O10 – Tolerance croisée de la resistance aux stress thermiques et a la dessication : un atout pour le succès invasif du petit tenebrion ? SESSION 4
SESSION 4
La faculté d’une espèce à s'installer durablement dans une nouvelle aire géographique est dépendante de sa capacité à franchir différents filtres environnementaux. La plasticité phénotypique joue un rôle important dans le succès de l’établissement d'une espèce, définissant son degré d’acclimatation aux nouvelles conditions environnementales. Pour une espèce d’origine tropicale, telle que le petit ténébrion Alphitobius diaperinus, la température des milieux naturels peut constituer un frein à son expansion en dehors des agroécosystèmes. Néanmoins, des individus ont été régulièrement observés en milieux naturels en Bretagne au cours de ces dernières années, suggérant la mise en place de processus adaptatifs permettant un ajustement des niveaux de base de tolérance chez A. diaperinus. Notre étude vise à caractériser l’existence de phénomènes de tolérance croisée vis-à-vis de la dessiccation et du stress thermique chez A. diaperinus, un insecte invasif dans les régions tempérées. Le rôle de l’acclimatation à la dessiccation (7% d'humidité relative, HR) a été étudiée sur des individus de cette espèce, ensuite exposés à un stress thermique froid où chaud (5 ou 38°C), ou hydrique (7% HR). L’exposition au froid a révélé une durée de survie légèrement supérieure chez les adultes acclimatés (LT50 =13.72 ± 0.52 (SE) jours) par rapport aux témoins non-acclimatés (LT50 =10.59 ± 0.63 (SE) jours). L’exposition à 38°C indique également une tendance pour une meilleure survie des insectes acclimatés. En conclusion, des signes de l’existance d’une tolérance croisée de la résistance au stress ont pu être mis en évidence dans les conditions expérimentales que nous avons testées.