Karabagh : transformer Chouchi en Centre culturel des Arméniens
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose cette traduction d'un article paru en anglais dans le journal Armenia Now.com le 30 mars 2007. Le 23 mars 1920, les troupes turques et azéries réunies ont brûlé la ville de Chouchi dans le Karabakh. Environ 20 000 Arméniens ont été tués et 7000 maisons détruites. L’élimination de Chouchi, le centre culturel et commercial des Arméniens faisait partie d’un plan visant à annihiler les Arméniens et les traces de leur existence dans la région. Aujourd’hui, 87 plus tard, une fondation arménienne travaille à renverser les ravages de l’Histoire…
La renaissance de Chouchi : la Fondation à l’intention de restaurer la gloire de Chouchi en la transformant en un Centre culturel des Arméniens
Issue #13 (232), March 30, 2007
(30 mars 2007)
De Julia Hakobyan
Reporter de ArmeniaNow
Le 23 mars 1920, les troupes turques et azéries réunies ont brûlé la ville de Chouchi dans le Nagorno Karabakh. Environ 20 000 Arméniens ont été tués et 7000 maisons détruites.
L’élimination de Chouchi, le centre culturel et commercial des Arméniens faisait partie d’un plan visant à annihiler les Arméniens et les traces de leur existence dans la région. Aujourd’hui, 87 plus tard, une fondation arménienne travaille à renverser les ravages de l’Histoire…
Le bureau de Bakur Karapetian est recouvert de centaines de photographies, la plupart en noir et blanc, certaines froissées et jaunies, mais sur lesquelles les vues de la vieille ville se distinguent clairement, avec ses églises et ses ponts, ses bâtiments aux arches décorées et aux balcons ornés, les gens habillés à la mode passée. Pour certains, ces piles désordonnées de photos pourraient simplement ressembler à des vestiges des jours enfuis. Pour Karapetian ce sont bien plus que de vieilles photos. Il entend les histoires dans ces photos, les histoires de l’Histoire du peuple Arménien.
Pendant 10 ans, Karapetian, écrivain et photographe, avec plus de 45 ans d’expérience à son actif, a mûri cette idée de création d’une Galerie Nationale de la Photographie à Chouchi.
Les photos exposées dans la galerie de ses rêves proviennent d’Arméniens des quatre coins du monde, qui donnent une réelle image de la vie sociale et culturelle du peuple arménien, des cités et des villes dans lesquelles il vivait, des monuments architecturaux qu’il a bâtis, des guerres et des procès qu’il a subis.
“Chouchi était couronnée ville héros, un symbole de la victoire…Les photos la sauveront de l’oubli,” dit Karapetian
L’ONG ‘Shoushi” (Nota CVAN : orthographe anglaise), fondée par Karapetian, lance des appels par le biais de son site internet www.shoushi.am demandant au gens de contribuer à aider à la création de la galerie en fournissant des photos.
“Nous avons hérité un grand nombre de photos d’événements historiques des 19e et 20e siècles, d’événements publics ou de phénomènes naturels, et des moments de vie quotidienne.
Dans pratiquement chaque famille arménienne, il existe des photos des jours anciens, elles ont pali et sont abîmées, et conservées dans de mauvaises conditions, des preuves de grande valeur de l’Histoire de notre peuple disparaissent. Nous en appelons à nos compatriotes pour nous aider à fonder cette galerie. Les photos restaurées et correctement entreposées sauveront de l’oubli la mémoire de nos ancêtres et les villes dans lesquelles ils ont vécu,” dit Karapetian.
Karapetian pense qu’un matériel photo détaillé deviendrait une cible pour les recherches scientifiques et pourrait aider à remplir les pages inexplorées de l’histoire.
Il a prévu de copier et de numériser les photos, pour pouvoir ensuite les rendre à leurs propriétaires. De nombreuses photos qui ont déjà été rassemblées peuvent être vues sur le site www.avetis.org. La galerie en ligne a des showrooms d’Arménie, du Nagorno Karabakh, des États-Unis, d’Europe, du Moyen Orient, d’Amérique Latine, et d’autres lieux encore. Les photos illustrent les différents aspects de la vie, la politique, la culture, les vies rurales et urbaines. Pour l’instant, la fondation a rassemblé plus de 3000 photos.
Karapetian dit qu’un bâtiment de Chouchi pourrait être transformé en galerie s’il peut trouver 300 000 dollars pour la rénovation et l’équipement.
Cependant, créer la galerie n’est pas la finalité du photographe. Il dit que cela n’est qu’une petite partie de son plan ambitieux qui est de transformer Chouchi en un centre de tourisme, d’éducation et de culture dans toute la nation, en faire davantage qu’une ville qui a été couronnée comme un symbole de la victoire Arménienne. (Chouchi a été libérée de l’occupation de l’Azerbaïdjan le 9 mai 1992, un jour que l’Arménie et le Karabakh pensent être un tournant décisif dans la guerre du Karabakh.) La Fondation voudrait que Chouchi devienne un centre de recherches et un centre culturel pan arménien. “Chouchi a été couronnée ville héros, un symbole de la victoire. Elle mérite bien plus d’attention que ce qu’elle reçoit à présent.”
Même après la guerre du Karabakh, Chouchi a conservé la plupart de ses monuments qui datent d’une époque où elle était un centre culturel et un centre d’édition important. La Fondation “Chouchi”, associée à des professeurs et des étudiants de l’Université State Engineering à Érevan, conduit des recherches architecturales à Chouchi et a inventorié 525 monuments d’architecture, y compris des tombes, des cimetières, des khachkars et des édifices d’habitations. De plus, quelque 200 tombes de l’âge du bronze ont été découvertes à Chouchi. La plupart de ces monuments sont dans un mauvais état de conservation et nécessitent des restaurations urgentes.
“Les bâtiments qui présentent un intérêt historique sont en train d’être démolis et les pierres sont réutilisées pour d’autres constructions. Les autorités devraient prendre des mesures pour les sauver, sinon nous ne pourrons maintenir pas même la gloire et la réputation de l’ancienne Chouchi qui a survécu aux guerres et aux invasions.”
Certains visiteurs appellent Chouchi “la ville fantôme” : en raison du grand nombre de bâtiments et de maisons détruits, de rares personnes sont visibles dans les rues, et l’atmosphère est comme si la guerre s’était terminée hier.
Cependant, Karapetian croit que l’histoire glorieuse de Chouchi est une raison suffisante pour qu’elle soit choisie comme Centre culturel des Arméniens. “Je pense que même Chouchi en ruines possède un tel potentiel,” dit-il.
©Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN 2007 - www.collectifvan.org
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