Résumé : Mon article s’inscrit dans la réflexion sur le rapport entre la mémoire et l’identité, entre l’amnésie (in)volontaire et l’auto-compassion des rescapés comme d’autres choix possibles pour survivre à un fléau. C’est une approche critique d’un témoignage poignant sur la perte identitaire et l’altérité, mais surtout sur le salut par l’écriture, Une femme à Berlin – le journal d’une auteure qui choisit l’anonymat où elle note avec une froide objectivité tous les sévices subis par sa maisonnée suite à l’entrée « triomphante » des vainqueurs de l’armée rouge dans le Berlin en défaite, dans une Europe écartelée par les sept années de fléau de la Seconde Guerre mondiale. Le texte permet de laisser faire surface au devoir de la mémoire personnelle qui refuse de refouler, d’occulter, mais met au jour des faits de l’Histoire comme devoir consciemment et consciencieusement assumé d’écrire des bribes dans le Livre de la mémoire collective de l’an 1945.