Claeys C1 , Thian-Bo Morel M2 1Aix-Marseille Université, LPED UMR 151, France
2Université de la Réunion, DIMPS EA 4075, France
O2 - L’apport de la sociologie à la gestion des invasions biologiques :
Retour d’expériences et pistes de recherche pour dépasser déceptions méthodologiques et irritations épistémologiques SESSION 2
SESSION 2
Au cours de ces dernières décennies, les sciences humaines et sociales (SHS) en général et la sociologie en particulier ont été sollicitées de façon croissante par les sciences de la vie (SV) et les gestionnaires d’espaces naturels afin de se saisir de la problématique des invasions biologiques. Implicitement ou explicitement, la commande addressée aux SHS tendait à viser la modification des représentations et des pratiques des acteurs socio-économiques, jugées erronées et préjudiciables à la conservation de la nature. Plusieurs types de réponses ont été formulées par les SHS, de l’acceptation docile d’une telle mission à sa critique accérée, de la mise en œuvre d’une pluridisciplinarité timorée à l’investissement dans une interdisciplinarité volontariste.
A partir de la littérature scientifique et des expériences de recherche des auteurs, menées sur le littoral méditerranéen français (Claeys 2010, 2013) et à l’île de la Réunion (Thiann-Bo Morel 2011, 2012), cette communication propose un bilan réflexif concernant le rôle des SHS en général et de la sociologie en particulier dans la gestion des invasions biologiques. Il s’agira dans un premier temps de proposer une lecture critique des guerres et paix interdisciplinaires qui ont accompagné la problématique des invasions biologiques au cours de ces dernières décennies. L’accent sera en particulier mis sur les satisfactions et les déceptions méthodologiques ainsi que sur les dialogues et les tensions épistémologiques. Ce retour d’expérience permettra dans un second temps de formuler des propositions concrètes de conduite de recherches interdisciplinaires associant SV et SHS.