Fiche d’action de recherche ou de valorisation

Fiche Résumé

Titre du projet : Conditions de l’acceptabilité de solutions techniques extensives de gestion et traitement des eaux, ouvertes au public, à la fois par les usagers/riverains et par les techniciens.

Le projet présenté dans le cadre de cette fiche s’intègre dans le projet Segteup de l’ANR PRECODD 2008 portant sur un système extensif de gestion et de traitement des eaux urbaines de temps de pluie (www.segteup.org). Basé sur l’OTHU, le projet rassemble les équipes scientifiques du Cemagref de Lyon de l’INSA de Lyon (LGCIE et EVS-EDU), et des partenaires opérationnels que sont le Grand Lyon, la SINT et Epur Nature. L’animation et la valorisation des résultats étant assurée par le GRAIE. L’objectif principal du projet est de développer, optimiser et valider un procédé original et insuffisamment maîtrisé de traitement extensif des eaux urbaines de temps de pluie par des expérimentations en taille pilote ainsi qu’un prototype en taille réelle. L’étude élargira la réflexion du dimensionnement à la variabilité de la fréquence et des formes des hydrogrammes par une modélisation du couple réseau/système de traitement. Deux tâches prévues au projet et non financées par l’ANR concernent :

- Les conditions de l’acceptabilité de ce type de solutions techniques extensives de gestion et traitement des eaux, ouvertes au public, à la fois par les usagers/riverains et par les techniciens.

- l’impact de la mise en place de ce type de dispositifs sur l’amélioration de la qualité des eaux du milieu récepteur et la détermination d’indicateurs faunistique comme paramètres de suivi du fonctionnement des systèmes extensifs en général.

Le projet présenté dans le cadre de cette fiche concerne le point n° 2

Personne responsable :

Jean-Yves Toussaint ; INSA de Lyon, équipe « Environnements & Dispositifs Urbains » composante de l'UMR 5600 du CNRS « Environnement Ville Société » (EVS-EDU)

Equipes de recherche « ZABR » concernées :

Cemagref de Lyon (Unités de Recherche QELY et BELY), INSA de Lyon (LGCIE et EVS-EDU)

Autres partenaires :

– PME : SINT, Epur Nature.

– Institutionnel : Grand Lyon

Thème de rattachement :

Thème II – La protection, la restauration des milieux et les gains écologiques.

Site de rattachement :

INSA de Lyon – EVS-EDU (UMR 5600 « Environnement Ville Société » composante «Environnements & Dispositifs Urbains »)

Finalités opérationnelles :

Les finalités opérationnelle sont de trois ordres :

1- à partir de la description de l'état du processus de concrétisation des ouvrages extensifs, identifier les possibilités pour ces techniques d'intégrer le procès d'industrialisation et de se généraliser en concurrençant efficacement d'autres techniques dont l'efficacité n'est plus à démontrer mais qui ont un impact environnemental nettement supérieur ;

2- connaître les comportements individuels et collectifs que suscite l'installation de ce type d'ouvrage constitué à partir d'« écosystèmes artificialisés ». Ces ouvrages ont la particularité d'apparaître comme des « objets de nature ». Dans la mesure où ils ont l'apparence de la nature et qu'ils peuvent être perçus comme tel par les publics profanes, leur fonction purement technique et les services qu'ils rendent peuvent être ignorés. Qu'en est-il en réalité ? Quelles affordances spécifiques produisent ces « objets de nature » ? En quoi peuvent-elles être contradictoires avec la condition technique de ces ouvrages ?

3- La formalisation des modalités d'acceptabilité sociale des techniques extensives de gestion et de traitement des eaux à pour objectif opérationnel de mieux comprendre les processus plus généraux d'adoption des « écosystèmes artificiels » mis en œuvre pour assurer des services économiques et sociaux réduisant les impacts environnementaux.

Objectifs et méthodologie :

Le projet consiste à formaliser l'acceptabilité des ouvrages extensifs de traitement des eaux pluviales urbaines. La technique de ces ouvrages consiste à systématiser le comportement d'écosystèmes et, pour ce faire, à les artificialiser. Malgré leur cohérence avec les préceptes du développement durable, malgré leurs performances économiques et environnementales, ces techniques s'imposent difficilement et lentement. Le projet se propose de comprendre ces difficultés et de connaître les modalités d'un développement économique et social fondé sur ce type de technique asservissant en les artificialisant des écosystèmes, permettant de limiter les impacts environnementaux des activités économiques et sociales.

Le cadre d'analyse s'appuie sur deux processus : concrétisation et genèse instrumentale. La concrétisation permet d'analyser les modalités par lesquelles une technique intègre la production industrielle et devient économiquement viable. La genèse intrumentale permet de comprendre les rapports entre existence des objets en l'occurrence ici un ouvrage extensif (instrumentation) et usage des objets (instrumentalisation).

Les ouvrages extensifs dans leur configuration actuelle seraient encore trop abstraits, c'est-à-dire dépendants de la recherche, de l'expérimentation et du militantisme. L'intérêt que leur portent ces dernières années les entreprises du secteur de l'assainissement et le recours à ces ouvrages dans les aménagements urbains contemporains montrent que leur concrétisation est en cours.

La genèse instrumentale se fonde sur la puissance des instruments. Les instruments permettent à ceux qui s'en servent de recueillir des informations sur le monde et de produire ainsi des connaissances utiles à leurs activités. L'originalité du projet consiste à considérer que tout dispositif technique est potentiellement un instrument aux mains des publics. Les ouvrages extensifs peuvent être instrumentalisés. Dans cette perspective instrumentale, tout objet technique délivre des licences d'action et autorise une variété d'activités et de comportements individuels et collectifs. L'instrumentation constitue l'offre en comportements individuels et collectifs. L'instrumentalisation effectue tout ou partie de cette offre, voire, la déborde en révélant des offres non anticipées. Ce double processus définit la capacité d'appropriation d'un ouvrage aux activités des publics. Cette capacité d'appropriation à une activité serait l'un des facteurs décisifs de l'acceptabilité sociale. L'acceptabilité des techniques est la conséquence de la convergence de la concrétisation et de la genèse instrumentale.

A partir de ce cadre d'analyse, le projet consiste en trois enquêtes :

– enquête 1 sur l'existant : consiste à observer la genèse instrumentale à partir d'ouvrage existant fondé sur l'artificialisation d'écosystème. Elle permet de situer les ouvrages extensifs dans la gamme des « écosystèmes artificialisés » et d'évaluer leurs degrés de concrétisation et d'adoption ;

– enquête 2 sur la réalisation d'un prototype et de son fonctionnement. Il s'agit de suivre la concrétisation d'un ouvrage extensif en observant comment les organisations impliquées dans son existence (fonctionnement, maintenance, etc.) le constitue (ou pas) en ressources ;

– enquête 3 sur la formation des publics profanes autour du prototype une fois celui ci construit. Il s'agira d'observation directe de type ethnographique, permettant d'observer les altérations de l'ouvrage à partir des usages dont il est l'objet et d'évaluer son offre en pratique et en comportements individuels et collectifs.

Ces trois enquêtes, différés dans le temps, donneront lieu à des résultats distincts et complémentaires synthétisés dans le cadre d'une thèse de doctorat dont il est demandé ici le financement.

Budget global du projet :

1 doctorant :

– salaire chargé du doctorant contractuel : 2 860,00 €

– thèse conduite en trois ans soit 1 998,61 x12 x 3 : 102 960,00 € (budget annuel 34 320,00€)

L'environnement de recherche du doctorant est assuré par le financement de l'ANR (soit pour mémoire : 8 000 € / an).

Fiches résumé ZABR – modèle type