pouvons dire que les bénéficiaires directs sont davantage ancrés dans le monde socio-professionnel, et donc susceptibles de créer le développement et la pérennisation des actions et du dispositif. Une adhésion de ces publics est indispensable pour poursuivre durablement le projet. À l’Université Rennes 2, des entreprises et organisations ont été identifiés grâce aux partenariats existants avec le laboratoire d’appui des formations STAPS et au réseau informel des enseignants-chercheurs. Le Comité régional Olympique, le Pôle Productique Breton et la CARSAT ont été des partenaires privilégiés pour atteindre leurs propres réseaux. L’analyse des données emplois-formations du bassin rennais sur les secteurs d’activités visés par la formation a également permis d’identifier de nouveaux prospects dans les secteurs des industries métallurgique, plastique, agroalimentaire, du transport et du BTP. L’atteinte de ces cibles a nécessité la mise en œuvre d’outils de communication dont l’université ne dispose pas en moyens suffisants (création graphique, publipostage, encarts publicitaires). Toutefois, l’efficience de ces moyens n’est pas avérée car les principales cibles qui se sont associées au dispositif ont été atteintes par les enseignants-chercheurs et les étudiants.


Cependant, il est à noter qu’il est difficile d’analyser et de quantifier le bénéfice du projet sur ces publics, notamment en ce qui concerne les parents ou les professionnels, cela relevant du caractère informel de la communication au sein de la famille ou des réseaux professionnels. De plus, en ce qui concerne les jeunes, nous avons considéré ici tous les étudiants / élèves ayant reçu une information (sur l’organisation de rencontres, sur la mise en place d’actions…) mais n’ayant pas donné suite. Les messages transmis au travers du projet viendront compléter d’autres informations ou seront à l’initiative de nouvelles démarches similaires, qui ne seront pas nécessairement associées aux impacts du projet.



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