Congrès afsp 2009



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Le poids de l’histoire
Les élites agricoles durent en effet se contenter du sentiment « de l’honneur et de la raison » : le mouvement rural n’accéda jamais au pouvoir, du moins en tant que tel. La dernière victoire des « ruraux » fut celle des élections du 8 février 1871, qui virent le retour quelque peu anachronique des grands propriétaires terriens à l’Assemblée nationale. Mais alors les électeurs avaient essentiellement voté contre la poursuite de la guerre contre l’Allemagne et ils se détournèrent bientôt des anciens notables au profit des républicains.

La mésaventure de Louis Hervé illustre bien les obstacles auxquels les ambitions du mouvement rural étaient vouées à se heurter. La division des élites agricoles était sans doute plus marquée encore que celle des populations, où Jacques Fauvet voyait la raison « simple et profonde » de l’échec des partis paysans en France330. Elles formaient un groupe socialement hétérogène, formé de vieilles familles terriennes et de bourgeois ayant accédé à la propriété et/ou passés par les écoles – Polytechnique pour Barral, Grignon pour Lecouteux. « Naufragés » et « vaincus » des révolutions du siècle, ainsi que les appelle Lecouteux331, ces notables anciens et nouveaux venaient de tous les horizons politiques et n’ont jamais partagé que le souci de défendre les intérêts agricoles. Or même s’il pouvait s’appuyer sur un réseau dense et relativement puissant, et contrairement aux espoirs des écrivains agricoles dont nous avons analysé ici les textes, ce dernier n’a jamais suffi à mobiliser un groupe assez cohérent pour constituer un parti à même de prendre position dans l’arène politique telle qu’elle était alors configurée.

Il n’avait surtout pas non plus de quoi convaincre l’électorat rural. Les candidatures exclusivement agricoles ont ainsi régulièrement échoué aux élections générales. Comme Lecouteux et Barral, Louis Hervé avait fini par en accuser les populations rurales, qui n’avaient selon lui ni « le dévouement au devoir », ni « le sentiment de leurs droits », ni « la conscience de leurs forces », ni « l’intelligence de leurs véritables intérêts »332. L’idée ne les avait pas effleurés que l’électorat rural pouvait à bon droit penser qu’il n’était ni dans son « devoir », ni dans ses « droits », ni même dans ses « véritables intérêts » de voter pour ces gros exploitants ou autres illustres agronomes. Quant à l’incapacité des ruraux à prendre « conscience de leurs forces », le constat était largement partagé, à droite comme à gauche. Marx l’avait attribuée aux caractéristiques sociales de la paysannerie parcellaire, que sa dispersion et son isolement empêchaient selon lui d’accéder au statut de « classe »333. Il est vrai que contrairement au monde ouvrier, le monde rural ne connaissait pas alors de mouvements « autonomes », qui auraient été par exemple organisés par des petits exploitants pour des petits exploitants ou par des ouvriers agricoles pour des ouvriers agricoles. Doit-on pour autant en conclure, comme Louis Hervé, que les « 24 millions de paysans » ne comptaient donc pour « rien » ? A lire les discours que les élites politiques de l’époque tiennent sur les électeurs ruraux dans leur ensemble, on a pourtant l’impression que l’instauration du suffrage universel masculin en a fait l’objet de toutes les sollicitudes. On peut même imaginer qu’ils y trouvaient leur compte334 et qu’ils étaient de ce fait peu encouragés à s’organiser pour formuler et faire valoir des aspirations que leur seul vote les assurait de voir satisfaites.

La lecture des tracts et autres publications électorales comme celle des lamentations des candidats malheureux suggèrent de toute façon que les « passions politiques », pour reprendre après Theodore Zeldin le vocabulaire de l’époque, comptent alors autant sinon plus que l’intérêt bien compris dans les élections. « La foule préfère suivre les drapeaux politiques », notait Barral en 1863335. Et en 1869, Louis Hervé se désole qu’on ait encore « évoqué les spectres habituels : l’orléanisme, le socialisme, la légitimité, voire même le spectre noir et rouge »336. L’enjeu électoral que représentent les électeurs ruraux dramatise alors chaque consultation, a fortiori à un moment où la question du régime reste centrale. Qu’on évoque les partageux sanguinaires ou le retour de la dîme et de la corvée, c’est tout un imaginaire social et politique légué par l’histoire qui domine les élections et laisse finalement peu de place à la défense des intérêts agricoles, quels qu’en soient les porte-parole.



Contrairement aux espoirs de Lecouteux, l’enracinement de la Troisième République n’a pas mis fin aux passions françaises ni inauguré le règne de la politique des intérêts, où les électeurs choisiraient rationnellement leurs meilleurs fondés de pouvoir. En dépit de ses appels, la plupart des animateurs du mouvement rural ne se rallièrent au nouveau régime que du bout des lèvres. L’administration républicaine suscita d’ailleurs bientôt des concurrents républicains aux hommes de la Société des agriculteurs de France, contribuant ainsi à les rejeter encore sur la droite de l’échiquier politique. Le réseau des « agriculteurs », sur lequel Louis Hervé avait cru pouvoir appuyer le « parti agricole », maintint donc la ligne adoptée sous le Second Empire, développant des organisations professionnelles bientôt encouragées par la loi de 1884 et accentuant son rôle de groupe de pression auprès du gouvernement et des assemblées. Et c’est essentiellement aux républicains que l’électorat rural confia le soin de réaliser les aspirations démocratiques que Lecouteux avait si bien perçues même s’il n’avait pas su en tirer toutes les leçons au plan politique.
Si la hantise des partis et le souci de la généralité dominent le débat suscité dans la presse agricole par la constitution du parti de l’agriculture, il faut donc cependant en relativiser la portée. Ancrés dans la culture politique française, ils ont aussi et surtout constitué des arguments de poids dans un conflit dont on espère ici avoir montré la complexité : les enjeux qui favorisent telle ou telle forme d’organisation, le parti, le groupe de pression ou l’organisation professionnelle, imbriquent en effet étroitement les stratégies et les préférences politiques de chacun, selon les représentations que les acteurs se font de leur propre position et des rapports de force à l’intérieur du mouvement agricole comme dans la sphère politique. Fils mort-né du suffrage universel dont il visait à encadrer la part rurale majoritaire, le parti agricole échoue ainsi faute d’avoir pu mobiliser les formes d’organisation dont s’était doté le mouvement rural : ni Louis Hervé ni Lecouteux ne sont parvenus à construire un projet à même de dépasser ses divisions internes, de résister aux instrumentalisations du pouvoir et des partis et surtout de séduire l’électorat.



1 ROSANVALLON (Pierre), Le sacre du citoyen, Paris, Gallimard, 1992. ROSANVALLON (Pierre), Le peuple introuvable, Paris, Gallimard, 1998.

2 DUVERGER (Maurice), Les Partis politiques, Paris, Colin, 1967. CHARLOT (Jean), Les partis politiques, Paris Colin, 1971. OFFERLE (Michel), Les Partis politiques, Paris, PUF, 2002. MIQUET-MARTY (François), Aux origines du parti politique moderne : les groupes sociaux à l’épreuve du formalisme démocratique en France (1848-1914), thèse de sociologie sous la direction de Pierre Rosanvallon, EHESS, 1996.

3 NAMMIER (Lewis Berstein), The structure of politics at the accession of George III, Londres Macmillan, 1929, 2 vol. NAMMIER (Lewis Berstein), England in the age of the American revolution, 1930. NAMMIER (Lewis Berstein), Monarchy and the party system, Oxford, Clarendon Press, 1952. NAMMIER (Lewis Berstein), Personalities and powers, Londres, Hamilton, 1955. BROOKE (John), NAMMIER (Lewis Berstein), The House of Commons : 1754-1790, Londres, Secker et Warburg, 1985. ROBERTS (Michael), The Whig party (1807-1812), Londres, Macmillan, 1939. ROORDA (J.), « Party and faction. The riots of 1672 in the towns of Holland and Zeeland. A trial of strength between parties and factions », Acta Historiae Neerlandicae, II, 1967, p. 190-192. Pour une critique de cette approche: VAN KLEY (Dale K.), « Pure politics in Absolute Space : the English Angle on the Political History of Prerevolutaionary France », Journal of Modern History, 69, décembre 1997, p. 754-784.

4 Nos recherches vont faire l’objet d’une thèse, le « parti dévot » à la Cour de France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de M. Guy Chaussinand-Nogaret, à soutenir à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales dans l’automne 2009.

5 WAQUET (Jean-Claude), La conjuration des dictionnaires. Vérité des mots et vérités de la politique dans la France moderne, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2000.

6 Constitutionnaire signifie soutien de la bulle Unigenitus appelée alors constitution Unigenitus.

7 Deux exemples d’historiens qui stigmatisaient le « parti dévot » en raison de ses attaches avec les jésuites : FLAMMERMONT (Jules), Les jésuites et les parlements au XVIIIe siècle, Paris, Picard, 1885, p. 1, 6, 8, 11, 13-14, 16, 19. PERUGIA (Paul del), Louis XV, Paris, Perrin, [1976] 2000, p. 25, 47, 97, 119, 122, 124-125, 127-128.

8 Deux exemples d’historiens anticléricaux reprochant au « parti dévot » ses attaches avec le clergé : MARION (Marcel), Machault d’Arnouville. Etude sur l’histoire du contrôle général des finances de 1749 à 1754, Paris, Hachette, 1891, p. 328-329, 337-338. PERUGIA (Paul del), Louis XV, op. cit., p. 47, 71, 73, 88, 94-95, 138, 142, 240.

9 Deux exemples d’historiens du XIXe siècle qui critiquaient l’existence des partis politiques : TOCQUEVILLE (comte de), Histoire philosophique du règne de Louis XV, Paris, d’Amyot, 1847, tome II, p. 512. CARRE (Henri), Louis XV (1715-1774), in LAVISSE (Ernest) (éd.), Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu’à la Révolution, Paris Hachette, 1909, p. 62, 114.

10 RAVEL (Agnès), « La construction d’un objet historique : le parti dévot à la Cour de France au XVIIIe siècle », Genèses. Sciences sociales et histoire, n°2004, p. 107-125

11 BARNAVI (Elie), Le Parti de Dieu. Etude sociale et politique des chefs de la Ligue parisienne, 1583-1594), Louvain, Nauwelaerts, 1980. DESCIMON (Robert), Qui étaient les Seize ? Mythes et réalités de la Ligue parisienne (1585-1594), mémoires publiés pour la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Ile-de-France, tome 34, 1983. DESCIMON (Robert), « Prise de parti, appartenance sociale et relations familiales dans la Ligue parisienne, 1585-1594 », in CHEVALIER (B.), SAUZET (R.) (éd), Les réformes. Enracinement socio-culturel, Paris, Maisnie, 1985, p. 123-136. FARGE (James), Le parti conservateur au XVIe siècle. Université et parlement de Paris à l’époque de la Renaissance et de la Réforme, Paris, Editions du Collège de France, 1992.

12 CHRISTIN (Olivier), La paix de religion. L’autonomisation de la raison politique au XVIe siècle, Paris, Le Seuil, 1997. RICHET (Denis), « Une famille de Robe : les Séguier avant le chancelier », De la Réforme à la Révolution. Etudes sur la France moderne, Paris, Aubier, 1991, p. 155-306. MORGAIN (Stéphane-Marie), La théologie politique de Pierre de Bérulle (1598-1629), Paris, Publisud, 2001. FRANCESCHI (Sylvio Hermann), « La genèse française du catholicisme d’Etat et son aboutissement au début du ministériat de Richelieu. Les catholiques zélés à l’épreuve dans l’affaire Santarelli et la clôture de la controverse autour du pouvoir pontifical au temporel (1626-1627) », Annuaire-Bulletin de la Société de l’histoire de France, 2001, Paris, 2003, p. 19-63.

13 Le Roi étant mineur, le pouvoir réel revenait à la reine mère, qui obtenait la Régence. COSANDEY (Fanny), La reine de France. Symbole et pouvoir, Paris, Gallimard, 2000.

14 EVERAT (Edouard), Michel de Marillac, sa vie, ses œuvres, Riom, Jouvet, 1894. DESJONQUERES (Léon), Le garde des sceaux Michel de Marillac et son œuvre législative, Paris, 1908.

15 WOLLENBERG (Jörg), Les Trois Richelieu. Servir Dieu, le Roi et la Raison, Paris, Editions François-Xavier de Guibert, 1995. CONSTANT (Jean-Marie), « The French Devots and Peace with Spain (1628-1659), International conference peace. Reconstruction of a european vision, october 25-31 1998, in Frieden und Krieg in der Frühen Neuzeiten, Actes du colloque d’Osnabruck pour l’anniversaire des traités de Westphalie de 1648, Munich, 2001. CONSTANT (Jean-Marie), « Le discours sur la guerre de l’opposition à Richelieu : amorce d’une autre vision philosophique et politique », In Armées, guerre et société dans l’art et la littérature du XVII siècle, Actes du colloque de Nantes, mars 2004, Publication du CIR 17, 2004. HILDESHEIMER (Françoise), Richelieu, Paris, Imprimerie nationale, 2004.

16 PAGES (Georges), « Autour du grand orage : Richelieu et Marillac, deux politiques », Revue Historique, 1937, p. 63-97. MONGREDIEN (Georges), La journée des dupes 10 novembre 1630, Paris, Gallimard NRF, « 30 journées qui ont fait la France », 1961.

17 JOUANNA (Arlette), Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l’Etat moderne, 1550-1661, Paris, PUF, 1989.

18 ALLIER (Raoul), La cabale des dévots (1627-1666), Paris, Colin, 1902, REBELLIAU (Alfred), « Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal », Revue des deux mondes, 1903-1910. PECQUET (Marguerite), « Des confréries de pénitents à la Compagnie du Saint Sacrement », XVII siècle, tome LXIX, 1965, p. 3-36. TALLON (Alain), La compagnie du Saint-Sacrement (1629-1667). Spiritualité et société, Paris, Le Cerf, 1990.

19 MARTIN (Catherine), Les compagnies de propagation de la foi (1632-1685). Paris, Grenoble, Aix, Lyon, Montpellier. Etude d’un réseau d’associations fondé en France au temps de Louis XIII pour lutter contre l’hérésie des origines à la révocation de l’Edit de Nantes, Genève, Droz, 2000. GUTTON (Jean-Pierre), Dévots et société au XVIIe siècle. Construire le Ciel sur la Terre, Paris, Belin, 2004.

20 DESSERT (Daniel), Fouquet. Paris, Fayard, 1987.

21 CHRISTIN Olivier), « Une querelle des mots, une affaire politique : Molière, le Roi et les dévots », Ordre moral et délinquance de l’Antiquité au XX° siècle, 1994, p. 287-294.

22 LABROUSSE (Elisabeth), « Une foi, une loi, un roi » ? Essai sur la révocation de l’édit de Nantes, Paris, Payot, 1985.

23 Par le bref Cum alias du 22 mars 1699, Innocent XII condamna vingt-huit propositions extraites de l’Explication des Maximes des saints de Fénelon. Deux aspects mécontentèrent les ennemis de Fénelon. D’abord, pour adoucir la condamnation, le pape ne fulmina pas une bulle, mais un bref avec la clause de motu proprio, que les Parlements ne pouvaient pas enregistrer. Ensuite, le terme « hérétique » n’apparaissait pas dans le bref.

24 MOUSNIER (Roland), « Les idées politiques de Fénelon », XVIIe siècle, n°12, 13, 14, numéro spécial tricentenaire de naissance de Fénelon, 1951- 1952. CUCHE (François-Xavier), Une pensée sociale catholique. Fleury, La Bruyère, Fénelon, Paris, Le Cerf, 1991. CUCHE (François-Xavier), LE BRUN (Jacques) (dir.), Fénelon. Mystique et politique (1699-1999). Actes du colloque international de Strasbourg pour le troisième centenaire de la publication du Télémaque et de la condamnation des Maximes des Saints, Paris, Honoré Champion, 2004. Voir aussi les introductions et les notes de FENELON (François Salignac de la Mothe), Correspondance, Paris, Klincksieck, 1972, puis Genève, Droz, 2004, 15 vol.. BAUDRILLART (Alfred), « Madame de Maintenon, son rôle politique pendant les dernières années du règne de Louis XIV », Revue des questions historiques, tome I, janvier 1890, p. 101-161. BRYANT (Mark), Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon : Religion, Power and Politics. A study in Circles of Influence during the Later Reign of Louis XIV, 1684-1715, Ph D, Londres, 2001. GOMBERT (Pierre), Louis-Antoine, cardinal archevêque de Noailles, Ecole des Chartes, 2004.

25 Le gallicanisme avait conquis ses lettres de noblesse après la célèbre gifle infligée par Philippe Le Bel au pape. Il était accepté par le pape depuis le concordat de Bologne de 1516, selon lequel le Roi choisissait les ecclésiastiques français (évêques, archevêques, principaux abbés), et le Pape donnait l’investiture spirituelle. Louis XIV avait placé le gallicanisme au cœur de l’Eglise de France, en rendant obligatoire l’enseignement de la déclaration des quatre articles de 1682, profession de foi gallicane. MARTIN (Victor), Le gallicanisme politique et le clergé de France, Paris, Picard, 1929. MARTIN (Victor), Les origines du gallicanisme, Bloud et Bay, 1939, 2 vol. TALLON (Alain), Conscience nationale et sentiment religieux en France au XVIe siècle. Essai sur la vision gallicane du monde, Paris, P.U.F., 2002.

26 Le jansénisme était considéré comme du protestantisme « rebouilli », car les jansénistes s’inspiraient de Saint Augustin.

27 La bulle Unigenitus condamnait des propositions extraites d’un livre de Pasquier Quesnel. CEYSSENS (Lucien) TANS (Joseph A. G.), Autour de l’Unigenitus. Recherches sur la genèse de la constitution, Louvain, 1987. CEYSSENS (Lucien), Le sort de la Bulle Unigenitus. Recueil d’études offert à Lucien Ceyssens à l’occasion de son 90° anniversaire, Louvain, Presses de l’Université de Louvain, 1992.

28 HANLEY (Sarah), Le lit de justice des rois de France : l’idéologie constitutionnelle dans la légende, le rituel, le discours, Paris, Aubier, 1991. Sur le rôle des parlements dans la chute de l’Ancien Régime : EGRET (Jean), Louis XV et l’opposition parlementaire (1715-1774), Paris, Armand Colin, 1970. DOYLE (William), « The Parlements », in BAKER (Keith Michael), The French Revolution and the creation of modern political culture. Vol. 1 : The political culture of the Old Regime, Oxford, Pergamon Press, 1987, p. 157-167. ROGISTER (John), Louis XV and the Parlement of Paris, 1737-1755, Cambridge, Cambridge University Press, 1995. SWANN (Julian), Politics and the Parlement of Paris under Louis XV, 1754-1774, Cambridge, Cambridge University Press, 1995.

29 Dans la famille royale mourut le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, en 1711 ; le Dauphin, petit-fils de Louis XIV et père de Louis XV, la Dauphine sa femme et leur fils, titré duc de Bourgogne, moururent en février et mars 1712. Louis XV était le dernier des descendants légitimes de Louis XIV, hormis le roi d’Espagne Philippe V, petit-fils du Roi Soleil.

30 Par le testament de Louis XIV, le duc du Maine était propulsé surintendant du Roi, chef de la maison civile et militaire du Roi.

31 Philippe d’Orléans était le neveu de Louis XIV. MEYER (Jean), Le Régent, Paris, Ramsay, 1985. PETITFILS (Jean-Christian), Le Régent, Paris, Fayard, 1986.

32 LA PALOMBARA (Joseph), WEINER (Myron) (éd.), Political Parties and Political Development, Princeton, University Press, 1966, p. 6.

33 CARREYRE (Jean), Le jansénisme durant la Régence, Louvain, Bibliothèque de la Revue d’Histoire Ecclésiastique, 1929, 1932, 1933. MAIRE (Catherine), De la cause de Dieu à la cause de la nation. Le jansénisme au XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1998.

34 CRUICKSHANKS (Evelyne), The factions at the court of Louis XV and the succession to cardinal Fleury, 1737-1745, PhD thesis, Université de Londres, 1956. CAMPBELL (Peter R.), Power and Politics in old regime France (1720-1745), Londres, Routledge, 1996. CHAUSSINAND-NOGARET (Guy), Le cardinal de Fleury, le Richelieu de Louis XV, Paris, Payot, 2002.

35 CARREYRE (Jean), « Le concile d’Embrun (1727-1728) », Revue des questions historiques, XIV, 1929, p. 47-106, 318-366. LAURENT (Marcel), « Jean Soanen évêque de Senez devant le concile d’Embrun (1727) », Revue d’Auvergne, tome 82, n°2, 1968, p. 97.

36 Consultation des avocats du Parlement de Paris au sujet du jugement rendu à Embrun contre M. l’évêque de Senez, 30 octobre 1728, p. 19. HARDY (Georges), Le cardinal de Fleury et le mouvement janséniste, Paris, Champion, 1925.

37 BELL (David A.), « Des stratégies d’opposition sous Louis XV : l’affaire des avocats, 1730-1731 », Histoire, économie et société, IX, 4, 1990, p. 567-590. L’auteur s’oppose aux conclusions de Michel Antoine, qui y voit une très nette victoire du gouvernement : ANTOINE (Michel), « La monarchie absolue », in BAKER (Keith Michael) (dir.), The Political Culture of the Old Regime, op. cit., p. 1-22. Voir aussi MERRICK (Jeffrey), « Disputes over Words and Constitutional Conflict in France, 1730-1732 », French Historical Studies, XIV, 4, 1986, p. 497-520.

38 REGNAULT (Emile), Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, Paris, Victor Lecoffre, 1882, 2 vol.

39 Les parlementaires se justifiaient en rappelant que le Roi n’était pas physiquement présent dans le Conseil royal. Sous l’Ancien Régime, le Conseil royal était divisé, en réalité, en plusieurs conseils dont le nombre et les fonctions varièrent au cours du temps. Le Roi ne se déplaçait pas pour aller au Conseil des dépêches (qui entretenait les correspondances avec les provinces du Royaume) et dans le Conseil privé ou des parties (qui s’occupait des affaires judiciaires). La présence du Roi (fictive, certes !) était symbolisée par un trône.

40 ROGISTER (John), « The crisis of 1753-1754 in France and the debate on the nature of the monarchy and of the fundamental laws », Studies Presented to the International Commission for the History of Representative and Parliamentary Institutions, LIX, 1977, p. 105-120.

41 SWANN (Julian), « Parlements, politics and the Parti janséniste : the grand conseil affair, 1755-1756 », French History, 1993, p. 435-461.

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