Conceptualisation et éclaircissement sur les publics concernés


Du bénévolat à la professionnalisation



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1.1. Du bénévolat à la professionnalisation 


Si, au départ, les actions d'alphabétisation étaient menées par des bénévoles désintéressés, elles le sont aujourd'hui essentiellement par des professionnels qui revendiquent la reconnaissance de leur métier. Une faible partie de l'offre de formation continue d'être assurée par les bénévoles qui reçoivent alors souvent une formation spécifique95.

Selon Marie-Thérèse Geffroy96, une certaine évolution vers la complémentarité de l'action des bénévoles et de celle des professionnels se dessine. Les premiers jouent un rôle dans le repérage, voire la prospection, puis le démarrage d'une formation en tête-à-tête avant l'entrée dans un dispositif. Les seconds, aux compétences plus professionnalisées, peuvent alors prendre le relais. Jean Danrey97 estime que le bénévolat est souvent considéré comme un "extraordinaire gisement de potentialités". Par conséquent, beaucoup de régions fondent encore leurs espoirs sur lui pour endiguer l'illettrisme. Pour autant, l'amateurisme a-t-il une place dans une formation de qualité ? Les bénévoles ne sont plus spécifiquement des enseignants, comme dans les débuts de l'alphabétisation, au contraire, toutes les catégories sociales et professionnelles sont représentées.

Les bénévoles appartiennent à toutes les confessions et il peut arriver que le bénévolat devienne un prétexte pour faire passer des valeurs non laïques. Le bénévolat pose également d’autres problèmes comme celui des exigences à satisfaire pour une formation de qualité et du droit à la formation. Nous avons eu l’occasion de soutenir un organisme de formation naissant. Ses militants ont eu le souhait de répondre à un manque de réponse d’alphabétisation sur la région de Perpignan. Ces personnes se battent pour obtenir des financements suffisants pour pouvoir embaucher des formateurs qualifiés ou pour offrir des formations adéquates à leurs bénévoles très demandeurs de formation. La question du bénévolat interroge non seulement sur le statut des formateurs mais également, sur leur profil.

1.2. Profils actuels des formateurs du secteur social


Les diplômes ou cursus de formation de formateurs se sont multipliés depuis les années 1970 et 1980. Les formateurs sont de plus en plus diplômés. Une enquête menée entre 1982 et 1985 dans la région Nord-Pas-de-Calais98 sur les stages jeunes soulignait que 81,4 % des formateurs avaient un niveau inférieur ou égal au bac. Depuis, une autre enquête menée en 1988-89 précise que les formateurs de niveau III (bac+2) représentent 61,6 % des effectifs. Au milieu des années 90, 76 % des formateurs sont des femmes, 48 % ont un niveau supérieur à la licence, 73 % : bac plus deux99, le niveau III correspond parfois au DUFA (Diplôme Universitaire de Formation d'Adultes). Il semble cependant, que leur formation initiale n'ait pas toujours un rapport direct avec le travail effectué même si, ces dernières années, on constate que le formateur est de plus en plus souvent un spécialiste formé à l'Université. C’est ce que nous constations dès 2000 dans une enquête réalisée dans les AEFTI. Les formateurs disposant de la maîtrise FLE sont majoritaires dans les formations linguistiques. Une étude de janvier 2003100 conduite dans la Région P.A.C.A auprès de 22 organismes répartis sur les différents départements, souligne que les formateurs débutants sont rarement formés aux réalités du terrain.

L’étude porte sur les différents dispositifs de formation : FLB, FBVS, FLPE, CPL et lutte contre l’illettrisme. Les caractéristiques des acteurs de la formation démontrent que la profession reste féminine, la moyenne d’âge est de trente ans. Les coordinateurs ou responsables pédagogiques sont souvent d’anciens formateurs. Il en est de même pour les directeurs. Le métier reste précaire puisque le CDD correspond à la durée des actions (3 à 6 mois) pour lesquelles l’organisme est financé, ou à une période « test d’observation ».

La pérennisation de l’emploi dépend aussi de la multiplicité des activités de l’organisme et de la polyvalence du professionnel. Ainsi, si un financeur propose un nouveau projet, comme par exemple, des cours pour femmes en milieu pénitentiaire, ou un travail de professionnalisation auprès de publics handicapés, le formateur devra s’adapter à la situation. L’étude confirme que les formateurs sont en majorité en possession d’un diplôme universitaire de niveau maîtrise et plus : plus de 70 % possède un niveau de maîtrise et 15 % un niveau plus élevé encore. Ces diplômes font partie principalement des sciences humaines. Leur nombre croissant semble représentatif d’une évolution du profil de formateur. Les diplômes professionnels recouvrent principalement les métiers de l’animation.

Madame Morisse fait remarquer qu’il y a une surreprésentation des formations universitaires dans les disciplines suivantes : Lettres, psychologie, Animation et Langues vivantes étrangères. Elle souligne que les formations en FLE et Sciences de l’éducation apparaissent ici sous représentées. 83 % des formateurs proviennent de secteurs professionnels différents de celui de la formation. Ils ont un itinéraire atypique. Ce profil n’est cependant pas vécu comme un handicap. Au contraire, la profession se construit aussi sur cette différence. Les différents parcours contribuent à l’émergence d’une identité professionnelle en rupture avec les activités militantes qui l’ont longtemps caractérisée. Martine Morisse constate que, la plupart du temps, l’on devient formateur par hasard ou par défaut. Seulement 33,3 % des formateurs ont suivi une formation initiale de formateur (AFPA, Université d’Avignon, CAFOC : Centre académique à la formation continue, Collège Coopératif). La formation initiale (par opposition à la formation continue) des formateurs embauchés semble étroitement liée à la politique de formation et de recrutement des organismes qui privilégie l’expérience. 28,6% de professionnels n’ont suivi aucune formation de formateur. Les formateurs ne disposent donc pas toujours de grilles d’analyse capables d’éclairer leurs pratiques.

Les personnes ayant de l'expérience sur le terrain ne sont pas toujours informées des avancées de la recherche. La majorité des formateurs interrogés a entre trois et dix ans d’expérience professionnelle en tant que formateur. Le fait que les parcours soient très variés peut permettre de constituer un fort potentiel de ressources humaines.

Les expériences professionnelles sont réinvesties dans le cadre du métier de formateur. Ainsi, nous avons rencontré d’anciens enseignants de l’Education Nationale, une enseignante de l’Université d’Alger, réfugiée politique, une attachée culturelle et bien d’autres personnes qui ont su justement allier leurs compétences antérieures à l’exercice de leur métier.



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