2006 : risque lié à une installation RMN j'ai un labo qui veut installer 2 appareils de RMN. quid des précautions particulières et des règles techniques d'installations ? est-ce que quelqu'un a déjà traité ce genre d'installation ?
Ce type de matériel est maintenant très sécurisé.
Toutefois le fournisseur devra dans son cahier des charges indiquer le
risque du au rayonnement, le blindage des aimants. Il faudra malgré tout
prévoir une zone interdite au public dans le proche environnement:
signalétique au sol. Sur la porte du laboratoire prévoir les pictogrammes
informant tout utilisateur et visiteur.
Par ailleurs une formation et information: manipulation de liquides
cryogéniques (azote et hélium liquide) devra être faite à l'attention des
manipulateurs.
Attention au poids de l'appareil.
Prévoir éventuellement de l'installer sur une poutre porteuse avec une plaque de répartition.
Demander au fabiquant qu'il vous donne la cartographie des champs magnétiques autour du centre magnétique de l'appareil de manière à pouvoir délimiter la ligne des 5 gauss, valeur du champ magnétique statique au-delà de laquelle il peut y a voir des risques pour les porteurs d'implants électroniques (pacemakers, etc) mais aussi pour les porteurs d'implants ferromagnétiques (broches, sondes, hanche artificielle, prothèses, etc). Attention aussi aux personnes qui ont des éclats métalliques dans le corps (suite à un accident. Exemple : mécaniciens qui peuvent avoir des éclats métalliques près des yeux).
Une fois l'appareil installé et mis en service, le fabriquant doit vérifier (par des mesures) que les périmètres de sécurité correspondent bien à la cartographie théorique (à préciser dans le cahier des charges).
Concrètement, il faut :
- interdire l'entrée d'une salle de RMN à tout porteur d'implants électroniques ou d'implants ferromagnétique (il existe une signalétique particulière - voir le fichier joint).
- Il faut délimiter la zone des 5 Gauss à l'aide d'un marquage au sol (peinture) ou à l'aide d'une chaîne en plastique et généralement, on délimite aussi la zone des 10 gauss (seuil au-delà duquel il ne faut absolument pas porter d'objets métalliques sur soi. Risque de projection d'objets à grande vitesse et donc de heurt et même d'arrachement)
La ligne des 5 Gauss peut être située tout prêt du centre magnétique de l'appareil (quand la bobine supra est blindée. Ce qui est le cas des appareils modernes). Elle peut aussi être située à 3 voir 4 mètres autour du centre magnétique (ce qui est le cas pour les bobines les plus puissantes et non blindées)...
Tout ça, c'est pour le risque lié au champ magnétique intense. A noter qu'il faut aussi éviter d'installer des postes de travail permanent autour (genre bureaux à l'étage au-dessus surtout si le volume des 5 gauss est important et sort de la pièce...). S'il y a des bureaux aux alentours s'assurer que l'on est en-dessous des 5gauss et même que les limites définies par la directive européenne sont respectées (Cf Puiblication INRS sur les champs magnétiques statiques). La non perturbation des écrans d'ordinateurs (à tube cathodique. Attention, pas les écrans plats) peut être un critère.
Ensuite, il faut penser au risque d'asphyxie lié à la présence d'Hélium et d'Azote liquide dans l'appareil (ça sert à conserver la bobine à très basse température pour assurer la supraconductivité).
Il faut considérer le rapport volume de liquides présents dans l'appareil/volume de la pièce, en reprenant les formules du taux d'oxygène (Cf. un précédent fichier).
Si le volume est insufisant, il faut prévoir :
- Un système de ventilation mécanique susceptible d'évacuer toute émission de gaz lors des opérations de remplissage de l'appareil. Prévoir l'hypothèse d'un accident de remplissage (déversement accidentel lors du remplissage)et calculer le débit de la ventilation en fonction de cette donnée
- Prévoir également la survenue possible d'un Quench. Un Quench survient lorsque la bobine supraconductrice de l'appareil se réchauffe brutalement au point que l'hélium et l'azote contenus dans l'appareil s'évaporent brutalement. Ça peut arriver si un objet métallique entre accidentellement en contact avec l'appareil (même petit...) (ce qui peut perturber la bobine...)... D'où la nécessité de délimiter cette fameuse ligne des 5 Gauss au-delà de laquelle il faudra absoliment ne pas porter d'appareils métalliques sur soi.
Un Quench peut aussi arriver si la bobine n'est pas bien entretenue (cuve pas remplie à temps comme le prévoit le fabriquant). D'où la nécessité de consignes d'entretien et de l'existence d'une organisation pour cet entretien(personne désignée et formée).
Les Quench sont rares mais lorsqu'ils surviennent, tout l'hélium liquide contenu dans l'appareil est relargué en quelques minutes dans la pièce d'où un risque d'asphyxie mais aussi un risque de surpression importante si le volume de la pièce n'est pas suffisant.
C'est pour cela que :
-1 les portes d'une salle de RMN doivent toujours s'ouvrir vers l'extérieur de la pièce (dans le cas contraire, impossibilité d'évacuer si la surpression est trop élevée
-2 il faut prévoir l'installation d'un conduit d'évacuation relié directement à l'appareil et permettant d'évacuer vers l'extérieur les gaz émis en cas de Quench.
Il y a toute une gamme de solutions entre celle que je viens de vous indiquer et la solution minimale et la moins coûteuse (tolérée uniquement dans le cas de la mise en sécurité d'une salle existante) et qui consiste, au minimum, à avoir des ouvrants qui pourront s'ouvrir en cas de surpression importante, une ventilation mécanique avec alarme et éventuellement à 2 vitesses (1 vitesse pour la ventilation permanente et courante et une vitesse supérieure dans le cas d'un Quench, à mettre en route par une commande manuelle située à l'extérieur de la pièce), l'utilisation d'un détecteur d'oxygène portable avant toute entrée dans la pièce, une consigne affichée indiquant les précautions à prendre en cas de Quench (s'assurer que la ventilation fonctionne quand on entre dans la pièce, quitter la salle en cas de Quench, fermer la salle et indiquer par un panneaux l'interdiction d'entrer en raison du Quench ; ne pas réintégrer les locaux tant que le taux d'O2 est en dessous de 17%...).
Enfin, penser à la charge au sol (calcul à faire faire par un ingénieur structure d'un BE ou d'un BC).
J'oubliais, le Quench se repère très facilement : bruit et fumées massives s'échappant de l'appareil.
En plus de la portance au sol, de la signalitique à la porte du labo. Il faut matérialiser au sol le périmetre des 5 mT (50 Gauss), 1 mT et 0,5 mT. Ne pas installer à l'intérieur de la sphère (ellipsoide) des 0,5 mT des zones permanentes de travail : console de commande, ordinateur
d'acquisiition de données, bureau ou des zones de passage: circulations extérieures ou une autre installation RMN. Faire attention à l'étage supérieur. Les deux périmetres 0,5 mT des deux appareils ne doivent pas se recouvrir. Avec les appareils, nouvelle génération, blindés, les périmetres sont moinslarge que ceux des appareils installés il y a une dizaine d'année. On trouve
les données dans les notices, caractéristiques techniques des appareils. En raison de la présence de fluides cryogèniques, installer un controleur de taux d'oxygène avec alarme et consigne sur la porte d'entrée. Faire attention aux matériels ou accessoires utilisés par les chercheurs dans la zone de champ intense. Ce matériel doit etre amagnetique : escabeau, réservoir cryogénique, canne de transfert, ....mobilier, outils,...; Attention aux extincteurs, ceux ci ont une carcasse en acier et peuvent etre attirés par l'aimant. Le local recevant les appareils de RMN sera de préference en rez de chaussée proche de l'aire de livraison ou de(s) citerne(s) de liquide cryogéniques pour eviter des trajets longs et pénibles aves des réservoirs de 200 L. Il faudra également privilégier un reservoir de transport de liquide cryogènique trapu avec une embase large plutot que haut et longiligne.
Un dernier point , faire visiter l'installation aux pompiers si vous avez des relations avec eux , ça peut éviter des accidents.
A prendre aussi en considération : le stockage éventuel des produits chimiques nécessaires au fonctionnement de l'appareil :
- y a les échantillons à analyser (solutions liquides ds des tubes en verre - diamétre 5 mm),
- peut-être l'acétone pour nettoyer ces tubes après usage ? ( = à faire ds 1 local à part)
- y a le solvant utilisé ( chloroforme deutérié = 2 ou 3 flacons de 0,5 l
prévoir une salle attenante de préparation ? et / ou une armoire réfrigérée..
Je signale que selon le document INRS ED 785.
Les VLE varient de quatre ordres de grandeur entre 0 et 10 000 hertz, dépendant à peu près de l'inverse de la fréquence du champ magnétique. "En l'absence de données précises, il est recommandé de la réduire d'un facteur 10" en ce qui concerne les salariés portant un implant cardiaque.
On observe que cela concerne les agents exposés dans un local RMN mais aussi des nettoyeurs de vitres à l'extérieur du local, des agents intervenant à l'étage supérieur ou inférieur, les entreprises en général ... en particulier des visiteurs ou stagiaires dont certains peuvent être très jeunes (< 25 ans). Portent-ils un implant? Est-on assuré de leur aptitude médicale préalable? Les remarques sur les matériaux constituant les outils sont pertinentes. Le marquage des zones de champ n'est pas règlé par les pictogrammes sur les accès.
La valeur la plus restrictive est de 50µT, quand la fréquence dépasse 1500 Hz environ (voir la courbe). Les farraillages de parois en béton sont des mirroirs EM, les éléments métalliques plans sont parfois des réflecteurs: une mesure du champ réél par organisme agréé est plus pertinente qu'une abaque commerciale ou de manuel universitaire comme on en trouve.
Document Unique et consignes adaptées sont de rigueur: comme par hasard dans le champ de la prévention!
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