Poster 8 – L’envahisseur envahi : épidémiologie du champignon ectoparasite nord-américain Laboulbenia formicarum chez les fourmis autochtones et invasives du genre Lasius en Europe POSTER
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L’hypothèse du relâchement (enemy release hypothesis) est souvent invoquée pour expliquer le succès des espèces invasives et postule que celles-ci, abandonnant leur cortège de prédateurs et de parasites, gagnent un avantage compétitif déterminant face aux espèces autochthones. A l’inverse, les espèces invasives peuvent être naïves face à des pathogènes indigènes ou eux-mêmes invasifs pour qui elles pourraient jouer un rôle de vecteur auprès des communautés indigènes.
Notre étude vise à tester cette dernière idée dans un système comprenant 1) un pathogène originaire d’Amérique du Nord appartenant à une famille d’ectoparasites d’insectes à faible virulence, les Laboulbéniales, 2) une fourmi invasive, Lasius neglectus, originaire de Turquie chez qui le parasite a été détecté, et 3) une communauté de 4 espèces indigènes du genre Lasius. La prévalence a été mesurée pour chaque espèce (50-200 nids) dans une zone de 1600km2, et plus précisément pour L. neglectus au sein de 30 super-colonies. Sur l’ensemble de la zone étudiée, la prévalence était non nulle chez L. niger (3%) et L. neglectus (50%). Au sein des super-colonies, la prévalence variait de 0 à 100% des individus et des nids ; elle a été corrélée à deux ensembles de facteurs : les caractéristiques socio-génétiques des super-colonies et le taux d’urbanisation des habitats envahis.