Les actions entreprises
Le dispositif public de gestion des inondations s’appuie au Sénégal sur les grands acteurs nationaux suivants: le Ministère de l’Urbanisme de l’Habitat de la Construction, de l’Hydraulique et de l’Assainissement pour ce qui relève de la gestion des inondations ;le Ministère de l’Intérieur pour la préparation et la gestion des crises ;et le Ministère de l’Economie et des Finances qui assure la disponibilité des moyens et qui a en charge Ministère de l’Assainissement et de l’Hygiène Publique.
D’autres acteurs tels que, les ministères ayant en charge des Infrastructures, la Santé l’Hygiène publique et la Prévention, l’Environnement, l’Aménagement du Territoire, l’Action Sociale, contribuent dans leur domaine à la prévention et la gestion des risques d’inondation. Cette architecture institutionnelle fondée sur des ministères aux missions différentes suppose une interaction et une cohérence constantes permettant à un système complexe de fonctionner. Ce rôle est assuré à ce jour par le Comité National de Lutte contre les Inondations, dont la mission est de donner des avis et de faire des propositions en matière de prévention des risques liés aux inondations.
Plusieurs actions ont été entreprises, avec plus ou moins de réussite, par les services techniques de l’Etat et par les collectivités pour soulager les populations sinistrées dans les zones d’inondation :
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Réalisations du Ministère de l‘Urbanisme et Habitat (Plan « JAXAAY »)
Réalisation de travaux de revitalisation du bassin de stockage et d’infiltration des eaux pluviales dans la Zone Captage ; réalisation de Bassins en eau dans la banlieue (Pikine et Guédiawaye) à Bagdad, Niéty mbar, Médina Gounass et Wakhinane Nimzath ; Réalisation d’un réseau d’évacuation (dispositif gravitaire) des eaux résiduelles du lac situé dans le parc zoologique de HANN et des eaux de pluie stagnante sur l’ancienne route de Rufisque en face de Thiaroye Automobile, vers la baie de Hann ; curage du canal principal de Yoff et du caniveau passant derrière l’hôpital Philippe Maguilène Senghor; réalisation du point bas de Yoff Ranrhar (Devant le Commissariat de Police) ; etc.
Le PCRPEa eu à réaliser 04 stations de pompages à Pikine et Guédiawaye et 01 mini station aux parcelles assainies. Plusieurs Conduites de refoulement déjà posées : Pikine (2106 mètres de fonte diamètre 400 ; 1670 mètres de fonte diamètre 300 ; 345 mètres de PVC diamètre 315) ; Guédiawaye (4066 mètres de fonte de diamètre 600 ; 2268 mètres de fonte de diamètre 400 ; 950 m de PVC PN10 Diamètre 315) ; Parcelles assainies (932 mètres de fonte de diamètre 400 ; 1110 mètres de PVC de diamètre 110 )
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Réalisations Agence de Gestion et d’Entretien des Routes (AGEROUTE)
Les réalisations de l’AGEROUTE portent sur :La construction de deux (2) stations de pompage (station du KM14 et la station de la route des Niayes avec le réseau de drainage des eaux pluviales du stade LSS) ; De grands canaux de drainage vers la mer (Emissaire de la Cotonnière (Km12), Emissaire du km 16 à hauteur de Diamaguène, Emissaire de Yoff Tonghor sur la route de l’Aéroport) en plus des canaux latéraux le long des zones traversées par l’ensemble de la voirie structurante qui a fait l’objet de réhabilitation dans la Région. ; Assainissement de la station de pompage de la route des Niayes au niveau du stade LSS ; Réhabilitation et assainissement de l’autoroute Patte d’Oie-Aéroport ; Réhabilitation et assainissement des deux voies de Liberté 6 ; Elargissement et assainissement du tronçon Mamelle – Aéroport ; Réhabilitation de la route du Marché Waranka ; Route de Diamaguene – Marché Thiaroye ; Elargissement et assainissement de l’avenue Cheikh Anta Diop et de la route de Ouakam ; Programme HIMO – Dakar ; Assainissement de l’Ancienne Piste ; Bassin de rétention de la RN1 km 14
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Réalisations Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS)
Dans la zone de Pikine régulier, un projet financé par la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) est en cours d’exécution. Lot 1 : Travaux de drainage des eaux pluviales de la zone de Pikine (Pikine régulier): Fourniture, transport et pose des conduites ; Construction des dalots en béton armé ; Construction des ouvrages annexes en béton armé ; Construction et Equipement de deux stations de pompage et de leurs bassins de rétention sur la route des Niayes et marché syndicat ; Réalisation de voies drainantes. Lot 2 : Travaux de drainage des eaux pluviales de la zone de Thiaroye (zone cotonnière):Fourniture, transport et pose des conduites ; Construction des dalots et de canaux en U en béton ; Construction des ouvrages annexes en béton armé ; Réalisation d’un bassin de rétention ; Construction et Equipement d’une station de pompage/relèvement.
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Réalisation Agence pour la Promotion des Investissement et des Travaux (APIX)
Réalisation de 05 ouvrages hydrauliques qui permettent de drainer les eaux de la plateforme autoroutière vers les Niayes de Cambérène et Technopole.
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Actions de pompage par le Groupement National des Sapeurs Pompiers (GNSP)
En 2009, quelques 118 points de pompage ont été répertoriés dans les secteurs. Les 113 Groupes motopompes sont gérés par le GNSP et pour les 5 restants la gérance est dévolue à d’autres partenaires. En ce qui concerne les points de rejet, les enquêtes ont révélé ce qui suit : 5 points de rejets vers la mer ; 10 points de rejet dans des bassins de rétention ; 16 points de rejet dans des canaux ; 17 points de rejets dans une réserve forestière ; 70 points de rejets dans des zones dépressionnaires.
Même si le débit total est élevé, l’évacuation complète des eaux hors des bassins versants était difficilement réalisable pour les raisons suivantes : la répartition spatiale des points de pompage non optimisée ; le rejet dans les bassins versants au lieu du rejet vers les exutoires (mer, lacs) ; le temps de pompage trop court (en moyenne 10 heures par jour) ; Au niveau de certaines zones stratégiques la capacité des pompes est trop faible ; la qualité et le diamètre des tuyauteries qui entraînent beaucoup de pertes de charges et de baisse de rendement des équipements ; l’absence de continuité des écoulements jusqu’aux exutoires (présence de nombreux bouchons) ; l’état mauvais de certaines motopompes
Les structures de l’Etat (comme la Fondation Droit à la Ville, le Service National hygiène etc.) interviennent aussi dans la gestion des inondations. D’autres initiatives sont également prises par les collectivités locales et la société civile (pompage, remblaies…).
Les limités des actions entreprises
Toutes les actions entreprises jusque-là ont aboutis à des résultats mitigés, à impact ponctuels pour ne prendre en compte que l’urgence.
En termes de contraintes, on notera la multitude d’acteurs institutionnels, ayant des attributions pas toujours complémentaires avec des intérêts parfois divergents, dans un cadre d’intervention incohérent, qui ne garantit pas toujours la synergie des actions et la mutualisation des moyens humains, techniques et financiers. Au total, en dépits des actions entreprises, on note une insatisfaction, globale à tous les niveaux, particulièrement au niveau des élus locaux et des populations sinistrées.
Suggestions et recommandations des acteurs consultés sur le PROGEP
Les suggestions et recommandations des acteurs peuvent être classées suivant deux rubriques. La première concerne les actions qui incombent principalement au projet. La seconde rubrique de recommandation est liée aux mesures de développement que le PROGED pourrait appuyer.
Les actions à mener par le projet
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Aménager et sécuriser les bassins (mur de clôture et d’un éclairage public) ;
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Etudier et documenter les capacités des exutoires à recevoir le trop plein des eaux de ruissellement ;
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Mettre en place un mécanisme pratique et souple pour assurer un bon suivi de la mise en œuvre du PROGEP ;
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Veiller à mettre en place des canalisations au dimensionnement adapté pour faciliter l’entretien des ouvrages ;
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Sécuriser les emprises du tracé par un balisage et une saisine des autorités administratives pour constat de leur inoccupation ;
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Informer les structures étatiques (urbanisme et domaine) sur la localisation des ouvrages et éviter leur occupation par le bâti ;
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Impliquer et sensibiliser fortement les populations sur les enjeux du projet ;
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Favoriser l’acceptabilité sociale et l’appropriation du projet pour éviter les risques de vandalisme des ouvrages en impliquant très tôt les populations à toutes les étapes du projet ;
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Prendre en compte la modification des bassins versants par les activités de remblais menées par les populations et les grands projets tels que l’autoroute à péage;
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Impliquer fortement les autorités locales (maires, préfets, sous préfets ; délégués de quartier) dans la mise en œuvre du projet ;
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Mettre en place un comité de suivi entre les institutions en vue d’harmoniser sur les différentes activités à entreprendre dans les différentes zones d’intervention;
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Procéder à une plantation d’espèces comme l’eucalyptus alba et le cocotier autour des bassins pour faciliter le rabattement de la nappe ;
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Mettre en place un dispositif de traitement secondaire des eaux avant le rejet;
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Eviter la perturbation ou le déplacement des populations implantées à proximité des tracés ;
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Appuyer les structures locales qui travaillent dans le domaine de l’assainissement en équipements de nettoyage : pelles, brouettes, râteaux, masques, gangs, camion à benne etc.
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Mettre en place un comité de gestion composé des populations locales qui sera chargé de veiller à l’entretien des ouvrages.
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Réaliser des aménagements paysagers pour rendre accueillant les sites des bassins (espaces verts ; bancs publics ; éclairage pour les randonneurs ; etc.).
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Appuyer la création de structures de surveillance et d’entretien des bassins à travers les quartiers ;
Les mesures de développement
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Associer à l’assainissement pluvial du PROGEP un programme d’assainissement autonome pour les populations riveraines des bassins dont les fosses fréquemment remplies par la présence du plan d’eau ;
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Développer des activités de pisciculture avec les bassins afin de valoriser le plan d’eau et lutter contre le chômage et le sous emploi des jeunes;
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Dédommager les personnes qui ont été déplacées lors de la réalisation des bassins par le plan Jaxaay;
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Mettre au niveau du bassin des bacs à ordures pour empêcher le dépôt d’ordures dans et autour du bassin ;
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Travailler étroitement avec les structures communautaires de base en promouvant des projets de développement.
Edition de base du RAPPORT FINAL
Décembre 2011
Elaboré par le consultant Mbaye Mbengue FAYE
Consultant en Evaluation Environnementale et Sociale
Tél (221) 77 549 76 68 – Email : mbmbfaye@ yahoo.fr - Dakar – Sénégal
Révision par équipe ADM (Adama GUEYE, Ibrahima LY) en collaboration avec l’expert Assistant technique Berouba GUISSE (SGI-EDE)
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