Conceptualisation et éclaircissement sur les publics concernés


Les disciplines connexes de la « formation de base » et leurs apports



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1. Les disciplines connexes de la « formation de base » et leurs apports

La formation de base se pratique depuis longtemps par des formateurs issus d’horizons multiples. Nous avons pu remarquer que chaque formateur tire profit de sa formation initiale, même si celle-ci semble, a priori n’avoir que peu de rapport avec la formation linguistique. C’est précisément cette démarche qui permet de nombreuses innovations en formation de base. On a vu ainsi, une formatrice qui disposait d’un CAP de cuisinière, réinvestir sa formation initiale pour construire un projet innovant avec un groupe de stagiaires.

L’hétérogénéité des publics est présente dans les dimensions cognitives des savoirs et des pratiques d’apprentissage, dans les dimensions langagières et culturelles mais également dans les dimensions sociales et affectives. Le choix de l’approche méthodologique est alors fondamental. La psychologie de groupe peut permettre d’aider les formateurs dans la gestion de la classe. Les disciplines de références qui peuvent apporter un éclairage sont multiples. Elles peuvent parfois compléter une formation de formateur. Ainsi, face à un problème d’insertion, l'anthropologie permet de mieux comprendre les stagiaires. L'approche sociologique est apte à expliquer la communication ou l'univers de valeurs de la société.

L’enseignement du FLE comme la formation de base se situent résolument dans le champ des Sciences humaines. L’analyse de la langue et son enseignement, sont toujours entremêlés dans un rapport aussi fructueux que nécessaire134. La formation est ancrée dans une demande sociale forte et exigeante qui lui a imposé une dynamique féconde. De la didactique, nous allons vers les Sciences de l’éducation et la psychologie. Lorsque les personnes identifient mal ce qu’il y a à faire face à une situation d’apprentissage, la psychologie cognitive traite des processus d'apprentissage.

Dans la mise en place des savoirs de base, la pédagogie, ou plutôt l’andragogie, a également un rôle important. La pédagogie est déterminée par l’enseignant, les enfants subissent la formation. Avec le concept d’Andragogie, on admet que le besoin, chez l’adulte est déterminé par la nécessité d’agir. Les adultes sont acteurs et responsables de leur formation.

La formation de base puise parfois ses ressources dans les Sciences de l’éducation. Elle ne néglige pas les nouvelles technologies éducatives. Devant les problèmes langagiers généraux que rencontrent les stagiaires de la formation de base, plusieurs disciplines apportent clairement une aide aux formateurs. Ce sont, par exemple, la linguistique appliquée, la psycholinguistique ou la sociolinguistique.

La didactologie des langues-cultures est de plus en plus visitée dans ces formations, ce d’autant plus que l’on y rencontre de nouveaux publics relevant du FLE. Par ailleurs, n’oublions pas que les stagiaires rencontrent fréquemment des problèmes d’ordre psychoaffectif, l’approche psychosociale est alors une référence essentielle. La psychanalyse ou la psychothérapie sont plus rarement envisagées mais apportent un éclairage dans un travail sur les histoires de vie et l’inconscient. Maryvonne Paul explique en quoi la dimension psychanalytique est nécessaire en FLS pour les primo-arrivants. La question des origines est réactivée, l’exil, évènement extérieur, réinterroge l’exil interne et son refoulé. Elle souligne ainsi la dimension incontournable de l’inconscient aux abords d’une langue étrangère135.

Dans l’histoire de vie, on considère que l'illettrisme est la résultante d'une histoire personnelle et intergénérationnelle. Il s’agit alors d’engager le sujet à mettre en mots ce qu'il "met en illettrisme". Cette pratique nécessite des compétences professionnelles particulières, dans un entre-deux pédagogie/psychanalyse. La parole est le support principal et le contexte renvoie à la situation d'interaction entre les acteurs. Cette situation implique un scénario plus ou moins précis, et préétabli.

Aborder l'histoire de vie par la mise en scène est une méthode de plus en plus pratiquée. Une approche théâtrale peut constituer une voie intéressante pour créer ou recréer une motivation et une mise en confiance des publics en difficulté. Ainsi, Jean Pierre Ryngeert, professeur à L'Institut d'Etudes Théâtrales de l'Université de Paris III anime un atelier (au Goethe Institut de Francfort) intitulé : "Mise en jeu de récits de vie". Il s'agit d'un travail théâtral mis en place à partir de textes choisis, prenant la forme de récit de vie. On procède par la lecture d'une histoire de vie rédigée pour la scène vers la représentation scénique136.

L'analyse transactionnelle est une méthode de psychologie sociale, qui relève du mouvement de la psychologie humaniste issue de Carl Rogers. Cette théorie de la communication permet de comprendre l'individu et d'en faire une description en tant que personne sociale. Elle tient compte des mécanismes interactionnels. Elle offre à l'individu de mettre en place de nouveaux comportements et des attitudes différentes.

En formation de base, on a pu remarquer également la présence, ces dernières années, de l’éducabilité cognitive et de la pédagogie de la médiation, issues toutes deux de la psychopédagogie. L’éducabilité cognitive est basée sur le postulat que l’on peut développer son intelligence tout au long de sa vie.

C’est un courant pédagogique de méthodes visant à développer l’intelligence. Le nombre de ces méthodes a beaucoup augmenté dans les années 80 (Gymnastique du cerveau, les ARL…).

En 1985-86, est apparue une nouvelle méthode appelée le Programme d’Enrichissement Instrumental, méthode israélienne créée par Feuerstein mais uniquement axée sur les jeunes enfants. Cette méthode a été adaptée en France aux adolescents et jeunes adultes par l’équipe de Paris V.

Certains organismes de formation l’ont adaptée aux adultes analphabètes et illettrés. Ses partisans affirment qu’on y soigne l’accueil des stagiaires. On règle des questions qui n’encombrent pas leur esprit par la suite et les rendent plus disponibles pour l’apprentissage en instaurant un dynamisme de l’apprentissage.

Pour ces formateurs, si les apprenants ne s’investissent pas dans la tâche donnée, c’est qu’elle ne fait pas sens pour eux. Une personne peut être caractérisée par ce qu’elle est capable de faire seule et par ce qu’elle est capable de faire avec les autres.

Ceci permet d’alterner travail de groupe et travail individuel. Le travail de groupe est un moyen de hâter le travail individuel mais le développement individuel reste l’objectif. Le travail de groupe n’est efficace que si on donne une tâche plus difficile que ce que les apprenants sont capables de gérer individuellement (c’est la « zone proximale de développement »).

La démarche du projet est une approche indispensable en formation de base. Dans une phase de préparation, on définit le projet (recherche, présentation, appropriation, précision des buts à atteindre, activation des connaissances), puis on le planifie, on définit la tâche, on précise le calendrier et on attribue les rôles et les responsabilités de chacun. On passe ensuite à la réalisation à travers la collecte et le traitement des informations, l’élaboration du « produit » (exemple : une affiche) et la présentation (à un auditoire prévu).

L’intégration du processus se produit grâce à l’objectivation, c’est un retour sur la démarche, sur le produit, la détermination de nouveaux contextes et la formulation de nouveaux objectifs. L’évaluation porte sur les compétences intellectuelles et méthodologiques, les habiletés coopératives et les connaissances déclaratives ou procédurales.

Cette démarche peut s’illustrer par un projet mené dans la ville de Manosque. L’objectif est de faire vivre la nécessité de communication qui crée une réelle dynamique d’apprentissage de la langue. Les aspects techniques de cette acquisition deviennent évidents. C. Berthonneche, Directrice de l’organisme de formation Initiales, a présenté ce projet lors de la rencontre sur le droit à la langue (Marseille 23 octobre 2003). Il a donné naissance à l’édition d’un roman collectif. En effet, celui-ci est né au cours d’une dizaine d’ateliers d’écritures dans la ville. Ces ateliers regroupaient des journalistes, des travailleurs handicapés, des collégiens, des enfants de primaires, des publics adultes en formation de base et des professionnels de l’insertion. Le projet était accompagné d’une formation de formateurs.

Deux ouvrages ont été édités. Le premier, intitulé : « Place des 400 noms » est fondé sur le principe d’une description des habitants d’un même immeuble de Manosque. Le second : « Comme un autre dans la ville » a pour sujet : l’altérité.

L’organisme de formation permet à ses stagiaires de participer à diverses manifestations telles que les rencontres des contes à Manosque. Elles existent depuis trois ans. Ceci a permis l’édition d’un CD de contes bilingue. Quelques-uns des stagiaires ont participé à un spectacle bilingue de textes lus pour l’année de l’Algérie ainsi qu’à un spectacle de marionnettes (de la fabrication des marionnettes au scénario). Ce sont de tels projets qui permettent de progresser très rapidement en formation. Nous reviendrons plus en détail sur la pédagogie du projet en formation de base.

Les choix méthodologiques sont souvent inhérents aux situations, ils ont évolué dans le temps. Les pistes de travail et les orientations disciplinaires se rejoignent dans les secteurs différents que sont la didactique du FLE et la formation de base. On remarque toutefois que les chemins se séparent lorsque les objectifs diffèrent.



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