Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur



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Pierre, Saint-Nazaire

Tout d'abord se garder de toute précipitation, tout anathème, tout règlement de comptes qui s'avéreraient à terme contre-productifs et pourraient gêner à plus court terme la gauche et le PS pour les législatives.

Ensuite, prendre le temps de bien analyser les résultats de manière sociologique pour s'apercevoir que la France de la jeunesse et des villes a majoritairement voté à gauche tandis que la campagne et les anciens accordaient leur préférence à Nicolas Sarkosy pour faire simple.

D'autre part, en finir avec la multiplication des petites listes qui éparpillent les électeurs pour un gain électoral bien incertain.

En finir aussi, avec les "plus à gauche que moi tu meurs", "la vraie gauche" qui serait toujours dans l'opposition quel que soit le vainqueur, opposée à la "gauche tiède" coupable de tous les compromis.

Soutenir sans état d'âme et sans arrière pensée le(a) candidat(e) retenue pour défendre les couleurs de la gauche pour créer dès le départ une dynamique et ne pas laisser penser aux adversaires que le choix est un moindre choix ou que la personne n'est pas compétente.

La gauche ne gagnera que si elle est rassemblée et si elle n'attend pas sans fin le candidat idéal qui plaise à tout le monde.

Il faudra composer une équipe de campagne efficace dont le rôle sera de marquer à la culotte le candidat de la droite et de dénoncer sans relâche les manquements, les compromissions avec l'extrême droite, si ce n'est dans les hommes au moins dans les idées.

Il nous faut aller vers un grand parti social démocrate le plus ouvert et rassembleur possible mais s'appuyant sans honte et sans complexe sur les valeurs de la gauche, la solidarité, la générosité, la fraternité, la liberté, la qualité de la vie.

Ne pas jeter aux orties non plus la dimension philosophique de la vie ou l'être humain doit avoir sa place, toute sa place, sans avoir à courir derrière la droite avec l'identité nationale ou la valeur travail. La mondialisation "incontournable" doit décomplexée la gauche qui doit continuer à crier haut et fort que 195 millions de chômeurs dans le monde sont la preuve que le libéralisme ou néo-libéralisme est un mensonge, que les frontières ne résisteront pas longtemps aux décalages de plus en plus monstrueux entre le nord et le sud.

Renouveler le personnel politique avec des jeunes qui ont du charisme et de la personnalité même si leurs rôles à jouer seront pour plus tard, Clémentine Autain ou même Besancenot débarrassé du trostskysme pourront être de ceux-là.

Mais pour 2012, il faudra un ticket gagnant Royal-DSK et capitaliser sur les 17 millions de voix obtenues par Ségolène qui n'en doutons pas est loin d'être la "bécassine" que l'on a voulu nous vendre.

Bon courage

Amicalement


pierre gouillardon

A messieurs les éléphants du parti
Je suis membre du parti socialiste depuis 2006 et ce grâce à l'arrivée de Ségolène Royal. En effet, j'ai eu enfin envie de vivre le renouveau de la gauche. Il était grand temps que quelqu'un fasse vraiment quelque chose chez les socialistes. Vous n'avez pas compris que depuis 2002, et la gifle que vous nous avez donnée, on ne veut plus de vous. Entre vos affaires de justice et vos phrases assassines qui ne font que montrer qui vous êtes vraiment, ON NE VEUT PLUS DE VOUS ! Laissez Ségolène nous représenter, nous les socialistes qui ne représentons pas la gauche caviar !!! Arrêtez de jouer les jeunes, laissez de côté vos liftings et pensez comme Lionel Jospin à prendre votre retraite, vous allez nous flinguer le parti.
Nelly 41 ans du Gard

AVENIR ?
Après la dernière consultation électorale ayant abouti à l’élection d’un Président de la République française pour les cinq années à venir, je voudrais livrer quelques réflexions à la sagacité des diverses composantes politiques dans notre pays.

Tout d’abord, je suis un « produit d’avant guerre » (1939 – 1945). J’ai été élevé dans une famille modeste dans un petit village de Haute Normandie. Mes parents m’ont inscrit dans des mouvements de jeunesse et appris à rester à l’écoute des autres de manière à prendre mes décisions après avoir relativisé les risques.

Aujourd’hui je constate beaucoup de dérives par rapport à l’éducation acquise tout au long des décennies de ma vie. Je vais tenter de « positiver ces dérives » dans les chapitres qui suivent.

L’EDUCATION :

J’écris bien « l’éducation » et non pas le savoir, la connaissance. En effet, il apparaît nettement qu’un recentrage est nécessaire avec et surtout la jeunesse, car la plupart des parents ont abandonné toute ligne de conduite générale pour se consacrer à leur comportement personnel.

Donc, pour tous les partis politiques dignes de ce nom, il importe d’apprendre à nos concitoyens à écouter l’autre, à respecter l’autre, à respecter les décisions lorsqu’elles sont prises, à relativiser ; c’est dès le plus jeune âge qu’il faut commencer afin que, progressivement, le peuple ne soit plus « systématiquement CONTRE » quelques chose ou quelqu’un mais « POUR » quelque chose ou quelqu’un.

Comment ? À définir avec « les jeunes » mais, par exemple : sourire, regarder l’autre, écouter, etc. … mais mettre en place une ligne de conduite souple, explicative …

LE COMPORTEMENT :

Voilà quelque chose que nous devons faire évoluer, et très fortement, dans plusieurs domaines comme l’égoïsme, les certitudes non vérifiées, non fondées, le fait d’être CONTRE tout ce qui ne vient pas de soi. …

Apprendre à être POUR quelque chose, parce que l’on aura une analyse permettant cette position, sinon s’abstenir si la conviction réfléchie ne se manifeste pas. Ne pas s’en remettre à l’autre, aux autres et devenir soi.

LA REFLEXION

Je suis effaré par le fait que l’on n’apprenne plus ce qu’est une simple économie familiale, savoir ce que l’on peut dépenser et ne pas céder à ses envies à ses désirs pour éviter les dettes, le surendettement et l’appel au peuple … devenir responsable.

Ce qui est vrai pour l’économie est vrai dans tous les autres domaines de la vie ; Nous avons eu trop tendance à croire en l’état providence issu de la théorie Marxiste ; tout un chacun a pu constater les effets négatifs de cette idéologie, mais combien on fait le rapprochement avec nos propres comportements ? Combien sont aujourd’hui aptes à faire la part de la théorie, de l’application qui en a été faite et de l’évolution dont il faut tenir compte pour prendre une position … et savoir faire évoluer cette dernière.

Pourquoi chacun, syndiqué ou non, politique ou non, campe sur ses positions quitte à scléroser son groupe, son environnement, au nom des avantages acquis ! Il importe de savoir évoluer en fonction des réalités quotidiennes, y compris nos propres réalités et évolutions.

L’ENVIRONNEMENT :

Vaste sujet qui va de ce qu’est et de ce que devient la planète qui n’est pas l’apanage de tel ou tel parti politique, mais l’avenir que nous préparons aux générations futures…. A notre voisin de palier ou de pavillon en passant par ce que nous constatons journellement ne serait-ce que sur le respect des lois, décrets et règlements de toutes sortes dont la masse et la complexité éloignent le citoyen du moindre respect. Résultat, nous sommes conduits par la contrainte de respecter tel ou tel article ou décision simplement parce que nous n’avons plus l’éducation de base !

Alors ? Comment simplifier cette masse d’écrits ? Je suggère quelques pistes comme ne voter aucune loi tant que le code en cause n’a pas été dépouillé, édulcoré de tous les cas particuliers ! On reviendra peut-être à une véritable égalité devant la loi ? Secundo, la « JUSTICE », du moins celle que nous disons telle, devrait progressivement devenir pragmatique plutôt que rester dogmatique ; Il semble qu’il n’y ait plus aucun bon sens et deux affaires apparemment du même type sont jugées fort différemment selon les juridictions … et les avocats … en effet, ces derniers sont bien souvent les promoteurs des dérives diverses que l’on connaît via les médias de tous ordres. Il y a là un « MAMMOUTH » à remuer en demandant aux « beaux parleurs » de ravaler leur verve au profit du simple bon sens.

Mais il n’y a pas que les écrits de droit ; il y a la manière dont est traitée l’information par tous les médias qui s’appesantissent sur le détail, sur l’apparence et infantilisent le citoyen, l’abêtissent et, pour le calmer, lui offrent des divertissements qui, via les sponsors, les pubs, rapportent énormément à des petits groupes.

Savoir respecter l’autre, c’est peut-être savoir faire la part des choses et non pas gloser sur tel ou tel fait qui, de la manière dont il est présenté , conduit certains à des exactions qui coûtent cher à la société alors que le fait lui-même est financièrement transparent. Voilà où peut nous mener la haine de l’argent alors que chacun en voudrait plus !

Les certitudes ? Nous en sommes « bourrés » ! En outre, nous voulons en convaincre les autres puis nous les dédaignons s’ils ne nous écoutent pas ! C’est ce que j’appelle un comportement sectaire ! Cela ressemble à ce que font toutes les religions ! … Pourquoi ne pas montrer l’exemple ? Pourquoi ne pas approcher les grands faits de société ensemble et en s’écoutant véritablement plutôt que chacun « assène » SA vérité ? Je crois que cela deviendra possible si le Français, à commencer par ses politiques, commence à réfléchir, à relativiser, à comparer ce qui est comparable et à trouver un modus vivendi viable et accepté par tous. Ce sera le début de la sagesse.

Evidemment, cela n’empêche pas les grandes options politiques telles qu’elles se manifestent actuellement, la gauche lançant de grands principes sociaux et se demandant a posteriori s’ils sont viables et comment les financer, la droite analysant tous les financements possibles, faisant a minima tant dans le domaine social qu’économique. Ces deux positions me semblent idiotes et il est plus que temps de réfléchir à une autre voie possible qui sache éviter le piège de l’argent roi, du financement des fonds de pension, et ne prenne en compte que la valeur réelle des entreprises, s’affranchissant progressivement des aléas de la bourse.

LA RIGUEUR ;

La police est nécessaire, la justice aussi, mais faisons en sorte que la justice applique des sanctions adaptées, progressives afin que ceux chargés de l’ordre ne soient pas systématiquement montrés comme des délinquants et que nos fauteurs de troubles ne soient pas présentés comme des petits anges par nombre d’avocats qui sont ainsi, les premiers assassins des libertés.
Ce ne sont que quelques élucubrations d’un « vieux » septuagénaire mais il me semble qu’un grand nombre de nos compatriotes aient une approche similaire, qu’ils soient citoyens français ou pas encore. Donc, merci d’avoir pris le temps de me lire et merci d’initier une réflexion avec vos Concurrents qui ne doivent plus rester des adversaires.
Saint Michel sur Orge, le Samedi 12 Mai 2007

Philippe DUNAND

Si vous voulez vraiment être élue
Pour fixer les idées, et à titre d'exemple, j'imagine ici que je m'adresse à S. Royal. Il s'agit juste de quelques suggestions pratiques pour 2012, découlant directement de la longue campagne électorale que nous venons de vivre.
S'inspirer des stratégies gagnantes, en l'occurrence celles de N. Sarkozy et, quoiqu'on en dise, de celle de F. Bayrou et, en même temps, faire en sorte que des différences soient bien visibles.
D'abord le plus important : les apparences. Admettre le fait qu'un très grand nombre d'électeurs se déterminent essentiellement en fonction des prestations télévisées et de leurs commentaires.
La voix

La vôtre est agaçante, en particulier pour les personnes préférant quelque chose de moins "pointu", de plus posé. Disons, pour simplifier, pour les personnes de plus de 50 ans. Vous l'avez travaillée, mais pas assez, comparativement à N. Sarkozy, ou mieux à F. Bayrou, qui est passé du statut de bègue à celui de bon orateur.


Le ton est aussi à revoir. Vous n'avez pas encore tout à fait intégré la subtile différence entre être péremptoire et afficher une calme certitude fondée sur une analyse. Je dis bien "afficher", au sens de "donner l'impression de". Là-dessus, N. Sarkozy est très bon, même quand en réalité ses affirmations sont éminemment discutables.
La gestuelle

Elle doit être en concordance avec le texte. Le parti pris du sourire perpétuel est une erreur. Un peu comme la voix : agaçant. Sachez avoir l'air grave et pénétré quand vous parlez de choses importantes. Également, diminuez sensiblement l'aspect "madone providentielle". Encore une fois, tenez compte du fait que la France est un pays de "vieux", plutôt enclins à trouver cette posture assez ridicule. Par ailleurs l'aspect BCBG autoritaire, pour ne pas dire bourgeois hautain, pose problème en ce sens qu'il est trop fréquemment visible. Adaptez-vous mieux au public et apprenez à être plus convaincante dans le rôle "proche des gens".


En bref, soyez professionnelle : embauchez de bons professeurs et travaillez.
Sur le fond

Votre erreur essentielle a été trop souvent de donner des réponses compliquées à des questions compliquées (ou, pire, pas de réponse du tout, en disant simplement, en gros : "à débattre"). En face, vous avez la démagogie efficace consistant à donner des réponses simples, certes fausses, mais aisément compréhensibles et acceptables, car "de bon sens".


Comment, faire en sorte que cette différence soit en votre faveur ?

Premièrement, la faire systématiquement remarquer ("le problème est complexe et les solutions possibles le sont aussi, contrairement à ce que l'on pourrait croire après une analyse superficielle ...").



Deuxièmement, ne jamais laisser entendre que vous n'avez pas de réponse, au contraire : "voici différents scénarios possibles. Certains on été mis en oeuvre <à telle époque, en tel pays>. Les avantages et inconvénients sont connus (ou prévisibles). Le choix définitif sera fait en concertation etc." Montrez que vous avez longuement réfléchi à ces questions.
Cela implique un gros travail en amont pour avoir effectivement des réponses, travail qui, dans certains domaines, n'a pas été fait. Par exemple dans le domaine scientifique, j'ai été frappé (ainsi que bien d'autres) par la nullité de ce qui a été dit. Trop souvent, aussi, dans le domaine économique. A se demander ce que l'on apprend à l'ENA ! Dans ces deux domaines, d'ailleurs, N. Sarkozy a été aussi mauvais, mais il l'a mieux dissimulé par sa maîtrise de la rhétorique (et aussi bien sûr, par son emprise sur les médias. Sur ce point, vous avez malheureusement un handicap certain).
Nous vivons actuellement dans un monde largement dominé par la technique et le commerce, alors il faut en tenir compte et, là encore, tenter de faire la différence : plutôt que de dire n'importe quoi avec brio, essayez d'avoir des fiches correctes.  Comme vous n'avez pas les compétences nécessaires pour évaluer la qualité des informations données par vos collaborateurs, faites-en travailler plusieurs indépendamment, de préférence des qui ne s'entendent pas bien entre eux. Au moins vous pourrez pointer les incohérences, en discuter, et espérer donner l'impression d'une plus grande maîtrise des dossiers.
Puisqu'il faut bien, quand même, en venir au programme, parlons-en, mais peu. Il doit être facilement compréhensible et mémorisable et, surtout, constant. A l'extrême, il pourrait être mis sous enveloppe et dévoilé le jour de l'ouverture de la campagne, toute modification étant interdite ensuite. Un peu comme pour les réponses à un appel d'offres ...
Sur la méthode de campagne, je me permettrai une remarque : je ne pense pas que tout miser sur une seule personne, la tradition en France, soit une bonne idée, au moins de nos jours. Au contraire, afficher d'emblée "le gouvernement comprendra ces personnes-là à ces postes-ci ..." me semble mieux correspondre aux attentes actuelles. Naturellement il faut composer avec les ambitions "internes" et donc ne donner qu'un petit nombre de noms (trois ou quatre, peut-être), afin de laisser de l'espoir aux autres.
En passant, puisque je parle du fonctionnement interne du PS, il me semble qu'avoir fait preuve de tant de mollesse en n'excluant pas immédiatement certaines personnes, au moins en tant que membres de l'équipe dirigeante, a été une erreur. Je pense évidemment à L. Fabius, qui a ouvertement bafoué la démocratie, mais aussi à D. Strauss-Kahn, pour les raisons que vous connaissez. Cette indulgence mal placée ne vous est pas vraiment imputable, mais elle a certainement compté dans votre défaite.
Julie

Reconstruire le projet de la gauche face à la mondialisation
La gauche a perdu le 6 Mai 2007, et au cours de la campagne présidentielle qui a précédé, la bataille des idées, face à une droite totalement décomplexée assumant de manière cohérente et unie un chapelet de mesures injustes et démagogiques (suppression des droits de succession, bouclier fiscal ...). Une grande majorité de ceux qui ont voté pour Ségolène Royal le savent au fond d’eux-mêmes depuis de longues semaines : le programme n’était pas à la hauteur de l’enjeu.

Sur un nombre trop important de sujets cruciaux, la gauche, et en premier lieu le PS, n’a pas eu le courage politique de clarifier sa position, c’est-à-dire tout simplement de faire des choix, pour construire un projet cohérent. Parmi ces sujets : organisation du travail (rien n’avancera sur ce sujet au PS  tant qu’un bilan objectif des 35 heures ne sera pas finalisé), adaptation de notre protection sociale et de notre système de retraites, régulation de l’immigration sur la base de règles claires et assumées, organisation d’une véritable lutte contre l’inégalité des chances, politique énergétique et position face au nucléaire ... la liste n’est pas exhaustive ...


Si M.Sarkozy a ôté à la droite son complexe d’infériorité, la gauche devra faire l’effort de perdre son complexe de supériorité : elle ne pourra pas avancer sans d’abord réécrire noir sur blanc ses valeurs en ce début de 21ème siècle. Puis, sans tabou, elle devra, en se référant à ces valeurs, remettre en question certaines idées fondatrices de sa politique depuis 3 décennies, pour construire un nouveau projet cohérent. Un exemple concret : le travail et une juste répartition des fruits de ce travail entre le travailleur, l’investissement et l’actionnaire sont-ils une valeur de gauche aujourd’hui ? Ma réponse est oui. L’idée que la diminution du temps de travail correspond nécessairement à un progrès social pour les travailleurs est-elle aujourd’hui toujours valable, et est-elle en ligne avec la valeur précédemment énoncée ? La question mérite en tout cas d’être posée ...
Toutes les questions que la gauche aura à se poser peuvent à mon sens être regroupées en une seule : Comment la gauche française (et par extension européenne) peut-elle reconstruire un projet d’espoir cohérent et concret, après avoir pris acte que nous ne reviendrons pas sur la mondialisation de l’économie ?

De nouveau, on ne peut pas répondre avant d’avoir clarifié ses valeurs. Exemple : la gauche française est-elle toujours internationaliste, se donne-t-elle encore comme objectif le bien être de tous les hommes de cette planète ? Dans ce cas, cela a-t-il un sens de prôner le co-développement d’un côté (avec l’Afrique par exemple), et le retour à un certain protectionnisme européen  de l’autre ?


Le Nouvel Obs fait son noble travail en ouvrant ce débat. Espérons que le PS (car il est le seul à pouvoir le faire) se donnera l’objectif d’être à la fois l’organisateur, l’inspirateur, l’auteur de ce nouveau projet et qu’il saura le porter à la victoire dans 5 ans.
Stéphane FEDOU  (Militant PS du 2ème Ardt. de Paris)

Au premier tour, malgré le bon score du PS, la gauche n'a réuni que 37% des voix. Dès lors, l'élection présidentielle était perdue pour Ségolène Royal. Faut-il en conclure que les Français sont devenus un peuple d'égoïstes et d'individualistes forcenés? Je ne le pense pas et je vois plusieurs causes à cette défaite:

- le PS a abordé cette élection mal préparé et divisé (rivalités criantes entre personnalités du parti),

- le candidat a été désigné beaucoup trop tard (sûrement à cause des rivalités internes). 6 mois sont très insuffisants pour gagner la confiance des électeurs et avoir auprès d'eux une stature de chef d'état. Des années de présence au premier plan sont nécessaires (voir Sarkozy), ce qui rend la performance de Ségolène Royal d'autant plus remarquable et de bon augure pour l'avenir.

- le programme du PS a été établi à partir d'une erreur d'analyse du non au référendum (la France serait devenue anti-libérale alors que le résultat n'était que la somme de protectionnistes, nationalistes, anti-chiraquiens et anti-libéraux). M. Fabius porte une grave responsabilité dans cette affaire et aurait du être exclu de son parti pour avoir fait campagne contre la position officielle de son parti. Par suite, ce programme est apparu trop étatiste. De plus, ce programme est un compromis pour satisfaire tout le monde (Verts, PC, dogmatistes du PS, sociaux démocrates, etc...) et comme tout compromis il n'est pas assez précis et cohérent. Ainsi, sur des questions très importantes, Ségolène Royal n'a pu apporter que des réponses floues ce qui ne pardonne pas devant les électeurs.

 

Pour sa refondation, le PS doit apporter des réponses claires, pragmatiques et réalistes aux problèmes suivants (entres autres):



 

- la généralisation des 35 h: entre les dogmatiques et les réalistes le PS n'a pas tranché. Qui a pleinement profité des 35h? Les fonctionnaires, les salariés des entreprises publiques (dont je suis) et des grands groupes privés. Pour eux, les 35h sont un véritable progrès social (moins de temps de travail avec salaires identiques et des créations d'emploi). Pour les salariés des PME, les 35h et leur frein aux heures supplémentaires s'est souvent traduit par une baisse de leur rémunération et donc de leur pouvoir d'achat. De plus, pour les très petites entreprises, artisans, etc..., il n'est pas sûr que la généralisation des 35h crée beaucoup d'emplois car elles n'ont pas forcément une stratégie de développement et se contenteront de ce qu'elles sont.

 

- la réforme des retraites: le PS prévoit une remise à plat pour de la loi Fillon sans définition précise du financement correspondant (à noter que, par remise à plat, Ségolène Royal plus réaliste, entendait correction des injustices crées par la loi). Là aussi, un peu de pragmatisme est nécessaire car la majorité des Français sont conscients au fond d'eux mêmes de la nécessité de la réforme Fillon (je suis de ceux qui ont manifesté pour que cette réforme soit le plus juste possible et je crains fort qu'en 2008, il faille aller plus loin ou trouver de nouveaux financements).



 

- l'énergie nucléaire: toujours pas de position claire. On se contente d'un moratoire sur l'EPR (pour satisfaire les Verts?). Mais à qui va-t-on faire croire que l'on pourra se passer de cette énergie qui en plus ne contribue pas au réchauffement de la planète. Il est indispensable de développer des programmes d'économie d'énergie et les énergies renouvelables pour diminuer la part du nucléaire qui n'est pas sans inconvénients (problème des déchets non réglé, risque industriel) mais les énergies renouvelables ne pourront satisfaire qu'une petite partie des besoins en électricité (ex: on va vite s'apercevoir que l'implantation d'éoliennes va se heurter à l'opposition des populations avoisinantes). Alors soyons clairs: oui à l'EPR pour préparer le remplacement des vieilles centrales.

 

- la dette de l'état: pas d'engagement précis durant la campagne. On compte sur une croissance forte pour financer un programme sans augmenter la dette. Pari très risqué car je ne pense pas que la croissance soit un phénomène maîtrisé totalement par le politique. Il faut définir les économies que doit engager l'état. Ségolène Royal a bien constaté l'existence de "doublons" dans le fonctionnement de l'état mais elle devrait en connaître la cause: il est très difficile de déplacer un fonctionnaire d'un certain âge installé (maison, enfants, conjoint qui travaille) surtout quand on ne peut lui proposer de sérieux avantages financiers. La source sérieuse d'économies pour l'état ne peut venir que dans le remplacement partiel des fonctionnaires qui vont partir massivement en retraite. Réalisme oblige.



 

Pour finir, il me semble que la refondation de la gauche doit être menée par le PS qui devra concevoir son propre programme, pragmatique, réaliste et cohérent (sans alliance avec le centre, les Verts, etc...) basé sur les valeurs de gauche (progrès économique , social et environnemental, solidarité envers les plus faibles, humanisme, etc..) mais avec des solutions originales pour atteindre les objectifs fixés, notamment en admettant que l'état n'est pas toujours le plus performant pour mettre en oeuvre de nouveaux services sociaux ou publics. Par sa nouveauté, son pragmatisme, sa volonté et sa pugnacité durant la campagne présidentielle, Ségolène Royal me parait être la seule capable de mener cette refondation de la gauche et de la porter vers les citoyens français  car passer de 26% au premier tour (et 10% de réserve) à 47%, c'est pas si mal pour une soit disant novice

J'analyse la défaite comme ceci:Ségolène n'a pas été soutenue par les hauts dirigeants du PS qui ne la jugeaient pas légitime; à se demander s'ils ne se réjouissaient pas des attaques personnelles dont elle faisait l'objet: ils ne l'ont pas défendue et ont laissé ainsi s'insinuer dans la tête des gens qu'elle était incompétente.

De toute façon, tant qu'il y aura des courants, le résultat sera le même.

La majorité des votants lors de la désignation de Ségolène voulait un changement et ont trouvé qu'elle le représentait. Ceux qui auraient pu adhérer par la suite ont été refroidis et inquiets par tant de dénigrement: si son propre parti ne la soutient pas :est-elle valable? Et son (soi-disant) incompétence est devenue le leitmotiv de cette campagne.

Pour la suite des évènements:

Oui, il faut un leader, tout de suite.

Oui, il faut garder Ségolène qui donne tant d'espoir dans la manière de faire de la politique.

Oui, il y a un creuset de nouveaux dirigeants au PS; il faut aller vers eux, c'est la modernité, il faut les promouvoir, ils entraîneront le peuple.

Oui, ceux qui minent le PS, ce sont tous ces anciens qui ne lâchent rien, qui croient qu'on fait encore de la politique comme ils l'ont faite avant, dans les intrigues, les secrets, les marchandages. On voit cela aussi au niveau local: c'est à en pleurer.

Oui, analyser la défaite ce n'est pas tout coller sur le dos de Ségolène, ou de s'interroger sur l'insuffisance de certaines parties du programme, c'est aussi faire un travail sur soi-même, quand on est un responsable et se demander-en toute honnêteté si on a joué collectif et si on a  tout fait pour défendre son camp. En tout cas, le peuple le sait, lui, il ne sera pas dupe de tout ce qu'on voudra lui faire avaler.


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