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Les Insectes et leur Maîtrise

51. Une revue sur l'évolution des aspects endocriniens de la métamorphose est parue avec JW Truman et al.; Annual Review of Entomology 47 (2002) 467-500. Elle insiste sur le rôle prédominant de l'hormone juvénile (JH) dans l'apparition de la métamorphose complète des insectes dits supérieurs, ou Holométaboles. La JH agit sur les larves des insectes les plus primitifs et y supprime la morphogenèse. La différenciation des stades pronymphaux des larves des insectes Hémimétaboles est bloquée, donnant des larves fonctionnelles jusqu'à ce que cette hormone disparaisse lors du dernier stade larvaire. Chez les Holométaboles certains tissus échappent à cette répression et donnent les disques imaginaux.

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52. Les Lycénidés représentent un tiers des papillons connus. Leurs chenilles vivent, pour la plupart, en association avec des fourmis. Les chenilles et les chrysalides de ces papillons utilisent des signaux complexes pour que les fourmis s'en occupent. Une revue de chercheurs de Harvard et de Cornell traite de ces communications particulières. NE Pierce et al.; Annual Review of Entomology 47 (2002) 733-771.

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53.### Les pucerons hébergent des bactéries symbiotiques qui sont totalement dépendantes de l'insecte, les Buchnera. En échange ces bactéries peuvent alimenter le puceron en certains amino-acides (méthionine, cystéine et surtout tryptophane). Les Buchnera sont très proches d'E.coli. Leur génome est cependant sept fois plus petit que celui d'E.coli (voir, en particulier, FJ Silva et al.; Trends in Genetics 17 (NOV01) 615-618). Le génome de 618 kb du symbiote intracellulaire Buchnera aphidicola du puceron Baizongia pistacea a été séquencé par le centre d'astrobiologie de l'équivalent espagnol du CNES français. RCHJ van Ham et al.; Proceedings of the National Academy of Sciences USA 100 (21JANV03) 581-586.

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54. Necrotic (Nec) est un composant important de la cascade protéolytique en aval du récepteur Toll dans la réponse immune de la Drosophile. C'est un membre de la famille des serpines (SERine Protease INhibitor) qui est supposé inhiber la protéase Persephone. Nec a une très large spécificité inhibitrice. Il inhibe, en effet, élastase, thrombine et protéases chymotrypsin-like. Il n'inhibe ni trypsine, ni kallikréine. AS Robertson et al.; Journal of Biological Chemistry 278 (21FEB03) 6175-6180.

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55. Le venin des scorpions (je sais que ce ne sont pas des insectes, mais où les mettre ?) est un mélange hétéroclite de sels, petites molécules, peptides et protéines. Au sein de ce type de stratégie, certains scorpions raffinent leurs méthodes. Ils sécrètent un pré-venin transparent lors d'une première stimulation (quand on les excite). Si la stimulation et la sécrétion persistent c'est un venin dense blanc qui est alors produit.

Le pré-venin contient une forte concentration de sels de potassium et plusieurs peptides, dont certains bloquent les canaux K⁺. La combinaison des deux empêche un rétablissement du potentiel membranaire de repos, ce qui entraîne un effet douloureux durable. Ce pré-venin est probablement un instrument de dissuasion contre les ennemis des scorpions et de prédation contre les petites proies, réservant le vrai venin pour les stimulations prolongées et les proies de plus grosse taille qui justifient cette dépense. B Inceoglu et al.; Proceedings of the National Academy of Sciences USA 100 (04FEB03) 922-927.

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56. L'araignée australienne Thomisus spectabilis (crab spider) peu visible pour l'homme sur les fleurs de Chrysanthemum frutescens, est très visible pour ses proies sensibles aux UV, comme l'Abeille (Apis mellifera). Celles-ci, sont stupidement attirées, à leurs dépens, par le contraste de l'araignée sur le pétale. L'araignée exploite l'attraction des abeilles pour des fleurs bigarrées.

Ceci a été démontré récemment en utilisant des araignées anesthésiées déposées sur des fleurs dans des dispositifs bloquant tout signal olfactif éventuel.

T.spectabilis utilise une stratégie différente d'autres araignées crabes comme le mimétisme. L'araignée est difficile à percevoir de loin par l'abeille, quand celle-ci utilise uniquement son récepteur du vert, mais devient très visible de près. Comme les fleurs blanches réfléchissant l'UV sont très rares dans la nature, l'araignée est très visible à ces longueurs d'onde sur pratiquement n'importe quelle fleur. AM Heinling et al.; Nature 421 (23JAN03) 334.

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58. Xenorhabdus nematophilus est une bactérie Gram^- pathogène virulent des insectes qui est libéré par le nématode Steinernema carpocapsae après son introduction dans les larves cibles. Le 5° stade larvaire de Manduca sexta, lutte contre cette bactérie par le procédé classique de formation d'hémocytes agrégées autour de la bactérie (nodule) qui se mélanisent et meurent en formant une capsule. Cela fait un peu penser à la réaction hypersensible chez les plantes. La bactérie à son tour essaye de se prémunir contre ces défenses et limite la nodulation. Ce mécanisme d'immunodépression est également valable pour d'autres bactéries comme Pseudomonas putida ou Ralstonia solanacearum. Le facteur en cause n'est pas encore identifié, mais bloque la production des eicosanoides. Y Park et al.; Archives of Insect Biochemistry & Physiology 52 (FEB02) 71-80.

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59. La production de procollagène humain de type III dans des cocons de ver à soie transgéniques est décrite dans M Tomita et al.; Nature Biotechnology 21 (JAN03) 52-56. Les auteurs utilisent une fusion d'un cDNA (avec le propeptide C délété) avec une chaîne légère de fibroïne de la soie et un peptide marqueur une protéine fluorescente verte améliorée. Le vecteur est un piggyBac. Le procollagène est bien présent dans le cocon.

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