2Activités et résultats
La période contractuelle précédente de l’UMR, relevant de la vague A, ayant porté sur la période 2007-2010, afin de resynchroniser son prochain cycle avec celui de l’UPMC, relevant de la vague D (2014-2018), il a été convenu entre tutelles le renouvellement de l’unité sur une période contractuelle réduite portant sur 2011-2013. Ainsi, l’unité a déjà été évaluée par l’AERES en mars 2010 pour son bilan 2005-2009 et son projet 2011-2014, dont les périodes recouvrent en partie celles des projets et bilans relatifs aux présents documents. Le projet auquel nous nous référons pour le présent bilan est donc celui formulé pour la période 2011-2014, même s’il n’est que partiellement réalisé.
L’énoncé du projet scientifique général de l’UMR, qui en définit notamment le périmètre et les éléments de spécificité, tel qu’il apparaît dans sa convention relative à la période 2011-2013, est donné au § 4.1 en annexe.
Les paragraphes suivants décrivent les principales avancées du bilan, tant du point de vue des lignes directrices de cette période que du projet général de l’unité.
2.1.1Orientations thématiques transversales
Le projet scientifique de l’UMR pour la période 2011-2014 est structuré en 4 thématiques transversales, qui englobent l’ensemble des travaux et ont pour principale motivation d’assurer une lisibilité d’ensemble des recherches, tant relativement à leur regroupement selon les disciplines scientifiques dont elles relèvent, que dans leur fonction et finalité, à la fois entre elles et en lien avec les enjeux institutionnels de l’Ircam.
2.1.1.1Analyse, traitement et synthèse sonores
Cette thématique regroupe les avancées récentes d’un ensemble de lignes de recherche dans le champ de l’acoustique et du traitement de signal : analyse et traitement des sons par modèles de signaux (§2.7.1, 2.7.3), bases de données et indexation musicales (§2.7.2), acoustique instrumentale, formalismes de description des systèmes non-linéaires et leurs applications à la synthèse par modélisation physique (§2.4, 2.7.4), techniques de spatialisation sonore (§2.5.1, 2.5.2). Elle relève principalement, dans le champ artistique, des catégories de production du matériau (sonore en l’occurrence) et de sa diffusion ;
2.1.1.2Représentations et langages
Cette thématique, qui se situe principalement dans le champ de l’informatique, concerne les représentations et traitements symboliques des informations musicales, les langages, modèles et paradigmes de programmation pour la composition (§ 2.8.4), les liens entre signaux et informations symboliques (§2.8.2), la formalisation et l’exécution des processus interactifs (§2.8.5). Elle relève dans le champ artistique de la catégorie d’écriture entendue dans un sens élargi, relativement à la formalisation des données et processus musicaux.
2.1.1.3Interaction musicale, sonore et multimodale
Cette thématique, qui conjugue traitement du signal temps réel et interfaces homme-machine, porte sur les systèmes interactifs articulant performance humaine et production sonore. Elle comprend l’analyse et la modélisation des signaux gestuels et informations issus de la performance (§ 2.10.1), les techniques de synthèse et traitement sonore temps réel (§ 2.10.2), les modèles d’interaction (§2.10.3, 2.8.3). Elle relève dans le champ musical de la catégorie étendue d’instrument.
2.1.1.4Fondements cognitifs, théoriques et musicologiques
Cette thématique regroupe les apports théoriques et expérimentaux, issus de différentes disciplines, contribuant à formaliser des connaissances sur le musical et le sonore et alimentant, dans un processus top-down, les axes de recherches plus appliqués des autres thématiques d’une part, et des applications relatives à la médiation de ces connaissances d’autre part. Les disciplines convoquées sont la musicologie, l’esthétique et l’anthropologie cognitive (§2.9) la psychologie cognitive de l’audition (§2.6.1), la cognition intermodale (§2.5.3) ; les mathématiques (§2.8.1). Les applications relatives à la médiation des connaissances concernent le design sonore (§2.6.2, 2.6.3) et la documentation des œuvres à des fins d’échanges musicologiques et de diffusion culturelle (§2.9).
2.2Bilan 2007-2012 : éléments de synthèse 2.2.1Faits marquants (depuis 2010)
Aspects institutionnels
-
Intégration de l’UPMC comme tutelle: la décision concernant cette importante évolution était en suspens lors de la précédente évaluation ; celle-ci est effective depuis 2010, l’unité étant rattachée à l’UFR 919 Ingénierie, avec l’affectation de moyens de fonctionnement, d’investissement et de postes, le premier poste d’enseignant-chercheur affecté à l’unité ayant été pourvu en janvier 2012 (Professeur section CNU 27) ;
-
Clarification du périmètre de l’UMR conformément aux préconisations du précédent comité AERES, par l’affectation par l’Ircam à l’unité, à l’occasion de son renouvellement en 2011, de l’ensemble de ses collaborateurs permanents ingénieurs, techniciens et administratifs qui participaient à la vie des équipes ;
-
Mise en place en 2011 du Master Design sonore à l’ESBAM (Ecole supérieure des beaux-arts du Mans), l’équipe Perception et design sonores étant fortement impliquée dans la définition du projet pédagogique et les enseignements (cf § 4.4.2 en annexe) ;
-
Préfiguration en 2012 de l’équipe-projet commune avec l’Inria MuSync (Programmation et traitement synchrone temps réel des signaux musicaux), dirigée par Arshia Cont et intégrée à l’équipe Représentations musicales, projet en cours d’évaluation par les instances concernées ;
Aspects scientifiques
-
Important renouvellement des projets collaboratifs de R&D en particulier au cours de la période 2011/2012 avec le démarrage de nombreux projets ANR blancs, ICT, ANR ContInt, etc., l’unité ayant participé au cours de la période du bilan à 45 projets dont 15 qu’elle coordonne, représentant un financement de plus de 11 M€, plus au moins 5 nouveaux projets acceptés pour 1,7 M€ de financement (cf tableur de bilan et § 4.9 en annexe); trois des projets coordonnés par l’unité, Vivos, Sample Orchestrator et Interlude, ont été cités par l’ANR notamment comme « faits scientifiques marquants » dans ses rapports d’activité (années 2005, 2010 et 2011, département STIC) ;
-
Renouvellement des objets de recherche dans les différentes équipes, corollairement au point précédent et à l’arrivée de nouveaux chercheurs et doctorants ;
-
Renforcement sensible des équipes Acoustique instrumentale et Représentations musicales lié à la consolidation de collaborateurs présents et l’arrivée de nouveaux chercheurs en 2011-2012, donnant lieu à la mise en place de nouveaux projets ;
-
Poursuite de l’effort de publication, avec une augmentation (2010-2011) par rapport à la période de l’évaluation précédente (2005-2008) ;
-
Systématisation des soutenances d’HDR : processus initié dans différentes équipes, en cours à la date du bilan ;
-
Aboutissement fin 2011 du projet d’équipement de l’Espace de projection d’un système de diffusion multicanale WFS/ Ambisonique, dispositif sans précédent ouvrant de nouvelles perspectives pour les recherches sur la spatialisation sonore et leurs applications à la création ;
Diffusion et valorisation
-
Succès du lancement de la collection Ircam Tools démarrée en août 2010, qui, avec plus de 1500 items vendus en 2 ans pour une recette globale de 190 k€, et l’attribution en 2011 de l’Award du meilleur plug-in de l’année par le magazine professionnel anglais Resolution, a grandement contribué à la diffusion des technologies des équipes Espaces acoustiques et cognitifs (Spat) et Analyse/synthèse (Trax) auprès des professionnels du son et de l’audiovisuel ;
-
Nombreux contrats de licence industrielle de la technologie SuperVP développée par l’équipe Analyse/synthèse ;
-
Attribution des prix Gilles Kahn et deuxième accessit du prix ASTI en 2009 à la thèse d’Arshia Cont (équipe Interactions musicales temps réel), et du Prix spécial du magazine « La recherche » 2011 au projet antescofo (équipes Interactions musicales temps réel et Représentations musicales) ; attribution en 2011 des 2 premiers prix du concours international Margaret Guthman Musical Instrument, qui récompense la conception de nouveaux instruments de musique (GeorgiaTech, USA), aux projets de l’équipe Interactions musicales temps réel ;
-
Positionnement des résultats des recherches sur la recherche d’informations musicales en premières places chaque année dans de nombreuses catégories aux concours international MIREX (équipe Analyse/ synthèse) ;
-
Organisation de plusieurs colloques de portée internationale par an dont l’accueil de conférences internationales et de colloques interdisciplinaires associant contributeurs scientifiques et artistiques ; ils sont généralement associés à des événements destinés à un public plus large, en présence d’invités prestigieux tels que, pour les colloques récents, Alain Badiou, Pierre Boulez, Alain Connes, Bruno Latour, Raoul Ruiz, Cédric Villani, Lars Von Trier, et font l’objet d’une importante couverture médiatique (cf. § 4.7.1).
2.2.2Rayonnement, attractivité, diffusion et rôle social 2.2.2.1Contribution aux enjeux de la création artistique
La contribution des recherches aux enjeux de la création artistique contemporaine représente l’une des principales missions de l’unité dans le cadre de son inscription à l’Ircam. Les disciplines artistiques concernées sont non seulement la musique, mais aussi les arts du spectacle (danse, théâtre, cinéma) et les installations interactives.
Cette mission concerne la plupart des équipes de l’unité à deux exceptions :
-
l’équipe Perception et design sonores, dont le domaine principal d’application des travaux, le design sonore, ne se situe pas dans le champ de la création artistique, au sens où il considère la production d’artefacts sonores dans une visée fonctionnelle, intéressant divers domaines d’application ;
-
l’équipe Analyse des pratiques musicales, pour laquelle la création artistique représente moins un débouché qu’un objet de recherche, et dont les travaux contribuent, par la médiation qu’ils produisent d’analyses et d’informations sur les œuvres, à une activité de diffusion culturelle également inhérente aux missions institutionnelles de l’Ircam.
Le développement technologique constitue un important vecteur de transfert entre recherche et création : l’activité de la plupart des équipes comprend une dimension de développement professionnel produisant des environnements pour la plupart logiciels, intégrant les résultats des recherches au fur et à mesure de leur avancement. Ces environnements sont utilisés comme outils de création par les artistes dans un contexte de production ; ils constituent une base concrète d’échanges entre chercheurs et artistes pour l’élaboration de concepts communs relevant d’une recherche musicale, à l’interface entre recherche scientifique et technologique et pratiques artistiques formalisées. Une présentation des développements technologiques issus des travaux des l’unité est donnée en annexe au § 4.8.1.
L’annexe 4.6 présente les différentes formes d’interactions entre chercheurs et artistes à l’Ircam et fournit une liste non exhaustive de projets auxquels les équipes ont contribué au cours de la période du bilan, à la fois dans le champ prospectif de la recherche musicale et pour la production d’œuvres. On se référera pour une présentation complète des projets artistiques de l’Ircam à ses rapports d’activité1.
2.2.2.2Diffusion et valorisation
La diffusion et la valorisation des activités de recherche représente un investissement important des équipes, à travers leur participation active, y compris en tant que coordinateurs, à de nombreux projets ANR et européens, mais aussi dans différents cadres de diffusion et transfert : développement logiciel pour le Forum Ircam (1300 utilisateurs professionnels dans le monde) et autres produits comme Ircam Tools, prestations et licences industrielles, organisation de colloques, médias...
Les champs d’application des STMS, qui trouvent des applications de plus en plus larges, se présentent en cercles concentriques autour du noyau de base des missions de l’Ircam relatives aux technologies pour la création musicale contemporaine :
-
production musicale et sonore (cinéma, audiovisuel, jeu, multimédia) ;
-
éducation musicale (scolaire, interprétation, composition) et diffusion culturelle ;
-
technologies pour le spectacle vivant (danse, théâtre, opéra, installations) ;
-
design sonore et conception de l’environnement sonore quotidien, IHM multimodales ;
-
réalité virtuelle et simulation multimodale ;
-
diffusion et distribution de musique enregistrée ;
-
diffusion de contenus audiovisuels ;
Ces applications font l’objet de nombreux projets de R&D collaboratifs, prestations de recherche et cession de licences de logiciels avec l’industrie. L’Ircam est agréé en tant qu’organisme au titre du Crédit Impôt Recherche depuis 2008.
L’unité a participé au cours de la période de référence à 45 projets de R&D collaborative dont 15 qu’elle coordonne, représentant un financement de plus de 11 M€, plus au moins 5 nouveaux projets acceptés pour 1,7 M€. Le renouvellement est particulièrement important pour la période 2011-2012, avec 16 nouveaux projets démarrant à partir de 2011 et représentant un financement global de 4,3 M€. Les graphiques ci-après donnent des éléments d’évolution des données correspondantes pour la période du bilan et leur projection jusqu’à 2013 sur la base des projets déjà acceptés, sous l’hypothèse d’une recette uniforme des crédits au cours de la période de leur réalisation.
Nombre de projets actifs par an Financement annuel moyen (k€)
On constate une nette augmentation du financement global à partir de 2012.
L’unité est reconnue comme leader au niveau international pour son apport aux technologies de la musique et du son et participe activement aux activités du pôle de compétitivité francilien à vocation mondiale Cap Digital. L’unité est également identifiée, malgré sa petite taille, comme laboratoire de référence en interfaces homme-machine, technologies 3D et technologies de numérisation des contenus dans le rapport « Technologies-clés 2015 » élaboré par le ministère de l’industrie2.
La diffusion des recherches passe aussi, dans le contexte de l’Ircam, par l’organisation de plusieurs événements publics par an, sous la forme de colloques scientifiques spécialisés, d’accueils de conférences internationales, de séminaires, et de colloques interdisciplinaires associant chercheurs et artistes sur des question actuelles d’intérêt commun ; généralement associées à des événements publics destinés à une audience plus large, elles contribuent à la fois à l’animation scientifique et au débat public.
La contribution des recherches de l’unité à la vie culturelle passe pour une large part par les projets de création menés par l’Ircam, en collaboration avec de nombreux partenaires nationaux et internationaux (institutions culturelles, festivals), bénéficiant d’une importante couverture médiatique.
La diffusion publique des travaux bénéficie de la part de l’Ircam d’un important soutien en communication : affichage de nouvelles de la recherche en page d’accueil de son site web, agence de presse dédiée aux aspects scientifiques et technologiques et suscitant plusieurs dizaines d’interviews de chercheurs par an (presse écrite, radio, télévision), site dailyMotion recensant les vidéos de l’Ircam3, édition bilingue d’une brochure de 80 pages présentant les principaux projets et actualisée annuellement4. Un dossier de presse regroupant une sélection de 125 articles parus au cours de la période du bilan est accessible en ligne5.
Au-delà des faits marquants mentionnés au § 2.2.1, l’importance de ces activités pour le laboratoire, représentatives de sa visibilité et de sa contribution à des enjeux sociétaux, a motivé l’adjonction à ce bilan d’annexes présentant les actions relatives à ces travaux :
-
Projets de recherche collaboratifs : § 4.9;
-
Collaborations scientifiques : § ;
-
Logiciels développés et diffusés, notamment via le Forum Ircam : § 4.8.5 ;
-
Organisation de colloques et séminaires contribuant à l’animation scientifique et au débat public : § 4.7 ;
-
Contribution à la formation professionnelle : § 4.5
-
Participation à des instances scientifiques et professionnelles : § .
2.2.3Implication dans la formation par la recherche
L’unité est particulièrement impliquée dans l’organisation du parcours de Master Atiam et, depuis son élaboration en 2009, du Master Design sonore de l’ESBAM. L’ensemble des contributions de l’unité à la formation initiale, y compris les enseignements assurés à titre individuel par les chercheurs, sont données en annexe 4.4. L’Ircam mène par ailleurs de nombreuses autres actions de formation initiale et professionnelle issues des travaux de l’unité dans le cadre de son département Pédagogie et action culturelle, documentées dans ses rapports d’activitéError: Reference source not found,. L’implication de l’unité dans les cursus d’enseignement supérieur va être amenée à s’intensifier dans les années à venir dans le cadre de sa tutelle universitaire UPMC.
On constate un important renouvellement des doctorants accueillis dans l’unité depuis les dernières années, souvent en co-tutelle ou collaboration avec des laboratoires extérieurs, ainsi qu’en co-encadrement entre plusieurs équipes. Le parcours Atiam constitue, entre autres, une importante filière de leur recrutement.
Les équipes sont également très investies dans l’accueil de stagiaires principalement issus de Masters et d’écoles d’ingénieurs avec une moyenne pour la période du bilan de 145 mois pour 29 stages par an, dont le paiement des indemnités représente avec les missions l’un des principaux postes de fonctionnement du laboratoire. Certains d’entre eux issus d’universités étrangères sont accueillis chaque année dans le cadre de programmes européens tels qu’Erasmus.
Les doctorants du laboratoire y ont organisé les JJCAAS en 2010 (cf §4.7.1.25). L’organisation d’une école d’été sur la confluence Homme-ordinateur est également prévue en juillet 2013 dans le cadre du projet européen HC2.
2.2.4Hygiène et sécurité
Les éléments relatifs à la gestion des procédures d’hygiène et sécurité et aux actions menées au cours de la période du bilan sont donnés en annexe au §4.3.
Dostları ilə paylaş: |