Turquie : Un procès historique
1 heure, 18 minutes
Le procès du présumé meurtrier du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink et de ses complices s'est ouvert à huis clos devant un tribunal d'Istanbul.
PUBLICITÉ
Quelque 2500 manifestants se sont réunis devant les portes du tribunal pour clamer leur solidarité avec le défunt journaliste qui, jusqu'à son assassinat en janvier, aura été poursuivi durant des mois par des menaces de mort pour avoir défendu la réalité du génocide arménien commis entre 1915 et 1917.
L'âge du principal accusé, un jeune homme de 17 ans, explique la décision de tenir le procès à huis clos. Ogün Samast, chômeur et proche des milieux ultranationalistes, aurait, de son propre aveu, abattu de trois balles Hrant Dink le 19 janvier à Istanbul, devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue turc arménien Agos, que dirigeait le journaliste. Il soutient l'avoir tué pour des propos visant à « dénigrer l'identité turque » qu'il aurait prononcés à la télévision.
Dix-sept autres personnes sont accusées de différents chefs de complicité.
Amnesty International, qui a envoyé un de ses représentants pour ce premier jour de procès, craint, tout comme les avocats de la partie civile, que la procédure ne laisse dans l'ombre des éléments cruciaux de l'affaire.
L'organisation de défense des droits de la personne rappelle que d'autres protagonistes, notamment issus des forces de l'ordre, ne font pas jusqu'ici l'objet de poursuites.
Amnesty International considère que Hrant Dink a été pris pour cible parce qu'il défendait la liberté d'expression. Le journaliste avait été poursuivi à trois reprises par le passé au titre de l'article 301 du Code pénal turc, qui rend passible d'inculpation le fait de « dénigrer l'identité turque ».
« Bien sûr, je dis que c'est un génocide, parce que le résultat identifie ce que c'est et lui donne un nom. Vous pouvez voir qu'un peuple qui a vécu sur ces terres pendant quatre mille ans a disparu. », déclarait à Reuters Hrant Dink, peu avant d'être poursuivi pour une troisième fois, en septembre 2006.
La Turquie a jusqu'ici reconnu que des massacres d'Arméniens ont été commis entre 1915 et 1917, mais les inscrit dans le contexte de la Première Guerre mondiale et refuse donc d'en reconnaître le caractère planifié, ou génocidaire.
http://cf.news.yahoo.com/s/02072007/3/world-turquie-un-proces-historique.html
Dostları ilə paylaş: |