Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur



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Michel Perrin – 56 - Vannes


Vous nous invitez à réfléchir avec vous sur la refondation de la gauche.

Mais de quelle gauche parlez vous ?

Est ce la gauche pro-européenne ou est-ce la gauche souverainiste ? Est ce la gauche qui propose des solutions fondées sur l'économie de marché ou bien celle qui veut, coûte que coûte, faire prévaloir l'Etat providence ? Est ce la gauche des employés de bureaux ou celle des "travailleurs" ? Une gauche atlantiste ou une gauche non alignée ? Une gauche pro ou anti nucléaire ? pro OGM ou anti OGM ? La gauche de Strauss-Kahn ou celle d'Emmanuelli ?

Deuxième question: Pourquoi faut il refonder la gauche ?

Pour reconquérir le pouvoir ou pour apporter des réponses appropriés aux défis du temps présents ?

Personnellement, seule la deuxième proposition me séduit et je me moque du moment où un homme de gauche accèdera de nouveau au pouvoir suprême pourvu qu'alors, je me retrouve dans ses idées. C'est pourquoi, je préfère une gauche momentanément divisée à une gauche faussement unie , uniquement préoccupée par la conquête du pouvoir. C'est la raison pour laquelle , sympathisant socialiste, je n'ai pas voté Jospin au premier tour des présidentielles de 2002 et que je n'ai pas voté Royale ni au premier ni au deuxième tours des élections de 2007. Je suis de ceux qui regrettent que DSK n'ait pas pris ses responsabilités après le référendum européen en quittant un PS alors que ce parti n'avait pas su imposer à ses membres une option politique pourtant décidée démocratiquement. J'ai approuvé Rocard lorsqu'il a suggéré l'éclatement de ce parti. Je suis également de ceux qui ont trouvé inadmissible que Ségolène Royale puisse en même temps afficher un esprit social-démocrate et proposer de confier à José Bové une étude économique. Je suis contre une gauche qui fait le grand écart. Tel est pourtant le cas depuis plus de 20 ans.

Quelle serait donc la gauche qui me conviendrait ?

Premièrement, une gauche ouverte sur le monde: Nos débats franco-français deviennent lassant et je suis étonné qu'encore aujourd'hui on fasse si peu de place , y compris dans votre journal, à l'actualité à l'étranger. La gauche française est égocentrique ce qui la rend inintéressante dans un monde global.

Deuxièmement, une gauche qui donne des solutions économiques aux interrogations des Français. S'il s'agit d'être idéologue , alors mieux vaut l'être sur ces questions ci. Dans ce cadre, peu importe que la gauche se scinde en plusieurs parties si la vision proposée par chacun d'entre eux est claire et cohérente. Personnellement j'irai vers celui qui sera résolument européen; vers celui qui proposera des réponses adaptées aux pays qui font du dumping social ou fiscal ; vers celui qui acceptera le nucléaire et les OGM; vers celui enfin qui proposera d'aider massivement la recherche.

Troisièmement, une gauche qui cesse d'être nostalgique. Nous ne sommes plus au temps de la SFIO, ni en mai 68, ni au temps de l'union de la gauche. Mao est mort, Castro n'est pas en très bonne santé. Il n'y a plus beaucoup de "travailleurs" ou de "travailleuses" en France. La gauche ne doit donc plus s'obséder sur les questions de luttes de classes ou de grandes conquêtes sociales.

En revanche , on doit s'interroger sur la façon de faire évoluer un pays désormais multiracial et multiculturel. On doit trouver des solutions pour aboutir à un plein emploi qui ne soit pas un cache misère.

On doit surtout accepter que la Politique se déplace dans l'Entreprise. J'ai le sentiment qu'aujourd'hui les hommes et les femmes de talent se détournent de la vie publique en considérant que le véritable lieu d'exercice du pouvoir est ailleurs; que le patron d'IBM est plus important que celui du PS, que l'on influe plus sur la vie des personnes en dirigeant EADS qu'en étant ministre du commerce extérieur. Mais si cela est exact, alors la question n'est plus celle de la refondation de la gauche mais plutôt celle de l'accession au pouvoir dans l'Entreprise.

Et c'est alors un autre débat qu'il faut lancer .


Frédéric Lévy


A MES CAMARADES SOCIALISTES,

MES REFLEXIONS APRES LE 6 MAI 2007
Le score de Sarkozy (53%) est à mon sens dû à une droitisation du paysage français qui ne date pas d'aujourd'hui. Notre société s'est exprimée face à 2 projets de société: le programme libéral de Sarkozy et le programme mi - social démocrate, mi-socialiste de Ségolène Royal.

Le programme de Madame Royal a souffert de plusieurs handicaps :

-il fut élaboré par le parti à un moment où le candidat n'était pas désigné.

-Ce programme apparaît comme le fruit d'un compromis entre différentes sensibilités du PS (ce qui me semble dépassé à notre époque et qui ne concourt en rien à la rénovation du parti). A cela s'ajoutent les mesures plus personnelles de la candidate qui ont parfois bousculé le parti. De même l'impression que notre candidate ne s'attendait pas à être désignée (donc déficit de préparation) a un peu compliqué la position du parti où plusieurs personnalités ne se sont pas impliquées dans la campagne.

Tout ceci a fait naître une certaine confusion qui a dû être probablement fatale à Madame Royal. En effet, bon nombre de socialistes ont fui vers le centre, ce qui l'a amenée à prôner l'élargissement vers le centre tout en essayant de conserver les voix de la gauche. Ca n'a pas été facile.

Notre parti connaît à nouveau une période sensible car pour la 3ème fois consécutive après 1995, après le 21 avril 2002, il connaît un échec le 6 mai 2007 à une élection présidentielle. Cette situation ne favorise pas la concorde, d'autant plus que la candidature de Madame Royal arrachée à la surprise de beaucoup de responsables du PS, était à peine tolérée sinon contestée par les différents courants.

L'unité du PS s'impose donc mais notre parti ne pourra échapper à une refondation .

A mon avis la bataille sera rude. Il y a peut être une menace d'implosion qui plane.

Il est à noter que certains dits « éléphants » du PS ont eu du mal à considérer la candidature de Madame Royal L comme légitime, alors qu'elle a été désignée à 60% par les militants même si les médias ont contribué fortement dans ce choix.

Aujourd'hui quels pourraient être les alliés objectifs du PS ?

Le PS ne peut pas se passer des voix de ses alliés traditionnels, c'est à dire la gauche car il ne peut pas complètement tourner le dos à son histoire, mais la gauche étant devenue minoritaire en France, le PS est contraint de s'élargir.

L'irruption de François Bayrou bouscule désormais la donne. Beaucoup au sein du PS sont tentés de renouer une alliance, tout en sachant que ce même centre s'est toujours positionné à droite. L'opération s'avère donc complexe. Une alliance éventuelle suppose une mutation importante du PS et une évolution non moins sensible du côté de François Bayrou.

N'avons-nous pas manqué ces cinq dernières années d'engager une mutation plus profonde de notre parti ? Ne nous sommes nous pas contentés ces dix dernières années à favoriser des synthèses molles? Cette responsabilité incombe t-elle au seul secrétaire national François Hollande ? A mon avis elle est partagée , et par les amis de Dominique Strauss Kahn, de Laurent Fabius et ceux de François Hollande, ce dernier qui se trouve actuellement dans une position plus qu'inconfortable.

Aujourd'hui le score de Sarkozy crée une nouvelle dynamique à droite. La droite en effet bénéficie incontestablement d'une dynamique de victoire importante aux élections législatives avec ses 53% de voix.

Mais plus que le score de Madame Royal à l'élection présidente, c'est la capacité du PS à ne pas se déchirer et sa capacité à mobiliser toutes les forces vives de la nation , sans distinction d’origine ni de race, avec des désignations de ses cadres et de ses candidats au reflet de la société française, tenant ainsi compte de la diversité de la société française qui vont être importantes .

En effet, nous ne devons pas perdre de vue que Nicolas Sarkozy a remporté la bataille des valeurs.

Serons-nous capables, nous, socialistes de faire fi des discours creux des temps anciens pour nous attacher à mener un combat pour les « valeurs » telles que l'ordre, l'autorité, le mérite , la récompense , le travail et poser des actes dans ce sens ?

Serons-nous prêts à nommer de nouveaux visages (notamment ceux venus d'ailleurs pourtant français qualifiés dans nos rangs d’immigrés) à des ministères clefs de la République tel que le ministère régalien qu'est le ministère de la justice, le ministère de l’intérieur…, ou allons-nous persister à leur proposer des ministères tels que celui de l'immigration, celui de l'intégration , celui des anciens combattants ou autres sans moyens réels accordés ? 

Où en est aujourd'hui le projet sur le droit de vote des étrangers non européens aux élections locales? Parmi nos cadres du PS combien sont d'origine étrangère ? Aujourd'hui que ce soit à l'UDF de François Bayrou ou à l'UMP on trouve des porte-parole de toutes les origines. Pourquoi la gauche française, si brillante dans la défense des droits de l'homme et dans la lutte pour l'égalité des chances est -elle si en retard dans l'application et la mise en pratique de ses idées, de ses idéaux prônés depuis des décennies à cor et à cri? Certains de nos élus sont-ils prêts à renoncer à leurs mandats détenus depuis plus de 3 et 4 décennies ( soit plus de 30 et 40 ans) ?

Selon certains cadres de notre parti, il paraîtrait que le peuple français ne serait pas encore prêt pour accepter certains élus notamment ceux dits « issus de l’immigration » : quand cesserons-nous de penser à la place de ce peuple qui aspire fortement au changement et ne considérer que la compétence , l’efficacité du citoyen envers lequel aucun préjugé ne doit être admis ?

Camarades, une refondation de toute la gauche s'impose sinon d'ici 10 ans la gauche française sera réduite à un grain de sable et les millions de ces dits « issus de l’immigration » n’accepteront plus d’être ni des spectateurs de la vie politique française, ni des figurants ni des godillots. Ce mouvement est d’ailleurs en marche car ils ont aussi envie de servir la France et donc d’être des acteurs à part entière . Soyons en phase avec notre époque. Nous ne pouvons plus continuer de nier la logique de l’économie de marché ou de fuir la nouvelle donne de la mondialisation. Il ne sert plus à rien aujourd'hui de dénoncer des thèmes qui, jadis étaient ceux du front national ou de la droite libérale sans actes visibles. La théorie est une bonne chose mais son application demeure essentielle pour avoir la confiance des citoyens. Collons-nous aux réalités quotidiennes des Français. Le peuple français est lassé du magistère moral exercé par la gauche depuis des décennies. La France d'aujourd'hui est exaspérée par la gauche qui dans ses rangs n'a jamais pensé à une mutation profonde et qui continue de véhiculer le même discours et d’avoir le même rapport avec la politique depuis plus de 30 à 40ans.

Mes amis, quoi qu'on fasse nous ne pouvons nous dérober à une refondation du corpus idéologique de notre parti. Refonder un PS non sectaire, ouvert à tous les vrais démocrates, un PS à la fois parti des ouvriers et des bourgeois, des cadres moyens et des cadres supérieurs, un PS qui gagne, qui est en phase avec les aspirations du peuple français, qui œuvre pour une véritable justice sociale , qui opte sans ambiguïté pour l’économie de marché avec le souci de la réguler dans l’intérêt du peuple, qui n’a pas honte de sa nouvelle identité, tel est mon vif souhait de militant socialiste. Nous n’avons plus le droit d’ignorer les réalités du monde en pleine mutation dans lequel nous vivons.

J'ai espoir d'être entendu cette fois-ci.
Salanon Codjo Victorin - 59650 Villeneuve d’Ascq
C’est promis on s’y met

Pour Ségolène comme pour nous le recul du temps est nécessaire. Pour le PS c’est le bon moment pour la lessive de printemps.

Le premier tour a montré que la majorité s’obtiendra en rassemblant le PS et ses alliés, une partie de la gauche de la gauche mais aussi et plus massivement ceux qui ont voté pour François Bayrou. C’est un principe de réalité. Il faut donc répondre à ces questions : pourquoi n’ont-ils pas voté Ségolène ? Pourquoi de nombreux ouvriers ou employés ont choisi directement Nicolas Sarkozy dès le premier tour ?

Vous qui comme moi n'avez pas voté pour le président élu, il est temps de refonder notre réflexion et de ranger quelques illusions

Il ne s'agit pas de ne faire que du Schrôder ou du Blair mais d'être plus crédible, plus durable, sinon nous regarderons encore longtemps passer les trains conduits par Nicolas Sarkozy et ses successeurs. Nous verrons encore des ex "collègues" de gauche monter dedans. D’ailleurs leur nombre même pose question. Cèdent-ils à l’illusion, à l’attrait du pouvoir où s’agit-il d’autre chose ?

Pourtant le génie français ne s'exprime pas vraiment dans le programme de Nicolas Sarkozy si ce n'est par la capacité à séduire tous azimuts. Tout n’est sans doute pas à rejeter mais plusieurs aspects inquiètent au plus haut point. En particulier la baisse des prélèvements, la remise en cause du contrat de travail, le « travailler plus pour gagner plus ». Le reflux de la marée risque de laisser de drôles de restes,

Pour le moment à gauche, au-delà des législatives ; il ne s’agit pas d’oublier les leçons de ce scrutin. A nous de définir une organisation sociale solidaire, responsable, efficace et durable qui saura convaincre le plus grand nombre car répondant à ses préoccupations. N'attendons pas tout d'un leader charismatique ni de synthèses qui n’opèrent pas de choix . Prenons les meilleurs morceaux de chacun et beaucoup de nous-même. Regardons de tous côtés ce qui pose problème, ce qui réussit, à l'aune de nos valeurs mais en nettoyant les lunettes

Saurons nous le faire ?

Nous avons pas mal de matériaux pour cela, d'expérience aussi. On devrait y arriver si la langue de bois et le politiquement correct de gauche peuvent être laissés de côté. Tout n'est pas possible mais bien des choses le sont. Certes la mythique croissance permettrait de financer le progrès social mais la prudence nous préparera à de bonnes surprises plutôt que le contraire. Parlons aussi de sécurité sociale, de retraite, d'immigration ; montrons que la gauche sait prendre ses responsabilités qu'elle aura à réprimer, à expulser en même temps qu'à prévenir ; que les emplois pénibles méritent plus d'attention que les 35 heures. Soyons volontariste là où c'est possible logement, institution, éducation, justice, avisés là où nous guettent les turbulences. Evitons les images type VIème république qui apportent peu alors que le projet institutionnel peut être le même.

Vers la fin de la campagne une partie du chemin a été déblayée L'honorable défaite du 6 mai peut alors être le début d'un renouveau



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