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particuliers à pO157 et codent , respectivement, une polysaccharide déacétylase et une LPS -1,7-N-acétylglucosamine transférase (alias WabB). Le gène ecf3 code une protéine homologue d'une protéine de la membrane externe d'E.coli K1 associée au pouvoir invasif. Le gène ecf4 code la seconde copie de la lipide A myristoyl transférase (alias MsbB2). Comme Shigella flexneri, E.coli O157:H7 possède deux copies du gène de myristoyl transférase mais, contrairement à msbB2 de S. flexneri, ecf4 d'E.coli O157:H7 est thermorégulé.

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105. L'opéron tetQ-rteA-rteB du transposon conjugatif (CTn) CTnDOT de nombreuses souches de Bacteroides (dont de nombreuses souches coloniques humaines) est responsable de la régulation par la tétracycline (à des concentrations de ~1 g/ml) de son excision et de son transfert, amplifiant de plusieurs milliers de fois la fréquence de l'évènement. Cette régulation se place au niveau traductionnel et implique une épingle à cheveux, formée par les séquences Hp1 et Hp8, dans la séquence entre le promoteur de tetQ et le codon correspondant à l'initiation de la traduction. Ce gène code une résistance à la tétracycline, les deux autres sont des gènes régulateurs. C'est la séquence codant un peptide leader de trois acides aminés dans cette séquence qui permet la régulation par la tétracycline. La séquence codant ces trois acides aminés peut former une épingle à cheveux supplémentaire, Hp2, avec Hp1 qui freine les ribosomes, empêche la formation de la structure Hp1-Hp8 et démasque le site de fixation des ribosomes sur tetQ. Y Wang et al.; Journal of Bacteriology 187, n°7 (APR05) 2673-2680. Très peu de choses sont connues de ce mécanisme d'excision et de transfert tout à fait original, et les gènes qui les gouvernent. Tout au plus sait-on que la protéine TraG ressemble à VirB4 du plasmide Ti d'Agrobacterium.



M Bacic et al.; Journal of Bacteriology 187, n°7 (APR05) 2858-2869 ont analysé, eux, la structure d'un autre transposon conjugatif des Bacteroides, CTn341 proche de CTnDOT. CTn341 qui a été isolé d'un Bacteroides vulgatus d'origine clinique, également résistant à la tétracycline. Comme souvent l'appareil conjugatif de ce type de transposon peut être mis à profit par d'autres transposons ou plasmides vecteurs de résistance.

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106. Les Norovirus (prototype le virus de Norwalk) sont une cause très fréquente de gastroentérites humaines aigues et circulent chez les veaux, mais avec des souches différentes dans les deux cas. Ces virus circulent à des dilutions très fortes dans les eaux et sont essentiellement issus des stations d'épuration et fréquents dans les navires (notamment de croisière, mais également dans l'US Navy lors de la guerre du Golfe en 1991) qui pompent des eaux "potables" sans grandes vérifications.

Ces virus présentent une grande variabilité génomique, mais on ne sait pas si cela est dû à des mutations ou des recombinaisons fréquentes.



J Rohayem et al.; Journal of Virology 79,n°8 (APR05) 4977-4990 ont analysé 25 séquences complètes disponibles du gène de la protéine de capside. Ils suggèrent que l'essentiel de la variabilité est liée à des recombinaisons fréquentes dans les régions exposées aux pressions immunitaires.

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107. Des chercheurs japonais et américains ont analysé le lait et la viande de bovins clonés, dans le but d'y déceler des anomalies qui pourraient être gênantes sur le plan de la sécurité alimentaire. Leurs résultats sont négatifs et tous les paramètres mesurés rentrent dans les normes pour les viandes et laits commercialisés.XC Tian et al.; Proceedings of the National Academy of Sciences USA 102 (03MAY05) 6261-6266.

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L'Environnement

108. S Green Tringe et al.; Science 308 (22APR05) 554-557 montrent en association avec Diversa, comment analyser les populations microbiennes d'un site dans le cadre d'une métagénomique comparative. Celle-ci permet d'analyser les capacités métaboliques en partant du séquençage "shotgun" de fragments d'ADN non assemblés permettant de faire un bilan des gènes connus présents.

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109. ### Les plasmides du groupe d'incompatibilité F ont pour prototype le facteur de fertilité F d'Escherichia coli (le plasmide qui permet la conjugaison). Ils n'ont pas que des qualités et ce sont de fameux vecteurs de résistances aux antibiotiques. C'est le cas du plasmide pRSB107 qui a été isolé d'une station d'épuration des eaux domestiques, et qui est porteur de résistances simultanées à ampicilline, pénicilline G, chloramphénicol, érythromycine, kanamycine, néomycine, streptomycine, sulfonamides, tétracycline et trimethoprim ainsi que contre les ions (n'en rajoutez plus). Mais il a également des talents cachés, car il sait très bien faire partager à sa bactérie hôte ses capacités à produire un sidérophore de type aérobactine et un système de pompage du fer que l'on retrouve chez Yersinia pestis et une Erwinia carotovora subsp.atroseptica. Il code également un transporteur de glycérol-3-phosphate et un système permettant une héritabilité fiable du plasmide. Tous ces modules accessoires sont encadrés par des séquences d'insertion indiquant, là aussi, une origine exogène. R Szczepanowski et al.; Microbiology 151 (APR05) 1099-1111.

Au fond ce plasmide est une collection de séquences récoltées de tous côtés et insérées grâce à des phénomènes de transposition. C'est surtout un magnifique exemple de réservoirs de résistances que nous entretenons dans nos stations d'épuration.

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110. La déforestation des régions tropicales est généralement suivie (comme ailleurs) par la reconstitution d'une forêt secondaire. La composition génétique de ces forêts secondaires a été étudiée dans le cas de la forêt tropicale du Costa Rica au sein des populations du palmier Iriartea deltoidea qui présente une large distribution géographique. Ce palmier est pollinisé par des abeilles inermes comme les Trigona et Melipona, et maintenant par les abeilles. Les graines sont dispersées par les oiseaux et les singes, mais aussi les pécaris et tapirs et divers rongeurs. C'est cette dissémination des graines qui permet la recolonisation et la reproduction d'un plant introduit qui commence 20 ans après la germination. Au site choisi, les graines proviennent de la forêt originale voisine protégée depuis 1981 et ont colonisé un pâturage abandonné. Mais seulement deux arbres ont fourni 56% des gènes des individus ayant permis cette recolonisation. UU Sezen et al.; Science 307 (18FEB05) 891.

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112. Un autre aspect des invasions est l'invasion par, non pas les organismes, mais des gènes particuliers.

Plusieurs études ont été consacrées aux fréquences d'hybridation et à leurs conséquences sur l'adéquation (fitness) à un milieu donné et donc à la capacité à donner une descendance durable, pour des hybrides entre des plantes cultivées et leurs parents sauvages. Une revue de RS Hails et al.; Trends in Ecology & Evolution 20 (MAY05) 245-252 est consacrée à ces problèmes.

Ces études ont montré que le transfert de transgènes aux hybrides F1 est possible, mais avec une faible fréquence. Mais hybridation ne signifie pas introgression (stabilisation de la nouvelle structure génomique). Il subsiste donc des questions concernant les transferts entraînant des modifications écologiquement signifiantes. Enfin, compte tenu de la distribution maintenant très large de plantes cultivées résistantes aux insectes herbivores (Bt) et, dans une moindre mesure, aux pathogènes, il faudrait mesurer comment ces introductions vont modifier les populations sauvages apparentées.

En fait, ce type d'études est intéressant non seulement dans le cas de transgènes, mais encore de gènes sélectionnés depuis des millénaires dans le cas des plantes cultivées, qui posent strictement le même problème.

Sur 25 cultures considérées dans une de ces études, toutes sauf trois donnent lieu à une hybridation avec des parents sauvages, et cela a donc été valable depuis les débuts de la domestication. Ce n'est donc pas tant l'hybridation dont pourrait douter, mais c'est sa fréquence qui doit être mesurée. Les études les plus nombreuses ont été réalisées sur le colza Brassica napus un hybride relativement récent) et un des ses parents B.rapa. Voir, par exemple, MJ Wilkinson, M.J. et al.; Science 302 (17OCT03) 457–459, ou un article de chercheurs de l'INRAJenczewski et al.; Environmental Biosafety Research 2 (JAN-MAR03) 9-24 sur des hybrides entre le colza et le radis sauvage. Le premier de ces articles a établi une carte des zones de sympatrie des deux espèces sur toute la Grande Bretagne et a décompté les hybrides possibles dans toutes ces zones pendant trois ans, puis déduit la fréquence.

Le taux d'hybridation a été ainsi estimé à 0,019, ce qui devrait entrainer l'apparition de 32 000 hybrides dans les habitats voisins de pièces d'eau, et de 17 000 hybrides dans les zones agricoles. Mais les intervalles de confiance sont très grands, ce qui limite l'appréciation des ordres de grandeur et indique de larges variations de site à site.

Le bon sens populaire aurait tendance à admettre que les caractères sélectionnés par des générations d'agriculteurs sont défavorables dans le contexte écologique d'une plante sauvage (non déhiscence des fruits, absence de dormance, etc…). Les données expérimentales indiquent que, d'une façon générale, la fécondité des hybrides n'est pas différente de celle des parents sauvages, voire amoindrie. Mais il existe des cas où ils peuvent avoir une fécondité améliorée.

Une des restrictions à la plupart des études sur les cas de supériorité de ces hybrides est qu'elles ont, toutes, été menées en l'absence de compétition et, dans certains cas, les hyrbides ont été arrosés et protégés par pulvérisation comme une plante cultivée, ce qui n'est pas l'information recherchée.

En fait, la fitness dépend étroitement de la densité absolue et relative des deux compétiteurs. Dans des habitats semi-naturels ces interactions compéitives et reproductrices ont de bonnes raisons d'avoir une influence. Dans le cas de B.rapa et B.napus, les hybrides produisent plus de semences dans des champs mixtes, même à haute densité, tandis que les plants hybrides mâles ont du mal à féconder B.rapa. En fait tout ceci est très variable, probablement du fait que les hybrides récents ont un génome très variable construit lors de l'hybridation.

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La Politique

113. Le numéro du 27 MAI de Nature propose une série d'analyses de la situation face à la grippe aviaire H5N1 et ses menaces pour non seulement l'humanité, mais également pour ses ressources agricoles, et socioéconomiques comme l'agriculture et le tourisme.

P Aldhous et al.; Nature 235 (26MAY05) 399 posent la question de savoir si nous sommes prêts à une pandémie avec, évidemment, une réponse simple: non, car un échec dans un seul pays peut annuler tous les efforts des autres vus les moyens de diffusion de toute nature entre pays..

Une série d'articles portent sur l'état des vaccins et l'adéquation des stocks de substances antivirales (voir le Bulletin de Janvier §112), ainsi que sur la politique de plusieurs pays dans le monde.

Il est évident que les pays de l'Asie du sud-est seront à l'origine d'une pandémie éventuelle et tous ne sont pas prêts (voir particulièrement le § de ce Bulletin pour Java). Pourtant deux épidémies ont été jugulées dans ces pays grâce à une réaction énergique locale, à Hong Kong en 1997 et plus récemment en Thaïlande (voir, plus loin, R Webster et al.; Nature 235 (26MAY05) 415-416).

E Check; Nature 235 (26MAY05) 404-406 insiste sur les obstacles de toute nature à un développement rapide de vaccins. Elle analyse le programme du NIH américain d'essai d'un nouveau vaccin sur 450 volontaires. Mais ce programme n'aura probablement aucun effet si les administrations de la santé, les hommes politiques et les industriels ne trouvent pas rapidement des réponses aux sérieuses questions de financement de ces vaccins.

On produit actuellement 292 millions de doses de vaccin contre les épidémies annuelles. C'est une capacité industrielle qui existe, mais elle n'est pas prête à s'embarquer sur une souche nouvelle et beaucoup plus préoccupante que les petites évolutions annuelles où, si on se trompe (et cela arrive manifestement), cela n'entraîne guère de conséquences graves. Se pose également le problème du passage à la vitesse supérieure (voir plus bas).

On se prépare, certes, aux deux souches menaçantes H5N1 et H9N2 et des vaccins correspondants sont en essai. Qu'ils ne confèrent pas, sous leur forme actuelle, une protection complète n'est pas un vrai problème, car si la nouvelle souche pandémique apparaît, elle dérivera des souches utilisées, et le vaccin freinera vraisemblablement la diffusion de la maladie. Au moins dix essais sont en cours en Australie, Canada, Etats-Unis, France, Allemagne et Japon. Thaïlande et Vietnam essaient de mettre au point leurs propres essais.

L'un des problèmes rencontrés est l'absence d'adjuvants (stimulants du système immunitaire) admissibles pour ces vaccins, ce qui pourrait causer des retards supplémentaires. Les Etats-Unis sont prêts à payer des essais de vaccins avec des adjuvants dans de nouveaux vaccins (le vaccin essayé par le NIH n'en comporte pas). Mais, pour l'instant, ils ne sont toujours pas acceptés. L'autorisation devrait être globale et pas pays par pays car cela tuerait tout intérêt commercial.

Une cause de retard possible est le fait que la technique actuelle de production des vaccins contre la grippe consiste à faire proliférer le virus dans des œufs embryonnés de poulets (sélectionnés, voir le §112 du Bulletin de Janvier), après quoi on l'inactive chimiquement selon une méthode éprouvée ou on sélectionne une variété atténuée. Encore faut-il qu'ils ne tuent pas trop vite l'embryon et qu'il veuille donc "bien" pousser. On sélectionne classiquement une souche de ce type en co-infectant l'embryon avec une souche connue pour bien pousser dans ces conditions, et la souche pour laquelle on veut un vaccin. On espère donc des réarrangements entre les deux génomes permettant une croissance rapide de la récolte de virus, tout en espérant conserver la combinaison antigénique qui va en faire un vaccin. C'est donc une sélection qui va avoir lieu, mais le résultat est quand même aléatoire.

La génétique réverse a permis de raccourcir ce délai en combinant directement les séquences voulues d'hémaglutinine (H) et de neuraminidase (N) sans faire confiance à une loterie. Elle est utilisée dans les nouveaux vaccins. On a créé des versions moins pathogènes de l'hémaglutinine tout en conservant un pouvoir immunogène et neutralisant.

Dans le cas d'une pandémie le problème est plus ardu, car il va falloir partir de zéro. Pourtant l'un des essais américains actuels a prévu un mois pour partir de zéro et obtenir une souche vaccinale.

Malheureusement, on se heurte à un problème grave de propriété industrielle, car la technique de génétique réverse est couverte par un de ces brevets à large couverture qui entraîne des négociations interminables si on ne prend pas, au niveau gouvernemental, des mesures énergiques comme les Etats-Unis en 1941 pour développer leur aviation de façon fantastique en obligeant la cession de licences (et en fixant le montant) de tous les brevets intéressant ce domaine pour la durée de la guerre.

Vient, ensuite, le problème de la quantité nécessaire de vaccins . Nous avons vu, plus haut, que l'on a une capacité de production d'environ 300 millions de doses annuelles. Pour une pandémie ce sont des milliards de doses, sinon on aura des problèmes d'éthique sociale (avec les nantis se débrouillant pour être protégés) et un outil de domination politique.

Le passage à la vitesse supérieure est un problème financier et technique. Les vaccins contre la grippe ne sont pas lucratifs et surtout un investissement aléatoire, à la fois par ce qu'ils reposent sur une logique prédictive qui peut facilement être prise en défaut, et à cause des risques d'effets secondaires, comme je le soulignais en Janvier. De plus les œufs embryonnés agréés sur le plan sanitaires ont une disponibilité est très limitée.

La solution d'utiliser des bioréacteurs avec des cellules en suspension serait plus raisonnable car les changements d'échelle sont plus faciles et, d'une certaine façon plus sûrs. Mais bouleverser ses équipements pour un fabricant de vaccins n'est pas une opération séduisante.

Le maintien d'une capacité de production élevée est la raison des campagnes annuelles de vaccinations recommandées pour les épidémies annuelles (cela est également valable pour les médicaments anti-grippaux dont le marché actuellement limité pourrait être soutenu par une prescription même dans les épidémies annuelles) ? Cela rassure l'industrie sur l'avenir commercial de leurs installations.

Michael Osterholm de l'University of Minnesota a rappeler à une audience fournie que des défaillances dans la lutte contre la pandémie aviaire éventuelle susciterait la création de commissions d'enquêtes à même but que celle sur le 11 Septembre et que les responsabilités des gouvernants, industriels et scientifiques seraient soulignées et sanctionnées. A bon entendeur, salut.

A Abbott; Nature 235 (26MAY05) 407-409 souligne que les stocks de substance anti-virales sont également notoirement insuffisants. Comme dans le cas des vaccins, les pays sous-développés sont les moins bien préparés, alors que ce seront probablement le point de départ de la pandémie.

L'oseltamivir (Tamiflu™) de Roche et le zanamivir (Relenza™) de GlaxoSmithKline sont des inhibiteurs de la neuraminidase qui freinent le développement de la maladie, mais ne la bloquent pas, réduisant simplement la durée des symptômes et, dans une certaine mesure, la propagation d'individus à individus. Ils peuvent donc être utilisé préventivement. Le Tamiflu™ a été autorisé en 1999, parmi les quatre anti-influenza actuellement disponibles, sans grand espoir commercial d'ailleurs. Un traitement coûte de 10$ (pour les achats de masse liés à une politique gouvernementale) à 30$, mais il existe des possibilités de réduction des coûts en jouant sur la formulation. Il n'est usuellement prescrit que pour les plus faibles, notamment les personnes âgées. Mais on pourrait acquérir une expérience notable par une prescription plus généreuse qui entretiendrait les firmes productrices, certes, mais permettrait de surveiller les effets et d'aguerrir les médecins. Actuellement le Tamiflu est essentiellement prescrit au Japon (avec 75% des ventes annuelles, avec l'essentiel du reste aux Etats-Unis, tout le reste du monde ne consommant que 3%).

Personne n'a d'idée sur l'effet qu'aurait ce médicament en cas de pandémie. Les modèles indiquent qu'il pourrait bloquer les débuts d'une pandémie, et on a calculé que 120 000 doses bien utilisées au point d'émergence de la pandémie, combinées avec une stricte quarantaine des familles infectées, pourrait juguler la pandémie à ses débuts. Mais comme ces débuts auront probablement lieu dans un pays ne disposant pas de stocks, la réponse est sans intérêt. Des résistances n'ont pas été observée jusqu'au cas récent vietnamien d'une souche résistante (voir $ plus haut).

Pourtant la firme Roche a été surprise par le quadruplement de ses ventes en 2004. La raison en est que les pays développés (et raisonnables) sont en train de stocker ce médicament qui a l'énorme avantage de pouvoir être conservé une dizaine d'années à température ordinaire. Mais la capacité de production de Roche est quand même réduite. Le Relenza a l'inconvénient de devoir être inhalé, ce qui pose des problèmes pour des personnes en difficulté respiratoire, comme c'est le cas des personnes malades.

Un autre anti-neuraminidase de BioCryst Pharmaceuticals (peramivir™) est efficace et très persistant mais peu utilisé car il faut l'injecter, de plus, et au moins dans le cas de la grippe B une seule mutation entraîne une résistance du virus.

Des médicaments anciens, amantadine et rimantadine, sont maintenant dans le domaine public (donc bon marché) et ont été efficaces contre la pandémie de 1968, mais agissent sur la protéine M2 du virus, et donnent lieu à l'apparition rapide de résistances du virus. Ils ont, par ailleurs, des effets secondaires psychotiques, cependant rares.

Les stratégies de lutte contre une pandémie éventuelle sont essentiellement nationales, mais, quand même, sous l'égide de l'OMS, 50 pays ont quand même décidé (?) de coordonner leur politique sanitaire dans ce domaine. Grande Bretagne et Canada ont officiellement élaboré les réglementations conséquentes (pas les Etats-Unis). La Grande Bretagne a déjà stocké du Tamiflu pour 25% de sa population, le Canada pour 5%, les Etats-Unis pour à peine 1% de leur population, de quoi protéger le président et son entourage.

Dans ces conditions les priorités iront aux travailleurs de santé, les plus exposés. Il n'est pas sûr que ceci ne donnera pas lieu à des controverses violentes au sein de la population. Ceci a suscité plusieurs études sociologiques.

Une question posée est celle des objectifs visés, en dehors de celui de minimiser les dépenses de sécurité sociale. On peut chercher à éviter le maximum de décès ou de préserver l'économie, par exemple. La définition des acteurs dits "indispensables" est donc posée. On manque quand même de données sur l'étendue des infections et leur rapidité de transmission, leur gravité, leur répartitions possibles dans le temps, dans l'espace, parmi la pyramide des âges. C'est pourquoi l'étendue des stocks de médicaments est une assurance de souplesse.

Cependant un secteur n'est actuellement pas couvert, celui des enfants très jeunes (celui qui a beaucoup souffert lors de la grippe espagnole) car on n'a aucune donnée sur les enfants très jeunes, du fait des problèmes éthiques posés par une expérimentation dans cette classe d'âge.

C'est à la source animale que R Webster et al.; Nature 235 (26MAY05) 415-416 se consacrent. Ils déplorent les difficultés à échanger les souches collectées à fin de comparaison et ceci pour diverses raisons comme les problèmes de propriété industrielle sur les souches utilisées pour les vaccins ultérieurs, l'honneur de la patrie, les embargos divers et autres babioles… Voir, en particulier, l'article de D Butler; Nature 435 (12MAY05) 131 qui explique les multiples raisons qu'invoquent les pays refusant d'envoyer des échantillons à l'OMS (l'organisation n'en a obtenu que 6 cette année. Le plus frappant et que, par exemple au Vietnam, on veut éviter que les journalistes puissent exploiter les données pour nuire au pays!!!.

Il est vraisemblable que des accidents de laboratoire sont à craindre quand on veut isoler le virus qui peut s'échapper des laboratoires, faute de précautions. Il faut disposer d'au moins une enceinte de confinement de type 3 et du personnel spécialement qualifié pour travailler sur la souche. Certains pays ne disposant pas de facilités adéquates ont été avisés d'avoir à identifier avec des techniques moléculaires (sans culture) les souches plutôt que de cultiver le virus qui, comme souvent aux débuts, d'une épidémie, est difficile à cultiver dans les milieux traditionnels et peut facilement échapper. La construction de facilités, plus la formation du personnel nécessite de l'argent et du temps, qui tous deux font maintenant défaut.

Ils analysent les deux succès d'éradication évoqués plus haut, celui de Hong Kong en 1997 et celui de la Malaisie en 2004-2005. Tous deux ont eu un coût considérable, car impliquant non seulement la destruction des cohortes infectées, mais également une surveillance continue et sérieuse, ce qui était relativement facile à HongKong, beaucoup moins dans toute la Malaisie.

Ce sont 1,5 millions de poulets qui ont été détruits en quelques jours à Hong-Kong après la mort de 6 personnes sur 18 infectées. Plus aucun virus du type H5N1 n'a été isolé ni des volailles ni de cas humains, depuis 2004 dans ce territoire bien que des hérons et des faucons de passage soient infectés.

Les mesures prises ont été drastiques, en sus de l'abattage systématique, le vidage et le nettoyage des marchés deux jours par mois, la vaccination de toutes les volailles élevées ou importées dans le territoire avec introduction de volailles témoins non vaccinés dans chaque élevage, l'élimination des canards, oies et cailles qui ont été à l'origine de l'épidémie de ces marchés ont été efficaces. Ce qui a été relativement facile à Hong Kong sur un territoire étroit et bien contrôlable (et contrôlé), la coopération entre tous les intervenants y sont pour beaucoup. Pourquoi ces mesures n'ont elles pas été suivies dans d'autres pays ?

L'étendue d'un pays ne facilite pas la vérification des mesures prises, et si la fermeture des marchés et leur nettoyage périodique ne coûtent guère, les vaccinations dans un grand pays sont plus aléatoires vu la qualité très diverse des vaccins utilisés. Les vaccins humains et pour les volailles répondent à des exigences très différentes. Un des défauts fréquents des vaccins vétérinaires est qu'ils préviennent la maladie, mais pas les infections asymptomatiques avec excrétion permanente de virus infectieux (c'est pourquoi on préfère généralement l'abattage généralisé).

C'est d'ailleurs ce que l'on a observé en Amérique centrale avec un vaccin contre une épidémie H5N2. C'est d'ailleurs à ces problèmes que répondent les volailles sentinelles introduites dans les marchés de Hong Kong. On pourrait probablement utiliser les vaccins issus de la génétique réverse en priorité dans la vaccination vétérinaire pour explorer leur efficacité

La Malaisie a, depuis Octobre 2004, lancé un programme de surveillance généralisée avec du personnel entraîné, une réduction (voire un abattage systématique des élevages infectés), contre compensation, des élevages de canards qui se révèle des réservoirs de formes de virulence très diverses, asymptomatiques pour eux, mais très virulentes chez les poulets. En Mars 2005, les élevages de canards positifs pour le virus sont maintenant inexistants. L'abattage reste utile car les vaccins pour le canard sont encore moins fiables que dans le cas du poulet à cause des formes asymptomatiques, notamment.

Une source de préoccupation est la faune aviaire migrant entre Sibérie et cette partie de l'Asie du sud-est tous les ans. Si elle est infectée, l'abattage ne sera guère efficace. La migration vers l'ouest de la maladie est déjà constatée.

La Chine qui exporte très peu de poulets pour l'instant, utilise les vaccinations et n'a pas déclaré d'épidémies locales cette année, mais on constate chez les éleveurs un abus d'antiviraux bon marché comme l'amantadine (voir plus haut) qui a déjà entraîné des résistances dès 2003. Le Vietnam va se lancer dans une campagne de vaccination des poulets. L'Indonésie a utilisé les vaccinations, mais cela n'a pas empêche le déclenchement d'épidémies chez les poulets et, plus grave, chez les porcs (voir la fin de l'analyse).

Le problème de la Thaïlande est que c'est un gros exportateur de volailles, comme le Brésil. L'utilisation de vaccins qui laissent passer des poulets asymptomatiques est contre-productive sur le plan commercial. Elle envisage ces vaccinations pour les poulets domestiques, les canards sauvages et les coqs de combat. Comme l'abattage de tous les poulets est horriblement coûteux, l'Office International des Epizooties (les épidémies animales) envisage de créer des catégories différentes de volailles à risques différents, ce qui limiterait les dégâts collatéraux sur les exportations.

Le gouvernement indonésien est préoccupé par un passage du virus H5N1 aux porcs de l'archipel. On sait, en effet, que le porc est un intermédiaire idéal entre oiseaux et humains, car il possède les récepteurs des deux groupes d'animaux. Sa présence est un pas de plus vers le passage facile à l'homme avec transmission entre individus. Cyranoski; Nature 235 (26MAY05) 390.

La première observation a été faite dans l'ouest de Java. Bien que cette découverte ait été faite par un "freelance" qui analysait les porcs au voisinage d'un élevage de volailles frappé par la maladie, les experts gouvernementaux auraient confirmé ses résultats dans cette région. Le même chercheur est celui qui a averti, sans guère de succès, que les élevages de sa région étaient ravagés par une épidémie de grippe H5N1. La moitié des élevages seraient infectés. Pire, les porcs se portent comme des charmes, ce qui empêche de détecter les animaux infectés. Autant dire que l'épidémie a échappé à tout contrôle.

Un problème grave est l'absence de dialogue avec les autorités internationales. Un de leurs représentants sur place parlant de "rumeurs", ce qui est possible mais nécessiterait une enquête rapide et approfondie. Or les agences internationales ne peuvent intervenir qu'à la demande officielle des gouvernements !!!

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115. KJ Bradford et al.; Nature Biotechnology 23 (APR05) 439-444 proposent de repenser la réglementation des OGMs compte tenu de l'expérience des vingt dernières années pour les plantes transgéniques. Tous les ennuis constatés, et largement commentés dans la presse, sont des infractions à la réglementation très stricte actuelle, mais strictement aucun n'a pu entraîner de problèmes de sécurité alimentaire. Les défaits éventuels autres que la nature du gène et du caractère lui-même sont repérés et éliminés au cours des années de sélection après l'évènement de transformation initiale.

Les auteurs proposent que l'on envisage une réglementation uniquement basée sur les caractères phénotypiques, comme dans la sélection classique.

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116. L'idée de créer, de novo, un Institut Européen de technologie, copie du MIT, a reçu un accueil plus que mitigé de la commission EURAB (European Research Advisory Board) chargée de conseiller la Commission Européenne. Cette idée avait été lancée en Février lors de la relance de la stratégie dite de Lisbonne, par le président de la Commission, José Manuel Barroso qui avait proposé de le localiser en Pologne. Des membres du parlement européen avaient même proposé, eux, de le loger dans le bâtiment de Strasbourg, ce qui serait un moyen de se débarrasser d'un des deux sites qui se partagent leurs sessions.

L'argument majeur de EURAB est qu'il est idiot de concevoir ce genre de projets de haut vers le bas, et que le MIT comme d'autres regroupements prestigieux sont issus de la base, ce qui a fait leur force et assuré leur pérennité. Janez Potocnik étant commissaire à la recherche et Jan Figel à l'éducation pensent qu'il vaudrait mieux, dans ces conditions, des réseaux fédératifs. Mais même les réseaux n'ont pas convaincu. G Vogel; Science 308 (05MAY05) 774.

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