Regards sur son œuvre[modifier]
En lisant Hegel, Mallarmé a découvert que si « le Ciel est mort », le néant est un point de départ qui conduit au Beau et à l'Idéal. À cette philosophie devait correspondre une poétique nouvelle qui dise le pouvoir sacré du Verbe. Par le rythme, la syntaxe et le vocabulaire rare, Mallarmé crée une langue qui ressuscite « l'absente de tous bouquets3 ». Le poème devient un monde refermé sur lui-même dont le sens naît de la résonance. Le vers se fait couleur, musique, richesse de la sensation, « concours de tous les arts suscitant le miracle ». C'est avec Mallarmé que la « suggestion » devient le fondement de la poétique antiréaliste et fait du symbolisme un impressionnisme littéraire. Son œuvre est alors celle de l'absence de signification qui « signifie davantage » et le poète cherche à atteindre les « splendeurs situées derrière le tombeau ».
« La Poésie est l'expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l'existence : elle doue ainsi d'authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle. »
« (...) Qui parle autrement que tout le monde risque de ne pas plaire à tous ; mieux, de passer pour obscur aux yeux de beaucoup. (...) L'attrait de cette poésie tient à ce qu'elle est vécue comme un privilège spirituel : elle semble élever au plus haut degré de qualité, moyennant l'exclusion de la foule profane, cette pure joie de l'esprit que toute poésie promet4. »
Influences[modifier] Œuvres[modifier] -
Hérodiade (1864-1887)
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Brise Marine (1865)
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Don du Poème (1865)
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L'Après-Midi d'un faune (1876)
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Préface au Vathek de William Beckford (1876)
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Petite philologie, les mots anglais (1877)
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Les Dieux antiques (1880)
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Album de vers et de prose (1887)
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Pages (1891)
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Oxford, Cambridge, la musique et les lettres (1895)
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Divagations (1897)
Publications posthumes
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Poésies (1899), dont Sonnet en X
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Un coup de dés jamais n'abolira le hasard (1914)
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Vers de circonstance (1920)
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Igitur (1925)
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Contes indiens (1927)
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Pour un tombeau d'Anatole
Traductions
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Le Corbeau d'Edgar Poe (The Raven), traduction française de Stéphane Mallarmé avec illustrations par Édouard Manet, Éditions Richard Lesclide, Paris, 1875.
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L'Étoile des fées de Mme W.C. Elphinstone Hope, 1881.
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Poèmes d'Edgar Poe, 1888.
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Le Ten o'clock de M. Whistler, 1888.
Enregistrements[modifier] -
Villiers de l'Isle-Adam, avec une remarque de Roger Lewinter sur « Le Tombeau d'Edgar Poe ». Lecture de la conférence (CD) par Roger Lewinter, Paris, éditions Ivrea, 1995
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La Musique et les Lettres, Crise de vers, lecture des textes (CD) par Roger Lewinter, Paris,éditions Ivrea, 1999
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Igitur ou la folie d'Elbehnon. Lecture d'extraits du manuscrit d'Igitur par Jean Pierre Bobillot. Vidéo Joëlle Molina .Cerisy la Salle 2010. http://www.youtube.com/watch?v=nJiWdWFZohU
Œuvres mises en musique[modifier] -
Debussy, Prélude à l'après-midi d'un faune, 1891-1899
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Debussy, Apparition, 1884
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Debussy, Trois poèmes de Stéphane Mallarmé (Soupir - Placet futile - Éventail), 1913
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Ravel, Trois poèmes de Stéphane Mallarmé (Soupir - Placet futile - Surgi de la croupe et du bond), 1913
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Boulez, Pli selon pli, portrait de Mallarmé (Don du poème - Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui - Une dentelle s'abolit - A la nue accablante tu - Tombeau), 1957-1962 (diverses révisions dans les années 1980)
Bibliographie[modifier] -
Œuvres complètes de Mallarmé. Édition présentée, établie et annotée par Bertrand Marchal. Gallimard, "Bibliothèque de la Pléiade", 2 tomes, 1998-2003.
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Pierre Beausire, Essai sur la poésie et la poétique de Mallarmé, "Bibliothèque des Trois Collines", Roth, libraire-éditeur, Lausanne, 1942
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Henri Mondor, Vie de Mallarmé, Paris, Gallimard, 1942.
-
Henri Mondor pour l'introduction, Mallarmé, documents iconographiques, Pierre Cailler éditeur, Genève, 1947.
-
Charles Mauron, Introduction à la psychanalyse de Mallarmé, Neuchâtel, La Baconière, 1950.
-
Jacques Scherer, « Le Livre »5 de Mallarmé. Premières recherches sur des documents inédits, Gallimard, 1957 - rééd. augmentée en 1978
-
Jean-Pierre Richard, L'univers imaginaire de Mallarmé, Paris, Seuil, 1961.
-
Charles Mauron, Mallarmé l'Obscur, Paris, Champion, 1966.
-
Jean-Paul Sartre, Mallarmé, la lucidité et sa face d'ombre, Gallimard, 1986.
-
Bertrand Marchal, La Religion de Mallarmé. Poésie, mythologie et religion, Paris, José Corti, 1988.(ISBN 978-2-7143-0275-5)
-
André Stanguennec, Mallarmé et l'éthique de la poésie, Paris, Vrin, 1992.
-
Paul Bénichou, Selon Mallarmé, Gallimard, 1995.
-
Jean-Luc Steinmetz, Stéphane Mallarmé. L'absolu au jour le jour, Fayard, 1998.
-
Eric Benoit, Mallarmé et le Mystère du Livre, Paris, Éditions Champion, 1998.
-
Eric Benoit, Les Poésies de Mallarmé, Paris, Éditions Ellipses, 1998.
-
Pascal Durand, Crises. Mallarmé via Manet, Leuven, Peeters/Vrin, 1998.
-
Pascal Durand, Poésies de Mallarmé, Paris, Gallimard, coll. Foliothèque, 1998.
-
Roger Lewinter, Mallarmé, et l'écriture de la prose, Paris, éditions Ivrea, 1999.(ISBN 978-2-85184-270-1)
-
Eric Benoit, De la crise du sens à la quête du sens (Mallarmé, Bernanos, Jabès), Paris, Éditions du Cerf, 2001.
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Hendrik Lücke, Mallarmé - Debussy. Eine vergleichende Studie zur Kunstanschauung am Beispiel von „L'Après-midi d'un Faune“. (= Studien zur Musikwissenschaft, Bd. 4). Dr Kovac, Hamburg 2005. (ISBN 978-3-8300-1685-4)
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Jean-François Chevrier avec la collab. d'Élia Pijollet, L'action restreinte : l'art moderne selon Mallarmé, Musée des beaux-arts de Nantes, Hazan, 2005 (ISBN 978-2-7541-0021-2).
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Joseph Attie, Mallarmé le livre : étude psychanalytique, éditions du Losange, 2007.
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Eric Benoit, Néant sonore. Mallarmé ou la traversée des paradoxes, Genève, Éditions Droz, 2007.
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André Stanguennec, Mallarmé : penser les arts et la politique, Nantes, Cécile Defaut, 2008.
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Pascal Durand, Mallarmé. Du sens des formes au sens des formalités, Paris, Seuil, coll. Liber, 2008.
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Thierry Roger, L’Archive du « Coup de dés », Garnier, 2010.
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Franck Ancel, Du LIVRE de Mallarmé au livre mal armé, gravitons éditions, 2010.
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Quentin Meillassoux, Le Nombre et la Sirène, Fayard, 2011.
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