TURQUIE / UE
La Turquie brocarde la "mesquinerie" des Vingt-Sept
01.07.07 | 17h33
ANKARA (Reuters) - Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül, accuse l'Union européenne de se livrer à des "jeux mesquins" avec son pays et de manquer de clairvoyance.
La Turquie est entrée en 2005 dans le processus de négociation en vue de son entrée dans l'UE, mais les Vingt-Sept ont gelé les discussions sur huit des 35 chapitres en raison des relations avec Chypre, qui est membre de l'Union.
L'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en France a également tendu les rapports entre Ankara et l'UE, le président français étant résolument hostile à l'entrée de la Turquie - qui appartient à "l'Asie mineure", souligne-t-il - dans le bloc européen.
"L'UE s'est transformée en un groupe se livrant à des jeux mesquins. L'UE peut tenir sa porte fermée à la Turquie si elle le souhaite", a déclaré Gül à la télévision dans le cadre de la campagne des élections législatives du 22 juillet.
Selon le chef de la diplomatie d'Ankara, les Vingt-Sept doivent faire preuve de clairvoyance et reconnaître l'intérêt stratégique de l'adhésion de son pays majoritairement musulman, à la croissance économique rapide et à la population jeune.
"Développée, la Turquie deviendra très attractive. L'UE abandonnera alors ses jeux mesquins", a-t-il prédit.
Malgré les pressions de l'UE, la Turquie n'a pas ouvert ses ports et aéroports aux bateaux et avions chypriotes, estimant que les Vingt-Sept devaient d'abord lever l'embargo imposé à la partie nord de l'île, contrôlée par la Turquie.
Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques avec le gouvernement chypriote de Nicosie, reconnu par la communauté internationale.
Le soutien populaire turc à l'adhésion a faibli, en partie du fait de la montée du nationalisme, mais aussi du sentiment que l'UE ne souhaite pas vraiment accueillir la Turquie.
Toutefois, selon un sondage publié dimanche par le journal Sabah, 51% des 18-22 ans veulent l'adhésion de la Turquie, contre 39% qui y sont opposés. Seul un tiers des sondés estiment qu'Ankara ne sera jamais membre de l'UE.
Le thème de l'Europe n'a pratiquement pas été abordé dans la campagne des législatives, pour lesquelles le Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir) est donné favori par les sondages.
On s'attend également à un bon résultat des partis nationalistes.
L'AKP, une formation issue de la mouvance islamiste, a promis d'effectuer des réformes dans la perspective d'une adhésion à l'UE en cas de victoire électorale.
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-31500839@7-37,0.html
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