Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur



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Richard

Effectivement, il n'y a pas eu une "victoire" de la gauche. Pour autant est-ce une défaite ? 

Depuis 1974, à deux exceptions près, la gauche parvient à une fourchette variant entre 47 et 49, 9 %. Y compris, en voix, aux législatives de 1978. Vous allez me rétorquer : et 1981 ? Fort bien : on sait depuis plus de 20 ans qu'un coup de pouce de stratèges du RPR a permis d'éliminer VGE ; ce dernier en parle dans ses mémoires (livraison de 2006). Ségolène Royal maintient le niveau classique, avec, démographie et taux de participation aidant, un nombre de voix jamais atteint par la gauche lors de ces scrutins de 1974, 1978, 1981et 1995. Et elle l'a maintenu face à un sacré challenger qui, lui, a su rafler (ou "siphonner") une bonne moitié des voix se portant "normalement" sur le FN (et le MNRiscule).

Restent 1988 et 2002. En 1988, sur sa seule équation et après une cohabitation peu reluisante, François Mitterrand fait un score énorme. Mais... mais il ne réussit pas à obtenir une majorité nette à l'Assemblée Nationale et doit procéder à "l'ouverture". Il en fera porter le chapeau au 1er Ministre qu'il nomme : Michel Rocard. Quant au 21 avril 2002, point n'est besoin d'insister...

A mon sens, et avant toute avancée dans une refondation de la gauche, autour du pivot socialiste, il faut absolument faire ce bilan et refuser le catastrophisme numérique plaqué sur le résultat du 6 mai 2007.
Bruno dit Croquedale

FAUT-IL "REFONDER" LA GAUCHE?

Je ne le pense pas.

Le Parti Socialiste aurait me semble-t-il tout à gagner simplement en acceptant les réalités du terrain.

Les débats participatifs rassemblant essentiellement des gens de gauche ont donné à Ségolène une image déformée de la réalité des choses.

Le PS doit avant tout écouter les Français, tous les Français.

Comment obtenir l'aval d'une majorité des électeurs en ne parlant qu'avec une minorité?

Dans toutes les grandes nations démocratiques la réalité des faits a remplacé l'idéologie.

C'est je pense ce manque de réalisme qui a engendré la défaite.

Comment ne pas tirer la leçon d'un PC qui va sombrer pour s'être accroché à une idéologie complètement désuète? Ce serait une erreur de s'en réjouir et de poursuivre dans la même erreur.

Le temps est révolu où le fils votait comme son père, l'épouse comme son mari.

Et puis, le PS ne doit pas avoir peur d'approuver ce que fait la Droite quand cela le mérite. Pourquoi chercher systématiquement à tout contester qui vient de la Droite?

Pourquoi chercher à exploiter chaque fait divers? Les Français sont clairvoyants.

Et surtout ne pas sortir du chapeau une contre proposition insuffisamment réfléchie.

Il n'y a pas de honte à se montrer beau joueur, à accepter une défaite en se donnant rendez-vous pour la revanche en espérant la gagner.

Que le PS se montre réaliste. Les électeurs ont besoin de concret.

Que le PS laisse au placard les formules toutes faites répétées de réunion en réunion, d'interview en interview. La méthode Coué, ça ne marche plus.

Que le PS intègre une bonne fois que le niveau intellectuel moyen du Français progresse.

Que le PS réfléchisse à deux fois avant de s'approprier certaines valeurs, plus personne n'est crédible aujourd'hui dans le rôle de la vierge effarouchée, offusquée.

Que le PS sorte du discours "la droite c'est les méchants, la gauche les gentils", les Français ont vu les deux partis gouverner le pays.

Que le PS fasse un grand virage non pas à droite mais vers le haut, l'univers est en trois dimensions.

Enfin, n'oublions pas les hommes. La télévision est un grand miroir déformant. Les traits à l'image de certains visages sont beaucoup plus explicites que les propos tenus à l'antenne. Or ce que le téléspectateur voit a un plus fort impact que ce qu'il entend. Trop au PS semblent l'avoir oublié. Le couteau entre les dents n'est pas un signe d'intelligence mais plus souvent d'un esprit primaire.

Pour conclure je pense que le PS aura beaucoup de difficultés à revenir aux affaires s'il ne fait pas preuve de plus de réalisme, de moins d'idéologie.

Ceci est vrai en économie, en vie sociale, en politique intérieure, en relations internationales, etc.

Pour employer une formule à la mode, je dirai que le PS doit changer de logiciel, doit en adopter un compatible avec celui des Français.

Et si certains ordinateurs s'avèrent trop obsolètes pour faire tourner un nouveau logiciel il faudra bien se résoudre à les remplacer par du matériel neuf.

Et tout cela, il faut le faire vite.


Jack Quittard

Là est le paradoxe que doit affronter notre démocratie - et peut-être la gauche plus que la droite, qui ne se résout pas à l'ordre "naturel" des choses : comment affronter les enjeux d'une société qui se mondialise en même temps qu'elle vieillit ? C'est-à-dire, qui impose de plus en plus de changements à des membres qui ont de moins en moins cette capacité à changer ?

Notons quand même que la France est aussi le pays de l'Union Européenne où le taux de natalité est le plus élevé, depuis la toute fin des années 1990 - depuis une quasi décennie. Nous sommes aujourd'hui au taux plancher de renouvellement des générations, avec 2,1 enfants par femme, peut-être en partie grâce à notre dispositif de congé parental, l'un des plus avancés de l'UE - preuve que l'Etat peut bien encore quelque chose sur le social et ici, sur la démographie, contrairement à ce qu'ânonnent les totos du libéralisme.

Cette décennie "baby-boomeuse", qui n'a semble-t-il pas vocation à s'arrêter en si bon chemin, nuance semble-t-il le constat d'une rigidification programmée du corps social - dont entre autres la traduction électorale fut lepéniste, pour être aujourd'hui sarkozyste. Relativise donc l'idée que notre société se droitiserait inexorablement.

Il ne s'agit en aucun cas d'opposer les "jeunes" aux "vieux", mais au contraire de produire du sens autour de thématiques comme la solidarité intergénérationnelle, la transmission, l'égal accès de chacun au savoir, à la technologie, le sens du progrès...

Le siècle qui vient verra s'opérer des bouleversements considérables dans ce que sont encore aujourd'hui l'essentiel de nos repères sociaux : les biotechnologies, la génétique, le rétrécissement du monde, la conquête spatiale, la filiation, l'accès aux ressources, l'essor démographique des pays du sud... pulvériseront nos représentations spatiales, géographiques, familiales, sociales, politiques, et jusqu'à notre perception de la nature humaine. Tous ces changements seront porteurs d'enjeux ; tous ces enjeux requerront une lecture ; et de ces lectures découleront de nouvelles projections sociales et politiques.

Tout cela pour dire que la Politique doit conserver ses lettres de noblesse, pour donner à la course du monde une lecture, un sens, différent selon qu'on est de droite ou de gauche : recours à l'autorité et à la compétition d'un côté, à l'équité et à la solidarité de l'autre. Tout change et rien ne change. Pour le reste il s'agit d'inventer.
Thierry Seveyrat

Refonder la gauche… Elle me tourne dans la tête, votre question. Mais est-ce la bonne ? On pourrait dire aussi : redéfinir la gauche, ou, refonder la société. Car, dans une société qui ne reconnaît plus que le fric et le cul, qu’est-ce qu’on peut refonder ? Dans une société où le publicitaire et l’animateur de talk-show télévisuel ont remplacé le vieux sage, le prêtre ou même le psychanalyste, qu’est-ce qu’on peut refonder ? La gauche peut-elle se sauver toute seule ? Et qu’est-ce qui la distingue vraiment de la droite ?

Deux flashes. Deux, pas plus. En France, on vit avec 1000 €. Disent-ils. On pourrait monter le Smic à 1500 €, mais hou là là ! Pas tout de suite. L’économie française ne saurait le supporter. Certes, mais vit-on avec 1000, ou même 1500 € ? Non, on survit. Dans un HLM à parois de papier où on profite de toutes les engueulades des voisins ponctuées des glapissements du clébard. Sans aucune possibilité d’accès aux loisirs, à la culture, à la beauté tout simplement. Que pouvez-vous attendre de gens qui vivent dans la merde 365 jours par an ? Ce qui me gêne, voyez-vous, c’est que tous les gens qui discutent doctement du montant du Smic, 1000 ou 1500 € cela représente leur argent de poche. Soyez pas timide, lecteurs, rédacteurs de l’OBS, faites le compte : restos + fringues + cinoches + FNAC + taxis (ou parkings/contredanses), ça monte vite.

Deuxième flash. Dans le monde, des millions de gens meurent de faim. C’est la vie. On n’y peut rien. Comment va la terre, Monsieur ? Elle tourne ! Délocaliser nos entreprises là-bas pour que ces gens là aient un peu de travail, mais vous n’y pensez pas ! Et nos emplois alors !

Alors, oui, on est d’extrême gauche. On va foutre des cocktails Molotov sur les participants au G8. Ça, c’est bien. Ou alors, on est un collabo. Un collabo de la misère.

Elle le sait, la gauche raisonnable, vous, moi, le PS, qu’il n’y a pas à l’heure actuelle de solution miracle qui la distinguerait vraiment de la droite. Alors, idée géniale, elle innove dans le sociétal ! Vive le mariage homosexuel, la régularisation de tous les sans papiers, la défense des intermittents du spectacle. Vive les minorités visibles !

On pourrait certainement sans dommage pour l’économie régulariser pas mal de sans-papiers. Tous ceux qu’on expulse alors qu’ils ont un boulot, franchement, un de ces petits boulots sales que les Français ne veulent plus faire. Lamentable. Mais est-ce vraiment vouloir leur bien ? Est-ce qu’ils n’ont pas le droit, eux aussi, de travailler au pays ? Quand on regarde ces superbes Maliennes, rayonnantes dans leurs robes chatoyantes, qu’elles sont belles l’été. Mais l’hiver, quand elles ont juste par-dessus un mauvais manteau en acrylique, sont-elles aussi belles ? Mais oui, Madame, vous voyez bien qu’elles sourient, elles sourient tout le temps. Quand un Français a trop chaud au Mali, il fait la tronche. Quand une Malienne a trop froid en France, elle sourit. Gap culturel. Et là, quel échec de la décolonisation ! Je ne sais si la colonisation a été un crime, mais en tous cas la décolonisation a été un monstrueux ratage. Car des Maliens, des Sénégalais, des Africains francophones, on devrait en voir bien plus en France ! Mais pas comme cela ! Insérés dans des projets en coopération, des échanges de compétence, qui profiteraient à l’emploi des deux côtés de la Méditerranée. Il n’est peut-être pas trop tard pour s’engager dans cette voie, avec un peu de volonté politique…

Mais bon, reste la défense des minorités visibles. On ne peut plus traiter son copain de pédé sans risquer la prison, mais il reste (pour l’instant) : « gros tas de graisse », « gogol », les obèses et les trisomiques ne constituant pas encore des lobbys valable, après il restera « résidu de fausse couche », injure très à la mode dans mes jeunes années, là on est sûrs de ne rien craindre. Toujours en pointe, la Halde vient de défendre la cause des mères voilées. Merci la Halde de défendre l’obscurantisme.

Et ces bons intermittents du spectacle, chéris de l’intelligentsia. « Je viens chercher mon chômage- Votre qualification professionnelle, Monsieur ? –Artiste maudit. -Votre dernier emploi ? Pas d’emploi, ch’uis artiste maudit, j’vous dis ». Kévin Martin, qui travaille sur une chaîne de montage automobile, adorerait bosser une semaine ou deux par mois et être payé le reste du temps, avec la chance de croiser les grands penseurs de notre époque, les phares, Arthur, Lorrie…

Autrefois, la gauche était morale toute. La petite ouvrière était honnête. Parfois, son salaud de patron la débauchait, l’abandonnait en cloque. Salaud de riche. Il faut voir le tollé quand Louise (de Charpentier) part vivre l’amour libre (libre, mais très moral !). Et il n’y a pas plus moralisateur que Zola. Le libertinage pour tous, ça c’est bien une invention de la gauche, une invention soixantehuitarde. Bien sûr qu’il fallait faire quelque chose pour libéraliser les mœurs et ne pas réserver aux seuls petits bourgeois les virées en caisse et le whisky à gogo.

Maintenant, on doit se poser quand même la question : est-ce que ce qui était bon pour Simone de Beauvoir, riche, belle, intello, est aussi bon pour Jessica Martin, caissière à Carrefour ? Quand Jessica décide de vivre les amours contingentes, Kévin n’est pas forcément d’accord. Jusqu’à ce qu’il prenne la tangente avec la voisine. D’où : deux logements. D’où : appauvrissement. Difficulté de garde des enfants. Accumulation de problèmes financiers. Si Jessica n’a vraiment pas de chance, elle rejoindra peut-être ces femmes à la dérive qui finissent dans la rue. Qui osera tenir un discours moral (pouahrk !), rappeler qu’on peut avoir un projet de vie qui forcément, demandera un jour ou l’autre des sacrifices, des frustrations, mais qui au total vaut la peine d’être vécu. Mais comment peut on tenir ce discours à des classes sociales dont la seule fenêtre vers l’ailleurs, c’est un coït hâtif après une bonne murge en boîte ? Elle nous le dit, la pub, elle nous le serine, la TV, dans la vie, y a que le sexe !

J’en reviens à la culture. Redonner à tous le goût de la culture, le sens de la beauté. Je vois mes copains montagnards, des gens simples, moniteurs l’été, maçons ou bûcherons l’hiver, comme ils ne sont pas blasés, comme ils savent s’arrêter pour dire « regarde comme c’est beau ». Mais dans ces fameux « quartiers », elle est où la beauté ? Sûr qu’avec notre nouveau Président dont le plaisir vacancier est de bidasser le long du port de Saint Tropez comme un blaireau moyen –pour se faire voir des blaireaux moyens, la culture a du souci à se faire. Tant de démagogie. L’enseignant « s’abaissant » au niveau de l’enseigné au lieu de l’ « élever » à son propre niveau. Quand au lieu de faire écouter à l’enfant la belle meunière ou le voyage d’hiver, on lui a dit « compose un rap sur la vie de ton quartier »…

Rétablir la discipline à l’école, bien sûr, le sens civique. Bref, vous l’avez compris, pour refonder la gauche, elle propose un retour à l’ordre moral, celle-là ! Vous v’la bien ! Heureusement que vous n’avez pas trop de lecteurs comme moi, chers bobos soixantehuitards de l’OBS. Mais un jour, vous comprendrez : j’ai raison !
Anne Hugot –Le Goff

Je ne crois pas apporter des idées très nouvelles au débat que vous ouvrez très opportunément, mais il faut que nous l'affirmions tous face aux caciques du PS: Que cela plaise ou non à ceux-ci - ou à d'autres - la seule personnalité de la gauche qui ait une légitimité populaire pour la conduire est Ségolène Royal. Le système de la Vème République - ou plutôt sa dérive médiatique - fait que l'élection présidentielle est en grande partie gagnée par l'image. Celle de Sarkozy est plus forte que celle de Royal et celle de Royal, à l'intérieur du PS, est plus forte que celles de Fabius et Strauss-Kahn. Alors la sagesse est de ranger derrière Royal les compétences indéniables - et peut-être supérieures - des autres. Pour le reste, je recommande une seule chose: que le PS prenne Jacques Julliard comme conseiller!


Hubert Defais

Jacques Julliard définit avec raison les QUATRE gauches qui doivent apprendre à travailler ensemble DSK préconise TROIS ruptures pour refonder la gauche et elles sont toutes les trois tout à fait dignes d’intérêt… Mais que tout cela est intellectuel et loin des couches populaires et moyennes !!

Pour ma part, j’estime que la Gauche a perdu pour DEUX raisons complémentaires : l’absence sur le plan des idées générales (sur le racisme biologique et de proximité ; sur les régulations de l’économie de marché ; sur le mal des banlieues ; sur les chiffres de la délinquance et du temps de travail etc.). Je ne me fais pas trop de soucis sur ces aspects intellectuels : petit à petit la production augmente (ex : la République des Idées) mais c’est depuis trop peu de temps pour reprendre la main quand les médias privilégient les penseurs de droite.

Au-delà des penseurs, trouvons des thèmes qui dépassent les partis et confrontons les idées (même en se bagarrant). Travaillons donc, y compris de manière participative, et faisons-le savoir, pas seulement par Internet, instrument formidable mais qui est aussi assez démobilisant, car une fois qu’on a « dit », on est content !!

Car la deuxième raison de l’échec de la gauche est beaucoup plus profonde et beaucoup plus difficile à contourner : PERSONNE ne remplace le fabuleux réseau de militants du PCF qui faisait ses beaux jours et qui tissait des liens sociaux considérables, du temps où les gens n’étaient pas manipulés par la Télé !!

Je suis d’une génération qui a souhaité que la Gauche soit ré-équilibrée… hélas, l’abaissement du PCF a été si brutal qu’une partie de ses électeurs est allée se perdre chez Le Pen puis maintenant s’est rangée derrière Sarkozy.

Ce ne sont pas les réflexions de haute qualité de Jacques Julliard, de DSK et d’autres qui modifieront quoique ce soit à cet état des choses. J’avoue d’ailleurs moi aussi, qu’autant je peux pérorer longtemps sur le plan des idées, autant je ne sais pas du tout ce qu’il faut faire pour remédier à ce manque évident de contacts vrais avec les électeurs des couches moyennes et populaires.

Mais pour commencer concrètement, qui donnera la place qu’elle revendique à Sandra «  la beurette ségoleniste qui rêve de Rachida » ??

Pas question de faire dans le populisme ou la démagogie : simplement ne pas rester entre bac + N : sans aucun jugement de valeur, ce critère est insuffisant pour gagner une élection à gauche !!!
Jean Guerdoux, professeur honoraire, Université Pierre et Marie Curie

Je vis en Malaisie depuis trois ans et j'observe les événements politiques de mon pays avec toujours beaucoup de passion. Je suis de gauche et le resterai. Mais je suis déçue par les rivalités internes, les déchirures lamentables entre les différents ténors du parti qui ne brillent plus sur la scène politique mais ridiculisent la gauche.

Les discours véhiculés par les représentants du parti socialiste me semblent dépassés. M. Jospin ou M. Hollande ne m'ont jamais vraiment convaincu. Mme Royal a dû faire face à bien des oppositions, des critiques sexistes qui prouvent que les hommes politiques ne sont pas encore prêts à accepter une femme aux commandes de l'état. Malgré tout elle a su faire face mais j'attends toujours de la part du parti socialiste un vrai projet, une vision du monde qui manque cruellement. Les propos nationalistes, en particulier la Marseillaise à l'école ou encore le lever de drapeaux me semble loin d'être la préoccupation majeure des Français. La France a besoin de réformes profondes, réformes institutionnelles et sociales, d'un projet plus ouvert sur le monde.

La France d'hier ne rayonne plus, il nous faut mieux comprendre le monde et sortir des discours nationalistes stupides qui nous replient sur nous-mêmes.

J'attends du PS une vraie politique d'intégration des Français d'origine étrangère par une représentativité au sein du parti.

Certains émergent et font surtout bonne figure au sein des divers partis. Je pense à Azouz Begag dont le rôle a été réduit au strict minimum et qui s'est senti humilié.

J'attends une politique économique dynamique et une politique sociale réaliste sortant des clichés gauche-droite habituels. Certains pays européens réussissent à concilier économie et politique sociale forte (par exemple la Suède). Pourquoi pas nous ?

La gauche néglige une partie de ses propres électeurs qui ne sont pas tous des bobos ou des bourgeois convertis au socialisme car on se sent mieux en épousant les idées d'une gauche généreuse.

Notre pays souffre également d'une crise de valeurs et d'une crise morale profonde qui m'étonne toujours lorsque l'on vit à l'étranger.

J'attends du PS une meilleure compréhension des événements tragiques qui ont lieu près de chez nous au Moyen-Orient ou en Afrique, des discours plus incisifs et porteurs d'un projet mondialiste prônant des idées différentes. Il est vrai que la France est surtout soucieuse de résoudre ses propres problèmes. Mais je remarque un nombrilisme certain des Français même à l'étranger.

La démocratie pour qui ?

Une poignée d'êtres humains vivant sur un continent bienheureux dans une zone prétendue riche épargnée par bien des catastrophes...

Ici en Asie les gens se plaignent peu, reçoivent une éducation stricte qui leur permet de supporter la dureté de la vie mais ils ont aussi un enthousiasme, une tolérance, un appétit de connaitre et de s'ouvrir aux autres y compris à notre pays qui me sidèrent. Je suis surprise par la volonté des Malaisiens qui viennent s'inscrire aux cours de l'Alliance française qui dispose pourtant de moyens modiques.

J'ai malgré tout confiance et reste attachée aux valeurs véhiculées par la France et d'autres pays européens que nous envient les Asiatiques. Nous jouissons chez nous d'une grande liberté d'esprit critique, nous pouvons protester voire perturber ou bloquer la vie économique de notre pays ou faire pression sur un gouvernement qui peine ou recule à faire passer ses lois.

Quelle chance et pourtant personne ne semble satisfait.

Y a-t-il au sein de notre pays un vrai relais entre les hommes politiques et le peuple français?

J'en doute et les syndicats sont faibles ou font de l'obstruction systématique.

Mr Sarkozy, j’espère, n'est pas le nouvel homme providentiel autoritaire et arrogant.

Je garde en mémoire les années Mitterrand, période durant laquelle j'étais une jeune fille. Nous étions soulagés, nous étions plus légers, un nouveau vent soufflait. Enfin la peine de mort était abolie. On pouvait entendre les discours enflammés et passionnants de M. Badinter. Nous avions des personnalités qui avaient de la culture. Je ne suis guère nostalgique mais je souhaite une classe politique moderne ayant toujours plus de culture.

Je veux une France ouverte sur les autres, moins rigide, plus flexible, capable de se remettre en question tout en restant sure de ses acquis fondamentaux : laïcité, égalité, liberté.

Beaucoup d'expatriés quittent la France pour avoir des opportunités de carrière que la France n'offre plus mais décident de rester car ils souffrent de cette rigidité qui laisse peu d'initiative ou encore au sein de l'Education Nationale où j'ai moi-même exercé dont je déplore le conformisme.

Ayant lu l'article de D. Strauss-Kahn qui m'a vivement intéressée, je reste une fidèle de la gauche et de votre journal dans lequel je trouve des articles d'une grande qualité intellectuelle.


Myriam Boumiz

Quels sont les objectifs recherchés ? Vous posez le thème "Reconstruire une gauche qui gagne"… mais qu'est-ce qui est le plus important : avoir une Gauche ou bien gagner des élections pour le plaisir de gagner ?

A titre personnel, je ne suis pas du tout prêt à renier mes convictions, fussent-elles qualifiées de "dépassées, archaïques" et j'en passe pour le simple bonheur de gagner une élection au prix de tels renoncements !

Ce qui manque à la Gauche actuelle (au sens où vous l'entendez, je pense qu'il s'agit essentiellement de désigner la gauche par Parti Socialiste), c'est un langage clair et décomplexé !

Accompagner le libéralisme financier version sociale libérale ? Ou corriger ses dérives par une intervention forte d'une politique réellement à Gauche ? La véritable alternative est ici, dans ce choix... sans bien entendu remettre en cause la nécessité de l'économie de marché.
MVR

Né en 1946 j'ai toujours voté socialiste aux élections, sauf à cette dernière élection présidentielle ou j'ai voté pour F. BAYROU au premier tour.

Pourquoi ?

Pas contre Ségolène ROYAL, car j'ai voté pour elle au deuxième tour, mais pour tenter de faire comprendre aux FABIUS et autres démolisseurs du socialisme et de Europe que cela suffisait!

Hélas mon vote n'a rien donné, et je ne parle pas de la non élection de BAYROU mais de la suffisance constante des Fabusiens et autres personnages se voulant à la gauche du parti socialiste, suffisance affichée sur tous les écrans de la télé et entendue sur toutes les radios, qui me dégoûte profondément et va entraîner mon vote aux législatives pour la candidate du MoDem.

Comment refonder la gauche ?

Pas de recette miracle simplement des transformations radicales :

1/ Transformer le PS en un parti social démocrate et abandonner les idées dites révolutionnaires

2/ Ne pas rechercher à tout prix les votes des communistes qui vont disparaître du paysage politique ou des tiers-mondialistes, ligue communiste ou parti révolutionnaire communiste ou autres, laisser ces personnes parler entre elles, et refuser toute alliance avec des LAGUILLER ou BESANCENOT qui n'arrêtent pas de critiquer le P.S et pour lesquels ce parti est plus infâme que l'extrême droite.

3/ Exclure du parti socialiste tous ceux qui, une fois la ligne sociale démocrate définie, joueraient leur jeu personnel sans s'occuper des intérêts du parti et donc des intérêts des électeurs.

Radicales mes solutions ? Non simplement dictée par un ras le bol qui commence à atteindre beaucoup de personnes qui comme moi ont fait confiance au parti socialiste depuis longtemps et s'aperçoivent que leur confiance était mal placée.


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