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Ajpn : Repères chronologiques 1905 à 1945



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Ajpn : Repères chronologiques 1905 à 1945


http://www.ajpn.org/1942.html

2 juin 1942 -- La BBC rapporte que 700 000 Juifs ont été tués en Pologne.


Ajpn : Repères chronologiques 1905 à 1945


http://www.ajpn.org/1942.html

2 juin 1994 -- Génocide des Tutsi au Rwanda. Témoignage de Philipo Kayitare, berger à Kazenze, interviewé à l'hôpital de Nyamata, le 2 juin 1994, par l'Organisation African Rights : « C'est le huitième jour qu'est survenue la catastrophe. Vers 11 h, sont arrivés les militaires et les interahamwe. C'était une énorme cohue d'interahamwe, et parmi eux, il y avait des femmes, il y avait même nos voisins. Et ils se sont mis à massacrer, à coup de machette, rien qu'à la machette, à la machette...

Il leur a fallu du temps pour arriver jusqu'à moi. Celui qu'on avait découpé juste devant moi m'est tombé dessus. J'étais couvert de sang et ils ont cru que j'étais mort. Plus tard, les interahamwe sont venus pour récupérer l'argent des victimes. Ils m'ont retourné pour me fouiller les poches. C'est alors que j'ai réalisé que j'étais encore en vie. J'ai reçu des coups de machette. Ils m'ont tailladé le visage et une jambe, au-dessus du genou. Je suis resté sans bouger comme si j'étais mort. Lorsque j'ai ouvert les yeux, il faisait noir. »



Pour commémorer le génocide des Tutsi au Rwanda

http://www.scholastiquemukasonga.com/article-18524141.html



2 juin 2009 -- France : lors de la séance des questions au Gouvernement, le 2 juin 2009, Richard Mallié est intervenu pour réaffirmer son refus de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne.
(Richard Mallié est le Président du Groupe des parlementaires hostiles à l'adhésion de la Turquie à l'Europe.)

Dailymotion : Non à la Turquie en Europe : intervention de...


http://www.dailymotion.com/video/x9h8uo_non-a-la-turquie-en-europe-interven_news

Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org

http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=54691



    1. Les textes qui suivent constituent une Revue de Presse des articles parus dans les médias sur les sujets que le Collectif VAN suit au quotidien. A ce titre, s'ils ne représentent pas toujours (hélas) l'opinion de notre association, il est utile d'en prendre connaissance pour éventuellement y réagir de manière appropriée.

    1. GENOCIDE ARMENIEN

Belgique

Reconnaissance du génocide arménien : "La Belgique avance à petits pas"

RTBF

lundi 1 juin 2015 à 20h16

On entend souvent que la Belgique et les institutions internationales n'ont jamais reconnu le génocide arménien. La vérité est plus nuancée. La reconnaissance est pour l'heure surtout symbolique et assez limitée. Mais il y a des tentatives, notamment en ce moment au Parlement fédéral.

Quand on parle de génocide, il faut retourner en 1948. Cette année-là, l'Assemblée Générale de l'ONU adopte une convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Et elle définit le génocide : il s'agit d'un "acte commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux". L'intention de nuire et la notion de groupe sont ici essentielles.

L'ONU a-t-elle reconnu le génocide arménien ?

Pas vraiment. L'ONU a clairement reconnu trois génocides : celui qui toucha les Juifs et les Tsiganes lors de la Seconde Guerre mondiale, celui contre les Tutsis au Rwanda en 1994 et le génocide commis à Srebrenica (ex-Yougoslavie) en 1995. "Sur les massacres commis en Arménie en 1915, on trouve seulement dans un rapport d'une sous-commission de l'ONU la mention du génocide arménien comme premier génocide et massacre du siècle mais on n'a pas de décision de l'Assemblée générale ou du Conseil de Sécurité qui reconnaîtrait ce génocide", explique Geoffrey Grandjean, politologue à l'Ulg et spécialiste des rapports entre mémoire et politique. Pas de reconnaissance formelle, plutôt une reconnaissance implicite. Ce sont donc plutôt aux États d'avancer sur ces questions. "Certains États du monde ont reconnu de leur propre chef ce génocide ainsi que le Parlement Européen qui le reconnaît depuis 1987."



Quelle est la position de la Belgique ?

La Belgique reste assez ambigüe par rapport à la reconnaissance du génocide arménien. Il y a bien eu une série de résolutions, certaines plus anciennes comme au Sénat en 1998, d'autres très récentes comme au Parlement flamand en avril dernier. Mais ce ne sont que des résolutions, non-contraignantes, et non pas des lois. Selon Geoffrey Grandjean, "ces résolutions sont surtout symboliques, elles visent souvent à pousser l'exécutif à reconnaître ce fait passé". L'idée serait donc de forcer le gouvernement à se positionner, pourquoi pas à travers un discours politique, comme l'a fait le président allemand Joachim Gauck, le 23 avril dernier. Dans un discours à l'occasion des commémorations des massacres perpétrés par les Turcs ottomans, il a reconnu le "génocide" des Arméniens et insisté sur la "coresponsabilité" allemande dans ce crime.



Reconnaître... et puis punir ?

Au-delà des résolutions, la Belgique pourrait reconnaître le génocide arménien à travers une loi. Elle pourrait aussi aller un cran plus loin. "L'une des pistes serait de partir de la loi belge du 23 mars 1995 qui réprime la négation de la Shoah et de l'élargir à d'autres génocides", indique Geoffrey Grandjean. Cela permettrait non seulement de reconnaître le génocide arménien mais aussi de pénaliser sa négation ou sa minimisation. "On n'en est pas encore là, la Belgique avance à petits pas".

Petit pas de plus : la majorité fédérale travaille sur une proposition de résolution (une de plus) à la Chambre. Son titre provisoire : "Proposition de résolution relative à la commémoration du centenaire du génocide arménien". L'opposition écologiste n'a pas tardé à réagir et à parler d’ambiguïté. La majorité, elle, indique que le texte doit encore être finalisé mais qu'il s'agit bien de reconnaître le génocide arménien.

F. Collienne


Voir la vidéo :

http://www.rtbf.be/video/detail_qu-est-ce-qu-un-genocide-et-le-negationnisme?id=2020418

http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_reconnaissance-du-genocide-armenien-la-belgique-avance-a-petits-pas?id=8995719

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88969



Reconnaissance du génocide arménien: l'opposition juge le texte ambigu

RTBF


Mis à jour le lundi 1 juin 2015 à 19h15

La Belgique pourrait reconnaître officiellement le génocide arménien. Un texte en ce sens est en cours de finalisation au Parlement fédéral. Cette résolution a été cosignée par les quatre partis de la majorité fédérale. Mais elle ne sera pas votée tout de suite, la majorité ne voulant pas se précipiter sur un sujet sensible. L'opposition francophone trouve ce texte abscons et ambigu.

La députée bruxelloise Mahinur Özdemir a été exclue par son parti, le cdH, pour ne pas avoir reconnu le génocide arménien. Une exclusion injustifiée dit la jeune élue qui affirme n'avoir commis aucune faute, puisque la Belgique elle non plus ne reconnait pas, jusqu'ici, officiellement ce génocide.

En effet, le Sénat belge a bien adopté une résolution signée par l'ensemble des partis démocratiques reconnaissait bien le fait historique qu'est le génocide arménien, celle-ci n'a jamais connu de suite au niveau du gouvernement belge. Autrement dit, l'exécutif fédéral (et donc l'Etat belge) n'a jamais reconnu officiellement le génocide arménien. Une non-reconnaissance qui donne évidement un excellent argument aux négationnistes.

Pas plus tard qu'en avril 2015, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, s'exprimant devant la Chambre au nom du gouvernement belge, justifiait la non-reconnaissance de ce génocide en estimant "qu’un génocide ne peut être reconnu que par un organe juridictionnel. Dès lors il ne me semble pas opportun que d’autres instances, législatives ou exécutives, se substituent au pouvoir judiciaire pour reconnaître un génocide".

Il semble que la position du gouvernement Michel ait donc évolué sur ce sujet, puisque c'est bien à une instance législative (le Parlement fédéral) qu'est désormais confiée la responsabilité de cette reconnaissance.



"Sur certains dossiers, ces élus se comportent davantage comme des élus étrangers"

Le fait que le gouvernement fédéral, dont le MR est la seule composante francophone, n'ait pas lui-même reconnu le génocide arménien, n'empêche pourtant pas certains élus libéraux de tenir des propos très durs vis-à-vis des élus qui en font autant.

Ainsi Denis Ducarme, chef de groupe MR à la Chambre s’est exprimé on ne peut plus clairement au micro de la RTBF concernant le problème de la non-reconnaissance du génocide arménien par certains élus d'origine turque. "La polémique Özdemir ou Kir, c’est un peu le boomerang du communautarisme qui revient de plein fouet dans le flanc des partis tels que le cdH et le PS qui ont opté pour ce choix et c’est un échec. On doit, en effet, constater que sur certains dossiers, ces élus se comportent davantage comme des élus étrangers que comme des élus belges. Ici la volonté est de sortir de ces polémiques par le haut ; ne pas précipiter ce débat à la Chambre mais avoir un débat avec l’ensemble des partis pour mieux affirmer la reconnaissance du génocide arménien en se défaisant des accents communautaristes qu’on a vu apparaître ces dernières semaines, tant au Parlement bruxellois qu’au Parlement fédéral".

Les Verts proposent d'amender un texte qu’ils jugent ambigu

Les écologistes proposent ce lundi d'amender le texte soumis par la N-VA au nom de la majorité à propos du génocide arménien. La proposition de résolution ne demande en effet pas explicitement au gouvernement belge de reconnaître ce génocide.

La résolution considère que "l'année 2015 marque le centième anniversaire du génocide arménien dans l'Empire ottoman" et fait référence à la résolution sénatoriale de 1998 reconnaissant que les événements qui se sont produits à cette époque doivent être "considérés" comme un génocide. Elle demande au gouvernement de "rendre hommage à la mémoire des victimes innocentes arméniennes", de "participer à la commémoration du centenaire du génocide arménien" (dont la cérémonie officielle a eu lieu le 24 avril en l'absence d'un membre du gouvernement belge), de "condamner tous les cas de crimes contre l'humanité et génocides, et de réprouver fermement toute tentative négationniste", de "rendre hommage à la mémoire des victimes innocentes de tous les génocides et crimes contre l'humanité", d'"encourager la Turquie à profiter de l'occasion (...) pour reconnaître le génocide arménien", etc.

"Il faut arrêter les petits jeux politiques. Le génocide arménien doit être reconnu au plus vite par le gouvernement belge. Dans la résolution que le député N-VA Peter De Rover nous propose de cosigner, cette exigence est vague et ambigüe car elle permet plusieurs interprétations. C'est la raison pour laquelle nous avons proposé un amendement demandant au gouvernement de reconnaître clairement le génocide arménien", souligne le député Benoît Hellings (Ecolo). "Il faut en finir avec la tactique du crocodile: 'grande gueule' quand il s'agit d'annoncer une résolution et 'petit bras' dès qu'il s'agit de donner du corps au contenu des textes législatifs", a-t-il ajouté tandis que son collègue Wouter De Vriendt (Groen) épingle "la énième résolution N-VA écrite par le cabinet Reynders et qui ne veut brusquer personne".

Les Verts rappellent le précédent de la résolution sur la reconnaissance de l'Etat palestinien dont les conditions sont tellement strictes qu'elles rendent de facto très compliquée toute reconnaissance.

Le cdH s'interroge sur le texte abscons de la majorité

Le député Georges Dallemagne (cdH) s'interroge sur le texte de la majorité qui témoigne à ses yeux d'un manque singulier de courage politique à propos de la reconnaissance du génocide arménien.

"Je ne comprends pas l'exercice auquel se livre la majorité. C'est une résolution qui n'est pas claire alors que le sujet impose d'être clair. On a besoin aujourd'hui d'un peu de courage politique et pas de langue de bois ou d'un texte abscons", a déclaré le député interrogé par l'agence Belga.

Selon "Le Soir", le texte de la majorité -qui vise la "commémoration" du centenaire du génocide arménien- ne sera sans doute pas déposé avant les vacances parlementaires et ne viendrait donc en Commission qu'après la rentrée pour être voté à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine. George Dallemagne s'interroge sur la longueur de ce délai alors que, dit-il, le problème est clair et les historiens se sont exprimés clairement sur la question.

"Cette année est celle du centenaire du génocide. Ce serait choquant de voter un texte l'an prochain. Cela n'aurait aucun sens", regrette George Dallemagne.

Le député cdH proposera d'amender le texte afin que le parlement et le gouvernement belges reconnaissent le génocide arménien.

RTBF

http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_polemique-ozdemir-kir-le-parlement-va-reconnaitre-le-genocide-armenien?id=8995135



http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88968

Belgique: vers le crépuscule du négationnisme politique ?

Huffingtonpost.fr

Publication: 01/06/2015 16h55

Laurent Leylekian
Analyste politique

Ce vendredi 29 mai, une députée régionale bruxelloise d'origine turque -Mahinur Özdemir- a été exclue du Centre démocrate humaniste (CDH), la formation politique au sein de laquelle elle avait commencé sa carrière politique en 2009. L'apparition et la promotion politique de Mme Özdemir -la première élue d'Europe ostensiblement voilée lors de toutes ses apparitions publiques- a beaucoup fait jaser en Belgique, et en particulier, au sein de sa propre formation qui se dénommait précédemment "parti social chrétien".

Pourtant, l'éviction de Mme Özdemir n'a rien à voir avec une énième histoire de voile. Elle a été exclue pour avoir refusé de reconnaître sans ambiguïté le génocide des Arméniens. Le 22 mai dernier, Benoît Lutgen, président du CDH déclarait "S'il y a un négationniste au sein du CDH, il est dehors dans la seconde". Le prenant au pied de la lettre, une équipe de la chaîne télévisée RTL-TVI avait alors produit un reportage dévastateur démontrant les stratégies de fuite de Mahinur Özdemir pour échapper à de fatales questions sur le génocide des Arméniens. Il n'en fallait pas plus pour que le "Comité de déontologie, d'éthique et d'arbitrage" du CDH souhaite l'entendre s'expliquer sur son comportement ce 29 mai. Les justifications données ont sans doute été peu convaincantes puisqu'en fin de journée même, le CDH émettait un communiqué indiquant que "le Comité [...] lui a demandé de réaffirmer qu'elle reconnaît sans équivoque le génocide arménien, conformément à ce qui est stipulé dans le code de déontologie du CDH [NDLR: qu'elle a signé]. Mme Özdemir a refusé de reconnaître le génocide arménien [...] Le Comité a donc pris acte qu'elle ne faisait plus partie du CDH et l'invite, dans la ligne de ses engagements, à remettre ses mandats de députée régionale et de conseillère communale".

Derrière le CDH, les négationnistes du PS en ligne de mire

Il faut évidemment se féliciter qu'un parti politique européen prenne enfin les mesures qui s'imposent face au négationnisme, en particulier la Belgique souvent considérée comme le ventre mou de l'Europe par les négationnistes eux-mêmes. La soudaine intransigeance du CDH mérite néanmoins quelques explications, les ratiocinations de Mme Özdemir sur le génocide des Arméniens étant connues de longue date.

C'est qu'en vérité, la prise de position de Benoît Lutgen suivait de peu la seconde affaire Emir Kir, le plus connu des élus belges d'origine turque. M. Kir, bourgmestre socialiste de Saint-Josse et ancien secrétaire d'État a par le passé participé à une manifestation négationniste et a été débouté de sa plainte pour diffamation à l'encontre des journalistes Pierre-Yves Lambert et Mehmet Köksal qui avaient révélé ce fait. Depuis lors, il s'est le plus souvent arrangé, tout comme Mme Özdemir, pour ne pas s'exprimer sur le Génocide des Arméniens. En particulier, il était opportunément absent lors de la minute de silence du Parlement bruxellois en l'honneur du centenaire du Génocide, le 24 avril dernier; un comportement remarqué qui lui vaudrait rappel à l'ordre, avait promis Elio di Rupo, le Président du PS. Hélàs! Les assurances données ont bien vite été démenties par les faits, en dépit du communiqué de ce même PS réaffirmant que le parti reconnaissait bien le génocide.

Il faut dire qu'au fil du temps, de nombreux négationnistes ont fait leur nid dans un PS où les 18.000 voix mises au crédit de M. Kir pèsent apparemment plus lourd que les 3000 suffrages que rapporterait Mme Özdemir au CDH. L'exclusion de Mme Özdemir du CDH reporte tous les regards sur le PS où M. Kir semble désormais sur la sellette. Il semble que la pression monte puisque le Ministre-Président de la Wallonie Paul Magnette, également PS, a indiqué, le 31 mai, que "demain, il y aura très probablement un débat dans notre Parlement pour qu'on puisse dire que la Belgique va demander à la communauté internationale d'avancer sur ce sujet. Et dans ce débat, Emir Kir suivra la position du PS".



Intégrer les nouveaux venus n'est pas se soumettre à des idéologies étrangères

Le Ministre-Président a néanmoins cru devoir prendre la défense de M. Kir, et peut-être de Mme Özdemir, en ajoutant "je trouve qu'il y a quelque chose de choquant dans le fait de mettre tellement la pression sur les élus d'origine étrangère. Ils sont élus belges, ils représentent les citoyens belges" et "défendent les citoyens belges quelles que soient leurs origines". On ne saurait mieux dire. Mais justement, est-ce bien le cas?

Est-ce bien le cas quand l'exclusion de Mme Özdemir du CDH -a priori une affaire belgo-belge- déclenche les foudres du Président turc Recep Tayyip Erdogan et un communiqué au vitriol de son parti l'AKP? Quand, une manifestation de soutien à Mme Özdemir -organisée devant le siège du CDH par l'Union des démocrates turcs européens (que le Monde qualifie de "paravent" de l'AKP)- se déroule exclusivement en langue turque avec force drapeaux turcs? Quand Mme Özdemir elle-même déclare -selon Dogan Özgüden, fin connaisseur et observateur historique du fascisme turc en Europe- "Si je reconnais le génocide arménien, je ne peux plus rentrer chez moi". Chez moi? À Schaerbeek?

Pour ce qui est des personnes originaires de Turquie, les cas Özdemir, Kir et consorts apparaissent donc comme emblématiques d'une dérive. Il est sans doute louable que les partis politiques aient cherché à intégrer les populations d'origine étrangère dans la vie démocratique des États européens. Mais il est absolument délétère que certains de ces partis, pris dans une fièvre clientéliste, aient cru devoir dire oui à toutes sortes de lubies religieuses ou nationalistes exogènes pour s'attirer les voix de populations supposées adhérer en masse à des idéologies rétrogrades ou fascisantes.

Ces partis politiques auraient pu -auraient dû- mettre en avant des élus aptes à tirer leur communauté vers le haut et ne se comportant pas comme de fidèles relais de la politique négationniste d'Ankara. Des individus qui pourraient servir de modèle à des populations ayant souvent du mal à s'extraire par elles-mêmes de la pesante tutelle que la Turquie continue d'exercer à travers son ministère des Cultes (Diyanet) et les différentes associations-ligues qui lui servent de faux-nez. Des personnes qui pourraient aider les Européens d'origine turque à comprendre que la condamnation d'un génocide est celle d'un régime et d'une idéologie, et non pas celle d'une nation.

Prendre des mesures impartiales, mesurer l'ampleur du phénomène

À cet égard, être politiquement crédible implique aussi de bien faire la part des choses -mieux que ne le font aujourd'hui politiques et médias européens- entre Turcs et négationnistes. Non ! Tous les Turcs n'ont pas vocation à être négationnistes, même si, précisément du fait que la Communauté internationale tolère ce négationnisme non seulement sur le territoire turc, mais aussi à l'étranger, nous sommes aujourd'hui dans une situation où l'essentiel des négationnistes du génocide des Arméniens sont turcs (ou d'origine turque) et réciproquement.

Il est alors facile pour les relais d'Ankara de noyer l'accusation de négationnisme dans des récriminations mélangeant délibérément des allégations d'islamophobie, de discrimination et de prétendues atteintes à la liberté d'expression. Si le PS décidait finalement d'exclure Emir Kir, il devrait alors tout autant exclure Philippe Moureaux, dont la position et les propos relevés par le Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ) apparaissent aussi honteux et inexcusables que ceux des autres négationnistes, et peut-être d'autres dignitaires du parti.

Il serait enfin nécessaire que les autorités nationales des États européens -et peut-être même celle de l'Union- prennent la mesure de l'ampleur et de la dangerosité du phénomène. Aujourd'hui, le négationnisme du génocide arménien ne fait l'objet d'aucune enquête statistique: pas de thermomètre, pas de fièvre!

Pourtant, on dénombre régulièrement des monuments profanés, des enseignements scolaires contestés -parfois avec l'appui de brochures rédigées par des idéologues européens travaillant au sein de structures négationnistes- ou de tentatives de relativisation par des élus comme encore récemment à Vaux-en-Velin dans le Rhône.

Il serait sain que les organisations antiracistes, ainsi que les instances étatiques correspondantes, comptabilisent enfin les manifestations de négationnismes dans le cas arménien comme elles le font pour les autres formes de racisme, de dérives communautaires ou de manifestations d'intolérance religieuse. La contestation du génocide des Arméniens relève de la même justification du meurtre que celle de la Shoah et elle est porte en germe la même intention de réhabilitation d'une idéologie criminelle. La question n'est plus annexe dès lors que près de 3 millions d'Européens d'origine turque sont considérés par la Turquie comme les relais naturels de sa politique en Europe.Ces derniers temps, les décideurs politiques ont à juste titre mis en place des politiques destinées à combattre la radicalisation islamiste mais aussi, de manière plus large et moins conjoncturelle, à aider les communautés récentes à tirer les enseignements du passé afin qu'elles intègrent les valeurs européennes. Il est grand temps qu'ils prennent au moins la mesure de la radicalisation négationniste.


http://www.huffingtonpost.fr/laurent-leylekian/belgique-exclusion-dune-deputee-suite-a-la-negation-du-genocide-armenien_b_7483474.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88976



Ahmed Laaouej (PS) : "Destexhe souffle sur les braises de la xénophobie"

La Libre.be

F. C. Publié le lundi 01 juin 2015

A la lecture de l'opinion d'Alain Destexhe (député bruxellois, MR), publiée ce lundi sur le site web de La Libre sur l'intégration des immigrés en Belgique (voir ici), le député PS Ahmed Laaouej a été profondément choqué. Il a tenu à réagir immédiatement. Pour Alain Destexhe, la récente polémique autour d’Emir Kir et de Mahinur Özdemir, dans le cadre de la reconnaissance du génocide des Arméniens, pose la question de la double nationalité dont ils bénéficient.

"Destexhe remet au goût du jour de manière nauséabonde le thème de l'ennemi de l'intérieur, s'émeut le socialiste. Cela m'indigne profondément. Il profite du débat actuel sur le génocide arménien pour jeter la suspicion généralisée sur des dizaines de milliers de personnes qui sont des compatriotes, des Belges qui sont des enfants d'immigrés. Alain Destexhe dans l'opinion qu'il développe souffle sur les braises de la xénophobie et de la haine. On voit ici la contamination par les idées de la N-VA. On ne peut pas accepter ses propos."

http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/ahmed-laaouej-ps-destexhe-souffle-sur-les-braises-de-la-xenophobie-556c2daf35704bb01c94382f

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89005


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