Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur sur la refondation de la gauche.
CONSTRUIRE L’AVENIR
Il est peu de dire que la gauche a perdu la bataille des idées. Cette défaite remonte aux années 80, avec l’offensive libérale menée par Thatcher et Reagan.
Face à cette lame de fond idéologique, la gauche dans son ensemble est restée sans réponse. Tout en sachant que le monde économique, géopolitique avait changé, elle a choisi la paralysie. Cette forme d’archaïsme s’est accompagnée d’une relégation aux oubliettes de ce qui faisait sa force. Changer la société et le monde.
Il y a nécessité d’une remise en question sur la forme et le fond. Parce que le libéralisme est une réponse globale, cohérente, crédible à une vision planétaire.
Il nous faut changer d’ère.
Le système libéral a un talon d’Achille. Il porte en lui, un fonctionnement antidémocratique.
Le libéralisme segmente fortement la société, en primant l’économique sur le politique, en opposant les classes moyennes aux classes populaires, les femmes aux hommes, le national à l’international…
Les fondements de notre pacte démocratique sont sérieusement atteints. Un renouvellement total de nos idées concernant les libertés individuelles et collectives est nécessaire.
Dans ce cadre, trois chantiers peuvent s’ouvrir.
Tout d’abord, retrouver une pensée universelle. La question environnementale est devenue d’une incroyable importance. Elle renvoie à un nouveau mode de développement de notre planète. La question sociale et la question écologique sont désormais indissociables.
Enfin, une nouvelle architecture multilatérale est à inventer. L’urgence impose l’adoption de règles communes et une nouvelle conception des relations internationales.
Deuxièmement, changer de posture. En se focalisant essentiellement sur une démarche défensive, nous ne pouvons fonder une alternative politique globale et crédible. Préférons la consistance à la contenance.
Il y a nécessité d’un profond renouvellement de notre modèle social. Nos systèmes de l’après guerre sont devenues obsolètes. Il y a donc en s’appuyant sur une conception progressiste à réinventer de nouveaux outils, sans tabous et dans tous les domaines.
Enfin, ce travail sur le projet provoquera inévitablement une vaste recomposition politique. Il nous faut aboutir à un rassemblement d’un nouveau type, une organisation prônant un réformisme fort.
La gauche est à un tournant de son histoire. Elle est dans l’obligation de se redéfinir et de renouveler son projet. Accompagnée d’un vrai débat démocratique, elle doit revoir sa stratégie et la forme de son rassemblement.
En résumé, elle doit être porteuse d’espoir.
Bruno Dumond (12/09/07)
Les socialistes seraient avant tout crédibles s'ils démontraient aux Français que les premiers privilèges à abolir sont ceux de la classe politique, que ce soient leur régime de retraite, leurs avantages divers et surtout la maladie du cumul en France. Par ailleurs, la transparence des dépenses élyséennes : on ne peut pas raconter que les vacances de Wolfeboro n'ont rien coûté aux contribuables, car l'avion de protection qui accompagnait la famille Sarkozy et autres, a coûté très cher.
Par ailleurs, le fer de lance des prochains mois sera le pouvoir d'achat. A titre d'exemple :
- les prétendues baisses d'impôts pour les petits revenus
- les augmentations de toute sorte : impôts locaux (y compris en région UMP / Alsace), l'eau, les ordures ménagères, dont tous les besoins vitaux
- les augmentations des loyers largement au-dessus des revalorisations salariales
- les prix à la pompe qui pourraient être revus à la baisse avec la TIPP flottante
- la franchise médicale considérée comme une vraie saloperie par les retraités qui ont pourtant donné leurs voix à NS avec des augmentations des honoraires des spécialistes de plus en plus élevés
- et enfin, l'augmentation de l'alimentation qui a pris des dimensions hors norme.
Michèle Obringer (10/09/07)
LE DEFI INSTITUTIONNEL DU PARTI SOCIALISTE
La révision de la constitution et la modernisation de la vie politique mises en chantier par Nicolas Sarkozy offre l’occasion d’un défi pour le parti socialiste quant au véritable « serpent de mer » de la rénovation démocratique.
Lors d’une conférence de presse du jeudi 6 Septembre 2007, Monsieur Balladur a fait le point sur les travaux de la commission sur la réforme des institutions. Mise en place par le président Sarkozy, elle doit achever ses travaux le 31 Octobre 2007, en vue d’une adoption de la réforme par le Parlement réuni en Congrès à Versailles vers la fin janvier 2008. Du 11 au 26 septembre, les 13 « sages » de « la commission Balladur » entendront les leaders des partis représentés à l’Assemblée nationale, au Sénat ou au Parlement européen. François Bayrou (MoDem) sera reçu mardi, Jean-Marie Le Pen mercredi, Marie-George Buffet (PCF) et Cécile Duflot (Verts) le 18 septembre, Patrick Devedjian (UMP) et François Hollande (PS) le 19 septembre, et Hervé Morin le 25 septembre (Nouveau centre).
Pour être votée, la réforme des institutions devra être approuvée par les trois cinquièmes des députés et sénateurs réunis en Congrès. Un seuil que l’UMP et son allié du Nouveau centre ne peuvent atteindre sans l’appoint des parlementaires du PS.
Le parti socialiste est donc maître du jeu, d’autant que la constitution de ce comité constitutionnel présidé par Monsieur Balladur comprend des personnalités dites « de gauche ». Bien évidemment sur de nombreux chantiers (présidentialisme - parlementarisme, dose de proportionnelle, réforme du sénat, pouvoirs du président, du parlement, etc.) les clivages entre les parlementaires ne suivent pas obligatoirement ceux des partis. Cependant il est une réforme constitutionnelle dont la gauche pourrait se saisir avec efficacité, si tant est que le courage politique, le respect des engagements, demeurent parmi ses valeurs démocratiques ; il s’agit de la suppression du cumul des mandats pour les députés, voire pour tous les parlementaires.
En effet, la rénovation démocratique a été de tous les programmes des candidats à la présidentielle, porteurs d’une nouvelle république ou sixième république. En particulier, le projet PS 2007, le programme de Mme Ségolène Royal, le rapport du sénateur socialiste Bel, le projet du Mouvement des Jeunes socialistes, sans parler du projet de la Convention pour une Sixième République, ont tous mis l’accent sur la nécessité de traiter radicalement de la question du non cumul des mandats. Sans revenir sur les arguments de certains constitutionnalistes qui considèrent comme Monsieur Guy Carcassonne dans un article du 17 janvier 2007 intitulé « Comment mettre fin au cumul des mandats » que « La suppression du cumul pour les députés n’est pas une réforme parmi les autres. En l’état de nos institutions, elle est la mère de toutes les autres », ou comme Monsieur Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à Montpellier, et membre de l’Institut Universitaire de France, aux questions des Libénautes sur la possible réforme de la Constitution. « Liberation.fr » mercredi 4 juillet 2007, qui déclarait que « La vraie réforme serait d’interdire le cumul des mandats », il est clair que cette reforme du cumul des mandats est centrale.
Il sera donc intéressant de constater si les députés socialistes ou personnalité politiques du PS, dont plusieurs ont signé une pétition en 1997, intitulée « Un seul mandat pour chaque élu » dont l’original de ce document se trouve dans le Nouvel Observateur numéro 1691 - du 3 au 9 avril 1997, page 55, vont saisir l’opportunité ouverte par la commission Balladur sur la révision et la modernisation institutionnelle pour faire passer cette revendication.
Une telle revendication pourrait d’ailleurs être soutenue par de nombreux élus et pas seulement de gauche. Ainsi, je rappelle qu’une proposition N°3108 de Loi Organique déposée par Monsieur Blanc, en mai 2006, sur le bureau de l’assemblée existe et est ainsi rédigée.
Article 1er : « Art. L.O. 128-1. - Sont inéligibles les personnes qui ont exercé deux mandats successifs de député. »
Article 2 : « Art. L. O. 141. - Le mandat de député est incompatible avec l’exercice d’un des mandats énumérés ci-après : conseiller régional, conseiller à l’assemblée de Corse, conseiller général,... »
Le Parti Socialiste saisira-t-il l’opportunité qui lui est ainsi donnée d’emporter la décision sur la question du cumul des mandats et de prouver ainsi aux citoyens, que le combat pour la démocratie est un de ses combats essentiels. Pour de nombreux citoyens, c’est la crédibilité du Parti socialiste, de ses élus, de sa rénovation ou refondation qui est en jeu. Nous avons aussi, nous-mêmes, en tant que citoyens conscients de la nécessité de cette réforme des mandats à entretenir une pression forte et constante.
Vous trouverez les articles cités en référence sur http://constitution.vosforums.com/index.php
Mon blog : http://changerlarepublique.over-blog.com/
Merci de votre attention.
Bernard Uguen, Brest - Finistère (09/09/07)
Les prochaines élections municipales seront un bon test pour la rénovation du PS. A Toulouse, le PS a fait le grand chelem aux législatives et depuis les appétits se réveillent chez les barons locaux, alors que de nouveaux talents apparaissent. Ainsi, un jeune militant de 38 ans, Christophe Léguevaques, incarne le renouvellement. Mais il est à craindre que l'appareil du PS ne favorise plutôt le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, 72 ans.
Cette situation est d'autant plus intéressante que M. Léguevaques, fondateur d'un blog citoyen (www.montoulouse.fr), a publié dès avant les législatives un ouvrage intitulé « Toulouse a-t-elle un avenir ? », qui dresse un bilan et fait des propositions.
Ce travail de fond rencontre un vrai succès de librairie. Les caciques du parti ne peuvent pas en dire autant...
Il sera intéressant de suivre comment les choses vont se passer à Toulouse.
L'appareil du PS aura-t-il raison des nouveaux talents qui émergent ?
Solon (www.blogdesolon.org) (05/09/07)
PS : RENOVER OU INVENTER
C'est un PS convalescent qui s'est rassemblé à La Rochelle. Les médecins se sont pressés nombreux à son chevet. Le diagnostic est cruel : aujourd'hui, c'est la droite qui incarne le mouvement, la réforme, alors que la gauche, le PS semblent enterrés dans le conservatisme. La posture de Cassandre ne pourra faire illusion bien longtemps. Dans l’opposition, l'incandescence des mots est utile, mais insuffisante. Pour s’opposer, il faut proposer, retrouver la force des idées et les promesses d'un projet d’avenir.
Pour répondre au besoin de changement voulu par les Français, on propose la rénovation. Elle est sans doute nécessaire, mais sera-t-elle suffisante ?
Rénover, c'est améliorer, remettre à neuf, moderniser. Un simple ravalement de façade sera-t-il suffisant ? Ne conviendrait-il pas d’inventer, d'imaginer le socialisme du XXIe siècle ?
Rénover, inventer au-delà des mots, il importe de définir un contenu et une stratégie d'alliances. Faut-il rénover ensemble ou chacun de son côté ?
Si la victoire est bonne conseillère, elle donne aux initiatives les plus risquées la force de l'assurance, il faut espérer pour le PS que les défaites donneront à ceux qui les ont subies l'audace des remises en cause courageuses et la force de l'imagination. Le succès est souvent l'enfant de l'audace.
Pour rénover, inventer, imaginer un socialisme moderne, il faut d'abord retrouver le chemin de l'idéologie, car le socialisme est d'abord un cri.
Elle est nécessaire, utile, impossible de réaliser qui que ce soit sans une part de rêve, sans passion, c'est à dire sans idéologie. Une idéologie sincère, forte, convaincante, une idéologie qui n'est pas que le masque des ambitions personnelles et des rivalités.
Il faut, aussi, regarder le monde tel qu'il est. Renoncer aux illusions du grand soir, dépasser le débat stérile entre gauche molle et gauche dure. Accepter le monde, ce n'est pas renoncer aux valeurs, mais les utiliser pour affronter les problèmes d'aujourd'hui.
Il faut, encore, accepter la mondialisation, non pas pour la subir, mais pour la maîtriser, utiliser, au mieux, ce qu'elle peut apporter et se protéger de ses excès. La pression croissante de l'immigration est un des aspects de la mondialisation. Accueillir ceux qui fuient la guerre, la misère, les persécutions et chercher à les intégrer relèvent d'un devoir de générosité. Si la générosité réside dans l'accueil fait aux immigrés, la lâcheté consiste à ne pas se soucier de leur sort après (emploi, logement etc.)
Il faut enfin être clair sur l'Europe. Etre socialiste, c'est être européen, pas un Européen tiède, pas un intermittent de l’Europe, mais un militant de l'Europe. L'unification de l'Europe est un rêve ancien qui a traversé l'Histoire, elle concrétise le retour dans la grande famille des nations démocratiques de peuples que les malheurs de la guerre froide n'ont pas épargnés. L'Europe constitue une référence, un espoir pour les peuples attachés à la paix et au respect des droits de l'homme. Dans un contexte international incertain, l'Europe est nécessaire à l'émergence d'un monde plus solidaire et mieux équilibré.
Au fond, le PS est confronté à un formidable défi : épouser la réalité du monde d'aujourd'hui (mondialisation, Europe, immigration), sans trahir le rêve. Pour le relever, davantage qu'un médecin, c'est d'un architecte d'avenir dont le PS a besoin, un architecte capable de dessiner, d'inventer, d'imaginer les promesses peut-être incertaines mais exaltantes de l'avenir.
Jacques Vuillemin, Besançon (05/09/07)
REFONDER LA GAUCHE… REFONDER LE PS…
C’est un véritable déluge d’articles, d’idées, de propositions et de critiques !
Mais curieusement, il est rarement question du bilan de notre défunt président et de nos 1ers ministres. Et pourtant, c’est lui la cause principale des récents échecs.
Soyons justes avec S. Royal et F. Hollande, après 14 ans de Mitterrand et 5 ans de Jospin, la défaite était inévitable.
Et le trait de génie de Sarkozy est d’avoir refusé d’assumer le bilan de Chirac, lui aussi = 0.
J’ajoute qu’au 1er tour de la Présidentielle une part non négligeable des voix, à la fois, de Sarko. et de Ségo., était une protestation contre 30 années de politique à très courtes vues.
Or, j’ai l’impression très nette que ces évidences sont passées inaperçues des politiciens chevronnés et des journalistes spécialistes de la « politologie ».
Alors, je vous dis, comme B. Kouchner en juillet 2006 : ouvrez enfin les yeux, camarades !... si vous voulez vraiment encore être utiles à la Gauche.
Moi, j’essaie encore, à ma modeste place de vieux retraité, et je vous joins copie de ma lettre à mes amis de Copernic 22 :
Refonder la Gauche ?
Question mal posée et mal formulée…
Car la gauche, ce n’est ni les partis, ni les hommes qui prétendent parler en son nom.
Depuis que l’Humanité a développé ses facultés d’abstraction, ses capacités de décision réfléchie, la Gauche n’a jamais cessé d’exister !
Inutile d’en faire l’historique : sa base, ses fondements ont toujours été : le sens de la Justice – le Respect de l’Autre – le Mépris de la Violence - l’Altruisme. On peut dire que pour un homme, la Gauche c’est d’abord une affaire de sentiments, puis de réflexions, et seulement enfin de théories.
Il est très utile, par contre, de dresser le Bilan de ceux qui pendant les 30 dernières années se sont auto-proclamés ses représentants. Il est lourdement déficitaire.
- Mitterrand ? Il n’était ni de gauche, ni socialiste. Les nationalisations pratiquées en dépit du bon sens, pour faire plaisir au P.C. ont été un échec cuisant. Et en 14 ans, il n’y a eu aucun progrès dans aucun domaine.
- Jospin ? Lui, était sincèrement de Gauche et socialiste. Mais les concessions faites aux « Verts », dont les 35 H., ont été ruineuses. Avant de partager le travail, il faut en créer et en France on n’en crée pas assez. De ses 5 années de pouvoir, seul le Pacs a été un élément positif.
- Delors ? Un humaniste et un honnête homme. Mais il a laissé bureaucratiser l’Europe sans se rendre compte qu’il fallait auparavant lui donner un Idéal et des objectifs autrement plus ambitieux qu’un simple agrandissement territorial.
- Badinter ? Egalement un sincère humaniste. D’accord, idéologiquement, sur le principe de la suppression de la peine de mort. Mais qu’a-t-il fait pour humaniser les prisons et rendre la Justice plus rapide et efficace ?
Etc. etc. On pourrait multiplier ces exemples… des hommes très satisfaits d’eux-mêmes, mais tous comptes faits, inutiles. Voilà le Bilan :
- Immobilisme dans l’action et plus grave encore, immobilisme dans l’intelligence des choses présentes et futures.
De sorte qu’aucune solution ne nous a été proposée pour les problèmes spécifiquement français, et qu’aucune étude sérieuse n’a été faite sur l’avenir de l’Europe et du Monde.
Pourquoi s’étonner, dans ces conditions de la défaite de Ségolène dont les véritables responsables sont, entre autres, ceux que je viens de citer, dont elle a assumé l’héritage.
Pourquoi s’étonner, dans ces conditions de la démarche d’hommes comme Kouchner, Bockel, Allègre, qui ont sans doute rêvé d’être utiles.
On a laissé se détériorer les bons outils qu’avaient forgés les Républicains de la 3e République :
- l’Ecole, incapable d’apprendre à lire aux enfants, incapable de leur enseigner les talents véritables, Beethoven, Berlioz plutôt que les braillards des Rave-parties, Rembrandt, Renoir, Michel-Ange plutôt que les barbouilleurs de l’Art abstrait.
- La Démocratie, polluée, sinon sabotée par les partis qui ne sont plus que des machines électoralistes.
- les Média, filles soumises de la Publicité et des sondages d’opinion et incapables de concurrencer et de maîtriser Internet.
- l’Artisanat, domaine par définition de « l’Excellence » voué à la disparition par un consumérisme débridé.
Si les partis et les hommes dits « de Gauche » n’ont à proposer aux citoyens qu’une critique dérisoire et souvent injuste de Sarkozy, qu’ils ne s’attendent pas à des « lendemains qui chantent ». Et cela n’a rien de réjouissant !
Guy Leprince, Lanvallay (01/09/07)
DUR… DUR…
Amis socialistes.
Réveillez-vous.
Que vous reste-t-il ?
Vous n’êtes plus le parti de la classe ouvrière.
Vous n’avez pas le « monopole du cœur ».
Vous êtes devenus
Un parti de bourgeois, de bobos.
Vous êtes le parti des nantis,
Le parti de ceux qui veulent conserver leurs avantages acquis.
Craignez une nouvelle nuit du 4 Août.
A l’Assemblée Nationale votre place n’est plus à gauche, mais à l’extrême droite.
En plein accord avec les dirigeants des syndicats qui représentent… (mais, au fait, que représentent-ils… ?), pour plaire à vos électeurs, vous avez dévoyé le droit de grève.
Ce ne sont plus les prolétaires qui défendent leur gagne-pain, mais les bourgeois qui défendent leurs privilèges.
Ce sont les pilotes d’Air France, les cheminots de la SNCF, les salariés d’EDF ou de GDF, quelques enseignants, et autres nantis des Postes qui invoquent honteusement la défense du service public, pour faire perdurer leurs privilèges, prenant ainsi en otages des populations bien moins nanties qu’eux. Vous vous devez de faire HARA KIRI à ce parti dont la majorité des dirigeants paient l’ISF.
Il ne s’agit pas de refonder mais de fossoyer.
Vous devez créer un nouveau parti qui ne sera pas contre… mais qui sera pour…
Machiavel le petit, grand bourgeois venu de l’Ouest a mis à mort le parti venu de l’Est, vous a permis d’avoir un semblant de pouvoir pendant 14 ans, mais vous a vidé de votre substance de tout ce qui faisait votre spécificité, votre grandeur, votre noblesse.
Ce n’est pas Machiavel le minuscule, qui vous donnera droit à considération.
Ils l’ont bien senti ceux qui vous ont quittés, ceux qui vous quittent et ceux qui vous quitteront encore, dans ce monde en pleine évolution, vous n’êtes, en ce moment, que les représentants d’une caste.
Invoquez les Jaurès, Blum, Mendes France pour qu’ils vous indiquent le chemin à emprunter.
Ne les laissez pas se retourner dans leur tombe.
Au lieu d’user votre énergie, vos ressources, vos neurones à savoir ce qu’il faut faire, maintenant, pour torpiller l’ancien président de la République ou pour détruire le nouveau, utilisez-les à bâtir et à construire. Ne salissez pas aux yeux des étrangers ceux qui ont dirigé et dirigent le pays.
Au lieu de materner les Français
Au lieu de la promesse fallacieuse d’un état-providence qui dépouille nos enfants et petits-enfants
Apprenez-leur à AIMER LA FRANCE
Que ce ne soit pas uniquement un concept de droite.
Votre candidate (qui n’est pas complètement la vôtre) vous a un peu secoués, dommage que ce ne soit qu’un ectoplasme suffisant, mais notoirement insuffisante.
Oui, je lis votre journal, je suis à droite, j’ai besoin d’avoir à ma gauche quelque chose de solide, car je désire par-dessus tout conserver la liberté de mouvement et d’expression que m’offre notre système démocratique. C’est peut-être un des vôtres qui a dit « je ne suis pas de votre avis mais je me battrai toujours pour que vous puissiez exprimer le vôtre ». Merci d’accepter le mien et sa virulence.
J.P. Poursines, retraité, ancien patron d’une PMI, Mazamet (03-09-07)
Si Sarkozy a gagné c’est qu’il a anticipé 5 ans avant la situation politique en 2007. Il a compris dès 2002 :
- la nécessité pour la droite de réintégrer les électeurs du FN par un discours musclé
- qu’à la suite de 5 ans de chiraquisme, qui équivaudraient à 5 ans d’immobilisme, les électeurs demanderaient du mouvement
- que faute d’un leader charismatique de substitution, le PS resterait figé dans une posture facile à dégommer.
Pour gagner en 2012, il faut oublier le Sarkozy de 2007 et se concentrer sur celui de 2012 :
- pouvoir d’achat rogné
- services publics dégradés
- libertés publiques bafouées
Le travail de Sarkozy générera de lui-même un regroupement de l’électorat de gauche sur les thèmes de la gauche. D’une certaine façon, le programme de Ségolène Royal en 2007 serait un bon programme pour 2012. Sans doute meilleur qu’il n’était en 2007. Il propose une relance par les salaires et les investissements publics, ce qui sera sans doute la nécessité du moment. Il nécessite un relookage à une sauce plus moderne n’hésitant pas d’affronter certains sujets tabous, mais cette tâche n’est probablement pas urgente.
Pour gagner, ce n’est pas tant un programme qu’il faut de façon prioritaire, mais un parti en ordre de marche et un candidat, soutenu par son parti, capable d’attirer la confiance des français et des autres partis de gauche.
Ou bien le parti socialiste peut se doter dès la mi-2008 d’un candidat et d’une machine électorale performante pour la présidentielle de 2012, ou bien il la perdra sans appel, quel que soit son programme.
Laurent Hyafil (28-08-07)
ESPRIT ES-TU LA ?
Dans le chaos qui suit les défaites il est trop facile de chercher des responsables politiques et de tout faire peser sur des questions stratégiques. C'est une erreur. Combien de fois ai-je eu le désarroi de constater que le débat sur la rénovation de la gauche se résumait à cette question : vers l'extrême gauche ou vers le centre ?
Je résume : vers le vieux ou vers le très vieux ? Vers Giscard ou vers Trotsky ? Belle alternative... et d'une stérilité affligeante.
Notre défaite, prenons-la entière. Supportons d'avoir perdu jusqu'au bout, d'avoir été littéralement écrasés culturellement. Car c'est bien là le problème : nos valeurs ont perdu. Elles ont perdu parce que nous ne savons plus ce qu’elles sont, et parce que, quand nous le savons (car heureusement cela arrive) nous ne savons plus les faire entendre.
Ce qu'il faudra, à l'avenir, c'est mener pied à pied la bataille des idées. Faire entendre nos convictions contre les leurs, rejeter leurs axiomes mais pas de façon dogmatique : pas en disant que la gauche vaut mieux, mais défendant simplement nos idées avec la raison comme méthode et la persuasion comme arme. Il n'est pas de vérité absolue : par conséquent, leurs idées valent bien les nôtres. Mais nous croyons aux nôtre, et eux aux leurs ; et ainsi débute la « guerre des Dieux » dont parlait Nietzche. Personne n'a la bonne solution : à nous d'être convaincants et suffisamment subtils pour triompher à la prochaine bataille de cette guerre bien joyeuse qui n'aura jamais de fin.
Ma contribution vient maintenant, car ce qui précède est banal. Je tenais simplement à préciser la démarche dans laquelle je m'inscris. Pour moi, repenser nos idées peut prendre pour départ les valeurs qui ont été affirmées au cours de cette campagne. Ce faisant, il s'agit de clarifier notre vision sur ce point, et les pratiques qui en découlent. Je prends un exemple avec la Liberté.
Méditation sur La Liberté : Un thème sur lequel la droite a vaincu. Pourtant, sommes-nous en reste pour ce qui est de défendre la liberté ? Nous qui avons toujours lutté pour libérer les corps de la servitude et les esprits de l'ignorance. Notre défaite est presque sémantique. Pourquoi ? Parce que la définition du terme qui l'a emporté est, comme souvent, la plus rapide d'accès à l'esprit, c'est à dire la plus simple et la plus fausse. C'est celle qu'utilise la droite : c'est la Liberté comme Liberté Négative.
« Libérer les énergies » a-t-on entendu dire par la droite au cours de la campagne. Quel beau slogan. Et efficace : comme si nous avions des forces incroyables bridées par des pesanteurs de système et des dogmatismes, par de l'Etatisme. Comme si l'énergie existait seule, comme si l'esprit d'entreprise et la certitude de réussir étaient en chacun de nous de façon innée. Mais où est l'énergie à libérer quand on est las d'avoir grandi dans des quartiers où la vie ne nous a apporté que des déceptions ? Où est l'énergie à libérer pour les plus faibles qui donnent déjà tout seulement pour survivre ? Où est l'énergie pour des jeunes pour qui la seule perspective d'avenir est d'enchaîner les stages non rémunérés avant d'atteindre le luxe d'un CDD ?
Elle y est peut-être. On l'espère. On compte là-dessus. Sur la simple « volonté de chacun ». Mais en fait la droite parlait plutôt de l'incroyable énergie du pognon à se déplacer, à s'accumuler entre les mêmes mains et à repartir fructifier. Oh oui, cette énergie là sera libérée.
Je ferme cette parenthèse pour clarifier : Ici la liberté a été vue comme négative, c'est-à-dire : nous l'avons pleine et entière de façon immédiate, et ce qui la limite, c'est les barrières institutionnelles et sociales, les contraintes. Combien ce concept nous est funeste. Combien il incite à « s'affranchir des pesanteurs » (c'est-à-dire des garanties sociales). Combien il incite à la fragmentation de la société.
Pour la gauche, je le crois, la Liberté est positive. « Les hommes naissent libre et égaux en droits » dit la Déclaration. En droit. Pas en Fait. Non, nous ne naissons pas libres. Nous ne sommes pas libres dans un monde qui cherche à nous contraindre, pas libres face aux autres qui viendraient nous limiter. L'esprit de la gauche, je crois, est que nous naissons enchaînés. Le terme est fort, mais ce n'est pas si terrible. C'est juste ainsi. Nous naissons enchaînés à nos caractéristiques physiques, à notre éducation, à notre situation sociale, aux expériences qui, ensemble, dessinent les lignes de notre personnalité sur la feuille presque vierge de nos esprits.
Pour la gauche, le combat pour la liberté n'est donc pas un combat de destruction et de résistance. Pour une fois ce n'est pas de l'opposition : c'est de la création. A nous de libérer les hommes. Très théorique, jusqu'ici ?
Alors voyons. Où est la liberté d'aller et de venir quand on n'a pas les moyens de payer le transport ? Trivial, non ? tellement évident. A-t-on la liberté de penser quand on regarde une chaîne qui avoue « offrir à Coca-Cola du temps de cerveau disponible » ? On revient à la base. La liberté, pour eux, pour la droite, c'est la liberté pour ceux qui ont eu de la chance à la naissance de tirer parti de leur force, et de bâtir le monde à leur seule image. Au détriment des autres. « Mais ils sont le moteur qui font que le tout progresse ! » me répondra-t-on. Peut-être, oui. C'est sûr, nous avons besoin d'entrepreneurs, de gens compétents ! Qui le nierait ? Mais pour autant, doit-on estimer que le bateau avance à merveille quand tant de passagers tombent et sont hachés par l'hélice du moteur ?
Du Respect : c'est ce que l'esprit de la gauche réclame. De quel droit le moteur vaut-il mieux que le simple machiniste ? Que le vieillard qui n'est plus que passager ? La liberté de chacun commence là où son moi propre s'affirme. Pas là où s'arrête celle des autres. Il ne s'agit pas de « limiter » une liberté sans limite de certains : il s'agit juste de constater que le développement de leur liberté, dont on ne peut que se réjouir, a malheureusement, parfois, des conséquences, et qu'il peut entraver la construction des autres libertés.
Pour la gauche, il s'agit de trouver les moyens de permettre à chacun, grâce aux autres, de bâtir sa liberté. Il s'agit, par la solidarité collective, de permettre et de créer l'épanouissement individuel. Le permettre, pour ceux qui sont chanceux ; le créer, pour ceux qui ont besoin d'aide. Quelle vision positive de l'Humain, me direz-vous.
N'est-ce pas cela, l'Esprit de la Gauche ?
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