TURQUIE/UE
"Le moment de la vérité" vient, affirme un proche de Sarkozy
Le "moment de la vérité va venir" sur le positionnement des Européens à l'égard de la candidature de la Turquie, et il est dans leur intérêt de "ne pas le retarder excessivement", affirme dans une interview l'eurodéputé Alain Lamassoure.
Dans le quotidien Tagesspiegel de samedi, M. Lamassoure, proche de Nicolas Sarkozy et possible futur ministre des Affaires européennes, estime que "dans plus de la moitié des Etats de l'Union européenne, l'opinion publique rejette de manière très nette une adhésion de la Turquie".
"Mais il n'y a que peu de responsables politiques qui ont le courage d'avouer cette position ouvertement", déplore-t-il.
"C'est pourquoi arrivera nécessairement un moment de la vérité, et notre intérêt est de ne pas retarder trop longtemps ce moment", argumente-t-il.
M. Sarkozy qui s'est prononcé contre l'adhésion de la Turquie dans l'UE "ne changera pas" d'attitude, assure-t-il. Ce thème pourrait figurer parmi les sujets de discussions que le nouveau président français et la chancelière allemande aborderont lors de leur entretien de mercredi prochain à Berlin.
"Egalement Mme Merkel avait eu le courage, avant son élection à la chancellerie, de venir défendre à Ankara l'idée qu'un partenariat privilégié est préférable à une pleine adhésion", rappelle M. Lamassoure qui cependant assure que M. Sarkozy "fera attention à ne pas mettre dans l'embarras Angela Merkel sur la question turque durant sa présidence de l'UE" qui s'achève en juin. (AFP, 12 mai 2007)
http://www.info-turk.be/345.htm#moment
DARFOUR
La délivrance de mandats d'arrêt pour le Darfour: une avancée majeure, selon le procureur de la CPI
lundi 14 mai 2007, 18h38
PARIS (AP) - La délivrance le mois dernier de mandats d'arrêt contre deux hauts responsables soupçonnés de crimes au Darfour représente un "pas en avant très important", selon le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo.
Le 27 avril, les juges de la CPI ont délivré deux mandats d'arrêt à l'encontre d'Ahmad Harun et Ali Kushayb. "Pendant vingt mois, nous avons mené une enquête dans des circonstances très difficiles", souligne M. Moreno-Ocampo dans un entretien publié mardi dans le quotidien "La Croix". Mais "les juges ont confirmé la solidité" des preuves collectées "en émettant des mandats d'arrêt".
"Le gouvernement du Soudan a maintenant l'obligation légale d'arrêter et de livrer Ahmad Harun et Ali Kushayb. Ce dernier a été arrêté au Soudan le 28 novembre 2006", précise M. Moreno-Ocampo. "Cela prendra peut-être deux mois ou deux ans mais je suis persuadé qu'ils se retrouveront un jour dans le box des accusés."
La CPI a recueilli plus d'une centaine de dépositions sur le Darfour, note-t-il. "Nous avons conclu qu'il y avait de bonnes raisons d'accuser (les deux suspects) de responsabilité conjointe dans 51 chefs de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis entre août 2003 et mars 2004."
Le procureur précise que la CPI "mène une seconde enquête sur les crimes actuellement en cours" au Darfour, "en particulier dans la région frontalière avec le Tchad et la République centrafricaine". "Si nous avons (des preuves) contre d'autres individus, nous demanderons de nouveaux mandats d'arrêt."
Par ailleurs, la CPI devrait "requérir cette année de nouveaux mandats d'arrêt" liés à des crimes commis en République démocratique du Congo (RDC). AP
lma/com/tl
http://fr.news.yahoo.com/14052007/5/la-delivrance-de-mandats-d-arret-pour-le-darfour-une.html
Les associations «mal à l’aise» sur l’intervention au Darfour
Feux croisés contre la proposition d’Urgence Darfour d’une intervention armée internationale au Darfour. Pour Médecins sans frontières (MSF), «une intervention internationale au Darfour présente des difficultés autrement plus épineuses qu’au Kosovo, au Timor oriental ou en Sierra Leone, territoires de petites tailles, tenus par des groupes armés bien identifiés, et dont les habitants étaient acquis dans leur écrasante majorité à l’intervention étrangère, expliquait l’association dans une tribune. Il est à craindre que l’invasion de l’ouest soudanais se solde par un bain de sang qui n’épargnera pas les civils.»
Jacky Mamou, président du collectif Urgence Darfour défend sa démarche: «On s’en prend à Urgence Darfour au lieu de s’attaquer au gouvernement génocidaire et à ses milices. Ce n’est pas la démarche habituelle des French doctors.»
«Mal à l’aise»
Après des réactions virulentes de Médecins sans frontières et Action contre la faim contre les positions d’Urgence Darfour, notamment lors d'un grand meeting à la Mutualité le 20 mars, MDM «ne veut pas polémiquer ni faire du Darfour une querelle de personnes». Pour mémoire, le président d'Urgence Darfour, Jacky Mamou, est également ancien président de MDM.
«Nous ne remettons pas en cause la légitimité du sujet, le Darfour mérite l'attention», souligne Pierre Micheletti. «En revanche, la démarche d'Urgence Darfour met le monde humanitaire mal à l'aise tout d'abord sur la lecture réductrice des éléments qui ont abouti à un conflit au Darfour.»
«Liaisons dangereuses»
«MDM ne se reconnaît pas dans la lecture qui ferait du Darfour uniquement un conflit opposant l'islam radical à l'islam modéré, cela nous paraît une lecture simpliste, manichéenne». Cette vision du monde «renvoie MDM à une crainte plus globale», ajoute le président de l'ONG, «on ne veut rien faire qui puisse alimenter la difficulté actuelle à intervenir dans le monde arabo-musulman ni renforcer une opposition entre l'Occident et le monde arabo-musulman».
«Médecins du monde confond, ce n’est pas la position d’Urgence Darfour», assure Jacky Mamou, qui rappelle que la polémique ne doit pas faire oublier l’urgence de la situation.
Pierre Koetschet
20Minutes.fr, éditions du 14/05/2007 - 11h24
dernière mise à jour : 14/05/2007 - 15h46
http://www.20minutes.fr/article/157829/20070514-Monde-Les-associations-mal-a-l-aise-sur-l-intervention-au-Darfour.php
Quatre ans de guerre au Darfour
QUOTIDIEN : mardi 15 mai 2007
Les dates du conflit. Février 2003 : début de la guerre civile. 8 avril 2004 : premier cessez-le-feu entre le gouvernement de Khartoum et deux groupes rebelles. Août 2004 : arrivée des soldats de l'Union africaine.
Les forces en présence. Les jenjawids sont des milices arabes à la solde de Khartoum où le président Omar El-Béchir a pris le pouvoir en 1989. Elles sont accusées de tuer, violer et piller au Darfour. Deux courants rebelles : le Mouvement pour la justice et l'égalité (mouvement islamiste de 6 000 à 7 000 hommes) et le Mouvement/Armée de libération du Soudan (SLM/SLA), qui compte 16 000 hommes. L'Union africaine a envoyé 7 000 soldats dans le cadre de la Muas (Mission de l'Union africaine au Soudan).
http://www.liberation.fr/actualite/monde/253838.FR.php
Darfour-Tchad-Centrafrique, un système de conflits
14/05/2007 18:03
Le conflit en cours au Darfour depuis 2003 a fait selon l’ONU 200 000 morts et deux millions de déplacés. Il est étroitement lié aux deux pays limitrophes du Darfour, le Tchad et la République centrafricaine.
Dès le début des années 1980, la province occidentale du Soudan a servi de base aux oppositions tchadiennes, conduisant à la prise du pouvoir par Hissène Habré en 1982, puis par son ancien bras droit Idriss Déby en 1989. Depuis plusieurs années, ce dernier est à son tour menacé par des groupes rebelles installés au Darfour. Ils ont bénéficié du soutien du régime soudanais en échange de l’alliance de certains groupes avec les milices djandjawids.
Lié par une fraternité ethnique avec certains rebelles darfouriens et certaines populations civiles victimes des djandjawids, le régime d’Idriss Déby a soutenu les rebelles du Darfour, tout en accueillant sur son sol une grande partie des réfugiés.
Parvenu au pouvoir en 2003 à l’issue d’un coup d’État activement soutenu par l’armée tchadienne, le président centrafricain François Bozizé est à son tour harcelé par des groupes rebelles soutenus par le Soudan. Ceux-ci ont participé à la tentative de renversement du président tchadien en avril 2006.
Les trois pays, notamment le Tchad et le Soudan, ont signé une multitude d’accords par lesquels ils s’engagent à mettre fin au soutien aux mouvements rebelles. Le dernier en date a été conclu le 7 mai à Riyad sous les auspices de l’Arabie saoudite.
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2303074&rubId=786
Les humanitaires ne veulent pas servir d'alibi militaire
L'appel d'Urgence Darfour à une intervention militaire de l'ONU au Soudan dérange.
Par Thomas HOFNUNG
QUOTIDIEN : mardi 15 mai 2007
Le feu couvait depuis plusieurs semaines. Cette fois, humanitaires et militants de la cause du Darfour étalent leurs désaccords urbi et orbi. Au risque d'affaiblir le début de mobilisation qui s'est fait jour en France, et au moment où Nicolas Sarkozy entre à l'Elysée.
Dans des propos rapportés hier par l'AFP, le président de Médecins du monde (MDM), Pierre Micheletti, s'en prend vivement au collectif Urgence Darfour, dirigé par l'un de ses prédécesseurs, Jacky Mamou. L'appel du collectif à une intervention armée «met le monde humanitaire mal à l'aise», dit le patron de MDM, qui évoque une «lecture réductrice» du conflit.
Le régime de Khartoum est accusé par l'ONU d'orchestrer des crimes massifs contre les civils de cette province du Soudan, où des rebelles ont pris les armes depuis février 2003 pour réclamer une meilleure représentation au sein des institutions (lire ci-contre). La répression est menée par les jenjawids, des miliciens arabes à la solde de Khartoum, tandis que l'essentiel des victimes sont issues des communautés africaines du Darfour (Fours, Massalits, Zaghawas).
«Hypocrisie». Le 20 mars, profitant de la campagne électorale, Urgence Darfour avait organisé un meeting à la Mutualité, à Paris, au cours duquel plusieurs candidats ont signé un «acte d'engagement» pour arrêter le bain de sang ( Libération du 21 mars). Les signataires dont Sarkozy demandaient à la France d'user «de tout [son] poids auprès du Conseil de sécurité des Nations unies pour faire adopter des résolutions au titre du chapitre VII de la charte».
Autrement dit : à faire usage de la force contre Khartoum s'il refuse le déploiement prévu par la résolution 1706 votée en août de 20 000 Casques bleus. Contacté par Libération, Pierre Micheletti dénonce une «hypocrisie» : «Tout se passe comme si les politiques confiaient le soin aux ONG d'interpeller les gouvernants pour justifier une intervention militaire.»
Or, à l'instar de Médecins sans frontières (MSF), MDM refuse d'être associé à des opérations militaires occidentales. MSF s'est retiré en 2004 d'Afghanistan après l'assassinat de cinq de ses volontaires. «Intervenir militairement, au nom du bien-être des populations, se solde souvent par un grand nombre de victimes civiles et rend par ailleurs très difficile, voire impossible, la mise en oeuvre de secours comme en Afghanistan ou en Irak», note Gabriel Trujillo, responsable adjoint des programmes de MSF. Suite à plusieurs attaques contre les humanitaires, MDM s'est retiré du Darfour, et cherche actuellement à y revenir.
«Ingérence». «S'en prendre à Urgence Darfour plutôt qu'au gouvernement de Khartoum, qui perpètre les massacres, c'est curieux, s'étrangle Jacky Mamou. Que sont devenus les French doctors qui dénonçaient les crimes commis au Rwanda, au Kosovo, en Tchétchénie ? Où est passée la tradition de l'ingérence humanitaire?» Selon lui, les ONG supporteraient mal de se voir «confisquer la communication sur le Darfour». D'autant que, selon Mamou, de plus en plus de volontaires, y compris de MDM, rejoindraient le collectif à leur retour de mission.
Et le Darfour dans tout ça ? «Sarkozy s'est engagé publiquement. Il doit respecter sa parole», affirme Jacky Mamou, qui ajoute: «Au Kosovo, on a dû en passer par une solution militaire.» Un de ses plus ardents défenseurs était Bernard Kouchner, fortement pressenti pour diriger le Quai d'Orsay.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/253839.FR.php
Le milieu humanitaire français se déchire à propos du Darfour
LE MONDE | 15.05.07 | 13h21 • Mis à jour le 15.05.07 | 13h23
Intervenir au Darfour. Oui mais comment ? Alors que Bernard Kouchner, théoricien du "droit d'ingérence", est pressenti pour devenir ministre des affaires étrangères, le monde humanitaire français affiche sa division sur la manière de faire cesser les tueries dans cette région de l'ouest soudanais. Le débat reflète les déchirements de la gauche en politique internationale.
La campagne récemment lancée par Bernard-Henri Lévy contre "ce qui peut devenir le premier génocide du XXe siècle", en particulier lors du meeting parisien du collectif Urgence Darfour, le 20 mars, soulève "les réticences, voire l'opposition" des associations humanitaires, selon Pierre Micheletti, président de Médecins du monde (MDM), qui évoque des "déclarations dangereuses et intempestives". De son côté, le président de la fondation Médecins sans frontières (MSF), Jean-Hervé Bradol, "regrette qu'un collectif (...) préfère donner dans la surenchère guerrière (...) plutôt que de pousser les gouvernements européens à s'engager sérieusement dans une politique de médiation".
Lors de cette réunion à laquelle participait M. Kouchner, le conflit avait été présenté comme opposant musulmans modérés et radicaux, et une intervention armée avait été prônée. Le même soir, Ségolène Royal et une représentante de Nicolas Sarkozy avaient signé un texte promettant de peser pour que le Conseil de sécurité de l'ONU adopte des sanctions contraignantes contre Khartoum.
Dénonçant une "dialectique simplificatrice à l'extrême", loin de la "complexité de la situation locale" vécue par ses équipes, le président de MDM estime que le conflit du Darfour est "fait de rivalités entre agriculteurs sédentarisés et pasteurs nomades" aggravées par "l'activation de rancoeurs voire de haines reposant sur des bases ethniques".
"MANIPULATIONS"
Pierre Micheletti dit encore refuser l'instrumentalisation des humanitaires destinée à justifier un conflit armé : "Au moment où les radicalismes du monde musulman utilisent ce type de confusion pour assimiler l'ensemble des intervenants, y compris les humanitaires, à des supplétifs des armées occidentales (...), nous devons nous protéger de ce type de manipulations véhiculées par d'autres radicalismes, occidentaux ceux-ci".
"Où sont passés les "French doctors" ?", s'insurge en réponse Jacky Mamou, président du collectif Urgence Darfour. Les humanitaires, dit-il, ont "perdu le sens de l'engagement du côté des victimes. Ils renoncent au devoir d'ingérence au moment même où le droit international le reconnaît".
M. Mamou accuse MDM, qu'il a présidée, d'être mue par une "démarche idéologique" de type altermondialiste plus que par une approche humanitaire. "Ils sont terrorisés à l'idée d'élever la voix contre Khartoum", peste-t-il, car "pour une fois, "les méchants" ne sont pas des Blancs soutenus par les Américains mais des Arabes aidés par les Chinois. On a remplacé les humanitaires par des "progressistes"!" M. Mamou estime que l'arrivée de M. Kouchner au Quai d'Orsay serait "une bonne nouvelle pour le Darfour".
Philippe Bernard
Article paru dans l'édition du 16.05.07.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-910196@51-861134,0.html
MDM critique la démarche d'Urgence Darfour
NOUVELOBS.COM | 15.05.2007 | 14:17
Médecins du Monde ne comprend pas comment l'association peut appeler à une intervention armée internationale ou à armer une faction rebelle.
Le président de Médecins du Monde Pierre Micheletti a critiqué, lundi 14 mai, la démarche de l'association Urgence Darfour, qui appelle à une intervention armée internationale ou à armer une faction rebelle.
Après des réactions virulentes de Médecins sans frontières et Action contre la faim contre les positions exprimées par Urgence Darfour, notamment lors d'un grand meeting à la Mutualité le 20 mars, MDM "ne veut pas polémiquer ni faire du Darfour une querelle de personnes".
Le président d'Urgence Darfour, Jacky Mamou, est également ancien président de Médecins du Monde.
"Nous ne remettons pas en cause la légitimité du sujet, le Darfour mérite l'attention", souligne Pierre Micheletti. "En revanche la démarche d'Urgence Darfour met le monde humanitaire mal à l'aise", dit-il.
"MDM ne se reconnaît pas dans la lecture qui ferait du Darfour uniquement un conflit opposant l'islam radical à l'islam modéré, cela nous paraît une lecture simpliste, manichéenne".
Prises de position relayées par Sarkozy
MDM dénonce également dans les prises de positions d'Urgence Darfour, relayées dans la campagnes pour la présidentielle par les principaux candidats dont le président élu Nicolas Sarkozy, "les liaisons dangereuses" entre humanitaires et militaires.
"Positionner des ONG comme des détonateurs des interventions armées est la meilleure façon d'hypothéquer leurs capacités à intervenir pour aider les populations", rappelle le Dr Micheletti.
"A force de nous laisser enfermer dans ce rôle, on va très rapidement être dans une équation un peu simple : ONG occidentale = intérêts des pays occidentaux = connivence avec des interventions militaires internationales", craint-il.
Le conflit en Irak et la question de la présence sur place
Le président de MDM relève également que "dans la mouvance d'Urgence Darfour, il y avait quelques zélateurs de l'intervention armée contre l'Irak avec les résultats que l'on voit". "Ces personnes oublient pudiquement qu'il y a 7.000 morts par mois depuis mars en Irak", poursuit-il.
Pierre Micheletti relève enfin que si MDM s'est retiré du Darfour il y a quelques mois pour des raisons de sécurité, l'ONG "cherche actuellement à être de nouveau sur le terrain" alors qu'Urgence Darfour "est une association qui n'a pas vocation à être sur place".
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20070515.OBS7290/mdm_critique_la_demarchedurgence_darfour.html
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