II. Discussion avec les membres du groupe d’experts
Q : Les stations de base émettent de manière directionnelle (environ 120° d'amplitude horizontale). Est-ce possible de faire de même avec les antennes des mobiles, de telle sorte que le crâne soit moins exposé ?
R : D'une part, s'agissant du niveau d'exposition des tissus proches de l'antenne ou du radiotéléphone, nous respectons la réglementation en vigueur puisque la grande majorité voire la totalité des mobiles émettent en dessous des niveaux recommandés. Dans ces conditions, selon l'état actuel des connaissances, il n'existe pas de contre-indication à l'utilisation d'un mobile. D'autre part, si les constructeurs cherchent à avoir une dissymétrie, cela peut se répercuter sur la qualité d'écoute : dans un champ émis par les stations de base, les utilisateurs capteraient difficilement le signal. En effet, si on oriente les émissions, on oriente également la réception, il faudrait donc que l'utilisateur se place dans la direction de l'antenne ; ainsi, en déplacement, il devrait à chaque instant orienter son téléphone afin d'obtenir une qualité optimale.
Q : Les stations de base diminuent-elles fréquemment leur puissance d'émission ou sont-elles toujours proche du niveau maximum ?
R : Pour le GSM, une station de base est constituée de plusieurs émetteurs :
• un émetteur pilote (broadcast channel, BCCH) qui émet toujours au maximum de sa puissance ;
• d'autres émetteurs dont la puissance d'émission varie en fonction du nombre d'utilisateurs qui téléphonent à l'instant t. Un contrôle de puissance s'exerce sur ces émetteurs afin de limiter les interférences. Les puissances - y compris maximales - sont donc limitées afin que cette bande de fréquence puisse être réutilisée le plus rapidement possible dans d'autres cellules.
Q : En tissu urbain (saturé ou presque), les émetteurs travaillent-ils toujours à puissance maximum ?
R : Non. La densification est nécessaire pour absorber les pics de trafic. Notons qu’une station donnée n'émet pas toujours à son maximum. Sa puissance d'émission varie en fonction des plages horaires qui sont tantôt saturées, tantôt creuses. La puissance existant à l'entrée d'une antenne pour un émetteur dépend de la configuration, urbaine ou rurale et de la taille de la cellule. Le champ émis dépend de l'antenne, de sa configuration et de son objectif (concentrer l'énergie dans un petit pinceau....). Les champs autour des antennes de stations de base décroissent rapidement : pour les antennes se trouvant sur les toits au-delà de quelques mètres, on est en dessous des niveaux de référence.
Q : En effet, une station de base saturée signifie que tous ses canaux sont occupés et non qu'ils émettent tous à puissance maximale. Par contre, qu'émet une station de base saturée par rapport à sa puissance maximale (40 %, 60 %...) ?
R : Cela dépend de la gestion du contrôle de puissance effectuée par l'opérateur. Aucune étude n'a été publiée à ce sujet pour l'instant. Je connais l'influence du contrôle de puissance sur l'exposition des radiotéléphones – un article, accepté dans IEEE trans on EMC, traite de ce sujet - le champ émis est en moyenne plus faible que le champ maximal en raison du contrôle de puissance sans tenir compte du DTX (qui permet de n'émettre que lorsque l'on parle). Ce sont des études statistiques.
Q : Quelle est en moyenne la puissance d'une station de base en zone urbaine ?
R : Il est difficile de donner un chiffre, pour les antennes se trouvant sur les toits je dirais 10 à 20 W. Vis-à-vis de l'exposition et de la protection des personnes aux rayonnements, il faut prendre en compte la puissance arrivant au pied de l'antenne, c'est-à-dire ce qui rentre dans l'antenne avant d'être rayonné. En région parisienne, un émetteur a une puissance de 5 W au pied de l'antenne, pour un TRX.
Q : La distance à partir de laquelle les valeurs de DAS correspondent aux recommandations est –elle de quelques mètres ?
R : Les distances que j'ai données pour les stations de base correspondent aux niveaux de référence. Les restrictions de base fixées par l’ICNIRP et la recommandation européenne sont définies en W/kg (en DAS). A la place du DAS, il est possible d'utiliser les niveaux de référence qui garantissent que les restrictions de base sont vérifiées. En revanche, il est impossible d'utiliser les niveaux de référence pour les radiotéléphones, car la situation est celle ‘du champ proche’.
Q : Quelles sont les conséquences possibles sur les basses fréquences du passage à la très haute fréquence avec UMTS et Bluetooth ? Qu'est-ce qui a été réalisé d'un point de vue épidémiologique et expérimental ?
R : La réponse à ces questions est du ressort des biologistes, non de l'Association GSM. Actuellement, les recommandations internationales couvrent toutes les fréquences. Dans ce cadre, les systèmes qui vont être utilisés par l'UMTS donneront des champs et des DAS qui devront être conformes à ces recommandations. Les puissances émises par les UMTS sont de 125 mW Le contrôle de puissance est plus rapide sur UMTS (toutes les 0,66 millisecondes) que sur le GSM (au minimum 60 millisecondes, mais le plus souvent plusieurs secondes).
Q : Les opérateurs GSM rassemblés dans l'Association sont-ils impliqués dans de nouveaux protocoles autres qu'UMTS : TETRA, DECT, boucles locales radio et vont-ils se préoccuper des effets de ces systèmes ?
R : Pour l'instant, les boucles locales radio ne font pas strictement partie des téléphones mobiles. Les entités qui vont s'occuper de ces stations vont s'occuper de la conformité de ces systèmes aux normes internationales. Aujourd'hui, lorsque nous implantons une antenne de station de base sur un système, nous prenons en compte les systèmes qui existent autour.
Audition de Jean-Claude CARBALLES,
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