MONDE RUSSE
Presse russe: revue du 2 juillet
Revue de la presse russe du 2 juillet
14:59 | 02/ 07/ 2007
MOSCOU, RIA Novosti
Vremia novosteï
Entretiens Poutine-Bush: pas de sensations politiques attendues à Moscou
Il est évident que le Kremlin et la Maison Blanche sont mécontents l'un de l'autre. Et le Kremlin est probablement le plus mécontent des deux, parce qu'il a toujours attendu plus de la part de son partenaire. Dressant le bilan des concessions réciproques, les dirigeants russes restent persuadés que l'administration Bush aurait pu faire bien plus pour la formation d'un partenariat stratégique réel et le renforcement de la confiance.
Les Américains ont semblé oublier, comme par inattention, de faire même les plus petits pas au-devant des Russes. A l'inverse, ils ont manoeuvré fermement. "Pourquoi, en se rendant en Europe de l'Est, George W. Bush choisit de tous les pays possibles la Géorgie et les pays baltes? s'étonne un haut fonctionnaire du Kremlin. Evidemment, ici, cela est accueilli négativement, en fait, comme une action hostile".
Il en est de même pour la situation anecdotique concernant l'amendement Jackson-Vanik: depuis sept ans, l'administration Bush n'a pas trouvé un moment pour l'examiner avec le Congrès. Il sera probablement maintenu jusqu'à l'arrivée du nouveau président des Etats-Unis en tant que symbole de la "continuité" dans les rapports bilatéraux.
Moscou ne comprend pas comment fonctionne la machine bureaucratique américaine: on vient de s'entendre avec le président sur tel ou tel problème, mais, le lendemain, Dick Cheney ou Condoleezza Rice, sans désavouer leur chef, semblent passer outre à ses déclarations. En ce sens, Moscou est vraiment plus honnête: personne n'y promet de cesser, par exemple, la coopération avec l'Iran dans le domaine nucléaire.
Les thèmes des négociations actuelles entre les présidents américain et russe sont connus: les projets américains de déployer le bouclier antimissile en Europe et, en réponse, les propositions de la Russie, le sort du FCE, le Proche-Orient, l'Iran, la Corée du Nord et le Kosovo. Mais Moscou attend également un "entretien philosophique sur la vision des futurs rapports".
Il ne faut probablement pas attendre des sensations politiques de ces négociations. Il serait bon que les présidents s'entendent tout de même sur les radars nécessaires pour contrôler des missiles iraniens inexistants et qu'ils cessent d'inquiéter les gens à ce sujet. Pour le reste, un "entretien philosophique" est souhaitable.
Kommersant
Société générale va prendre le contrôle de Rosbank
Le conseil des directeurs de la banque française Société générale a pris la décision de réaliser une option portant sur 30% de Rosbank plus 2 actions. Société générale déboursera 2,33 milliards de dollars pour prendre le contrôle d'une des plus grandes banques russes (50% plus une action). Compte tenu du coefficient sectoriel, il s'agit de l'achat le plus cher jamais effectué sur le marché bancaire russe.
Le rapport entre le capital de la banque et le coût des 30% de ses actions sera de 5,9. Compte tenu des transactions précédentes, le coefficient avec lequel les Français achèteront le bloc de contrôle des actions de Rosbank sera de 4,8. "Personne n'avait jamais payé si cher pour les banques russes, estime Mikhaïl Matovnikov, directeur général du Centre d'analyse économique. Les Français ont payé en premier lieu pour le réseau d'agences de Rosbank".
Jusque-là, on considérait comme les plus grosses transactions impliquant des banques russes l'achat, en novembre dernier, par Nordea Bank Finland de la banque russe Orgresbank (313,7 millions de dollars pour 85,7% des actions avec un coefficient de 3,8) et l'achat par l'organisation financière belge KBC Group d'Absolut Bank en avril dernier (983 millions de dollars pour 95% des actions, avec un coefficient de 3,7).
Les Français auraient pu réfléchir jusqu'à la fin de 2008 sur l'option d'achat. Selon les acteurs du marché, ils ont été obligés de réaliser l'option un an et demi avant terme non seulement en raison du développement du marché bancaire russe, mais aussi en raison des indices de Rosbank. "La banque a connu ces derniers temps certaines difficultés dans la promotion de produits alimentaires sur le marché de détail", explique Ioulia Arkhipova, principale analyste de l'agence Rusreïting.
A présent, les acteurs du marché attendent l'échange d'environ 40% des actions de Rosbank qui appartenaient à Interros contre des actions Société générale. "Ce problème ne sera pas examiné avant l'achèvement de la transaction, ce qui doit avoir lieu à l'automne prochain", a expliqué une source proche d'Interros.
D'après les données au 1er avril 2007, Rosbank occupe en Russie la 10e place pour la somme d'actifs nets (256,7 milliards de roubles) et la 13e place pour le capital propre (24,9 milliards de roubles). Le propriétaire et bénéficiaire de Rosbank est jusqu'à présent Interros (69,9%), Société générale détient 20% moins une action. Les autres titres sont entre les mains des dirigeants de la banque. Rosbank dispose du deuxième réseau d'agences, après Sberbank, dans le pays: 600 points, notamment 68 filiales et 58 agences à Moscou.
Vedomosti
Multiplication des millionnaires en Russie: les raisons d'un phénomène
Le nombre de millionnaires en dollars a augmenté en Russie deux fois plus vite que dans le reste du monde en 2006, atteignant les 119.000 personnes, selon le spécialiste du conseil Capgemini et la banque d'investissement Merrill Lynch, note lundi le quotidien Vedomosti.
Souhaitant trouver une explication à ce phénomène, le journal a interrogé plusieurs experts.
Sergueï Borissov, président d'OPORA Rossiï, association russe défendant les intérêts des PME, l'explique par le fait qu'en Russie, la structure du développement des entreprises est déformée. Les grandes compagnies dominent sur le marché, alors que les PME, entreprises traditionnelles, accusent des rythmes de croissance parmi les plus lents au monde.
Vladimir Tikhomirov, économiste en chef de la société financière Ouralsib, explique: "D'une part, l'économie connaît un grand essor, de nouvelles possibilités s'ouvrent pour l'amélioration du bien-être. D'autre part, la différenciation de la société en raison de la redistribution inégale des richesses continue. C'est à ce fait que sont dus les rythmes si élevés de multiplication des millionnaires. Si l'on examine d'autres économies se développant grâce aux ressources naturelles, comme l'Australie, on pourra constater que là, le système de redistribution est en place et, malgré une croissance économique non négligeable, le nombre de millionnaires n'augmente pas aussi vite".
Pour le millionnaire Andreï Korkounov, tout est simple: l'économie est en pleine croissance en Russie. Si le marché européen est saturé, et qu'il est donc pratiquement impossible de créer une entreprise à partir de rien, en Russie, partout, de l'industrie du bâtiment jusqu'à la fabrication de chocolats, il y a des terrains vierges où l'on peut faire fortune rapidement. "Je ne parle pas du fait que la redistribution des ressources naturelles continue. En effet, de grandes compagnies "mangent" les petites. Mais là, il s'agit de la concurrence. Celle-ci aura pour résultat que de moins en moins de millionnaires apparaîtront [en Russie] et nous serons semblables aux Européens en la matière", a-t-il affirmé.
Quant à Edouard Fiaksel, professeur à la filiale de Nijni Novgorod du Haut collège d'économie, il estime que l'accroissement du nombre de millionnaires est un phénomène absolument normal, vu que les rythmes de croissance économique en Russie s'élèvent à 10%, chiffre qui dépasse de trois fois celui de l'Occident. En Chine, par exemple, l'économie se développe encore plus rapidement, et le nombre de millionnaires en dollars augmente plus vite aussi. En outre, la valeur des ressources que se sont appropriées les millionnaires actuels dans les années 1990 et qui ont été sous-estimées à l'époque augmente elle aussi. D'ailleurs, les riches ne cachent plus aujourd'hui leurs revenus, affirme l'expert. Quand tout l'argent caché sera "légalisé", le nombre officiel de pauvres se réduira nettement, pense-t-il.
Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
http://fr.rian.ru/analysis/20070702/68172051.html
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