Thématique


II. Déroulement de l’expérimentation



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II. Déroulement de l’expérimentation

Afin de répondre à l’axe 2 de l’appel à projets du 6 avril 2009, l’expérimentation proposait de mettre en place ou de développer l’alternance dans les filières où il n’y en avait pas ou peu pour « Améliorer la transition entre formation et emploi » par des « actions innovantes pour améliorer l’insertion professionnelle à l’université » (programme 1). L’idée était dès le départ de créer, tester et expérimenter un modèle de l’alternance et d’en envisager le transfert dans différentes formations. Le dispositif visait donc le développement d’un modèle et d’une méthodologie. Il est à noter que ces notions s’inscrivent dans le cadre de la Formation Tout au Long de la Vie (FTLV) qui inclut entre autres un processus qui commence au collège, en passant par le lycée, jusqu’à l’université. Pour répondre à cet objectif, de nombreuses actions ont été déployées et une organisation précise a été instaurée entre les équipes et par le pilote.



A. Actions mises en œuvre




1. 2009-2010 Première phase d’expérimentation : diagnostic, consolidation et positionnement

Le projet a été organisé dès la candidature en ateliers thématiques définis à partir des problématiques du projet. Le pilote avait alors pour mission de créer les liens entre chacun d’entre eux et d’orienter le travail à mener, en cohérence avec les objectifs attendus dans la candidature. Dans un premier temps, le travail par atelier a été important afin de cadrer le projet et viser l’appropriation de la candidature par tous, de se mobiliser autour de l’innovation et de comprendre le processus de changement (mentalités, comportements, etc.). Jusqu’au 31 décembre 2010, le projet a fonctionné selon un mode de pilotage que nous avons fait évoluer au fur et à mesure du premier semestre d’exécution afin de répondre aux attentes de tous les partenaires. Chaque partenaire contractuel, service de formation continue ADEFOPE UBS, IUT UBS et service de formation continue Rennes 2 a constitué des équipes de travail qui se sont rencontrées selon une fréquence qu’ils ont eux-mêmes déterminée. Au cours du premier semestre, chaque équipe a eu son propre suivi et a choisi sa fréquence de réunion :


Le projet a débuté le 1er décembre 2009. Décembre 2009 a donné lieu à :

  • La mise en place de la gouvernance et des modalités de suivi du projet ;

  • L’attribution des rôles et responsabilités (en interne et avec les partenaires) ;

  • La déclinaison des grandes phases du projet en un planning détaillé ;

  • La mobilisation des structures qui identifient/orientent/sélectionnent les publics. Cependant le manque d’identification d’un référent précis (pouvant mobiliser les équipes) n’a pas pu se faire et a été remarqué comme une difficulté rencontrée.

  • La mise en place de l’équipe opérationnelle (affectations, recrutements …) 3 personnes ont été recrutées à l’IUT de Lorient, tandis qu’au service de formation continue de l’UBS, 3 ont été affectées sur le projet.

  • La préparation d’une réunion de comité de pilotage qui a eu lieu le 8 janvier 2010 pour lancer officiellement le projet auprès des partenaires ;

  • Lancement de l’évaluation, l’identification des cohortes de publics à observer / à insérer dans le protocole d’évaluation.

L’année 2010 a permis d’entrer plus concrètement dans la mise en place d’un dispositif innovant associant tous les acteurs liés à la chaîne de la pédagogie de l’alternance. Cette première année d’expérimentation constitue une première phase dans l’expérimentation qui a consisté à :


1.1. Ancrer immédiatement le pilotage du projet dans une démarche qualité
Des outils de pilotage communs ont été réalisés et une organisation propre au projet a été constituée :


  • Des outils de suivi administratif et financier (timesheets, tableaux de bord financiers adaptés et adaptables aux situations évolutives et changeantes d’un projet, et qui rendent le travail de remontées financières le plus simple et le plus optimal qui soit.

  • Un organigramme (avec des responsables d’ateliers, des personnes référentes pour les ateliers, 2 instances de concertation : un comité de direction et un comité de pilotage ;

  • Un référentiel projet qui regroupe l’ensemble des éléments partagé par tous les acteurs du projet, et qui optimise la bonne conduite de celui-ci. Il comprend des documents relatifs à l’organisation du projet, le vocabulaire commun à tous les acteurs, des procédures de travail. Il permet de préciser et faire comprendre les responsabilités de chacun, définir des repères communs, mettre à disposition des acteurs du projet une boîte à outils projet (les modèles de compte-rendu, de relevé de décisions, de feuille d’émargement), partager une culture projet commune.

Afin de renforcer la cohésion de groupe, déployer des actions efficaces sur le terrain, améliorer les outils de travail, 12 personnes ont été formées à la gestion de projets (par le cabinet RGM en juin 2010) avec des représentants des 3 partenaires contractuels. Cette méthode de travail a permis d’installer cohésion et confiance entre les équipes opérationnelles, ce regard extérieur ayant vocation à créer le consensus. Le principe de la formation collective a été choisi dans le cadre du projet (2 sessions de 2 jours). Ont été abordées les problématiques liées à la planification, le fonctionnement de l’équipe projet, l’analyse stratégique, l’analyse fonctionnelle, et la valorisation du projet. Aussi, un espace collaboratif accessible en ligne par tous les acteurs du projet (permanents et / ou ponctuels) a été mis en place. C’est un espace de travail virtuel qui centralise tous les outils liés à la conduite d'un projet et les met à disposition des acteurs. Dans le cadre du projet, nous avons utilisé la plate-forme d’enseignement à distance Moodle propre à l’Université de Bretagne-Sud, porteur du projet. Son utilisation visait à permettre une actualisation de tous les acteurs sur l’avancée du projet. On y trouve les documents administratifs et financiers du projet, ainsi que l’intégralité des comptes-rendus.


1.2. Etablir un diagnostic
Le travail a débuté par l’analyse du besoin des « futurs bénéficiaires ». Nous avons utilisé un questionnaire que l’équipe a fait passer à tous les étudiants de Lettres Modernes et de L1 STAPS de nos deux universités. Cela a permis de recenser les attentes des étudiants et d’avoir une base de travail pour orienter les actions à proposer aux bénéficiaires, dans le but d’améliorer la vie quotidienne des étudiants en alternance par une meilleure orientation et information.
Parallèlement, des enquêtes ont été distribuées auprès d’anciens étudiants.

  • Auprès des anciens étudiants diplômés de L3 « entraînements sportifs » entre 2000 et 2005. L’objectif de cette enquête a été de retracer les parcours professionnels des diplômés de Licence STAPS spécialité « Entraînement sportif » et nouer des partenariats.

  • 164 diplômés de 2000 à 2005

  • 117 coordonnées actualisées

  • 80 parcours recensés

  • 79 acceptent d’être sollicités pour l’insertion des étudiants de STAPS :

    • 40 travaillent dans le secteur du sport

    • 8 poursuivent leurs études dans ce secteur

    • 9 sont dans l’enseignement

    • 9 dans la santé

    • 14 ont changé de secteur d’activité professionnel




      • L’enquête auprès des anciens étudiants de Lettres Modernes portait sur leur parcours, les compétences développées en Lettres Modernes et les points d’amélioration de la formation :

  • 9 promotions interrogées (de 1999 à 2007) ;

  • 120 enquêtes réalisées sur 187 numéros de téléphone encore attribués, soit 64% de réponses.

    • Sur les 120 personnes interrogées, 64 exercent ou comptent exercer le métier d’enseignant (53%) ;

    • 47% des personnes interrogées ne se sont pas orientées ou ne comptent pas s’orienter vers l’enseignement après leur cursus en Lettres Modernes.

Une approche des lycées et du Comité de la Vie lycéenne avant intervention auprès des familles et des lycéens a été mise en place, par la participation du Rectorat de l’Académie de Rennes au projet, la participation d’un lycée à l’atelier 4 « alternance et individualisation » ainsi que des rencontres avec deux autres lycées. Un questionnaire à destination des lycéens a été testé auprès de 25 lycéens des bassins Rennes-Saint-Brieuc et Lorient-Quimperlé, avec une forte implication des équipes de direction des établissements. Il s’agissait de repérer les attentes des lycéens, afin de mieux répondre à leurs objectifs d’orientation. Il s’agissait également d’évaluer leur connaissance de l’alternance et leurs dispositions à suivre une formation de ce type.

Dans une moindre mesure, le questionnaire a permis de mieux cerner les principaux facteurs qui influencent les lycéens dans leur choix d’orientation en STAPS.

Le nombre de lycéens à s’inscrire dans la filière STAPS à l’Université Rennes 2 est très faible au regard du nombre d’inscrits en classe de terminale en Bretagne. Ils étaient 1,69 % à le faire en 2009. Afin de rationaliser les moyens mis en œuvre, nous avons procédé à la sélection d’un échantillon plus représentatif que la population lycéenne prise dans son ensemble. Les données de la scolarité centrale de Rennes 2 sur l’origine des inscrits en première année de STAPS permettent d’identifier des établissements pourvoyant proportionnellement à leur effectif, davantage d’étudiants que d’autres. Cinq établissements ont ainsi été sélectionnés : Lycée François Rabelais (St Brieuc) ; Lycée Beaumont ; (Redon) ; Lycée Bréquigny (Rennes) ; Lycée Ernest Renan (St Brieuc) ; Lycée Auguste Pavie (Guingamp). D’après une estimation fondée sur les effectifs des deux dernières années, il est probable qu’entre 30 et 40 bacheliers de ces 5 lycées s’orienteront en STAPS à Rennes 2 à la rentrée 2011/2012.



L’enquête envers les lycéens visait aussi à identifier leurs connaissances des Lettres Modernes, leur image de l’alternance, leur opinion sur leur orientation. Cette enquête a été testée avec un groupe de lycéens (par un outil en ligne). À l’issue de ces questionnaires, un livret a été réalisé (cf. annexe 3 ou document fourni dans le cadre de ce rapport). Il recense l’intégralité des résultats obtenus pour les différents publics. À l’UBS, des entretiens ont également été menés auprès des enseignants pour recueillir leurs avis et attentes sur l’alternance. Ces échanges ont été réalisés de manière informelle et n’ont donné lieu à aucun document. Cependant, ils ont constitué une base de réflexion pour mettre en place les actions. En parallèle de ces enquêtes, une analyse de ce qui existe déjà en termes d’alternance à l’Université de Bretagne-Sud (notamment à l’Institut Universitaire de Technologie) et à l’Université de Rennes 2 a été réalisée. Un recensement des pratiques de l’alternance à l’UBS ainsi qu’un recensement des pratiques notables en France et Europe est donc disponible. Ce recensement a été effectué à partir des publications CEDEFOP, d’une veille documentaire sur Internet ainsi que par des contacts directs avec les personnes intéressées et concernées par le sujet.
2010 a également permis d’effectuer l’analyse des pédagogies existantes (lien avec l’Atelier 3 « pédagogie de l’alternance ») notamment à l’IUT de Lorient, par des recherches et échanges de pratiques avec les personnes concernées. Cela permettait d’identifier le cadre administratif et pédagogique de l’alternance dans l’enseignement supérieur et a donné lieu à une synthèse sur le cadre institutionnel de l’alternance. Aussi, une synthèse sur les apports pédagogiques de l’alternance, notamment pour les filières universitaires a été effectuée.
Sur la thématique de l’individualisation, un transfert de pratiques a pu être effectué permettant ainsi de donner un diagnostic relatif à ce sujet. En effet, un séminaire sur l’individualisation des parcours a été organisé par l’Université de Bretagne-Sud le 9 décembre 2010, donnant lieu à :

  • La présentation d’outils et de processus d’ingénierie propres à l’individualisation ;

  • La présentation d’outils visant à construire des accompagnements individualisés.

Les partenaires du projet ont donc participé à un séminaire d’échanges de pratiques d’une journée sur l’individualisation des parcours en Formation Continue (réalisé dans le cadre d’un projet régional). Cette journée, réunissant cinquante professionnels de la formation, a permis un échange autour des questions de l’autonomie de l’apprenant dans les situations d’apprentissage ; de la professionnalisation et des compétences des acteurs de la formation dans l’individualisation des parcours ; et de la place du numérique dans l’individualisation. Des interventions d’experts de l’individualisation ont permis aux participants de maîtriser les notions essentielles liées à l’individualisation des parcours et de poser le cadre des échanges. Ces aspects sont une source d’informations non négligeable.
Ce diagnostic sur les attentes et besoins des étudiants, sur la connaissance des lycéens sur l’orientation et l’alternance, sur les pratiques d’alternance en Europe, etc., participent à :

  • Former les étudiants en amont et tout au long d’un projet ;

  • Sensibiliser les étudiants à l’alternance et à sa valeur ajoutée (Information / communication soutenue sur l’alternance / expérimentation Appreneuriales) ;

  • Prendre en compte les besoins exprimés par l’environnement familial et social.


1.3. Envisager les modalités d’alternance possibles dans les formations Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales de l’Université de Bretagne-Sud, et donc mettre en place une démarche pédagogique liée aux possibilités offertes
Avant d’envisager quelle que modalité que ce soit, il a été nécessaire dans un premier temps d’entrer dans une phase de synthèse sur les apports pédagogiques de l’alternance notamment pour les filières universitaires. Un tableau synthétique a alors été réalisé. Un autre travail d’analyse a été mené sur les enseignements dispensés dans les formations concernées par l’expérimentation. Cela a permis de les étudier dans un ensemble d’enseignement et de considérer l’intégralité de la formation. Il s’agit alors d’analyser ce que chaque enseignement recouvre, et de les regrouper sous des intitulés communs, permettant ainsi de constater la continuité et la complémentarité des enseignements au cours des trois années de licence. L’intérêt de ce travail est d’effectuer les liens entre les matières pour éventuellement améliorer l’offre de formation afin d’en optimiser la cohérence et donc l’utilisation et l’exploitation qui pourront en être faites par le bénéficiaire, en l’occurrence l’étudiant. Par conséquent, à l’Université de Bretagne-Sud et à l’Université Rennes 2, les plaquettes de formation de Lettres Modernes et STAPS ont été analysées, revues, et clarifiées dans leur rédaction pour mieux valoriser et rendre visibles les formations.
Par ailleurs, le travail de construction des modalités pédagogiques dans un système d’alternance ne pouvait se faire sans l’implication de tous les acteurs concernés par la chaîne de la pédagogie de l’alternance. Une rencontre entre les enseignants de l’UFR LLSHS et ceux de l’IUT de Lorient a été organisée, leur donnant ainsi un espace d’échanges de pratiques. L’importance de cette rencontre était de donner lieu à des échanges non pas sur les enseignements dispensés mais sur le fonctionnement de l’alternance et donc sur les méthodologies employées. La rencontre a été mise en place à la demande des enseignants du département de Lettres Modernes. Elle s’est déroulée en deux temps. La première réunion a permis de soulever des questions très précises d’organisation de l’alternance, de modalités pédagogiques, de fonctionnement global. La deuxième réunion était dédiée à la manière dont l’apprentissage se fait en entreprise. Aussi, l’échange s’est mené sur le thème de l’entreprise contributrice au processus de formation et d’apprentissage. La projection des systèmes d’alternance traditionnelle présentés lors de ces réunions a paru complexe aux enseignants du département de Lettres Modernes. En effet, étant donné l’organisation du cycle de formation en Lettres et Langues et le fonctionnement des composantes universitaires, il a paru très difficile d’expérimenter de tels dispositifs. Aussi, ces réunions ont-elles déclenché un processus d’appropriation différent pour les enseignants du département des Lettres Modernes et le besoin d’aller vers d’autres modalités innovantes d’approche de l’entreprise, autant pour les étudiants, que du point de vue de l’UFR.

La réflexion a donc été reprise par la direction de l’UFR LLSHS afin de mettre en place un nouveau dispositif. Les enseignants du département des Lettres ont proposé le cadre d’une UECG en 2010, qui a été déployée à toute l’UFR en 2011. Dans une université, des procédures doivent être respectées. Les enseignements doivent entrer dans un cadre précis, reconnu par les instances décisionnaires. Étant donné les contraintes horaires des étudiants, il a été décidé d’initier cette professionnalisation de la formation par la mise en place d’une UECG ESS (Unité d’Enseignement de Culture Générale) en 2ème année de Licence, (en référence aux structures socio-professionnelles partenaires). Cet aspect a également été soulevé à l’Université Rennes 2 où la mise en place du dispositif a nécessité un aménagement des emplois du temps. Il a s’agit d’un changement organisationnel nécessaire pour la mise en alternance et qui questionne aussi les pratiques pédagogiques et didactiques des filières.



  • Pendant la première phase d’expérimentation d’alternance qui s’est déroulée l’année universitaire 2010-2011, les jeudis et vendredis ont été banalisés pour permettre aux étudiants de la L3 ESMP d’effectuer leur parcours entreprise.

  • Pendant la seconde phase d’expérimentation d’alternance qui s’est déroulée l’année universitaire 2011-2012, les lundis et mardis ont été banalisés car ils correspondaient mieux aux attentes des lieux de stage de la filière ESPM. Des plages horaires ont dû être anticipées dans les emplois du temps en ES et ESPM afin d’y intégrer les heures de tutorat prévues.

  • Une réflexion a été menée pendant le projet sur la conception d’une nouvelle pédagogie et didactique d’Enseignements Préprofessionnels dispensés à l’Université Rennes 2, en y intégrant de l’alternance et un champ professionnel plus en lien avec les STAPS. Ces UEP viennent en complément des enseignements fondamentaux, méthodologiques et de langues. Ce dispositif de préprofessionnalisation se traduit par des parcours de formation définis à partir de cinq champs professionnels, autour desquels s’articulent tous les cursus de licences généralistes. Aujourd’hui trois nouveaux modèles de champs professionnels ont commencé à être formalisés par le SFC mais ils ne sont pas aboutis.

Par ailleurs, à l’UBS, il est à noter que ce sont les enseignants eux-mêmes qui ont porté le projet au CEVU afin d’inscrire cette unité de formation optionnelle dans les maquettes de formation. Dès le deuxième semestre de l’année universitaire 2010-2011, cette option a été proposée aux étudiants de Lettres Modernes et de LLCE Anglais et a pris la forme d’un parcours entreprise réparti sur le semestre. Aussi, des accords ont été mis en place entre le département des Lettres Modernes, le département d’Anglais afin de proposer début février 2011 un forum de l’Économie Sociale et solidaire pour les étudiants, afin de recevoir des fiches de poste visant des missions en entreprises, Université de Bretagne Sud. Un très grand point fort est à noter: la rencontre, à la demande des enseignants de Lettres, de enseignants spécialistes de l’alternance à l’IUT de Lorient, afin de se former à ces pratiques. Cet objectif d’évolution des pratiques est tout à fait notable.


À Rennes 2, au niveau interne de la structure, c’est à partir de l’analyse des pratiques d’encadrement du parcours entreprise dans les filières STAPS concernées par l’expérimentation Appreneuriales que les chargés de mission du SFC et du SUIO-IP et les enseignants de l’UFR APS ont recherché les freins et les leviers au développement de la démarche tutorale et de l’alternance. Cette étape de travail a donné lieu au recensement des besoins et des premières innovations souhaitées à l’Université Rennes 2, en réalisant un focus sur la pédagogie et la didactique de l’alternance.
Nous pouvons noter que pour l’atelier 3 relatif au travail sur la pédagogie, il n’y a pas eu de lancement officiel, contrairement aux autres ateliers. Il s’est mené par des actions transversales, des réunions avec les enseignants afin de mettre en place le terrain de l’alternance. Des réunions de présentation et d’informations ont été organisées afin de valider l’adhésion des équipes enseignantes au projet. Cela est un résultat notable car, depuis le début du projet, un véritable changement des mentalités, de la perception de l’alternance s’est mis en place. Une ouverture des possibles pour les formations concernées par l’expérimentation s’est développée. De plus, les étudiants ont également été mobilisés et ils ont travaillé tout au long du projet à la proposition de modules innovants.
1.4. Constituer et consolider les réseaux, formaliser les partenariats socio-professionnels
Cet aspect du projet a principalement été mené dans le cadre de l’atelier 5. Initialement intitulé « les financeurs de l’alternance », cet atelier a été renommé par « les partenaires de l’alternance ». Nous avons élargi le thème de l’atelier pour que la dimension du financement de l’alternance ne soit pas la seule retenue, dans une situation où nous souhaitons nous rapprocher des partenaires socio-économiques pour également d’autres actions que les financements. Cette décision a été prise de manière conjointe entre les équipes partenaires du projet et les structures socio-professionnelles associées lors des réunions de cet atelier, et suite aux discussions menées autour de la thématique. Nous pouvons ici faire remarquer que les entreprises ont tout au long du projet participé à la construction et à la réflexion.
Aussi, de façon interne aux universités, le travail de réseau s’est organisé. Des personnes relais ont été nommées au sein des équipes pour mener une action de diffusion auprès des équipes enseignantes. Nous pouvons préciser qu’à Rennes 2, l’équipe pédagogique a été constituée. Il s’agit d’un changement des pratiques professionnelles et organisationnelles parce que l’équipe était pluridisciplinaire et regroupait différents services universitaires. Ce que nous appelons ici “équipe pédagogique” représente les acteurs de l’UFR APS, du SUIO-IP et du SFC qui se sont rencontrés plusieurs fois par mois entre 2010 et 2011 pour concevoir le dispositif expérimenté. La constitution de cette équipe s’est stabilisée à la fin de l’année 2010. Le travail a été mené lors de réunions animées par le SFC et retranscrites systématiquement par des comptes-rendus. À partir de septembre 2011 et pendant toute l’année universitaire 2011-2012, les ajustements et le suivi du dispositif expérimenté se sont effectués davantage par des débriefings hebdomadaires de cette équipe au sein du Service Formation Continue ou par téléphone ou par emails. Cette seconde phase du projet nécessitait une méthode de communication et d’échanges des informations plus souple et réactive, notamment pour le suivi des stagiaires.
Dans les deux Services de Formation Continue concernés pas le projet, des étudiants de Lettres Modernes à l’UBS et de STAPS à Rennes 2 ont été recrutés comme référents pour travailler sur les outils, participer aux réflexions d’ateliers et relayer l’information sur le projet auprès des étudiants des filières concernées par l’expérimentation. À Rennes 2, deux étudiants ont été recrutés ; chacun d’entre eux a été président de l’association des étudiants en STAPS. Le premier entre 2009 et 2010 et l’autre entre 2011 et 2012. L’intérêt de recruter des étudiants en STAPS était avant tout de leur permettre d’enrichir leurs expériences professionnelles, de mieux intégrer la notion d’alternance et d’échanger sur le vécu de leur parcours de formation. Le second atout est qu’ils ont été des référents et des relais auprès des publics cibles du projet et qu’ils ont permis de mieux saisir la vision des principaux bénéficiaires.
En octobre 2010, une formation, à Lorient, sur les notions d’alternance a été proposée aux administratifs, ingénieurs, et chercheurs travaillant sur le projet par deux experts seniors, consultants en orientation, formation et emploi : 15 personnes y ont participé. Dans un premier temps, il convenait de produire un état des lieux de l’existant entre l’UBS et le monde socio-économique afin d’identifier les acteurs et les liens financiers entre l’université et le monde socio-économique ainsi que les réseaux professionnels locaux.

L’enquête auprès des anciens étudiants prend alors ici tout son sens. Elle permet de mieux cerner les débouchés des étudiants issus de la filière Lettres Modernes et d’identifier les compétences recherchées par les structures professionnelles, d’identifier les parcours professionnels de ces étudiants et de mieux cibler les entreprises susceptibles d’être source d’emploi à la suite des formations concernées. Afin de compléter cette enquête de terrain, des recherches sur les secteurs d’activité et les débouchés des étudiants des filières concernées au niveau national, ont été effectuées, donnant lieu à une liste de débouchés.


Afin de faire travailler ensemble les acteurs de la chaîne de la pédagogie de l’alternance, un langage commun et l’explicitation des environnements en présence ont été nécessaires. Pour cela, un travail de formalisation de l’offre de formation de Licence de Lettres modernes de l’Université de Bretagne Sud et de celle de Licence Activités physiques et Sportives (APS) de l’Université de Rennes 2 a été mené, rendant ainsi visible l’ensemble des formations dans leur continuité depuis la 1ère année de licence jusqu’à la 3ème année. Cette offre de formation a fait l’objet d’une présentation à l’intégralité des participants à l’atelier 5, définissant ainsi une base acceptée et compréhensible pour et par tous.
Un travail d’informations en réseaux a été mis en place pour les acteurs économiques, sociaux et extérieurs à l’université. Les entreprises / les financeurs de l’alternance ont été approchés soit par l’invitation à participer à nos groupes de travail, soit par entretiens directs. Un important travail de réseau a été réalisé afin de réunir dans des réunions et manifestations communes les représentants du Rectorat, directeurs d’établissement secondaires, entreprises, OPCA, universités (accompagnateurs, administratifs, enseignants, étudiants).
Dès la première année d’expérimentation, une convention a été signée avec l’association ECTI qui regroupe des professionnels seniors bénévoles, et qui a pour mission de mettre des compétences au service du développement économique et social. L’expert associé avait pour rôle d’orienter et d’alimenter les réflexions menées dans le projet sur l’alternance et sa mise en place. Puis, afin de mettre en place et formaliser des partenariats socio-professionnels, il était nécessaire de développer l'alternance partout et pour tous. Par conséquent, un travail a été mené sur l'identification des métiers porteurs et le pilotage territorial de l'alternance. Pour cela, des groupes de travail se sont mis en place avec les partenaires de l’Économie Sociale et Solidaire. C'est un réseau qui a des valeurs très parlantes pour les étudiants de LLSHS, et plus adaptées à ce que les étudiants étaient prêts à entendre que le discours des entreprises « classiques ». Un lien particulier s’est formé avec l’association C2Sol regroupant 37 enseignes d’entreprises et de structures de différents secteurs afin de diffuser notre projet et d’investir les partenaires entreprises. Ces structures représentent un terrain favorable en terme de déploiement / de transfert de compétences d’un profil issu des Lettres Modernes, vers un emploi et elles ont permis de développer un réseau, avant d’ouvrir à un ensemble de secteurs de structures professionnelles plus large. (C2sol en particulier). Il a fallu inciter les entreprises à s'engager davantage dans l'alternance, grâce à la simplification des démarches. Le groupe de travail dédié aux « partenaires de l’alternance » a commencé à travailler à la mise en place d’engagements en matière d'alternance pour rendre le système plus incitatif et plus efficace. Un travail a alors été effectué sur la simplification des démarches et des procédures administratives.
Nous devons noter par ailleurs que le Recteur d’Académie a nommé deux référents officiellement. Ces deux référents ont également souhaité nommé une personne relais sur le bassin lorientais (issue de la direction du CIO). Nous pouvons donc dire que dès 2010, l’ensemble du partenariat contractuel et réseau était en place et bien solide. Et le développement des liens s’est fait par la suite de façon constante, autant en interne de nos établissements qu’en externe.
1.5. Communiquer sur le projet, ses thématiques et actions et représenter le projet
Dès la première année, ce travail a donné lieu à :

- l’élaboration d’un plan de communication ;

- la réflexion sur les cibles de la communication dans le cadre du projet ;

- la réflexion sur les messages à transmettre et les objectifs ;

- la réflexion sur les moyens et outils de diffusion mis en œuvre ;

- la création d’un logo ;

- la diffusion sur le projet par des plaquettes de présentation du projet ou encore des encarts publicitaires.
Au cours de l’année 2010, les équipes opérationnelles du projet ont participé à divers salons et manifestations dédiées à l’alternance. Beaucoup de déplacements en région et en dehors ont été organisés afin de diffuser les résultats du projet et d’encourager au développement de pratiques similaires. Ce travail a été nourrit jusqu’à la fin du projet, en distinguant des actions de valorisation (vise à exploiter et diffuser les résultats du projet) et de communication (sert la visibilité du projet du projet).
1.6. Préparer la mise en place du dispositif et autres actions du projet
2010 aura permis de fournir de nombreux éléments de diagnostic, de réflexion et d’analyse permettant d’entrer dans une phase de mise en place des dispositifs innovants. Nous avons arrêté une définition commune de l’alternance formalisant ainsi, pour tous, le cadre d’action. Elle est définie de la manière suivante :
« L’alternance est un processus de formation qui permet d’acquérir des compétences, de construire et de valider son projet tout au long de son parcours en bénéficiant d’un système d’aller-retour entre le centre de formation et le monde socio-économique. Il peut prendre différentes formes : stage, contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation. »
Un des points de départ a été un ensemble d’actions de sensibilisation visant à inscrire le dispositif innovant des Appreneuriales dans un cadre global, et nous permettant d’ajuster la démarche, en fonction des résultats obtenus auprès de tous les publics cibles.
- théâtre d’improvisation ;

- ateliers d’accompagnements dans les lycées ;

- stands dans les salons d’information et d’orientation ;

- forums entreprises dans les universités ;

- formations spécifiques à thèmes pour les étudiants ;

- interventions répétées dans les lycées.


2010 a donc été une année de positionnement et d’explicitation du projet. Ce projet a demandé aux partenaires et aux participants de penser l’innovation à tous les niveaux. Plusieurs ont d’ailleurs pensé que le projet n’était construit et n’avait qu’un objectif qui visait à ouvrir une formation en alternance. Or, il a fallu faire prendre conscience que l’innovation résidait dans l’ouverture et l’initiative de sortir des sentiers battus. Faire évoluer les pratiques professionnelles, encourager à la prise de recul, faire comprendre de nouveaux enjeux afin de pouvoir proposer de nouvelles méthodes, des fonctionnements différents : tel a été l’objectif réussi de la première phase d’expérimentation. Les rencontres par atelier et le fonctionnement des ateliers en groupe élargi ont favorisé ces échanges et ces réflexions. Ils ont agi comme des cercles d’accompagnement pour finalement en dépasser le cadre ; et contribuer, ensemble, à répondre aux objectifs propres du projet ; et à mettre en œuvre des actions collectives nouvelles au service des bénéficiaires.


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