Joseph Fornés, Militant PS, ingénieur, animateur d’association culturelle
PERTE DES VALEURS
Electeur « à gauche » depuis toujours, je me pose la question : si les échecs aux élections avaient une cause plus simple (à énoncer du moins) : le refus de nos valeurs ?
En effet Sarko a été clair durant tous ses discours, plutôt la valeur individuelle à la solidarité, la différence par l’argent à l’égalité, l’inné à l’acquis, Bigard plutôt que la culture, le privé plutôt que le public etc. Or la majorité de nos concitoyens ont adhéré à ses idées.
Donc si on veut gagner, on fait quoi ? on espère que « l’homme va redevenir bon » ? , que sous l’effet de la mode vintage, nos vieilleries d’utopie vont redevenir au goût du jour ?
Tant que le PS amusera la galerie avec Ségo plutôt que DSK (ou le contraire), ou d’autres fadaises, les idées du président se justifieront peu à peu, « l’important en politique c’est de gagner les élections » et nous, on continuera à rêver à des lendemains enchanteurs
L’aggiornamento du PS n’est pas de savoir s’il faut faire des classes de 25 ou 35 élèves, ou s’il faut reprivatiser EDF, la vraie question est de savoir si on est capable de réunir 50% des votants sur nos thèmes ; sinon on change les idées ou… le peuple selon un mot d’un humoriste.
Va y avoir du boulot… bon courage
R. Mercier
« J'AI MAL A MA GAUCHE... »
Je crois qu'il faut se poser deux séries de questions qui en amèneront d'autres...
1) Pourquoi M. Sarkozy a gagné ?
2) Pourquoi Mme Royal a perdu ?
L'article de Serge Halimi dans le N° de Juin 2007 du Monde Diplomatique est une bonne analyse pour répondre à la question N° 1.
M. Sarkozy a réduit la doctrine à sa plus simple expression : La droite ! S'assurant ainsi les voix de tous ceux qui étaient de droite sans oser le dire. Il a remplacé les dogmes par des idées simples, logiques, à la portée de tous : La France qui croit au mérite et à l'effort. Travailler plus pour gagner plus... et j'en passe !
Sarkozy a mis à sa botte un grand parti politique avec tout ce qu'il compte d'experts de la communication. La consigne est : On ne doit entendre qu'une seule voix. La mienne
2. Mme Royal a essayé d'utiliser la même stratégie. Mais elle ne s'est pas assez débarrassée des lourdeurs du parti socialiste. Sa tactique de « démocratie participative » est en avance d'une génération (au moins) sur le corps électoral actuel.
En fait, la gauche nouvelle, si elle veut être crédible doit répondre aux questions suivantes :
2A : Dans quel monde vivons-nous ? Capitaliste, collectiviste, étatiste, libéral, d'économie de marché ?...
2B : Dans ce monde que peut faire la gauche française ? Peut-on le révolutionner, en sortir ? Peut-on agir pour en éviter les dérives inacceptables ? En a-t-on le pouvoir ? Comment convaincre tous les pays auxquels nous sommes liés par des accords inaliénables de nous suivre dans une voie qui n'est pas la leur ?
Pour y arriver – car je crois que cela est possible – la gauche doit faire la démonstration que la politique qu'elle préconise est la meilleure pour assurer l'avenir du monde (au sens politique, économique, environnemental...) et son développement.
Ceci avec des idées simples – comme celle du gagnant-gagnant – Par exemple il paraît évident qu'en créant une société où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, on va faire imploser le système.
Quand on donne 100 € au smicard, il le dépense le lendemain au supermarché... si on donne 10 000 € au riche, il va les placer pour espérer en avoir 15000...
Sarkozy a gagné et il prépare déjà sa réélection en 2012. Pour le chômage, les chiffres lui sont favorables: l'évolution positive de la croissance dans le monde et en Europe pour les prochaines années... Il me paraît urgent que la gauche fasse l'analyse de la victoire de M. Sarkozy, et de sa défaite. Qu'elle se rassemble sous une personnalité qui s'exprime avec des idées simples et qui sait se faire entendre avec derrière elle des personnes nouvelles qui disent la même chose et l'expliquent avec tous les moyens modernes de communication. Mais aussi avec les moyens classiques pour l'électorat âgé qui n'y est pas encore habitué…
Il y aurait tant de choses à dire!
Jacques Saslawsky (Saint-Jean-du-Gard)
Le PS est mort avec François Mitterrand, une première fois, et une deuxième fois avec le refus de candidature à la présidentielle de 1995 de Jacques DELORS... Depuis: rien, personne, plus d'idées.
Il faut refonder la gauche, mais en oubliant celle d'hier, et fonder une nouvelle force, tenant compte des évolutions de la société, puisque les responsables de "l'ancienne gauche" n'ont pas su créer la société à leur idée, et que celle ci a continué à avancer dans le mondialisme puisqu'aucune barrière n'existait plus.
Quand les peuples s'arrêtent de combattre, la société continue d'avancer dans le mauvais sens, pour le peuple.
J'étais TROTSKISTE, dans les années 60, je suis devenu Socialiste parce que les Trotskistes promettaient la prise de l'Assemblée Nationale pour demain, et quand on a 20 ans on y croit, mais pas longtemps, la preuve aujourd'hui, l'assemblée nationale.
Depuis je suis socialiste, mais aujourd'hui, comme il y a 40 ans je ne m'y reconnais plus. Il faut un leader à gauche, aujourd'hui, je ne vois que François BAYROU, le seul pouvant rassembler, contre SARKO un nombre de voix susceptible de faire balancer la dictature qui se met en place.
Les jeunes ne voterons jamais pour les éléphants survivants du PS, ni pour Ségolène "BCBG"
Alors acceptons la refonte, mais pas du défunt-PS, mais de la GAUCHE toute entière.
Jean-Jacques Dupont
Je vote socialiste depuis plus de trente ans en espérant chaque fois que le PS va enfin choisir clairement une voie réformiste, en rejetant toute référence au marxisme et à la lutte des classes, comme l’a fait le SPD allemand dès 1959, lors de son congrès historique de Bad Godesberg. C’est chaque fois pour moi une déception.
Je suis partisan d’une social-démocratie inspirée de celle des pays nordiques (mais pas copiée). J’ai pu m’en faire une idée concrète grâce à mes séjours dans les laboratoires de mes collègues universitaires suédois, danois et finlandais. Avec Alain Rousset, actuellement président de la Région Aquitaine, nous avons pu transposer au bord du campus bordelais un système intégré et très efficace d’aide à la création d’entreprises innovantes, fondé sur les laboratoires de recherche publique, Bordeaux Unitec, à l’instar du Centre Ideon, mitoyen de l’université de Lund, en Suède. Ceci montre qu’il est possible de s’inspirer de réalisations de ces « petits » pays nordiques pour s’attaquer à un retard français grave, sur cet exemple l’accès à l’économie de la connaissance.
J’avais espéré que la défaite de 2002 allait conduire les responsables du PS à trancher entre un socialisme inspiré d’une vague lecture marxiste, héritée des années 60, encore marqué par la lutte des classes et une social-démocratie du réel (Dominique Strauss-Kahn). Mais au congrès du Mans, François Hollande avait obtenu un consensus mou qui ne résolvait rien. Je me suis inscrit au parti socialiste au printemps 2006 pour suivre de l’intérieur la préparation du projet socialiste et le choix du futur candidat à l’élection présidentielle. Cette absence de choix politique clair est malheureusement encore apparue dans le projet socialiste, mi-chèvre, mi-choux à l’automne 2006. Cependant ces deux choix politiques, incompatibles, allaient être clairement défendus pour la première fois lors de la primaire socialiste de novembre 2006 par Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn. J’étais membre de Désirs d’avenir et il m’a été demandé à ce titre d’expliquer pourquoi je choisissais Ségolène Royal lors de cette primaire. J’ai écrit que je ne pouvais pas choisir Laurent Fabius, qui cherchait clairement un accord avec l’extrême gauche, et pas non plus Dominique Strauss-Kahn, tenant d’une social-démocratie jacobine, allant jusqu’à se montrer dédaigneux quand Ségolène Royal parlait de ses actions en Région. Or le modèle nordique repose sur une forte décentralisation au profit des collectivités territoriales. C’est la pierre angulaire de ce modèle qu’a d’ailleurs retenue l’Union Européenne en imposant le concept de subsidiarité (« les collectivités territoriales auront vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent les mieux être mises en œuvre à l’échelle de leur ressort ») ; ce concept n’a d’ailleurs jamais été expliqué vraiment aux Français, le microcosme politico - médiatique parisien étant foncièrement jacobin. La décentralisation prônée et pratiquée par Ségolène Royal n’était pas la seule raison de mon choix. Il me semble que les journalistes n’ont pas regardé de près les thèmes traités dans les réunions des groupes de Désirs d’avenir dès le printemps 2006. Dans une des premières réunions parisiennes, Alain Lefebvre et Dominique Méda ont été invités à commenter leur livre « Faut-il brûler le modèle social français ? » où ils détaillent le modèle qui a si bien réussi aux pays nordiques. Le blog « Segonordic » créé par François Alex, a permis d’approfondir la connaissance des applications en Suède, au Danemark et en Finlande, classés parmi les cinq pays les plus compétitifs au monde (World economic forum), alors que la France n’est que sixième dans l’Union Européenne. A la même époque, c’est un ambassadeur de Finlande, Mikko Heikinneimo, qui a créé le groupe « Europe » de Désirs d’avenir à Paris. Il n’est donc pas étonnant que Ségolène Royal ait souvent cité le modèle nordique dès le printemps 2006 et qu’elle soit allé s’informer directement en Suède où les plus hautes autorités ont fortement apprécié sa visite, plus habitués au comportement généralement arrogant des personnalités politiques françaises envers leur « petit pays ». Mais cette orientation de Ségolène Royal vers ce type de social-démocratie a été brouillée par son éloge de la politique de Tony Blair, jugée trop libérale par les socialistes français et, surtout, par son engagement après sa victoire à la primaire présidentielle de respecter intégralement le « projet socialiste » qui ne tranchait toujours pas entre les deux modèles de socialisme. Elle a probablement ouvert ainsi un boulevard politique à François Bayrou. On peut toujours rêver qu’il n’en aurait pas été ainsi si elle s’était montrée sans ambiguïté partisane d’un socialisme moderne, ouvert sur le monde, en rupture avec l’idéologie refermée sur l’hexagone, dominante jusque là au PS.
La défaite profonde que viennent de subir les socialistes les conduit enfin à remettre en question les fondements de leur parti. François Hollande parle d’une nécessaire refondation, Dominique Strauss Kahn, d’un aggiornamento. Pour la première fois une social-démocratie moderne, du réel, a peut être une chance de s’imposer en France. Ce n’est pourtant pas sûr quand on lit ou qu’on entend s’exprimer dans les sections des militants dont je respecte l’engagement ancien et très concret mais toujours uniquement social, encore imprégnés de la lutte des classes. Pourtant Jean Glavany, en 2005 reprenait l’affirmation de Martine Aubry que l’idéal du socialisme devait être « une société durable et juste. Economiquement efficace, socialement juste » (dans « Le cap et la route »). Ces deux personnalités du PS, anciens ministres de Jospin, ne peuvent pourtant pas être taxées de « social-libérales ». Le modèle nordique est souvent cité comme une référence, soit pour s’en inspirer, soit pour la refuser sous prétexte que la France est foncièrement différente des pays nordiques, par l’histoire, la culture sociale, etc. , ce qui est parfaitement vrai. Mais il faut tenir compte de l’évolution qu’a connue l’application de ce modèle depuis sa création. Anna Stellinger rappelle dans « la Fondation pour l’Innovation Politique – l’exemple scandinave, modèle ou alibi ? » que ce modèle qui a si bien réussi aux pays nordiques depuis une quinzaine d’années n’est plus celui de la grande époque d’Olaf Palme, celui dont débattent encore les politiques français, en particulier Ségolène Royal, les syndicats, comme la CGT ou des experts économiques. Anna Stellinger écrit : « Or la réussite économique et sociale des pays scandinaves n’aurait pas été possible sans les profondes réformes constitutionnelles, économiques et sociales menées depuis une quinzaine d’années. Si l’Europe du Nord peut montrer un chemin à la politique française aujourd’hui, c’est celui de l’activation de toutes les catégories de la population (sur le marché de l’emploi : jeunes, femmes, seniors, personnes handicapées), de la responsabilité des entreprises, de la libre négociation des plans sociaux pour mieux assurer une « sécurité professionnelle », et d’un Etat Providence certes présent mais dont les missions ont été sensiblement redéfinies » . J’ajouterai que je ne vois pas pourquoi les « recettes » choisies par ces pays pour s’engager avec succès dans l’économie de la connaissance dès les années 90, après des crises aussi graves que celles que nous connaissons actuellement en France, en privilégiant l’éducation de tous, l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, ne devrait pas s’appliquer à notre pays, avec malheureusement quinze ans de retard.
Au cours des discussions sur une définition claire de ce que devra devenir le PS, les tenants d’une social-démocratie du réel (DSK) devront donc affiner leur projet. La mondialisation étant irréversible, les futurs responsables du PS devront proposer une politique «économiquement efficace, socialement juste », capable de s’adapter à la mondialisation, aux changements continuels de l’environnement international. Faute de quoi, les socialistes ne seront pas crédibles. Et il y aura de nouveaux 22 avril et 6 mai.
Rendez-vous dans quelques mois ? Quelques années ?
Pierre Bothorel
QUELQUES SUGGESTIONS POUR UN PS RENOVE
Il faut avoir de solides convictions et une bonne dose d’inconscience, pour voter encore PS !
Nous sommes en train de payer toute une série d’erreurs graves et cette série semble, hélas, continuer !
1/ Après sa campagne calamiteuse en 2002, Lionel Jospin, malgré un bilan gouvernemental assez honorable, est devenu un épouvantail… seul son silence peut encore aider le PS !
2/ L. Fabius, suite à sa campagne pour le NON au référendum et son attitude équivoque avec l’extrême gauche (J. Bové notamment), aurait dû être exclu du PS sans la moindre hésitation. Il est urgent de le faire !
3/ En fait, F. Hollande ayant avec raison, décidé de quitter la direction, il n’y a que deux personnalités solides : DSK et Ségolène Royal. Et il y a quelques quadras et quinquas qui montent et qui doivent faire leurs preuves.
4/ Il est temps de choisir dès maintenant, pour 2012, le candidat potentiel, et leader du PS, pour toutes les élections à venir d’ici là
5/ A mon avis, compte tenu de l’arrivée en force des quinquas à droite, DSK semble atteint par la limite d’âge, mais il devrait apporter toute son intelligence et son expérience pour rénover le PS. Il pourrait être la référence brillante et respectée, à la manière d’un Delors ou d’un Mendès…
6/ Ségolène Royal paraît être la seule à pouvoir incarner le renouveau et la volonté de refondation du PS.
Sa campagne présidentielle a été assez remarquable. J’attendais un score de l’ordre de 58/42 compte tenu, à la fois, du manque de soutien évident du parti, (tant au plan politique, qu’au plan technique), de la méfiance justifiée qu’elle avait vis-à-vis du parti et compte tenu de quelques maladresses assez gênantes. Finalement son score est plus qu’honorable après le naufrage de 2002.
Les points positifs sont nombreux : sa réputation de mauvais caractère, son dirigisme solitaire, son autonomie, sa ténacité et son pragmatisme peuvent être et sont des atouts majeurs. Tout cela lui confère un charisme certain.
Alors quoi faire ?
a/ Il y a des « opérations chirurgicales » quelquefois difficiles à décider, mais il faut les faire : nettoyer le parti des quelques « éléphants » cités plus haut, c’est l’urgence N°1
b/ Affiner et préciser un peu le projet socialiste tel qu’il a été soumis lors de la campagne et non pas tel qu’il était avant la campagne, sans faire d’effort particulier pour s’acquérir les bonnes grâces de l’extrême gauche et autres antilibéraux...
c/ Former l’équipe dirigeante :
Ségolène en N°1
DSK conseiller spécial (à écouter impérativement, et à faire participer à toutes les décisions)
Un choix de 5 ou 6 Quadras ou quinquas brillants, capables de laisser aux vestiaires, leurs ambitions personnelles au moins jusqu’en 2012, pour apporter au parti, toute leur intelligence, leur conviction, leur réflexion, en un mot leur participation généreuse
Cette équipe dirigeante doit organiser, piloter des commissions, prendre en compte leurs recommandations, et en toute clarté, discuter les points à retenir.
d/ Se faire aider par des spécialistes en management, conduite d’équipe, communication, négociation en situation conflictuelle, conduite et « vente » de projet… Toutes ces méthodologies que l’on croit connaître sont souvent maltraitées ! Des quantités de grands Groupes n’hésitent pas à investir dans ces types d’aides. Bien sûr, il faut faire un bon cahier des charges de ce que l’on recherche, et faire le bon choix dans le foisonnement des cabinets conseils !
A mon avis les progrès majeurs à réaliser pourraient être les suivants :
Côté Ségolène Royal:
elle devrait peut-être se perfectionner en management (peut-être améliorer la « démocratie participative » ?) : écouter, susciter des orientations, faire participer aux décisions, son équipe de proximité, au final, décider et veiller à ce que « tous les canards aillent dans le même sens », que chacun s’approprie les décisions et les défendent comme des décisions personnelles !
Apprendre à faire confiance, à déléguer
Susciter les critiques pour améliorer sa propre autocritique
Côté équipe, que chacun :
Apporte son intelligence, son expérience, son savoir-faire en parfaite honnêteté
S’approprie les orientations les décisions et savoir les diffuser et convaincre
Sache préparer, formaliser, dans une démarche Qualité, les dossiers politiques et techniques indispensables d’abord à l’équipe de direction, ensuite à l’ensemble du parti. (Il est inadmissible de se « planter » dans un duel, sur des sujets incontournables comme le Nucléaire. Comment un sujet comme celui-ci a pu être traité dans l’improvisation ?)
Il y a beaucoup de travail à faire ! J’espère encore que le cas du PS n’est pas désespéré, mais la situation est grave, son positionnement est devenu très étroit entre une majorité expansive, un centre incertain, des courants dépassés au PS et une extrême gauche irresponsable, mais heureusement divisée.
Jean-Mary Legembre
Je crains que la refondation de la gauche ne demande beaucoup de temps. A lire le courrier des lecteurs, j’ai l’impression d’entendre l’anathème, et non la proposition.
En particulier, je ne partage pas la répulsion quasi unanime envers les « éléphants » du PS. Je partagerais l’opinion de Jacques Julliard sur l’évolution des dernières années. La gauche est restée infestée d’un relent de stalinisme, camouflé en trotzkysme. Et une bonne partie de la gauche n’a pas voulu, par conviction ou par tactique, rompre avec ces attitudes archaïques. C’était un premier clivage dans le parti socialiste, bien qu’il n’éclatât pas au grand jour.
Un deuxième clivage s’est manifesté lors du « Non » au référendum. En dépit de tentatives pour expliquer que ce Non n’était ni xénophobe ni souverainiste, il traduisait chez les « nonistes » un refus inavoué de la social-démocratie. Il fallait continuer à faire plaisir à Olivier Besancenot qui avait déclaré qu’il n’appartiendrait jamais à un gouvernement social-démocrate. Laurent Fabius, qui comme je le crois, a plutôt agi par calcul personnel que par conviction, porte une énorme part de responsabilité dans l’implosion du PS.
Ségolène Royal a-t-elle réussi à fédérer le PS ? Je ne le crois pas. Une partie de ses électeurs était des « anti-Sarko », mais non des sociaux-démocrates. Il convient d’amener les 17 ou 18 millions d’électeurs de Ségolène à admettre que l’économie est pilotée par le marché, lui même régulé par le peuple, par l’intermédiaire de ses élus.
Tâche difficile et énorme. Autrement plus difficile que de faire croire qu’il n’y a qu’à supprimer le capitalisme pour avoir « la » solution à tous nos maux. Je trouve que la personnalité de gauche qui a le plus fait pour expliquer et faire accepter cette notion de social-démocratie est Dominique STRAUSS-KAHN. C’est un « éléphant », d’accord, mais on ne peut lui reprocher d’avoir varié dans ses convictions, et son attitude à la télévision lors de la proclamation des résultats du second tour n’était pas choquante. Son article dans le « Nouvel Obs » du 31 mai est alléchant. J’attends la suite avec confiance.
Paul Estrabaud
NETTOYEUR A EAU HAUTE PRESSION ET VERITE
- être de gauche c'est exiger des élus "propres". Celui qui sera pris la main dans le sac ou condamné par la justice sera radié à vie de toute responsabilité politique. Cela évitera les récidives et, à la république, de devenir bananière. Quand j'étais en activité on ne pouvait travailler sur les sous-marins nucléaires qu'après une enquête policière favorable. Alors pour ceux qui sont appelés à diriger le pays...
- être de gauche et s'attaquer à l'insalubrité dans les banlieues surpeuplées; c'est s'attaquer aux causes réelles: le chômage et surtout la propagande des médias qui font rêver qu'on peut tous devenir riches, trop riches. Pourtant, comme au loto, il y a très peu qui gagne. Mais les riches trop riches (ceux qui mettent en fait les états sous leur dictature) sont-ils heureux ? plus heureux que les autres qui n'ont qu'un salaire moyen ? (il est vrai que notre société actuelle a besoin de gens qui osent entreprendre avec pour but immédiat un enrichissement conséquent. Que les entrepreneurs s'enrichissent mais pas au détriment de l'entreprise. Que certains PDG s'octroient des salaires et primes exorbitants est un scandale que la gauche doit faire cesser : non aux patrons trop riches, oui aux entreprises très riches)
Revenons à nos cités invivables : prévention par l'éducation et répression sévère. Il serait temps de mettre au point une matière scolaire de sociabilisation. Exemple: le respect du voisin exige qu'on ne fasse pas de bruits intempestifs de nuit comme de jour ; il suffit parfois d'enlever ses talons hauts ou ses chaussures à clous! Autre matière à enseigner : l'éducation des enfants. Tout citoyen devrait avoir étudié cela avant d'être parent.
En attendant que la vie devienne idyllique en HLM, les contrevenants, les bruyants, les trafiquants devront subir une rééducation à la dure et non une rééducation de salon. Un entraînement physique comme l'armée de combat, pourquoi pas? Les citoyens de gauche ne sont pas contre ce procédé.
- être de gauche c'est entendre la vérité: la France est au bord d'un gouffre financier. Fini les rêves, chaque Français en est convaincu, il faudra se serrer la ceinture. Il acceptera plus facilement si les politiques donnent l'exemple comme au Canada.
Là-bas ils ont diminué leurs indemnités et non augmenté en catimini comme chez nous! Il y a beaucoup d'élus très âgés. S'ils touchent une retraite, normal qu'ils acceptent de servir la Nation bénévolement.
Diminuer les impôts directs, en particulier aux gens très aisés, ne peut être de gauche.
- être de gauche et lier la lutte contre le chômage avec la progression du PIB est menteur et criminel. La surconsommation a engendré une pollution telle que l'humanité est en danger de mort. Dire que la société irait mieux si nous faisions plus d'enfants est aussi menteur et criminel. Plus il y a de consommateurs et plus la pollution augmente: l’équilibre naturel est rompu parce qu'il y a trop d'humains.
- être de gauche c'est savoir cela .Son but doit être notre survie en préparant une autre société où l'on sera heureux en consommant beaucoup moins (mais mieux!) Et non pas laisser se concrétiser une société où, seuls, les trop riches pourront consommer et où les autres seront dans la misère avant l'issue fatale...
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